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Chroniques immortelles

Chapitre 7

Divers
Été 2015. Mikro Kea. Un soir presque ordinaire.
Je finis de me préparer dans mon bungalow. J’ai revêtu le chiton traditionnel. J’achève de me coiffer, coiffure traditionnelle comme les portait des grecques de l’époque antique. Cette soirée est spéciale. Il ne me reste plus qu’à passer mes sandales et mettre mon voile autour de mes épaules. Trois coups discrets à la porte. Antinea passe la tète dans l’entrebâillement. Elle a revêtu la même tenue que moi.
— Tu es prête ?— Oui Antinea, je crois. Est-ce que je suis assez présentable ? C’est la première fois, je ne veux pas faire de faute de mauvais goût…— Tu es parfaite, répond-elle en souriant. Viens, nous allons être en retard.
L’ambiance est sombre. La nuit est tombée et de lourds nuages se sont formés au-dessus de la petite île. Ils sont étonnamment centrés sur elle. Partout ailleurs, le ciel est clair. Je m’en étonne.
— C’est mon père qui les a appelé, me répond Antinea avec détachement.
Je suis saisie ! Kostia/Zeus a la réputation de commander aux éléments. Seulement, je ne l’ai jamais vu le faire réellement. Antinea est-elle sérieuse, ou se fiche t-elle de moi ? Mais l’ambiance est en harmonie avec la solennité du moment.
Nous rejoignons d’autres immortels. Nous empruntons un sentier qui descend vers un endroit ou l’on ne va jamais en temps ordinaire. Des feux ont été allumés tout le long dans des vasques. Notre destination ? Une grande terrasse au bord de la mer, gardée par un ancien bâtiment en ruine. Au moment de franchir le seuil, Antinea m’arrête d’un geste.
— Nous devons nous déchausser, me souffle t-elle. Cela fait partie du rituel.
Nous déposons nos sandales sur un petit mur à coté de celles des autres membres de l’assistance. Nous sommes bien une trentaine, tout ce que Mikro Kea compte comme immortels ce jour là. Tous sont là, il n’en manque pas un. J’ai des frissons au contact de la terre avec mes pieds nus. Elle est très noire, contrastant avec le clair ordinaire des sols de l’île. Mes frémissements ne cessent pas. L’ambiance est irréelle, je sens la présence des fantômes des disparus.
Cet endroit est le plus sacré pour les immortels. C’est là, en cet endroit précis que se pratique la crémation des immortels décédés. C’est là, qu’en d’autres temps, après le terrible cataclysme qui a frappé les dieux de l’olympe que des dizaines d’entre eux ont été incinérés. Nous foulons leurs cendres… Sous nos pieds se trouvent les restes de Hermès, Apollon, Artémis, Déméter et beaucoup d’autres connus ou inconnus. Antinea m’a raconté ces terribles jours ou elle et les autres survivants ont brûlé les corps de leurs proches… Dans un coin, Vanessa (Aphrodite) semble dévastée par le chagrin. Les restes de sa fille s’y trouvent, mêlés aux autres... Kostia et Hélène sont là également en compagnie de leurs deux frères, ils vont présider la cérémonie.
Le bûcher est prêt. Le corps du défunt y a été déposé. Sur ses yeux, selon la coutume, deux drachmes ont été déposés pour payer le passeur... Il s’appelait Georgios. Je le connaissais peu. Je sais qu’il était né au dix-huitième siècle. C’était un vieux monsieur qui vivait tranquillement et discrètement dans un des bungalows. Il est mort dans son sommeil.
— Comment un immortel peut-il mourir simplement comme çà, dis-je sans comprendre ? Pourquoi avait-il choisi de vivre sous les traits d’un vieillard ?
— Parce qu’il avait décidé de mourir, répond gravement Antinea. Il était las de la vie, il voulait en finir. Vois-tu Christine, cela arrive plus souvent que l’on croit. Il n’est pas toujours facile de vivre longtemps sans que le temps ait de prise sur soi, mais tout en en voyant vieillir et disparaître les uns après les autres les gens qu’on aime. C’est pour çà qu’il est recommandé de ne pas s’attacher à de simples mortels. Georgios lui n’avait pu s’y résoudre. Il est tombé amoureux plusieurs fois, est devenu veuf plusieurs fois. Il a eu des enfants et il les a tous vu partir, jusqu’au jour ou cela est devenu trop dur de continuer à vivre dans le chagrin de ses amours disparus. Il n’est ni le premier ni le dernier à décider un jour de quitter cette Terre. C’est quelque chose qui nous guette tous autant que nous sommes. Tous. Toi, moi, tous ceux qui sont présents ici, et même mon père… Un jour prochain l’un de nous en aura assez. Il fera comme Georgios, il se laissera vieillir naturellement, ou alors il arrêtera son cœur volontairement ou n’importe quoi d’autre.
Je suis pensive. Je n’avais jamais pensé à çà. Heureusement pour moi je n’ai pas de famille. Ma femme est morte depuis longtemps et parfois je souffre de son absence . Je comprends… Quelque part la fin est inéluctable.
— Mais ne t’inquiète pas en ce qui me concerne, reprend-elle avec un sourire. Je n’ai aucune envie de mourir : l’histoire des hommes est bien trop passionnante à observer !
Notre échange est soudain interrompu. Hélène entame une sourde mélopée. Progressivement, elle devient un chant accompagnant ses paroles, une musique aux accents étranges, inconnus, un style musical jamais entendu sans doute depuis plus de trois mille ans, celui de la Grèce antique. Elle raconte l’histoire de Georgios et lui dit adieu.
Hélène s’est tue. Alors Kostia fait un signe de la tète à l’adresse de l’assemblée. Comme les autres, je prend un des flambeaux regroupés en faisceau dans un coin de la terrasse. Une flamme est sortie de nulle part. Elle danse prés du couple divin sans combustible apparent à quelques centimètres du sol. A la suite des immortels, j’y allume ma torche. Puis sur un signal venu on ne sait d’où, tous, nous les plongeons à la base du bûcher.
Les flammes crépitent, prennent rapidement de l’ampleur enveloppant le corps du défunt. Personne ne parle. Chacun fait ses adieux en secret. Je vois quelques larmes chez certains. Puis les uns après les autres, chacun à son rythme, les participants quittent les lieux, les olympiens en dernier. Je distingue une profonde tristesse chez Kostia et Hélène… Combien en ont-ils vu partir ainsi ? Une exception : à peu de distance de nous, Vanessa pleure à chaude larmes…
Elle est partie rapidement en sanglots. Antinea et moi la suivons à distance. Pourquoi cette réaction ?
— Vanessa connaissait bien Georgios ? Elle semble très affectée, dis-je.
Antinea hésite. Elle a quelque chose à me dire. Elle me propose de nous asseoir sur un banc.
— Vanessa ne va pas bien, me dit-elle avec tristesse. Je suis inquiète pour elle. J’ai déjà vu tellement de personnes comme elle… Elle approche du moment ou elle voudra en finir.— Quoi ??? Mais… comment est-ce possible après… quatre mille ans ?— Vanessa a toujours été plus sensible que bien des immortels, reprend-elle. Mais elle souffre toujours secrètement de la perte de sa fille. Elles avaient une relation fusionnelle comme jamais je n’en ai vu depuis. Tu sais, elle a du brûler elle même son corps. Perdre son enfant, c’est une chose terrible. L’enterrer ou le brûler soi-même est encore pire… Je suis contente de ne jamais en avoir eu.— Harmonie…— Oui Harmonie. Mais elle est une déesse et a toujours su aller au-delà de son chagrin pour faire ce qu’on attendait d’elle. Et puis il y a un an, elle voit soudain arriver une jeune immortelle qui est le portrait tout craché de sa fille. Et toute sa douleur est remontée d’un coup…— Par tous le dieux… Tu veux dire que c’est moi qui suis la cause de son état ? Mais pourquoi ne m’avoir rien dit ? J’aurai pu facilement prendre une autre apparence ! Je peux encore le faire ! Ou partir sans jamais revenir. — Non, c’est trop tard. Ce qui est fait est fait. Vanessa se souviendra de toi et des émotions que tu as suscitée. Tu sais maintenant à quel point nos sens et nos sentiments sont exacerbés.— Ne pourrait-on au moins… manipuler son esprit pour faire disparaître cette souffrance ?— Non ! C’est interdit ! Répond-elle sévèrement. Nous sommes ce que nous sommes par notre esprit. Le manipuler fait que nous ne sommes plus la même personne. Vanessa doit surmonter sa peine. Son choix est limité. Tu n’y es pour rien. C’est le hasard… Nulle faute de ta part dans ce qui arrive.— Je… je suis abasourdie. Tellement désolée. Je ne sais pas quoi dire, quoi penser… Tu veux bien me laisser seule s’il te plaît ?— Bien sur. Pas de bêtise, hein ? Je te vois demain ?— Oui, oui…
Je suis dévastée ! On m’avait dit que certaines personnes peuvent provoquer des drames par leur seule présence. Cette fois, cette personne, c’est moi ! J’en veux à Christine, je m’en veux. Comme je voudrai redevenir Jacques Gautier, n’avoir jamais découvert cette fichue statuette ! J’ai besoin d’être seule… Mue par une impulsion subite, je redescends le sentier ou le brasier achève de se consumer. Je croise Hélène et Kostia, les derniers à avoir quitté la terrasse. Ils semblent étonnés. Je les ignore. Arrivée prés du brasier, je m’assoie sur un banc de pierre, fascinée par les flammes. J’ai envie de me jeter au feu, mais grâce, ou à cause d’Hadrien, je suis incombustible !
« Christine... »
Je sursaute ! Une voix a parlé dans ma tète. Qui est-ce, je ne reconnais pas cette voix ?
« Qui êtes vous ? Que me voulez vous ? » dis-je perplexe, mentalement.«  Je suis Harmonie, la fille d’Aphrodite. Du moins son esprit. »« Oh ! Par tous les dieux ! ».
Je suis stupéfaite, je suis en communication avec un fantôme ! Ou alors je deviens dingue…
« Que voulez vous ? »«  Ma mère ne va pas bien » répond la voix. « Si on ne fait rien, elle va mettre fin a ses jours. Et elle a encore de grandes taches à accomplir. J’ai besoin de vous. »« De moi ? Mais comment ? »« Oui de vous. Car vous avez sans le savoir des facultés qui dépassent nombre des autres immortels. Et vous me ressemblez tellement que nous sommes très proches en esprit l’une de l’autre, et que vous seule avez pu m’entendre »« Je comprends rien » dis-je désemparée. « Mais je ferai tout ce que vous voudrez pour venir en aide à votre mère. Dites moi simplement ce que vous voulez »« Je souhaite que vous me prêtiez ton corps . Que nous échangions nos esprits. Juste quelques heures. Vous redeviendrez vous-même au lever du soleil, vous avez ma parole »
Normalement je devrai refuser. C’est une proposition de fou ! Et si je ne redevenais jamais moi même ? Mais je suis désemparée, prête à toutes les bêtises. Alors…
« J’accepte. Faites selon vos désirs. »
Je ressens un frisson glacé me traverser le corps. Tout se brouille, devient lumineux. Je me retrouve soudain en plein jour au milieu d’une prairie verdoyante.
— Bonjour jeune déesse. Ravi de vous rencontrer…— Qui êtes vous ? Ou suis-je ?— Je suis Hermès. Et vous êtes aux Champs Élysée. Du moins pour quelques heures...— Aux… Oh punaise… Et vous êtes Hermès ? C’est une histoire de fou… Et pardon, je ne suis pas une déesse, j’ai juste prêté mon corps à la fille de… d’Aphrodite.— Oh si, vous êtes devenue une déesse. Mais vous ne le savez pas encore, fait-il en souriant.— Hein ?
Dans la clairière, Christine s’est soudain écroulée. Mais rapidement elle se ranime, se relève, regarde autour d’elle. Puis elle se regarde, et soudain ses traits se modifient. C’est toujours Christine, mais différente, comme une sœur presque jumelle. D’un pas rapide, elle remonte le sentier vers la villa. Son temps est limité. Elle croise quelques immortels qui à leur insu ne la voient que sous les traits de Christine, l’originale. Elle ne sait pas ou est Vanessa, mais son instinct la guide. Elle sent sa présence à peu de distance.
Vanessa est devant sa chambre, assise seule sur sa terrasse, les yeux sur l’horizon. La porte qui grince la tire de ses sombres pensées. Non, pas ce soir… Elle a envie d’être seule. Qui est cet importun ? Elle se retourne, et alors… Plus tard, Vanessa me dira que son cœur a eu un raté net.
— Christine ? Mais… qu’est-ce que vous ? Non, vous n’êtes pas Christine, vous ressemblez à… Oh par tous les dieux !!!— C’est moi maman. C’est Harmonie, ta fille…— Harmonie ??? Oh Zeus ! Mais… mais comment ???— Christine m’a prêté son corps pour cette nuit.
Vanessa s’est levée. Les mains tremblantes, n’en croyant pas ses yeux, elle a pris le visage de sa fille. Mais les immortels ont d’autres perceptions.
— Harmonie ! O père suprême quel bonheur! C’est bien toi, je ressens ton énergie, ma fille chérie !— Maman !
Les deux femmes tombent dans les bras l’une de l’autre. Puis mues par une passion éperdue exacerbée par des siècles de séparation elles se laissent emporter par une furie amoureuse. Elles s’embrassent sauvagement, mêlant leurs lèvres, leurs langues, leurs salives. Fébrilement, elles se débarrassent de leurs vêtements. Elles se caressent, se serrent nues l’une contre l’autre. Elles basculent sur un lit, se laissant emporter par une frénésie érotique.  Les mains courent sur les corps, s’insinuent dans le moindre recoin, dans le moindre repli, dans le moindre orifice. Les bouches parcourent le moindre centimètre de peau, les langues déposent de longues traînées humides. Les chattes deviennent fontaines, les membres se détrempent, des phallus apparaissent pénétrant le moindre orifice à leur portée, chacune boit l’autre sans retenue. Les soupirs, les respirations saccadées, les cris de jouissance emplissent la pièce avec une intensité telle que personne alentour n’ose venir voir ce qui se passe.
Une relation incestueuse ? Oui, bien sur, quoique la morale chez les immortels obéisse à d’autres instincts que ce que l’on trouve chez le reste de l’humanité. Mais pour un témoin, rien ne montre qu’il s’agit d’une mère et sa fille. Il n’y a que deux femmes emportées par une folie érotique et amoureuse. Longtemps cette frénésie les anime, les laissant sans force après chaque jouissance, pour reprendre derechef leurs ébats. Puis quand les corps demandent grâce à force d’orgasmes répétés, les caresses prennent une autre tournure. Les chattes sont en feu, les seins malmenés protestent. Tout devient plus suave, plus lent, plus tendre. Les deux femmes s’embrassent doucement, les mains balayent lentement les peaux luisantes de transpirations. La relation mère-fille se rétablit. Harmonie s’est blottie dans les bras de sa mère, un sein de sa mère entre ses lèvres. Elle la tète. Vanessa frémit à chaque succion, se sentant se vider à chaque mouvement de bouche de sa fille. « Que ton lait est bon, maman ! » lui souffle t-elle.
Et puis un frisson parcourt le corps d’Harmonie… Un oiseau s’est mis à gazouiller prés de la maison. Lentement le ciel s’éclaircit. Le jour va se lever…
— Maman, je vas bientôt partir… Je veux te dire : tu ne dois plus être triste. Je suis heureuse aux Champs Élysée.  Et tu as encore de nombreuses taches à remplir ici. Même si tu ne t’en rend pas compte, je ne suis jamais loin de toi… et de là bas, je ressens ta tristesse.— Je sais ma chérie et je comprends, répond Vanessa avec un sourire ému. Tu m’as fait un immense cadeau, un immense bonheur en venant me voir cette nuit. Sois sans crainte, tout est redevenu merveilleux pour moi. Pourras-tu revenir ainsi me voir ?— Oui maman, tant que Christine sera là, et qu’elle acceptera de me prêter son corps. Aime-la, maman. C’est une fille merveilleuse, et nous sommes tellement proche, presque une sœur.
Elle s’étire voluptueusement
— Comme je me sens bien, dit-elle en se frottant les yeux… Mmm, maman j’ai sommeil…. Je dois te dire aussi… Christine… elle est devenue... mmm...— Harmonie ?- ...……— Dors bien ma chérie, dors bien ma fille. A bientôt…
Harmonie a fermé les yeux. Lentement, les traits se transforment, Christine revient… J’ai un sursaut en constatant que je suis dans les bras de la déesse de l’amour..
— Vanessa ? Qu’est-ce que je fais ici ? Que s’est-il passé ?— Tu ne sais plus ? Tu as accepté de prêter ton corps à ma fille. Tu ne te rappelles pas ?— J’ai prêté mon corps ?… Holà, faut que j’arrête de picoler moi ! Non ; je ne me rappelle de rien. Mon dernier souvenir remonte à hier soir quand je suis redescendue vers le lieu de la crémation. Après je ne sais plus. Je me revois vaguement dans une prairie avec un type… Rien d’autre.
Non, vraiment je ne me souviens de rien. Je ne sais pas non plus pourquoi je me sens épuisée comme si j’avais baisé toute la nuit. Je ne sais pas non plus d’où vient cet arrière goût de lait que j’ai dans la bouche. Mais je vois Vanessa souriante. Elle me couve avec un regard plein d’un amour très bizarre, presque maternel. Quelque chose en elle a changé. Et je sens que sa tristesse a disparu. Elle me fait des petits baisers sur le front, sur le visage, des caresses. Chez les immortels, il y a des choses qu’on ne s’explique pas. Elle est heureuse et çà me suffit.
Alors je me laisse aller à ses caresses…
Fin de l’épisode
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