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Amant d'un soir

Chapitre 1

Le chantier

Divers
Le gars sur son échelle a presque fini de poser les lattes de bois. Important ce lattage pour que mon tissu soit le plus tendu possible ! C’est tout un art de poser des tentures sur les murs d’une maison. Je suis bien payée pour suivre ce chantier. J’ai commencé par faire les plans, les soumettre à ma cliente et puis, après cela, j’ai envoyé notre équipe de poseurs pour dégrossir le travail. Ils sont trois, je connais chacun d’entre eux, les ayant choisis avec mon associée en prenant le plus grand soin. Ce sont tous des artistes dans leur genre !
Il y a Medhi, qui s’occupe de tout ce qui est raccord de plâtre, ciment et autre rebouchage de fissures. La trentaine, marié, deux enfants, un bosseur celui-là. De confession musulmane, il ne fréquente jamais les bars, rentre le soir pour s’occuper de sa petite famille. Il n’est ni beau ni laid, juste un homme, sur lequel je ne me retournerais pas, même si j’étais célibataire. Lui par contre lorgne parfois mes formes, mais bon, tant qu’il reste à sa place.
Le second qui se trouve dans la pièce, Fréderic, « Frédo » pour ses potes et ses intimes sans doute. Lui, c’est une tête en l’air, mais avec un œil et une patte ! Rien que de regarder un arbre, il est capable de savoir ce qu’il va en faire. Il excelle dans l’usinage de la matière première brute et il est le pivot de notre petite équipe de manuels. Cependant, il court la gueuse et parfois il oublie qu’il a un travail. Encore que depuis quelque temps, la jeune femme blonde avec qui il se promène en ville semble lui avoir mis une ficelle à la jambe.
Le dernier, c’est juste un exécutant, « un petit jeune », le bleu comme les autres le surnomment. L’arpette qui fait ce que chacun lui demande et ça va du café à la pose de lattes, comme aujourd’hui. À vingt et un ans, Tony a galéré quelques mois avant de trouver dans notre petite entreprise, un boulot somme toute, bien rémunéré. Pour l’heure, je vois sa tignasse brune qui frotte sur le plafond de la pièce dont je dois rhabiller les murs.
Je viens voir si ce sera prêt pour demain. Le tissu est dans mon coffre et au premier coup d’œil, je sais que la dernière latte n’est pas bien d’aplomb.
— Bon sang ! Tony ! Tu n’as donc pas de niveau et de fil à plomb ? Tu ne vois pas que ça n’ira pas là-haut ?— Où ça Madame ? Vous êtes sûre ? C’est peut-être le mur qui n’est pas trop droit !— Tu te fiches de moi ? À l’œil ! Je vois que c’est de travers ! C’est celle-là, la plus importante, je te l’ai déjà dit ! Elle va bloquer la dernière latte de mon tissu, si elle n’est pas posée impeccablement je ne parviendrai pas à le tendre partout de la même manière ! Tu comprends ? Il y aura un jour entre le mur et le tissu, ça n’ira pas !— Ben ! Ouais ! Mais bon je ne sais pas ? Où vous dites ? Vous me montrez, Madame ?— Descends de cette échelle, je vais te faire voir !
Il descend, et se met au pied de celle-ci. Je commence à grimper un barreau, deux, puis trois, j’arrive au cinquième et je plante mon doigt, là où je veux qu’il regarde.
— Là ! Tu vois, il y a au minimum un centimètre de plus en haut qu’en bas ! Tu dois me rectifier cela ! Tu as vu ?— Oui Madame ! Je m’en occupe !
Et je baisse les yeux pour regarder où se trouve le barreau inférieur. Là, je croise le regard du gaillard qui lui, monte vers un endroit que je ne peux cacher. J’ai oublié que je suis en jupe ! Bon, ce n’est pas grave, il n’a vu qu’une culotte, voilà tout ! Je suis en bas de l’échelle. Il est tout rouge, je ne lui dis rien, et lui ne me parle pas non plus. Il va se remettre ! Personne ne meurt d’avoir vu un entrejambe, emballé qui plus est ! Pendant qu’il regagne son perchoir, que je le vois retirer la latte mal placée, je file chercher les deux autres membres de l’équipe. Je les trouve en grande discussion avec ma cliente. Une femme d’une soixantaine d’années, elle est restée très jeune de visage, même si quelques rides commencent à transparaître ici ou là sur son front et au coin de ses yeux.
— Ah ! Ma chère Claude ! Je vous attendais ! Vous avez là une équipe formidable et je leur proposais de prendre un verre ! C’est la fin de la semaine et je manque un peu de compagnie ! Vous voulez bien vous associer à nous pour prendre un pot ?— Bien entendu, mais je voudrais dire un mot à Fréderic. Il faudrait que tu jettes un coup d’œil sur le travail de Tony, je viens de lui faire démonter la dernière latte ! Tu sais combien celle-là est importante pour la finition de mon travail.
— Ah bon ! Elle n’était pas bien posée ? Je vais voir ça de suite !— Je lui ai demandé de rectifier le tir ! Voit donc s’il l’a fait correctement ! Demain je pose la tenture ! Alors autant que ce soit le mieux possible !— Pas de souci, mais en règle générale, il bosse plutôt bien le « bleu » !— Oui ! Oui ! Pas de reproche, juste une mise au point d’accord ?— Vu ! Je m’en occupe de suite !
Je reste avec Mehdi et Arlette, ma cliente. Il nous regarde et je sens bien que ce n’est pas gratuit. Il me déshabille des yeux, encore une chance que ce n’était pas lui sous cette échelle tout à l’heure.Nous voilà installés tous les trois dans un vaste salon. Je le connais parfaitement pour y avoir refait toute la décoration murale l’an dernier.
— Vous avez besoin de nous demain ! Patronne ?— Non, c’est samedi ! Je ne ferai que débuter le chantier et je viendrai finir lundi, puisque vous avez fait le plus gros, le plus ingrat ! C’est du gâteau, à condition que le lattage soit parfait. Arlette, lundi soir nous y verrons plus clair, je peux vous l’assurer !— Vous direz à Danièle, votre comptable qu’elle me prépare ma petite note dès que vous aurez fini.— C’est mon associée et rassurez-vous Arlette, nous n’oublierons pas de préparer la facture !
Nous prenons tous un jus de fruit et je repars vers ma voiture. C’est Tony qui vient au-devant de moi.
— Madame ! Pardon de vous embêter, mais j’ai un rendez-vous chez le dentiste ce soir à Gérardmer et comme Mehdi doit rentrer sur Remiremont, est-ce que vous, vous vous allez chez vous ?— Oui ! Tu veux que je te dépose ? Allez ! Monte je t’emmène ! Vous en avez fini ?— Merci c’est gentil ! Sinon j’aurais été en retard ! Il ne m’aurait peut-être pas attendu ! J’ai remis votre latte bien droite ! Pardon, des fois je suis ailleurs !
Nous repartons pendant que ses deux collègues eux aussi reprennent la route, mais en passant par Remiremont ce qui allonge un peu le trajet. Moi je coupe par la tranchée de Docelles et je suis rapidement dans les premiers lacets de la route qui monte vers le lac. Je sens les regards du garçon posés sur mes cuisses, que ma position pour conduire dévoile un peu. Il est rouge et me jette des regards en coin, s’imaginant sans doute que je ne le vois pas. Je ne m’affole pas pour autant. Je trouve la situation assez plaisante à vrai dire. Qu’un gamin de vingt piges puisse avoir des envies de moi me réjouirait plutôt même.
Alors que nous montons, j’avoue que l’envie de jouer, de lui donner encore plus chaud me prend et sans faire semblant de rien, je remonte encore un peu plus ma jupe alors que je change de vitesse. La rougeur de sa bouille, à croire qu’il va exploser. Je constate aussi que l’indifférence n’est pas son fort. La braguette de son pantalon est déformée par une bosse qu’il ne peut vraiment pas dissimuler. Encore quelques centaines de mètres et voilà le rond-point du bout du lac. Normalement, je devrais prendre à droite, filer vers la forêt et me retrouver dans quelques minutes devant notre portail. Mais comme je dois le déposer, il bénéficie donc encore d’un sursis de deux kilomètres pour aller chez lui.
Il est vraiment temps que nous arrivions devant sa porte, sinon je crois qu’il aurait besoin d’un médecin pour le ranimer. J’ai un petit sourire quand il me tend la main, me salue poliment et file directement vers son domicile. Je retourne sur mes pas, mais au lieu de longer le lac, par la droite je vais le faire en passant par le Phény. Cet intermède coquin m’a un peu donné chaud où je pense.Je me traite de folle, de perverse et puis j’oublie l’incident alors que j’actionne la télécommande qui ouvre les deux vantaux du portail, libérant le chemin d’accès du chalet.
— oooOOooo —
Ma voiture file lentement vers la masse claire de la maison de bois et j’arrive tranquillement dans le garage. Tu n’es pas encore de retour. C’est bien, ça me laisse le temps de préparer le dîner, et j’irai prendre une douche en t’attendant. Voyons voir ce que nous avons dans le réfrigérateur ! Voilà du jambon ! J’ai également des tranches de pain de mie fraîches ! Une salade verte et je vais donc faire quatre croque-monsieur, un dîner rapide et qui te plaira, ça j’en suis certaine. Je prépare donc les « croques ». Les tranches beurrées sur lesquelles je dépose du gruyère râpé préalablement trempé dans du lait, un canapé de jambon et la seconde tranche de pain. Je termine par enduire le dessus des toasts de pain avec le reste du fromage émietté dans le lait.
Tout est prêt, et ma douche m’attend. Devant le lavabo, je retire tous mes vêtements, et j’entre enfin sous le jet d’eau tiède. Quel bonheur, quelle douceur ! Je me délasse quelques instants, juste en laissant couler la pomme de douche sur le haut de mes épaules. Ils sont bien loin les chantiers en cours, oubliées les lattes pas d’aplomb et surtout je me frotte à la douceur d’une éponge véritable. Le savon liquide parfumé à la rose dont l’arôme emplit la pièce, que voilà un bonheur tout simple ! La boule de nylon glisse sur ma peau, masse lentement les endroits les plus exposés, bras, jambes, cou et ensuite, ensuite je frictionne langoureusement d’autres espaces, plus personnels ceux-là. Comme c’est doux.
Je me surprends soudain à revoir les yeux du gamin alors que j’étais sur l’échelle, et j’en viens à me demander ce qui m’a pris à lui donner une envie pareille, à lui foutre le feu au cul. Je savais bien que je ne l’éteindrais pas ! Il a dû penser : « Quelle salope ma Patronne ! ». Mais loin de m’en offusquer, j’en souris toute seule ! Seuls les fous rient de leurs âneries ! Non ? Je continue à faire aller et venir l’éponge qui trace sur ma peau, des traînées blanches et odorantes. Et petit à petit, je prends conscience des réactions de mon corps en général et de mon ventre en particulier.
Je vais arriver à me faire jouir en me massant les cuisses, en remontant bien sur le petit triangle formé par la réunion des deux jambes. La porte de la salle de bain s’ouvre soudain, ta tête apparaît dans le chambranle. Tu n’as sûrement pas vu mon manège, mais me voir ainsi nue te donne aussi des idées ? Tes vêtements volent dans la pièce et tu te précipites bouche en avant, vers l’endroit où je me trouve.
Tu cherches mes lèvres et je n’ai aucun motif de te les refuser. Un baiser doux, un baiser où ta langue cherche la mienne, où nos lèvres se soudent, et c’est très vite par manque d’air que nous devons nous résigner à nous écarter l’un de l’autre. Ta nudité n’a fait qu’amplifier cette vague envie qui naissait au creux de mes reins. Si moi je peux dissimuler le trouble que tu viens de provoquer, il n’en va pas de même en ce qui te concerne. La petite chose brune et flasque qui pend entre tes jambes a redressé sa tête et elle a gonflé bien vite, au point de devenir aussi visible qu’un iceberg sur une mer bleue.
L’image est forcément fausse parce que ce pic ne fond pas du tout lorsque j’y pose ma main dégoulinante d’eau tiède. Eh ! Je me sers de mon éponge pour frictionner ce dard qui ne résiste pas à l’envie de laisser son chapeau lui dégarnir le crâne. Maintenant, tu souffles, comme un phoque, c’est normal puisque nous sommes sous l’eau. Je vais et je viens sur ce mât tendu, et ma seconde main entreprend un pèlerinage sur un sac de peau, lequel se laisse lui aussi malaxer pour ta plus grande satisfaction. Pendant ce temps-là, Monsieur a gardé ses mains bien en vue, et il se frotte les épaules, vigoureusement.
— Ben ! Mon coco, tu penses vraiment que je vais te la jouer solo ? Que tu vas-y couper de participer ? Et moi alors, je compte pour du beurre ?— Ce n’est pas l’heure du repos du guerrier ? Je croyais moi que le maître qui rentre avait droit à un traitement de faveur !— Faveur, faveur rien du tout ! Oui ! Et l’égalité des sexes ? Qu’en fais-tu maître de pacotille !— C’est bien parce que c’est toi, Madame Claude ! Allez ! Viens ici que je vois si ce joli cul mérite son dû !— Comment qu’il le mérite ! Demain ces fesses-là iront ailleurs, pour bosser toute la journée ! Alors c’est le moment d’en profiter ! Enfin si le pendentif de Monsieur veut bien se tenir au garde à vous suffisamment longtemps pour que je sache… s’il est encore le meilleur !
Là-dessus, il porte ses deux mains trempées sur mes demi-globes qui ruissellent. La petite claque mouillée qui m’atteint me fait bondir en avant et je me retrouve collée à lui. Le reste devient inéluctable. Il s’appuie contre le mur du fond et je me cramponne à lui. Ses deux bras puissants me soulèvent comme un fétu de paille et me voilà maintenue à hauteur de son bassin. Il ne lui reste plus qu’à me laisser glisser doucement contre son ventre pour que sa queue vienne s’enchâsser dans ma chatte et je suis prise tranquillement. Il ne fait pas de grands mouvements, il lui suffit de remuer doucement les hanches et de me soulever de ses bras puissants. L’effet est terrible, je geins tout de suite, la tête sous le jet que nous n’avons pas interrompu, je débute un voyage des plus agréables. Mes mains nouées derrière sa nuque, je rue comme une damnée pour qu’il s’enfonce davantage en moi. Que c’est bon ! Comme j’adore cette manière de me faire l’amour ! Je les aime toutes, de toute façon, et il le sait. J’aime qu’il me possède de la sorte.
Mon esprit s’envole pour de grands espaces, des plages de rêves, des montagnes de douceur. Et au milieu de tout cela, allez savoir pourquoi ! La petite frimousse de Tony. Je revois les yeux éberlués du « bleu » qui lorgne dans mon entrejambe, alors que je suis perchée sur une échelle. Je sens ses regards qui se portent sur ces cuisses que Michel malaxe si bien. Que diable vient-il faire dans ma douche celui-là ? Mes gémissements se transforment en cris, en feulements de tigresse et d’une bouche gourmande, j’avale la sienne. Je laboure ce dos sur lequel mes mains se rivent, pour ne pas être désarçonnée. Je hurle à tue-tête, laissant ainsi se libérer cette envie qui nous entraîne tous les deux vers une jouissance hors du commun. Il se campe sur ses deux pieds, prenant garde de ne pas glisser sur les carreaux mouillés et ses mains… ses mains me font aller et venir, en continuant de serrer mes fesses, pinçant les endroits les plus charnus.
— Ah ! Claude, tu es fabuleuse, je ne vais pas pouvoir me retenir plus longtemps ! Ah ! Oui ! Ça y est, je crache ! Mon amour… Je t’aime !— Donne ! Donne-moi ton foutre ! Oh ! Oui, vas-y, rempli moi la chatte ! Vas-y gicle ta semence ! Oh ! Oh ! Oui… trop bon !
Essoufflés, nous nous tenons un long moment tranquille sous la douche. Mes jambes sont en coton et alors que tu finis de te sécher, je file à la cuisine, à poil, pour mettre en route le four où mes croque-monsieur attendent sagement. Le dîner se déroule dans le calme, nous nous narrons les potins d’une journée de travail ordinaire. Je passe sous silence l’épisode « Tony », comme si mon comportement n’était pas correct. Une soirée où la tendresse s’allie à des moments plus chauds, plus coquins, nous rapproche de la nuit.
Six heures du matin ce samedi, c’est l’heure à laquelle, je me lève. Un café alors que tu es encore endormi et je file vers notre atelier, pour y récupérer les affaires dont je vais avoir besoin pour mon chantier. La camionnette des trois employés est là, bien rangée, mais encore remplie des outils et pourtant ils savent que nous n’aimons pas que ceux-ci ne soient pas remis en place. Je dois donc fouiller pour retrouver certains d’entre eux, dont j’ai expressément besoin. Direction la maison d’Arlette, chez qui j’arrive sur le coup de neuf heures du matin.
J’ai bossé toute la journée, je n’ai pas même pensé au déjeuner, mais ce que je regarde à de la gueule ! Bon allez ! Je finirai lundi et ensuite notre équipe viendra à nouveau pour remettre en place lustre, interrupteurs et prises de courant. Enfin tous les petits trucs auxquels, je ne connais pas grand-chose. La propriétaire des lieux est passée plusieurs fois, m’a versé de l’eau et elle aussi a un large sourire devant le travail qui s’annonce plus que bien.
— oooOOooo —

Le retour se fait par l’atelier où je vais remettre en place l’outillage. Je suis garée près d’une voiture que je reconnais ! Tiens ! C’est, Medhi qui se trouve là ? Il est sans doute venu récupérer quelque chose qu’il a oublié. Alors que j’entre sans bruit dans l’atelier, j’entends des rires et des voix ! Ils sont au moins deux. Tony est là lui aussi ! Il fait de grands gestes et l’autre rit de plus belle. Je m’approche sans me faire remarquer et d’où ils sont, ils ne peuvent me voir.
— Raconte-moi encore une fois ! Vas-y Tony, j’ai du mal de te croire.— Mehdi ! Parole d’homme ! Elle est montée sur l’échelle et je regardais ses jambes, puis j’ai vu ses cuisses ! Tu parles avec la jupe « ras du cul » qu’elle portait hier ! Tu l’as bien vue non ?— Ben ! Oui ! J’ai bien vu qu’elle avait une jupe, mais je ne savais pas qu’elle était montée sur l’échelle pour voir !— Je te le jure ! Plus elle montait, plus je voyais ses cuisses ! Elle est encore bien foutue ! Puis j’ai aperçu sa culotte ! Mauve, elle était mauve avec des dentelles sur le devant ! Je crois que j’ai vu des poils même !— Pas de danger que ce soit à moi que ça arrive ce genre de truc ! Merde ! Pourquoi je n’ai pas posé ces foutues lattes moi-même ?— Mais Medhi, tu as une femme toi ! Tu ne vas pas fantasmer sur la patronne ? Et puis dans la bagnole quand elle m’a raccompagné chez moi ! Putain je n’arrêtais pas de lui reluquer les cuisses. Sa jupe était remontée sur le haut, tu parles, assise comme ça sur le siège, chaque fois qu’elle touchait le levier de vitesse, j’ai aimé ça. Mais j’avais aussi la trouille qu’elle me voit alors je lorgnais juste du coin de l’œil !— Et alors tu n’as même pas essayé de lui passer la main sur la cuisse ! Tony ! Tony, dans la vie, faut oser ! Des fois ça marche !— Attends mec, je ne pouvais pas faire ça ! J’en ai besoin pour bouffer de ce boulot et elle m’aurait foutu dehors si je l’avais tripotée !— Pas sûr ! Pas sûr du tout ! On voit bien que tu ne connais pas bien les gonzesses ! Si ça se trouve, elle l’a fait exprès de te montrer ses cuisses.— Ben ! Je n’en sais rien, mais exprès où pas je me suis branlé toute la soirée en pensant à cette culotte et à ces gambettes ! Il ne doit pas s’emmerder le Michel avec un lot pareil ! Putain ! Elle doit être bonne au lit cette cochonne !— Enfin, redis-nous ça lundi et tu verras que « Frédo » sera comme fou ! Il bande en secret aussi pour cette femme ! Et depuis un sacré bout de temps !— Comment sais-tu cela, toi ?— Oh, c’est un soir que nous mangions avec lui, chez nous ! Il est arrivé bourré et il nous l’a dit, à ma Mina et à moi, il en pleurait presque même ! Il est accro !— Bon alors ! On le charge dans ta caisse, ce chalumeau dont tu as besoin, il faut que je file, moi ! Ma mère va m’engueuler si je rentre trop tard !
Zut ! Ce qu’ils veulent, c’est ce truc avec deux bouteilles et des tuyaux ! Il faut que je me replie discrètement avant qu’ils ne me voient ! Allez ! Je recule derrière la camionnette et je les regarde passer de loin ! Ils chargent l’appareil et ils filent vers la voiture de Medhi. Je suis toute retournée par ce dialogue auquel je viens, bien involontairement d’assister. Ce petit con de Tony ! Il a bien besoin d’une bonne leçon. Il a tout raconté au seul à qui il ne fallait pas parler ! Ce qui me gêne le plus ce n’est pas que ce « bleu » ait fantasmé sur moi, c’est ce que l’autre a raconté pour Fréderic. Ce que je sais m’interpelle.
Fréderic, qui fantasme sur moi ? C’est nouveau ça ! Je sais bien qu’il aime les femmes, mais il n’a jamais eu un geste ou un regard déplacé pour moi. Devant moi, c’est toujours cordial et détendu, rien qui me laisse présager quoi que ce soit. C’est la meilleure celle-là. Alors que je rentre à la maison, mille et une questions m’assaillent. Quand j’y pense, il n’est pas mal ce type-là finalement et il plaît beaucoup aux femmes. Ses yeux d’un noir profond et ses cheveux toujours bien coupés, un sourire engageant, s’il n’y avait pas Michel… peut-être que je me laisserais tenter.
— Alors Claude ! Tu rêves tout éveillée ? Qu’est-ce que tu as aujourd’hui ?— Rien ! Je suis passée à l’atelier en rentrant de chez Arlette et Medhi ainsi que Tony se trouvaient là. Ils parlaient de moi !— De toi ? Ah bon ! Et à quel sujet !— À ton avis ! Quand deux mecs parlent d’une femme, c’est quoi leur sujet de discussion ?— Je vois ! Ils ne t’avaient pas vue ? Je suppose que tu leur fais de l’effet ! Après tout, tu es désirable !
Alors qu’il dit cela, il se met debout et me presse contre lui. Doucement, mais sûrement, ses mains viennent à la rencontre de mon corps. Sa bouche recherche la mienne et je vois que cette conversation vient de lui donner une vigueur qui ne saurait être démentie par cette bosse que je sens frotter contre mon ventre. Le baiser qui nous unit est passionné ! Il est d’une douceur et d’une tendresse qui achève de me faire chavirer. Mais est-ce les mots des ouvriers, que j’ai entendus ou notre conversation à tous les deux qui m’affole les sens ?
Tes mains sont sur moi. Elles savent très vite découvrir cette peau qui se cache derrière des vêtements que tu sais si prestement me retirer. Nue au milieu de notre salon, j’ouvre frénétiquement les boutons de ta chemise, mes doigts fourragent honteusement sur le torse ainsi dévoilé. Ta ceinture de pantalon ne résiste que symboliquement à l’assaut de mes mains. Elles se glissent rapidement dans la brèche ouverte entre le caleçon et la peau. Le serpent qui monte vers ton nombril est vite emprisonné, serré par mes paumes refermées sur lui. Puis alors que tu respires plus vite, tu t’empares des deux pics sombres qui surmontent les collines roses de mes seins.
La suite est inéluctable, elle nous emporte vers un océan de tendres douceurs et je ne sais plus que me laisser aller à ces caresses que tu distilles avec aisance. Mon corps est devenu ton terrain de jeux privilégiés. Le tien est mon plus bel atelier et je recherche, les yeux clos à faire monter les soupirs d’un plaisir arraché à ta gorge. Petite main de l’effleurement, bisou par ci, baiser par-là et nous nous engageons dans un merveilleux corps à corps d’où nous ressortirons vainqueurs tous les deux. Je n’aime rien de plus que de t’entendre gémir sous des coups de langue donnés à des endroits qui, je le sais vont faire bouillir ton sang et monter encore de quelques degrés la température de ce soir sympathique.
Tu as entrepris de savantes circonvolutions sur la peau de mon corps. Avec ta langue, avec tes doigts tous étroitement associés pour me mettre le feu au ventre, je suis bercée par ces attouchements qui me font frissonner et moi aussi je geins sans cesse sous tes caresses. J’en oublie tout. Les yeux toujours clos, je me laisse emmener sur ces chemins ensoleillés que tu as choisis pour nous deux. Tes doigts n’oublient aucun endroit, ils vont et viennent sur tous les vallons, fouillant chaque caverne, me laissant sans voix à leur passage.
C’est enfin ton corps tout entier qui glisse sur le mien, ouvrant le compas de mes jambes pour que ta langue vienne explorer la grotte humide, d’où émane mille et une sensations qui me laissent pantoise. Alors que mes mains plaquent ta tête comme pour lui interdire un recul imaginaire, le dard chaud qui orne le bas de ton ventre cogne à la porte de ma bouche. Quelle merveilleuse douceur, quelle tendre chaleur quand le gland décalotté franchit la barrière symbolique de mes lèvres, pour venir vibrer à l’intérieur même de mon palais ! Ma langue devient reine pour mieux rendre hommage à ce pistil de velours.
Notre salon prend des allures de champ de bataille. La guerre des sens vient de débuter et les râles de nos petites morts remplissent l’espace, nous nous aimons violemment, nous nous aimons de toutes nos forces. Nos bouches allument le feu, chacune sur nos corps respectifs et la montée du désir reste d’une intensité rare. J’atteins le point de non-retour quand des spasmes me surprennent, m’enveloppent de leurs intenses soubresauts et mon corps ne m’appartient plus totalement. Mon esprit suit, sait ce qui arrive et laisse le plaisir me submerger, m’envahir de partout à la fois.Ce sont des millions de bulles qui remontent à la surface, je glisse toute entière dans la jouissance qui me fait me cabrer comme une pouliche sous les assauts d’un pur-sang. C’est à genoux, pour l’offrande ultime que je me retrouve. Tes mains qui cramponnent mes hanches et cette queue qui m’emplit complètement me font baver d’envie. Je ne contrôle plus les mouvements de ma tête qui part dans tous les sens. Mes hurlements te donnent à toi aussi, cette dernière étincelle de plaisir et c’est ainsi que j’arrache de ton sexe la lave blanche qui gicle en moi, fontaine de jouvence des amants généreux.
— oooOOooo —
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