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Chroniques immortelles – Avis de tempête

Chapitre 4

SM / Fétichisme
— C’est çà le Tartare ? Tu te fiches de moi ???
Le lendemain de ce jour qui m’a vu détruire les sous-sols de l’hôtel appartenant à Thor, Antinea a loué un hélicoptère sur l’aéroport du Bourget. Et après un peu plus de deux heures de vol, nous nous posons dans un coin discret des Alpes suisses. C’est un complexe de plusieurs bâtiments cernés par de hauts murs, un peu à l’écart d’une petite ville... dont je tairai le nom vous vous en doutez. Nous nous sommes posées à l’intérieur du domaine sur une des aires réservées aux hélicoptères. Quelle n’est pas ma surprise en découvrant la raison sociale de cet établissement…
— Une clinique privée… «Les edelweiss ». C’est une blague ?— Officiellement, c’est une clinique psychiatrique, répond Antinea sans rire. Mais l’un des bâtiments EST le Tartare. Suis-moi…
La réception d’un des bâtiments à l’écart des autres... A l’entrée est une pancarte estampillée « section spéciale ». La femme à l’accueil est une immortelle. Elle sourit en nous voyant.
— Bonjour Antinea, dit-elle avec un petit sourire. Tu viens faire un stage ?— Je préfère éviter, réponds Antinea. On peut voir le directeur ?— Bien sur. Pour toi, il est toujours disponible. Il est dans son bureau. J’appelle… qui tu sais également ?— Oui merci.
Antinea est tendue. Elle ne rigole pas. C’est la première fois que je la vois comme çà. Elle a conservé un mutisme presque total depuis notre départ du Bourget. Cet endroit lui inspire de la crainte. Et c’est bien la première fois que je la vois avoir peur de quelque chose…
— Antinea, quel plaisir de te revoir nous lance le directeur. Tu te fais rare. Mais qui aimerait venir ici sans raison ? Bonjour mademoiselle. Oh ? Du quatrième cercle ? Ma foi je ne vous connais pas.  A qui ais-je l’honneur ?
L’homme est un immortel de haut niveau, du troisième cercle à minima. Je suis interloquée. Malgré mon énergie sur « off » il m’a immédiatement cataloguée du quatrième cercle. Comment a t-il fait ?
— Je te présente Christine Gautier, reprend Antinea. Elle a souhaité découvrir de ses yeux ce qu’est le Tartare.— Bonjour Monsieur, dis-je timidement.— Soyez la bienvenue mademoiselle. Effectivement, j’ai entendu parler de vous. Et n’ayez pas d’appréhension. Vous n’avez aucune raison de faire partie des… patients de cet établissement. Je suis le directeur. Que savez vous du Tartare ?— Eh bien, d’après la mythologie, c’est une partie des enfers ou sont enfermés les plus grands criminels de l’histoire grecque, mais à part çà…— Mais à part çà, c’est exactement çà, répond Minos. Christine, vous savez sans doute que les immortels ont interdiction formelle de se battre à mort et ce depuis le tragique conflit qui a opposé Ra et Mardouk ? Eh bien cet endroit est celui ou sont enfermés ceux qui ont violé cette règle essentielle.

Je me raidis. Je commence à comprendre à quoi j’ai échappé à Paris en tentant de tuer Thor !
— Vous avez très bien compris, reprend Minos. Oui pardon c’est vrai, j’ai oublié de vous préciser que je pénètre très facilement l’esprit de tous les immortels, même les plus puissants. Un don de notre créateur. Car voyez vous, je dois savoir quand on me ment et quand on me dit la vérité, car je suis le juge des immortels…— Le juge ? Des enfers ?— Oui mademoiselle, une tache qui m’a été confiée par Ouranos en personne il y a bien longtemps. Si un crime est commis par un immortel contre un autre immortel, c’est moi qui juge, qui condamne ou qui relaxe. Et mes jugements sont sans appel, quel que soit le niveau du condamné, y compris les fondateurs du cinquième cercle comme Odin ou Vishnou.
Je suis saisie. Éberluée, je contemple cet homme souriant dans son complet veston, avec ses lunettes d’écaille. Pas étonnant que les immortels n’aient aucune envie de se retrouver devant cet homme !
— Je vous rassure, reprend-il, vous n’avez rien fait qui mérite une condamnation. Une mise en garde à la rigueur ? Attention à vos intentions. Je n’éprouve aucun plaisir à condamner… Bref. Ah, Éris ! Entre je te prie.
Une femme brune vient de rentrer dans le bureau, une blouse de médecin sur le dos, un stéthoscope autour du cou. Éris ? Dans mes souvenirs, elle était la déesse de la discorde. Elle doit être du troisième cercle elle aussi. Mais quelque chose de particulier émane d’elle.
— Éris a la redoutable tache « d’exécuter » mes sentences. Éris, veux-tu expliquer ta fonction à Christine ?— Bonjour Christine, me dit-elle en souriant. J’ai moi aussi beaucoup entendu parler de vous, et de façon très élogieuse. Et notamment que vous avez affronté Lucibel en compagnie de mon amie Antinea ?— Vous voulez dire Lucifer ? Loki ?— Lui même. Vous rappelez-vous comment il vous a torturé ?— Oui ; il avait pénétré mon esprit en y générant des illusions, un enfer de flammes en ce qui me concerne.— Eh bien je dispose d’un pouvoir équivalent, donné par Ouranos lui même. Mais à un niveau bien plus élevé. Tout comme Minos, personne ne peut me résister. En quelque sorte, je suis le « bourreau » des immortels. Je pénètre leur esprit et leur fait affronter leurs plus grandes peurs, sans qu’il puissent échapper à mon emprise.— Et Lucifer ne fait pas partie de vos pensionnaires ?— Hélas non ! Répond-elle en soupirant. Il est malin et prudent, vous savez. Il s’est toujours débrouillé pour ne rien faire qui aille contre les lois fondamentales des immortels ! Mais… de toute façon contre lui je ne pourrai rien, car sans doute le savez-vous, il n’est pas d’une lignée humaine…— Oui, je suis au courant. Il m’a dit qu’il était une sorte de ptérosaure ayant vécu sur Terre il y a plusieurs dizaines de millions d’années…— C’est cela… Peut-être souhaitez vous voir les criminels qui purgent leur peine ?— Nous sommes aussi venues pour çà.
Antinea et moi emboîtons le pas à Éris. Rien ne différencie cette clinique d’une autre. Quelques couloirs, des salles, des murs blancs très propres, de grandes baies vitrées. Et des hommes. Des femmes. Des immortels. Tous. Ils se déplacent lentement, sans entraves, sans surveillance particulière sauf de la part de quelques infirmières, le regard dans le vague, indifférents à ce qui se passe autour d’eux. Je les regarde décontenancée. Je m’attendais à les voir enchaînés ou enfermés. Pas du tout. Ils sont libres de leurs mouvements. Sauf que ce sont de vrais zombies…
— Qu’est-ce que vous leur avez fait ? Pourquoi sont-ils aussi inertes ?— Ils sont perdus dans leur cauchemar, dans leur peur. En ce moment, ils sont en repos. Mais périodiquement, leur châtiment reprend et ils subissent les pires tortures imaginables, celles que EUX imaginent..— Et… combien de temps sont-ils détenus ?— Cela dépend. Certains ont écopé de la perpétuité. Jusqu’à leur mort.— Eux ? Mais ce sont des immortels ? Ils ne peuvent pas « normalement » mourir ? Vous ne les tuez pas, quand même ?— Oh non, c’est contraire au code des immortels. Ce sont EUX qui décident de mettre un terme à leurs souffrances, qui décident de mourir, simplement en arrêtant leur cœur… Dans leur état, c’est le seul pouvoir qu’il leur reste.— Putain ! Les torturer jusqu’à ce qu’ils choisissent de se suicider ! C’est immonde...— C’est un point de vue… N’oubliez pas que ceux qui sont ici comptent parmi les pires criminels de l’histoire de l’humanité.
Il y a eu une sorte de gène dans la voix d’Éris. Elle justifie le châtiment infligés aux criminels. Je vais de l’un à l’autre. Ils ne me voient pas. C’est comme si je n’existais pas. Ils sont perdus dans leur enfer intérieur. Soudain, l’un d’entre eux se crispe, tombe à terre, en proie à une douleur lancinante et silencieuse.
— Que peut-il vivre ainsi dans son esprit ? Dis-je. Que voit-ils, que ressent-il ?— Tu voudrais voir par tes yeux ? Je te préviens, ce n’est pas joli à voir
Il y a comme un ton de défi dans la voix d’Éris. Elle me provoque. Sans doute s’amuse t-elle de moi et de ma naïveté. Me dégonfler ? Pas question !
— Oui. Faites moi voir à quoi ressemble son enfer.— Comme tu voudras Christine. Laisse moi pénétrer ton esprit, je vais te connecter avec celui de cet homme. N’oublie pas que rien de ce que tu verras n’est réel. Tout est dans sa tète. Dés que tu en auras assez, dis-le simplement, je te ramènerai…
Éris pénètre mon esprit… La réalité disparaît. La salle se fond dans un décor… de cauchemar. Ou de mauvais cinéma : des rochers incandescents, des vapeurs sulfureuses, des flammes jaillissant de trous dans le sol, des ombres qui déambulent silencieusement çà et là. Et au milieu de ce décor, un corps humain dévoré par les flammes se débattant pour échapper au feu qui le consume. J’ai un haut le cœur. Je fais un effort pour me rappeler que ce n’est pas réel, mais j’ai presque de la pitié pour ces gens, quel que soit leurs crimes.
De derrière un rocher viennent de surgir deux créatures. Je ne sais pas comment les qualifier, des sortes de clones du monstre de la série de films « Alien ». A l’époque, ce film m’avait foutu une frousse bleue. Je continue à regarder l’homme brûler lorsque soudain, je sens une poigne de fer, mais pas une main humaine, me saisir les bras et les ramener brutalement derrière mon dos.
— Qu’est-ce que ???
Je suis tétanisée… C’est un des « aliens » qui vient ainsi de me saisir. Il me fait mal ! L’autre s’est mis devant moi et de ses… griffes, déchire mon chemisier !
— Hé ??? Qu’est ce que vous faites, lâchez moi, merde ! Je ne suis pas une des prisonnières !
Je n’ai pas le temps d’en dire plus. Quelque chose vient de trouer mon pantalon, au niveau de mon entrejambe, quelque chose qui me transperce, qui pénètre profondément loin dans mon corps ! Simultanément, l’autre alien m’enfonce deux de ses griffes dans la bouche, plonge dans ma gorge. Je vomis. Il retire ses griffes. Je tousse, éjectant un liquide rouge. Et la douleur arrive, horrible, qui irradie dans tout mon corps…
— Putain Éris, c’est bon, j’ai compris ! Ramène moi maintenant !!!

Dans la salle de la clinique, Christine vient brusquement de se cambrer. Elle s’effondre sur le sol en tremblant, en proie à une intense douleur, laissant Éris et Antinea interdites...
— Éris ! Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi Christine souffre t-elle ainsi ?— Mais… je ne sais pas ??? répond Éris médusée. Je ne comprend pas ? Elle aurait du être seulement spectatrice, pas actrice ???— Christine !!! Mais c’est horrible ! Ramène là, vite !!

Je suis paralysée par l’horreur. Je veux me guérir, insensibiliser, rien n’y fait ! Au contraire, la douleur est générale. Les deux monstres me déchirent, referment leurs mâchoires sur mon corps, je sens mes os craquer, je bascule dans la terreur ! Et soudain, une idée folle me traverse l’esprit : je suis tombée dans un piège ! On a voulu me faire payer ma révolte contre Thor. On veut me punir ! Non, ce n’est pas possible ? Antinea n’aurait pas fait çà ? Je ne peux pas y croire ! Et pourtant…
— Antinea ! Éris ! Sortez moi de là, je vous en prie, je vous en supplie !!!

Dans la salle c’est l’affolement… Christine est secouée par des convulsions. Ses yeux roulent comme fous. Elle ne voit plus ce qui l’entoure. Antinea essaie désespérément de l’immobiliser aidée par les infirmières venues à la rescousse.
— Éris !!!— Je fais de mon mieux ! Mais… c’est comme si elle avait érigé une barrière spirituelle ! Je ne peux pas la forcer ! C’est pas possible, pas possible… Oh !!! par tous les dieux ! Antinea ! J’ai compris : Christine s’est connectée à l’esprit de tous les criminels incarcérés ici et… elle vit le châtiment de chacun d’entre eux !!!— QUOI ??? Mais c’est abominable !!!— Je n’y arrive pas, reprend Éris affolée, je n’y arriverai pas seule. Minos ! Allez le chercher, vite, j’ai besoin de lui !!!

Je n’arrive plus à penser, la douleur est trop forte. Je subis l’enfer. Maintenant je sais ce que c’est… Une longue barre de fer portée au rouge m’a traversé le corps dans toute sa longueur. Mes mains et mes pieds sont attachés à cette barre. Une broche… C’est une broche. On m’a embrochée ! On me fait rôtir comme un poulet au dessus d’un lit de braise. Je plonge dans l’horreur. Mes chairs se mettent à grésiller. Je ne vois plus. Je suis aveugle. Quelque chose s’est attaqué à mes yeux, me les a...  Je sens comme des coups de becs, je suis en train de me faire dévorer vivante…

— Elle convulse ! Je n’arrive pas à la ramener. Ou est Minos ! On va la perdre ! Antinea, soutient son cœur que je puisse me concentrer sur son esprit, on doit la sortir de là coûte que coûte !

J’ai abandonné la lutte. Depuis combien de temps suis-je ainsi torturée ? Il me semble que çà dure des heures, ou des jours, ou plus, je ne sais plus. J’ai perdu la notion du temps. Je subis mille morts, tout ce que l’humanité à pu inventer comme tortures toutes plus horribles les unes que les autres. Mon corps a été broyé, découpé, écartelé. J’ai été plongée dans des lacs de lave, dévorée vivante. A chaque fois mon corps se régénère pour le supplice suivant. J’ai été clouée sur des croix, décapitée, égorgée, transpercée de toutes part. Je suis résignée, je n’en peux plus. J’ai trop mal. C’est trop de douleurs, trop de souffrances. Je n’ai plus que du désespoir. Je veux que çà s’arrête. JE VEUX MOURIR ! Oui, c’est çà, c’est la solution , je vais arrêter mon cœur. Antinea, ma chérie, mon amour, tous les autres, pardon, je ne peux plus… Mon petit cœur, pardonne moi, arrête toi. Maintenant…
POURQUOI EST CE QUE JE NE MEURS PAS ???

Minos est arrivé. Antinea transpire à grosse gouttes. Elle lutte pour forcer le cœur de Christine à battre. Elle a senti la volonté de cette dernière de mettre un terme à ses souffrances. Les deux femmes se livrent à un duel ou l’enjeu est la vie ou la mort. Usant de toute leur puissance, Éris et Minos tentent de forcer la barrière psychique érigée par Christine…
La décharge d’énergie est terrible !!! Christine se cambre brutalement, son corps se tétanise, et elle pousse un hurlement de bête ! Minos, et les deux femmes sont projetées au loin, se fracassent contre les murs. Les prisonniers se retrouvent à terre. Les infirmières sont brutalement repoussées et les vitres explosent !
Contusionnés, éberlués, les uns et les autres se relèvent. Au centre de la salle, prostrée en position quasi fœtale, Christine gémit, tremble, secouée de spasmes. Mais elle ne semble plus souffrir. Les immortels se précipitent à son secours. Antinea la prend dans ses bras.
— Christine ! C’est fini, on t’a ramenée. Ma chérie, pardon ! Oh pardon ! Christine ? Qu’est-ce qu’elle dit ? Je ne comprend pas ?— Elle dit « maman, maman... » répond Éris décontenancée.— Maman ? Qu’est-ce que… Christine, réponds moi ?
Antinea tourne sa tète d’une main. Elle lui caresse le visage, la couvre de baisers. Mais Christine a les yeux vitreux, le regard dans le vague, la respiration courte.
— Elle est dans le cirage, en état de choc… Oh mon amour, comme je m’en veux ! Mais que s’est-il passé ?— Maman… fait la jeune femme— Quoi ? Ma chérie, qu’est-ce que tu dis ?— Ma maman... Ou est ma maman ? Je veux ma maman, s’il vous plaît madame ?— Christine ?.. CHRISTINE !!!— Maman, maman…— Oh putain...

Épisode à suivre…
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