Caroline regardait Alice, qui était endormie sur le canapé de leur salon, avec une tendresse non-dissimulée. Sa compagne lui avait expliquée son histoire dans les moindres détails : ses rêves, sa première incursion dans le Pays des Merveilles et tout ce qu’elle savait sur l’endroit onirique où elle se rendait. Mais les explications n’avaient réellement calmées Caroline qu’une fois qu’Alice lui avait dit qu’elle l’aimait et qu’elle serait plus prudente que jamais à l’avenir. Ces changements et ces nouvelles avaient passablement chamboulés la jeune femme. Cela faisait maintenant deux mois qu’Alice était morte dans ses bras (avant de revenir à la vie peu de temps après) et elle en était toujours toute retournée. Chaque fois qu’elle voyait Alice s’endormir, elle craignait de la voir ne jamais se réveiller. Alice lui avait bien proposé de la rejoindre, mais Caroline était bien trop effrayée à cette idée, et finit par seulement accepter l’idée qu’elle ne pourrait pas l’empêcher de s’y rendre. Elle embrassait donc toujours Alice avant de la regarder sombrer dans le sommeil, et de lui souhaiter un bon voyage. Alice chevauchait le Bandersnatch sous le grand soleil et la mer que formait le ciel bleu, à la recherche du Chat. Elle le traquait depuis de nombreuses nuits, mais il était réellement une plaie à trouver. Seul le flair de sa monture lui assurait une chance de mettre un jour la main dessus. Elle avait d’importantes questions à lui poser, sur biens des sujets, et était persuadée que seul lui pourrait lui apporter les réponses dont elle avait besoin. Tandis que les bonds de la créature à la fourrure fauve et puissamment musclée lui faisaient parcourir des mètres entiers en quelques secondes, Alice fixa le ciel puis en fermant les yeux arriva à voir son salon, et Caroline qui préparait le repas qu’elle mangerait à son réveil. Alice n’avait pas encore vraiment apprit à exprimer ses sentiments et ne lui avait donc pas dit, mais Caroline était devenue une ancre dans sa folle vie. Savoir qu’elle serait là à son réveil la faisait partir chaque fois tellement plus sereinement, que ses excursions devenaient légères. Mais Alice les faisait désormais autant pour elle-même que pour sa compagne. Plus tôt elle aurait trouvé ses réponses, plutôt elle cesserait de revenir ici, pour rester Caroline et profiter pleinement de son petit couple. Le bandersnatch stoppa sa course devant un ravin qui débouchait sur une rivière tourmentée. Alice mit pied à terre, et passant sa main dans les poils de la bête, s’accroupit pour scruter l’horizon. Elle n’était jamais venue de ce côté-ci du Pays des Merveilles. Le château où elle avait affrontée la Caroline de son rêve était à complètement au sud de sa position actuelle. -Eh mon beau, dit-elle au bandersnatch, tu es sûr que ce Chat est par là ? Parce je ne vois pas de terre au-delà de cette rivière. La bête poussa un grognement plaintif, mais qu’Alice comprit comme étant une réponse à l’affirmative. Elle laissa tomber au sol, les yeux grands ouverts, contemplant une fois encore le ciel bleu d’azur. La grosse tête de son compagnon à quatre pattes géant finit par se pointer dans son champ de vision, et la regarda d’un air interrogatif. -Aww, tu es trop chou, finit-elle par lâcher, attrapant la grosse tête et l’attirant vers elle. Tu sais, j’aimerai vraiment que tu sois réel, et pas uniquement dans mes rêves. Caroline t’adorerai. La jeune femme finit par se relever, et dit à son ami qu’elle doutait retrouver le Chat cette fois-ci. Elle se mit sur la pointe des pieds pour ébouriffer la tête de sa monture, lui fit un bisou sur son énorme museau, et se réveilla. Elle ouvrit les paupières dans son appartement, et constata que ses lèvres étaient collées au nez de Caroline. Elle se recula en pouffant, s’enfonçant dans son fauteuil, jetant un petit regard coupable. -Désolé Caroline, j’étais en train d’embrasser mon bandersnatch et… J’imagine que l’esprit s’adapte au monde extérieur en même temps. Caroline passa sa manche sur son nez, louchant en regardant la bave qu’Alice avait mise dessus. Ses longs cheveux bouclés châtains lui tombèrent devant les yeux, et elle les repoussa d’un coup de main, puis haussa un sourcil à l’évocation du Bandersnatch. -Tu veux dire le genre d’animal qui te sert de monture ?, demanda-t-elle avant qu’Alice confirme d’un hochement de tête. Tu sais, je suis persuadée que la fois où tu as eu du sexe avec démontre une attirance, au moins curieuse, pour la zoophi… Interrompre mes phrases en me jetant des oreillers à la figure ne me fera pas changer d’avis. -Je savais que je n’aurai pas du te raconter ce passage, dit Alice en rougissant.
-Si ce monde est bel est bien ce que tu prétends, une construction de ton inconscient auquel tu aurais librement accès dès que tu t’endors, alors il que tu acceptes tout ce qu’il s’y passe Alice, dit-elle en s’asseyant sur les genoux de la jeune blonde. Alice regarda Caroline et fit semblant de bouder. Elle savait qu’elle n’était pas attirée par les animaux, et que Caroline ramène ça aussi souvent commençait à lui faire se poser des questions sur la perversité de sa compagne. Caroline embrassa Alice sur la joue, et lui dit que le repas était prêt si elle avait faim. Alice lui rendit son baiser, et leur regard se croisèrent un bref instant. -Ba, je suppose qu’on peut aussi manger ça froid..., finit par lâcher Caroline, en soulevant son t-shirt. Caroline n’avait pas finit de retirer son t-shirt qu’Alice se jetait déjà sur sa poitrine rebondie, empoignant ses seins et tétant goulûment les tétons qui se présentaient à elle, (Caroline avait cessé de porter des soutient-gorge à la demande de sa colocataire, depuis qu’elles sortaient ensemble). La jeune brune gémit, la tête encore empêtrée dans son t-shirt mais se laissa faire. Elle se laissa tomber en arrière, les bras toujours emmêlés dans son vêtement, tandis qu’Alice glissait sur son nombril avant de défaire le pantalon de sa petite amie. Elle le retira avec facilité en même temps que le string qui était caché dessous, puis se jeta avec plaisir sur les lèvres qui l’attendaient. La langue d’Alice plongea dans le sexe humide de Caroline qui poussa un premier crie de plaisir. Alice glissa une main entre ses propres jambes et caressa rapidement son propre vagin, les yeux fermés, profitant du bien qu’elle se faisait. Caroline laissa ses bras tomber en arrière, et laissa à Alice le soin de s’occuper d’elle cette fois-ci. La langue de sa chérie venait désormais sur son clitoris et le martyrisait comme jamais auparavant. Un liquide chaud commençait à couler le long de la langue de la jolie blonde, qui souleva un sourcil d’étonnement, tandis queue la jolie brune lâcha un « merde » dans son t-shirt. -Dis-moi Caro, tu n’es pas en train de pisser pendant que je te lèche hein ? -Qu-, mais non enfin tu je, n’arrêtes pas maintenant voyons !, couina Caroline, la voix autant étouffée par le plaisir que par son t-shirt. Voyant qu’Alice ne retournait pas à la tâche, Caroline se redressa et ne laissa dépasser son visage que jusqu’à son nez, laissant le reste caché par son haut. Elle plia les jambes pour cacher son vagin, puis, les yeux fuyants, expliqua à Alice la situation. -Donc, fit Alice après explication, ce que tu me dis c’est que là tout de suite, tu es tellement excitée que tu deviens une femme fontaine ? -J’y peux rien d’accord, fit Caroline, sur la défensive et rouge de honte. Ça ne m’est arrivé que deux ou trois fois dans ma vie et à chaque fois c’est- Alice ne la laissa pas finir et se jeta à nouveau entre les jambes de sa compagne, qui, surprise, laissa échapper un couinement plaintif. La jeune blonde écarta sans difficulté les cuisses de Caroline, et revint pomper les lèvres de sa belle. Sa langue retrouva vite le point sensible, et s’y frotta sans gêne, jusqu’à se faire à nouveau recouvrir du liquide chaud qui l’avait fait se retirer peu avant. Alice ouvrit un œil pour regarder la cyprine de sa copine fuir son corps, et s’en retrouva terriblement excitée. Caroline se laissa pencher à nouveau en arrière mais retira son haut cette fois-ci, avant d’empoigner un de ses seins, et de passer sa main valide dans les cheveux d’Alice, l’encourageant à la lécher avec plus d’empressement. Leur manège dura une bonne dizaine de minute, pendant lesquelles Alice avala plus de liquide qu’elle n’en avait bu en un repas, puis quand elle n’en pu plus, laissa sa compagne mouiller sur place. Caroline, comme en transe, toucha le canapé bien sûr, mais en envoya également sur le corps de sa compagne, avant de jouir puissamment. Rouvrant les yeux, elle vit Alice venir se blottir contre elle. Son corps était presque entièrement trempé de sa chaude mouille. Les deux amoureuses se regardèrent et s’embrassèrent pendant de longues minutes, tandis que la cloche sonnait la fin de l’après-midi, au loin dans la ville. Le lendemain matin, de bonne heure, Caroline se leva tôt, laissant Alice plonger dans le Pays des Merveilles. Tandis que son café coulait dans sa tasse, elle pensa à Melissa et Jonathan, et à la vengeance qu’Alice devait exercer auprès d’eux. Elle y réfléchissait depuis plusieurs jours même, mais n’arrivait pas à trouver d’angles d’attaques ni plus de raison désormais : si elle avait voulu aux deux coupables, c’était parce qu’ils avaient fait souffrir Alice, mais ce faisant ils avaient permis aux deux jeunes femmes de vivre réellement ensemble. Avec du recul, elle se dit même qu’elle pourrait les remercier à la première occasion. Bien sûr, Alice semblait ne plus prêter attention à cette histoire, mais Caroline savait bien que sa petite amie avait une mémoire colossale, et qu’elle continuerait à vouloir se venger, c’est pourquoi elle ne disait rien à ce sujet à sa jolie blonde : Caroline avait rêvé d’être avec Alice depuis leur première rencontre, et elle ne ferait jamais rien qui puisse l’en séparer. Pour cette raison, Caroline laissait Alice encourir les risques qu’elle voulait, même si cela la faisait mourir d’inquiétude. Son café en main, Caroline retourna s’asseoir au bord du lit et observa Alice dormir et remuer légèrement dans son sommeil. Portant sa tasse aux lèvres, elle se demanda ce que deviendrait son monde si Alice venait à la quitter. Cette peur l’obsédait chaque jour un peu plus, et elle craignait que lui en parler pourrait précipiter cette peur et en faire une réalité. Alice aimait bien trop le Pays des Merveilles pour y renoncer hélas, et ce même après l’incident qui lui avait coûté la vie deux mois auparavant. Mais tout ça n’égalait pas le regret qu’avait Caroline de ne pas pouvoir protéger Alice, sitôt que cette dernière fermait les yeux. La jolie brune passa tendrement sa main sur le front d’Alice, qui ouvrit doucement les yeux, avant de s’étirer en baillant. -’jour, finit-elle par dire d’une voix pâteuse, en passant sa main dans ses cheveux emmêlés. Tu es levée depuis longtemps ? Caroline se sentait fondre chaque fois qu’elle la voyait se réveiller. Alice lui revenait ainsi chaque jour, après ses escapades nocturnes : le réveil signifiait pour Caroline qu’Alice était hors de danger. -Maintenant oui, fit Caroline en souriant. La journée se passa doucement, au rythme des heures. Le soleil chauffait agréablement l’appartement des deux demoiselles, qui paressaient lascivement sur le canapé la plupart du temps, tantôt l’une dans les bras de l’autre, tantôt un livre ou une manette de console dans les mains. Quinze heure venait de sonner au loin, et Caroline reposa sa manette sur l’accoudoir du canapé, avant de demander une nouvelle fois à Alice comment était le Pays des Merveilles. Alice tourna la tête et posa sa joue sur le canapé (elle était assise par terre sur la tapis) pour répondre. -L’endroit change tout le temps d’apparence, mais tel qu’il est en ce moment je pense que ça te plairait. C’est un peu comme… Comme une Terre du Milieu sans Orques ni Gobelins. Et il y a des épées. A vrai dire, cette nuit j’ai demandé conseille au Chat- -Tu l’as enfin trouvé ?, la coupa Caroline. -Pas vraiment. C’était plutôt un genre de souvenir du Chat. Une sorte d’image resté à un endroit, comme une photocopie de lui-même, pour que je puisse lui poser des questions. Enfin c’est ce à quoi ça faisait penser. Bref, tout ça pour dire qu’apparemment le combat qu’on a eut dans le Pays des Merveilles, celui où, dans mon rêve, tu me coupais un bras ? Eh bien tu étais un peu là quand même. -Je ne comprend pas bien ce que tu me dis Alice, dit Caroline. Je me souviendrais de ce genre de chose tu ne penses pas ? -Pas d’après le Chat. Selon lui, tu pourrais réussir à venir dans le Pays des Merveilles en même temps que moi, si tu le voulais. Mais pour ça il faudrait que tu passes d’abord par la Porte. Trois minutes plus tard, Caroline courrait dans les rues de la ville, demandant à Alice, quelques mètres derrière elle, où elle devait tourner à chaque fois. Alice n’avait pas vue Caroline aussi motivée par quelques chose depuis bien des années. La jolie brune elle, était décidée à ne pas laisser partir la chance de l’accompagner dans ces rêves : si elle pouvait la protéger là-bas aussi, elle sauterait sur l’occasion. Caroline finit par tourner à gauche au bout d’une intersection, et tomba sur un cul de sac. Alice la rattrapa peu après, et reprit son souffle avant de pointer du doigt un tas de carton. Les deux filles disposèrent des obstacles qui cachaient la Porte verte faite de bois. Alice invita Caroline à toucher la poignée, ce qu’elle fit après avoir approché lentement sa main. Un éclair sembla parcourir l’esprit de la jeune femme, et une succession d’image se gravèrent en elle : un homme avec une tête de faucon dans les bras, une avalanche qui déferlait sur la ville détruisant tout sur son passage, puis une femme aux cheveux noir flottants, portant un drapeau au sommet d’une colline qui surplombait un immense champ de bataille… Caroline recula après avoir lâché la poignée. Elle se tourna vers Alice qui la regardait d’un air serein, avant de l’encourager à ouvrir la porte. Caroline déglutit, mais sa volonté de pouvoir protéger Alice lui fit froncer les sourcils. Elle était décidée, et ouvrit la porte d’un coup sec. La Porte pivota en grinçant, puis les deux filles attendirent que quelque chose se passe, ce qui ne tarda pas : une bourrasque violente les projeta par la Porte, et tout devint noir.