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Burn out

Chapitre 1

Trash
1-La journée était enfin terminée. Je rentre chez moi dormir. Encore quinze jours à supporter ce rythme de fou, puis vacances ! Un rythme de fou, c’était le mot. Un projet informatique négocié à l’arrache par des commerciaux qui n’y connaissent rien avec des délais impossibles à tenir. Mais je ne pouvais pas trop leur en vouloir non plus, car entre la pression de la hiérarchie pour faire du chiffre et le désir de bien faire pour garder leur place et assurer leur prime, ils étaient un peu obligés de faire tout et n’importe quoi. Surtout n’importe quoi, car une fois que le contrat est signé, qui c’est qui trime ? C’est bibi. Et une dizaines d’autres comme moi. Et encore, moi, j’ai de la chance : je suis célibataire. Car ceux qui ont une famille, ils ne la voient pas beaucoup. J’espère seulement qu’on ne fait pas tout ça pour rien.
Ainsi, depuis trois semaines, je bosse à mi-temps. Douze heures par jour. Tout ça pour monter un site web dont tout le monde se fout et que personne n’ira voir. Je rentre en général assez tard. Je mange un plat cuisiné plein de sucre, plein de sel et plein de pas-bon que je réchauffe au micro-onde avant de me vider la tête sur des sites pornos.
La nuit était tombée depuis longtemps et l’hiver n’avait jamais été aussi proche. Je ferme le col de mon manteau et poursuis mon chemin, la tête comme du coton.Soudain, on me plaque contre le mur et on pose un mouchoir sur mon nez et ma bouche. Odeur bizarre. NOIR.
Je me réveille. Je suis allongé sur un lit. La pièce est plongée dans l’obscurité. Seule une petite lampe distille une faible lumière blafarde au-dessus d’une cuvette de toilette. Ce qui me rappelle que j’ai une furieuse envie de faire pipi.Machinalement, je regarde ma montre qui n’est plus à mon poignet. En fait, je suis nu comme un ver. Je me dirige vers les toilettes, fais la petite commission, plutôt longue. Lorsque je me retourne pour regagner mon lit. Je constate que la pièce est plongée dans un noir profond et la petite lampe ne passe pas le bord de la cuvette. Il m’était déjà arrivé d’être plongé dans le noir. Une fois, lors d’une panne d’électricité dans mon parking souterrain. Je retrouve cette sensation d’effroi, sensation, de ne plus savoir où on est. La peur de se prendre un mur en pleine tête.
Je pose mes mains sur le mur et tout doucement, je commence à en faire le tour. Mon pied fait la connaissance de celui de l’armoire. Rencontre fracassante. Il fait aussi copain-copain avec celui d’une table. Enfin, je retrouve mon lit dans lequel je me jette pour masser mon pied endolori.
— Y a quelqu’un ? Ohé ! Pas de réponse. — Hou hou  ??? Quelqu’un m’entend ?
Silence total. Noir total.
Je me relève et décide de chercher la porte. Rebonjour la table. J’ai beau caresser les murs dans tous les sens mais je ne trouve pas de porte, mi même de fenêtre.
La panique commence à monter. Je suis enfermé comme rat. Je tape sur le mur en béton, crie de toutes mes forces. Rien. Pas un brut, pas le moindre filet de lumière. En désespoir de cause, je reviens sur mon lit.
Qu’est-ce que j’ai fait pour en arriver ici ?Mais non, c’est un cauchemar. Dans quelques heures, ou quelques minutes, mon réveil va sonner et je repartirai pour une journée de travail éreintante. Je me rendors, apaisé. J’ouvre les yeux. Je suis sanglé sur mon lit et je ne peux pas bouger. Et je sens quelque chose sur mon bras.Mon ventre crie famine. C’est fou comme les rêves, et surtout les cauchemars, sont criants de réalisme. Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est, ni depuis combien de temps je suis ici. J’ai vraiment faim. Surtout que je n’ai mangé qu’un sandwich à midi. Je comptais arriver chez moi pour me gaver de pâtes. Vivement que je me réveille. Les minutes passent. Et avec elles, la certitude que je ne cauchemarde plus.
— Y a quelqu’un ? J’ai faim !! Je crie plusieurs fois, mais toujours aucune réponse.Puis, je sens la même odeur désagréable que lorsqu’on m’avait plaqué contre le mur. NOIR.
Je me réveille à nouveau. Une deuxième lampe est allumée et éclaire la table. Un plateau est posé dessus. Je n’ai plus mes sangles. Je me précipite et avale tout ce qu’il contient sans me soucier de savoir ce que je mange, ni de savoir si c’est bon ou pas. Je regarde mon bras. C’est le seul endroit où il y a un peu de lumière. Je vois une petite marque sur ma veine. On a dû me faire une prise de sang ou me mettre une perfusion.
Enfin repu, je reviens m’allonger sur le lit. Je suis toujours nu.
Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour être ici. J’ai beau réfléchir, mais rien dans ma vie pourtant triste et morne fait que je mérite un tel traitement. Ou alors, je ne cauchemarde pas. Je suis carrément mort et j’attends de passer devant Saint-Pierre pour connaitre mon affectation définitive. Enfer ? Paradis ? Pour ce dernier, j’ai des doutes. Je n’ai pas vu la lumière au bout du tunnel.
— Y a quelqu’un ? Bien sur qu’il y a quelqu’un. On m’a servi à manger quand je l’ai demandé. Donc on m’observe. — Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez. Toujours ce même silence radio. Assourdissant. La lumière de la table vient de s’éteindre.
Nouveau réveil. Je suis sanglé, la perfusion dans le bras. Je repars rejoindre Morphée.
Je palpe mon corps. Je suis toujours nu. Mais la barbe sur mon visage indique que cela doit faire au moins trois jours que je suis là. Je vais faire pipi puis je reviens à tâtons en me guidant au mur. Maintenant mes pieds évitent soigneusement ceux de l’armoire et de la table. Ils ne peuvent pas se voir. Par contre, jamais je n’ai trouvé une porte ou une fenêtre. Par où je suis entré ? Et surtout par où je vais sortir. Si possible, j’aimerai que ce ne soit pas entre quatre planches. Mais peut-être suis-je déjà mort. Cette idée avait fait son chemin dans ma tête et avait fini par s’y installer. Maintenant, c’était clair : j’étais mort. Je m’endors, apaisé.
Je suis tiré des bras de Morphée, par une douleur insoutenable qui irradie sur tout mon corps. Comme si j’étais resté trop longtemps au soleil. Je me tâte. Ma peau est boursouflée, comme si une nuée de moustiques m’avait piqué. Mais surtout, mes poils ont disparu. De mon visage aussi. Mon intuition que j’étais passé de vie à trépas se confirmait. Et les frasques de ma vie terrestre m’avaient conduit tout droit en enfer. Je venais de subir la première épreuve du feu.
J’essaye de trouver une position qui me ferait oublier la douleur. Sans succès. Je m’assois sur le bord du lit, c’est à peine mieux. La lumière de la table s’allume. Un plateau est là. Je mange son contenu. Du rôti de bœuf et des frites. C’est dingue : même mort, on mange. Mais il faudra parler de la mayonnaise à Lucifer.
BLANC. J’ai l’impression qu’on m’enfonce des aiguilles dans les yeux. Je mets le bras sur mon visage, mais la douleur oculaire est toujours là. L’enfer porte bien son nom. Petit à petit, ma vue s’adapte. J’ouvre enfin les yeux et découvre mon environnement. L’armoire, la table, les toilettes. Mais pas de porte ni de fenêtre. Comment les plateaux arrivent-ils ? Mystère. Surement que le maître des lieux ou ses sbires ont des moyens diaboliques pour passer à travers les murs. Je me lève. Je sens un poids inhabituel au niveau de ma poitrine. Et pour cause, je me retrouve avec une paire de seins qui auraient pu rivaliser avec ceux de Pamela Anderson. Bah, après tout pourquoi pas. Je suis en enfer et tout peux m’arriver. A quand les sabots et les cornes ? Cette nouvelle poitrine me gêne pour marcher et je dois compenser cette nouvelle masse qui m’empêche presque de voir mes pieds et surtout mon sexe. Je porte mes mains à mon intimité. Ouf, les bijoux de familles sont toujours là.
NOIR. La lumière violente s’éteint juste au moment où mes yeux s’y étaient habitués. La douleur est presque aussi horrible. Je regagne mon lit et je m’allonge.
La lumière de la table s’allume. Pas de plateau repas. Juste un journal. Celui du jour de ma mort. Ou de mon enlèvement. Le doute revient. A quoi servirait un journal en enfer. Pas pour allumer le feu en tout cas.
Le temps passe. Les périodes noires et blanches s’alternent. Les plateaux repas sont livrés avec un journal, aux dates totalement farfelues, oscillant du passé au futur. A moins que ce futur ne soit déjà passé. En attendant, ces journaux m’aident à passer le temps. De toute façon, je n’accorde aucun crédit aux nouvelles.
Jusqu’à ce jour.En première page, un gros titre « LE SCANDALE ! »
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