Merci Matt Demon pour tes commentaires et tes propositions (honnêtes )

Matt Demon :

Mais il y aura TOUJOURS un truc qui te défrisera en te relisant.
Tu sais que je peux te relire avant, si Liou se spécialise dans la traque de faute, je fais plus dans la tournure de phrase et la chasse aux doublons.

C'est mon côté perfectionniste qui fait que je ne suis jamais satisfait complètement de mes textes...
Tu as participé en son temps - sous un autre pseudo - à me faire progresser, notamment sur ma confusion entre le passé simple et le subjonctif. Je pense en être guéri !
Tes conseils sont toujours judicieux et sur un autre site où nous officions il sera plus pratique de travailler ensemble. Ici, sans que ce soit une critique, il n'est pas possible de modifier un texte déjà publié.

Bonne soirée.
Imaxparis

Dernière modification par imaxparis (Le 02-07-2015 à 17h21)

Je suis désolé. J'ai été lire, en me disant qu'autant d'éloges justifiait sans doute un bon texte que j'aurais raté, et je m'apprêtais à me régaler comme tout un chacun, mais non. Et je suis même surpris à posteriori que certains dont j'estime les avis n'aient rien eu à redire à certains passages. Cet exemple-ci, assez rapide dans le déploiement du récit :

"Il faut dire que physiquement, sans me vanter, je ne suis pas trop mal et je fais en sorte de m’entretenir en pratiquant beaucoup de sports. Je suis aussi d’une hygiène irréprochable choisissant mes eaux de toilettes avec raffinement. Je m’habille aussi avec goût pour accroître leur intérêt."

Bon. Ce n'est pas mauvais en soi mais du point de vue des personnes particulières qui t'ont félicité, je trouve ça furieusement mauvais. Parce que c'est d'une rigidité narrative appauvrissante : lorsque les rouages du portrait sont explicites, c'est qu'il y a une limite forte dans la capacité à planter un décor. Toute la différence entre "Le soleil se couche sur les pompons décolorés des hortensias mauves, que la lumière déclinante tâchaient des ombres de leurs feuilles" et "Il y a des hortensias mauves au premier plan et le soleil couchant fait que leurs feuilles tâchaient ici et là les hortensias plus bas des ombres des feuilles plus hautes". C'est rigide et manque de vie. J'ai volontairement choisi une formule très kitsch pour la démonstration parce que ce manque de souplesse donne un rendu très kitsch, exactement comme ton texte est vraiment très kitsch : de la pseudo-rareté raffinée qui s'avère médiocre et sérielle. Et puis après tout, je me suis dit que ce n'était pas grave alors j'ai continué. Et immédiatement j'ai sursauté sur un truc à propos duquel, pourtant, Liou t'avait complimenté ; ok on évite un cliché mais c'est pour mieux se vautrer dans un autre, et avec bien plus d'arrogance et de snobisme - je ne pense pas du tout que ce soit moins ridicule.

"Sexuellement je dois être un bon amant car elles en redemandent. J’ai appris à me maîtriser et à utiliser toutes les techniques qui leur permettent de jouir plusieurs fois lors de nos rencontres. Mon sexe est tout à fait normal, tout du moins je le pense car je ne me suis pas amusé à le mesurer comme il est de bon ton de le signaler dans ce genre de récit. Comme le dit un adage : « Mieux vaut une petite travailleuse qu'une grosse fainéante »… Aucune d’entre-elles ne s’est plainte jusqu’à présent."

Mon Dieu comme c'est mauvais ! Alors d'accord, ton personnage n'a pas mesuré son sexe mais il a, à trente-huit ans, la vanité d'un adolescent de dix-sept ans, ou d'un mec frustré de trente-huit mais alors il ne peut prétendre justement au titre de "queutard" (dont j'ai trouvé la mise en rime aussi drôle qu'impromptue). À part un corps que l'on connaît très bien, ou une personne qu'on aime, ou une sexualité particulièrement compatible avec la nôtre, non, les êtres qui produisent indifféremment des orgasmes à répétition à toutes leurs conquêtes n'existent pas, en dehors de X Art, Erotica X, etc. Parce qu'un queutard de trente-huit ans, j'en connais, c'est un queutard blasé. Il se lasse de démultiplier à l'infini les jouissances et il sait qu'au moins les deux tiers des orgasmes qu'il distribue généreusement sont des simulations complaisantes de ses partenaires. J'en ai vingt-sept, j'ai eu ma période queutard si bien que je n'ai aucune inquiétude de ce côté là, et franchement, au bout d'un moment "être un bon amant" ne se forge pas à la seule "demande" ou redemande des femelles à saillir. Elles ont aussi leurs tableaux de chasse, leurs vanités et les performances masculines ont rarement, très très rarement sauf génie sexuel mais alors l'expression ne saurait en être aussi faussement humble, à voir avec le fait qu'elles sollicitent tel ou tel mâle. Elles s'ennuient autant que nous et un bon moment, sans la promesse d'une démultiplication infinie des orgasmes (qui bien souvent les épuisent et peuvent vite leur déplaire), vaut toujours mieux qu'un documentaire animalier des années 90. Se bourre-t-on la gueule tous les soirs avec plaisir ? Pas à trente-huit ans.

MAIS je me suis dit, hardi petit, continuons, ce n'est pas à deux erreurs que l'on condamne un texte. Et BAM, une autre grossièreté qui fait lentement glisser le texte dans le fantasme d'un personnage frustré bien plus que dans l'identité d'un récit crédible.

"C’est fou ce que leurs ordinateurs peuvent tomber en panne. Je rencontre des jeunes, des femmes de mon âge, des plus âgées mais je suis très sélectif. Il faut quand même qu’elles soient belles. Désolé mais je ne peux pas bander en présence d’un thon…"

Wouah. Quelle considération pour le sexe opposé ! D'abord il faudrait définir ce qu'est un thon, expression fort usitée il y a vingt ans et aujourd'hui rarement prise au premier degré, ensuite la démarche dont elle résulte appartient à une classe populaire d'extrêmement basse extraction. Sur la question d'un discours, de ce qui est dit, les gens bien élevés ne sortent jamais d'horreur comme ça, sauf pour être vaguement insolent dans une soirée mondaine. Les temps évoluent, visiblement notre personnage semble arrêté au début des années 90. Bon j'ai trouvé ça franchement glauque, mais après tout. Et là le truc qui m'a fait arrêter de lire parce que lire une succession de clichés grotesques n'est pas exactement mon plaisir :

"Quand j’ai du vague à l’âme, je peux faire appel à l’une d’entre elles pour une soirée « sexe », tout du moins celles qui m’ont déclaré qu’elles étaient souvent libres le soir, leurs maris étant souvent en déplacement. "

Cliché n°234 : le "beau mec de trente-huit ans qui se tape des nanas [de tous les âges] quand leurs maris sont diversement absents". Oui. Oui oui bien sûr. Donc soit monsieur est foncièrement cynique et nihiliste (à quarante ans, on commence à aspirer à entrer dans l'âge éthique et à cesser d'être un teenager attardé), soit monsieur n'a tout simplement pas d'âme. Bon. C'est extrêmement mauvais et je suis étonné que Liou et Matt aient pu te féliciter. Vraiment.

Après quant aux fautes, etc, c'est encore heureux que le texte soit relativement propre. Mais je préfère encore un texte que la naïveté rend médiocre qu'un texte méprisant la naïveté et prenant une préciosité au fond toute démagogique quand elle n'est le signe d'aucune sophistication érotique. Désolé.

Bonjour Athanason

Merci tout d'abord pour avoir pris le temps d'écrire une aussi longue critique. Il n'y a qu'une seule chose que je constate c'est que tu as oublié de dire que j'écrivais dans la catégorie "Trash" qui n'a rien de littéraire de mon point de vue.
Je dirai même que c'est un pastiche puisque je tiens bien à préciser :

Imaxparis :

Ce récit est non seulement « trash » mais il est aussi incestueux... Avis aux amateurs...

C'est en peu en réaction à ce qui se fait ici... Vas lire ce genre de récits et tu verras que la psychologie des personnages est plutôt limitée et que le respect de la femme n'est pas tellement pris en considération.

Mais tu as exprimé TON opinion et je la respecte, d'autres ont réagi autrement. C'est la vie

Comme je n'ai nullement l'intention d'entrer dans une quelconque polémique et de concourir pour le Goncourt, je m'arrêterai là.

Cordialement.
Imaxparis

Dernière modification par imaxparis (Le 04-07-2015 à 17h13)

Je suis en vacances actuellement et c'est avec beaucoup de plaisir que je relis tes récits imaxparis. Celui-là est particulièrement bien écrit.
Continue !