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Chapitre 6

SM / Fétichisme
Fred fait glisser le gant de toilette le long de la colonne de Morgane. Elle est assise dans la grande baignoire, genoux repliés sur sa poitrine dans quelques centimètres d’eau moussante. Elle se laisse laver passivement. Il débarbouille son visage souillé de la semence de Thierry puis frotte vigoureusement le tour de ses seins et son joli ventre plat. Le garçon saisit le pommeau de douche et ouvre le robinet. Il la fait s’adosser au fond de la baignoire et lui intime d’écarter les cuisses. Elle obtempère sans broncher. Il passe longuement le jet contre sa fente. La toilette intime finie, il prend un nuage de mousse sur son doigt et le dépose sur le bout du nez de la fille. C’est la première fois qu’il lui arrache un petit sourire. Elle est adorable avec son air docile et ses mèches de cheveux mouillés collées à l’émail. Le garçon sent qu’il en faudrait peu pour qu’il tombe amoureux. D’ailleurs n’est-ce pas déjà un peu le cas ?
— Il va falloir que je t’enlève ton tatouage, bébé, lui dit Fred à regret. T’aimerais le garder, pas vrai ? Mais c’est Thierry qui commande…
Il l’aide à se tourner à genoux dans un clapotis d’eau tiède, ventre plaqué contre la pente de la baignoire et mains bien à plat sur le marbre. Elle ne s’est jamais soumise si aisément à lui, la séance vidéo lui a manifestement fait beaucoup de bien. Cependant, quelque chose dans son attitude lui dit qu’elle ne le considérera jamais comme Thierry. Elle le voit tout au plus comme le valet de son Seigneur et Maitre, un simple mortel qui se serait vu accorder quelques droits sur elle par le « dieu » qu’elle vénère.
Il passe d’abord le gant entre ses fesses puis sur ses grandes lèvres avant de laisser couler un filet de gel sur ses reins. Le garçon doit frotter longuement, en petits cercles énergiques, pour que les quatre lettres de son prénom commencent à s’atténuer. Lorsqu’elle est parfaitement nettoyée, il la fait sortir du bain et extrait sa petite culotte de la poche arrière de son jeans.
— Tu as le droit de la remettre. Je vais prendre une douche en bas. Je te laisse te sécher. Quand tu es prête, tu rejoins Thierry dans son bureau. Il t’attend.
Morgane se retrouve seule dans la grande salle de bain. Elle se sent calme et sereine dans sa servitude. L’orgasme de tout à l’heure a été parmi les plus forts de sa vie. Elle s’en veut un peu de l’avoir eu de quelqu’un d’autre que Thierry, et sous ses yeux mêmes ! Mais après tout c’est lui qui a voulu tout ça… Elle soulage sa vessie, puis enfile la petite culotte de dentelle et branche le séchoir dans la prise murale. Elle le fait souffler dans ses cheveux devant le grand miroir. Même le collier ne la dérange plus vraiment. Elle commencerait presque à aimer sa présence sur son cou. Elle repense à Damien lorsqu’il lui a dit que ses yeux brillaient à la vision de la chaine qui va avec… Et s’il avait raison ?
Lorsqu’elle rejoint son amant dans son bureau, il est affairé sur son ordinateur. Il fait pivoter son siège et la détaille calmement. Mis à part le collier, elle ne porte que son petit slip d’où dépasse le « V » de ses aines. Elle s’agenouille humblement sur le tapis à un mètre de lui. Toute son attitude exprime désormais l’obéissance et le désir de contenter son maitre. Que de progrès depuis leur rencontre...
- Assise, commande le maitre des lieux.
Morgane rectifie aussitôt sa posture, prenant appui sur ses phalanges, mains jointes sur le tapis. Il lui présente son poing fermé, comme s’il attendait un baisemain. La jeune fille se penche vers l’avant en creusant son dos et presse doucement ses lèvres contre la chevalière de son amant.
— Tu fais une adorable soumise, commente Thierry. Peut-être la meilleure que je n’ai jamais eue.
Morgane n’aurait jamais cru qu’entendre une telle phrase puisse lui faire autant de bien. Thierry ouvre le tiroir de son bureau et en extrait ce qu’elle reconnait tout de suite comme un écarteur buccal. Elle s’est maintes fois imaginée portant ce genre d’accessoire, s’interrogeant sur l’inconfort de la chose. Elle comprend qu’elle sera bientôt fixée… Il fait rouler sa chaise plus près d’elle et lui intime d’ouvrir la bouche. Le large anneau d’acier chirurgical s’insère juste derrière ses dents, bloquant ses mâchoires en position grande ouverte. Deux sangles de cuir noir barrent ses joues et se rejoignent derrière sa tête. Thierry serre au maximum puis lui fait lever les yeux. Sa bouche n’est plus qu’un « O » à la merci de tout ce que l’on voudra y introduire. Elle peut sentir le gout désagréable du métal imprégner sa salive. Thierry lui prend affectueusement la tête entre ses paumes.
— Pour ce qui va suivre, je n’ai plus besoin de preuves verbales de ton obéissance, explique-t-il. Tes yeux et ton corps me disent tout ce que j’ai à savoir. Plus besoin de phrase de secours non plus. Si tu veux rompre la relation, il te suffit de ne pas m’obéir. Si tu n’exécutes pas immédiatement un ordre, tu ne seras pas punie mais libérée sur le champ. C’est aussi simple que cela.
Morgane ressent au fond d’elle que ce serait le pire des châtiments.

— Pour ta dernière nuit au domaine, je vais te demander encore beaucoup de courage ma belle.
Il fouille à nouveau dans le tiroir et en extrait une paire de menottes chromées. Elles n’ont rien d’un jouet avec leur aspect carcéral. Thierry lui fait tendre les poignets. Les deux cercles froids se referment avec un bruit de mécanisme cranté. Il lui prend ensuite doucement les mains et la contraint à passer la chaine des menottes par-dessus tête. Ses poignets liés descendent derrière son crâne, ses coudes pliés pointent de part et d’autre de son visage. Thierry plonge deux doigts à travers le cercle de métal dans la moiteur de sa bouche. Puis il lui prend les tétons de chaque côté entre le pouce et l’index. Le pincement lui arrache un petit bruit de gorge. Elle a un mouvement de recul mais son amant la remet en place en la tirant par le bout des seins.
— Regarde-moi, exige-t-il en pinçant plus fort.
Morgane lève des yeux doux et implorants. Elle ne peut retenir un couinement étranglé.
— Tu m’appartiens presque complètement désormais. Je peux faire tout ce que je veux de toi. C’est ainsi que tu as voulu notre relation et crois bien que j’irai jusqu’au bout des droits que tu me donnes.
La jeune femme respire comme si elle venait de piquer un sprint. Son ventre se creuse profondément tandis qu’elle se tient à genoux sur le tapis, la salive menaçant de déborder de sa bouche béante.
Thierry lui lâche les tétons. Il se lève en faisant grincer son fauteuil et la fait mettre debout à son tour. En un éclair, il passe un bras autour de sa taille et la soulève du sol. La facilité avec laquelle il la hisse vers le plafond lui rappelle combien il est robuste et bien plus fort qu’elle. Morgane est renversée sur l’épaule de son amant comme un sac de provisions. Elle agite faiblement ses jambes graciles et ne peut empêcher une coulée de salive de choir du cercle de métal.
— Cesse de te tortiller, lui ordonne Thierry en assurant sa prise, juste sous la naissance de ses fesses. C’est dans ton intérêt que je puisse te tenir correctement…
Morgane se laisse porter hors de la pièce. Avec ses poignets derrière la nuque, elle n’a aucun moyen de se cramponner à Thierry. Heureusement le bras de son amant est ferme et assuré. Elle se sent comme un butin de guerre quand il remonte le couloir et ouvre la porte qui mène à l’extérieur. Elle est ensuite portée à l’air libre sur la terrasse, puis dans le chemin de dalles, ne pouvant rien faire d’autre que regarder la grande bâtisse s’éloigner derrière eux.
Il ne la repose sur la terre sèche qu’une fois arrivé à l’étang où Fred l’a conduite la veille. L’endroit est pour elle associé à jamais à ce souvenir humiliant. Fred se tient justement à côté du grand arbre, celui au pied duquel elle a dû s’accroupir pour se soulager. La jeune femme remarque tout de suite la barre de fer horizontale qui pend d’une grosse branche, comme un trapèze de cirque. Il y a un aussi un sac de toile posé non loin. Elle comprend qu’elle est encore une fois au début d’une scène soigneusement préparée à l’avance par les deux hommes.
Thierry aide Morgane à repasser ses poignets menottées par-dessus tête afin qu’ils reposent au niveau du triangle de sa culotte. Il la fait marcher jusqu’au garçon comme une gardée à vue. La jeune femme a cruellement conscience de sa bouche grande ouverte alors qu’elle est conduite à lui.
— Dis donc… j’avais jamais vu une poupée gonflable si réussie ! plaisante Fred avec son humour douteux.
— Vérifie que la barre tient bien, lui commande Thierry sans relever.
Le quinquagénaire s’empare des mains de Morgane et lui ôte les menottes. Puis il la fait avancer jusqu’à la barre qui se balance doucement au niveau de son visage. Le tube d’acier horizontal est suspendu à une branche un demi-mètre plus haut par une chaine de chantier. Il est muni par le dessous d’une sangle de poignet à chaque extrémité. Thierry fait tourner sa prisonnière face à lui et plaque la barre froide contre sa nuque. Elle se laisse passer les mains dans les sangles, de part et d’autre de sa tête. Une sourde angoisse lui noue la gorge. Qu’ont-ils encore en tête pour l’accrocher ainsi comme un épouvantail ? Son amant serre chaque bracelet de manière à ne laisser aucun jeu. Dévêtue dans l’air orageux du soir, Morgane évoquerait presque un vitrail d’église figurant la crucifixion, ou bien ces pénitents moyenâgeux dont on emprisonnait tête et poignets dans un carcan de bois. Elle est totalement à la merci des deux hommes.
— C’est une double initiation qui va avoir lieu, annonce Thierry en gagnant le sac de toile. Pour Fred et pour toi, Morgane.
Il revient se placer face à elle. Le cœur de la jeune fille s’arrête en voyant l’épaisse lanière de cuir roulée dans le poing de son amant. Il tient le manche, long de vingt centimètres, d’un fouet effrayant. Elle n’a jamais vu cela ailleurs que dans les Indiana Jones qu’elle regardait enfant avec son beau-père.
— Le fouet est l’instrument ultime du dominant, explique Thierry de sa voix calme. Rien n’a d’effet plus puissant sur le psychisme d’une soumise. Mais c’est tout sauf un jouet, il faut des mois pour le maitriser. Si on l’utilise mal, il est dangereux aussi bien pour celui qui manie que pour celle qui reçoit…
Morgane se balance au bout de ses attaches. Son regard anxieux croise celui de son maitre.
— Tant que je supervise, tu n’as rien à craindre, la rassure-t-il. Fais-moi confiance, quand on sait s’en servir, ce n’est jamais plus douloureux que ce que le fouetteur décide. Mais je sais que c’est intimidant, mon ange, c’est normal d’avoir peur.
A ces mots, il donne une impulsion sèche au manche de cuir. La lanière se déploie et vient claquer le sol aux pieds de Morgane, soulevant un petit nuage de poussière. La détonation tétanise la jeune femme. Un groupe d’oiseaux effrayés s’envole de l’arbre au-dessus d’elle. Quelques aboiements de Bacchus leur parviennent de la maison. Morgane sent ses genoux flageoler alors qu’elle n’a même pas encore été effleurée. Fred semble impressionné lui aussi. Il ne perd pas une miette des gestes de son patron.
— Lève la jambe bien haute ! ordonne Thierry en faisant à nouveau claquer le fouet.
Morgane soulève aussitôt le genou droit au niveau de son nombril comme une majorette.
— Repose le pied à terre. Bien. Lève l’autre jambe !
La jeune femme obtempère sur le champ à la manière d’un animal de cirque. Thierry la complimente et se tourne vers Fred.
— C’est le pouvoir du fouet, explique-t-il à son employé. La flagellation est presque facultative. Dans de bonnes mains, il déclenche l’obéissance immédiate, même sans contact.
Thierry se tourne de nouveau vers Morgane. Sa main décrit un arc de cercle latéral très contrôlé, lançant la lanière en avant comme le fil d’une canne à pêche. Le cuir vient s’enrouler autour de la taille de la jeune fille avec un claquement mou. Elle pousse un bref cri qui exprime plus de surprise que de douleur.
— Elle n’a rien senti, explique Thierry au jeune homme. L’énergie envoyée à travers le manche se répercute à l’arrivée. Tout l’art du fouet est de savoir doser cette énergie et ne pas la laisser se dissiper en chemin.
Le quinquagénaire tend le cuir tressé au jeune homme.
- Tu peux essayer. Pas trop fort.
Thierry rejoint Morgane. Il saisit la barre et la fait tourner sur elle-même de façon à ce qu’elle présente son dos et ses reins au garçon. Puis il baisse l’élastique de sa culotte au niveau du pli sous-fessier, avant de s’écarter d’elle.
— Je te conseille de lancer de haut en bas pour commencer, dit-il à Fred. Il faut un geste décidé. Pas de violence inutile mais pas d’hésitation.
Le garçon bloque deux tentatives, tel un golfeur, avant de laisser filer la lanière devant lui. Elle se déroule comme une vague, déchirant l’air pour venir claquer sur la croupe de la jeune fille. Morgane pousse un cri effarouché du fond de la gorge. Elle projette sa poitrine en avant, cambrée sous la sècheresse de l’impact. Ses pieds quittent le sol quelques secondes la laissant suspendue par les poignets. Contrairement à la cravache, la douleur est immédiate. Elle n’est pas encore insupportable mais très vive et cinglante.
— Pas mal du tout, complimente Thierry. La chance du débutant…
— Vous croyez ça ? demande le jeune homme avec malice. Laissez-moi réessayer…
— Accordé, sourit le quinquagénaire.
Morgane pousse un gémissement plaintif, le corps déjà raidi en prévision de la prochaine fouettée. Fred se replace avec plus d’assurance, évaluant la distance entre lui et le corps splendide et offert qui se tortille d’appréhension. Le fouet dans sa main lui procure un délicieux sentiment de puissance. Cet objet éveillerait des pulsions sadiques chez n’importe qui…
— Comment tu m’as appelé déjà en arrivant ? « Pauvre type » c’est bien ça ? demande-t-il à Morgane avec ironie. C’est plus dur de faire la fanfaronne maintenant, pas vrai ?
— Ce n’est pas instrument de vengeance mais de discipline, intervient calmement Thierry.
— Oui, admet le jeune homme. Mais je veux qu’elle comprenne que j’suis pas n’importe qui pour elle.
— Attends un peu, elle va te le dire avec ses mots, annonce Thierry.
Il s‘approche de Morgane et défait délicatement la sangle de l’écarteur buccal derrière son crâne. Le cercle métallique englué de salive est retiré de sa bouche avec précaution. La jeune soumise inspire et déglutit. C’est une vraie libération de pouvoir enfin refermer sa mâchoire courbatue. Elle regarde son maitre avec une expression d’incompréhension, sourcils légèrement froncés.
— Pourquoi on me fouette ? J’ai rien fait de mal...
— Ce n’est pas une punition mais un rappel. Nous te montrons à quoi tu t’exposes si ton attitude n’est pas irreprochable. Maintenant regarde Frédéric et exprime-lui ta soumission.
Elle se retourne vers le jeune homme, douce et sans défense en croix sur la barre. Il la toise l’air sûr de lui, le fouet bien en main.
— Je suis désolée, Fred… dit-elle un peu hésitante.
— Désolée de quoi ? demande le garçon.
— De… t’avoir sous-estimé. Je ne recommencerai plus, assure Morgane.
— Qu’est-ce que je suis pour toi ?
— Mon Maitre… ment la jeune fille après une hésitation. Comme Thierry.
- Et donc ?
— Je dois t’obéir…
— Et me respecter.
— Oui, dit Morgane en soutenant le regard du garçon.
— Tu dirais pareil si je n’avais pas le fouet ?
— Oui… Je te le promets.
— Alors pourquoi tu vouvoies Thierry et pas moi ? C’est pas parce qu’on a le même âge que je suis ton égal, ma grande…
— Je ne vous tutoierai plus… Monsieur… capitule la jeune femme.
— Super. Mais j’ai quand même envie de réessayer, pour que ça rentre bien dans ta petite tête de parigote !
— Un coup seulement, mais de face, précise Thierry. Sois très prudent et ne lance pas trop fort. Dis-toi qu’un coup retenu mais parfaitement exécuté envoie un message plus efficace à la soumise qu’une fouettée brutale mais maladroite.
— D’accord, dit le jeune homme en ajustant son placement.
Morgane s’agite nerveusement au bout de la chaine. Elle se recroqueville comme pour rentrer en elle-même. Fred lâche la lanière sur le haut de ses cuisses. Son geste est moins réussi qu’au premier essai : le cuir érafle Morgane plus qu’il ne claque sa peau. Mais le cri de détresse de la fille reste une douce musique à ses oreilles. Il peut la voir trembler d’ici.
— Tu as trop bloqué ton geste au lieu d’accompagner le mouvement, explique Thierry à Fred en lui reprenant le fouet. Regarde-moi bien.
Le maitre des lieux fait virevolter la longue lanière, dessinant des « 8 » de plus en plus larges de part et d’autre de Morgane. Tétanisée, la jolie soumise ferme les yeux en sentant l’air siffler autour d’elle. Soudain son amant lance le cuir à l’assaut de sa chair tendre. Elle est fouettée juste au-dessus du pubis, puis juste en dessous la seconde d’après. Elle tournoie sur elle-même en criant et reçoit la troisième fouettée en travers du dos. Thierry la fait danser et se contorsionner sur place comme une strip-teaseuse possédée par le démon. Ses mouvements de jambes désordonnés font glisser centimètre par centimètre la petite culotte blanche plus bas sur ses cuisses. Son amant fait voler la lanière avec adresse. La chaine accrochée à l’arbre s’enroule et se déroule frénétiquement entre deux cris de la jeune femme. Sans les détonations du fouet sur sa peau, on jurerait entendre une championne de tennis se démenant de toutes ses forces. Lorsque la fouettée s’arrête, Morgane pend inerte à sa barre, les jambes fléchies, comme un épouvantail mal-en-point après une tempête.
Thierry et Fred s’approchent et défont chacun une sangle de ses poignets. Elle tombe à leurs pieds, comme vidée de toute force. On entend le tonnerre gronder au loin.
— A genoux, ordonne le quinqua sans une once de pitié dans la voix.
Il semble décidé à ne pas la laisser souffler. Elle se redresse un peu, à peine consciente de sa culotte tendue à mi-cuisses. Son amant lui présente la lanière roulée dans son poing.
- Embrasse le fouet et remercie-moi.
Morgane dépose un baiser délicat sur le cuir usé qui vient de marquer sa chair, puis lève des yeux de petit animal apprivoisé vers Thierry.
- Merci Maitre, souffle-t-elle.
— On dit « merci de m’éduquer, Maitre ».
Elle répète la phrase. Thierry tapote le tissu de son pantalon au niveau de la cuisse.
— Serre-toi contre moi, j’aime te sentir affectueuse après une leçon.
Morgane vient se coller tout contre son Maitre, étreignant jalousement sa jambe, tête plaquée contre le tissu beige. Thierry lisse ses cheveux avec bienveillance.
— Une vraie petite soumise modèle ! s’amuse Fred.
La jeune fille se fiche bien des moqueries du garçon, désormais. Jamais il ne pourra saisir ce qu’elle partage dans ces moments avec son maitre. Il n’y voit qu’un exutoire à sa frustration sexuelle alors qu’il s’agit bel et bien d’un amour qu’eux-seuls peuvent comprendre.
***
Le jour commence à décliner lorsque l’étrange trio regagne la demeure. Les deux hommes encadrent la jeune femme entièrement nue dans l’air chargé d’électricité. Ils passent au salon où l’éclairage automatique s’est déjà déclenché.
— Couchée, ordonne Thierry en lui désignant le sol.
Les genoux et les coudes de Morgane rejoignent le tapis. Elle pose sa tête entre ses avant-bras et lève docilement la croupe. Le fouet a laissé sur son dos trois diagonales rouges plus larges et plus vives que les traits déjà atténués de la cravache. Le maitre de maison annonce qu’il doit préparer la séance d’après-diner avec son employé. Il laisse la jeune fille au milieu du salon avec interdiction de bouger. Elle les entend gagner le sous-sol, dans la pièce où ils l’ont enchainée le premier soir. Lorsqu’elle est certaine qu’ils sont en bas, Morgane prend la liberté de se rasseoir sur ses talons. Elle n’a guère de plaisir à rester dans des positions dégradantes en l’absence de son maitre, et sait qu’elle aura tout le temps de reprendre la pose quand ses pas résonneront dans le couloir. Elle laisse divaguer son esprit, sage et contemplative au milieu du grand salon. Tout a été si intense depuis son arrivée. Thierry l’a menée bien au-delà de ce qu’elle pensait être ses limites, et pourtant, c’est comme s’il lui avait enlevé un poids des épaules. Paradoxalement, elle se sent libre comme jamais, en paix avec elle-même comme si chaque chose dans sa vie était enfin à sa juste place. Un quart d’heure après, les pas des deux hommes en approche la tirent de sa rêverie. Elle reprend prestement la position exigée par son amant. Seul Fred pénètre dans le salon. Thierry gagne lui directement la cuisine.
— Assise, commande le garçon.
Morgane adopte la posture demandée. Elle constate que ravaler son orgueil lui est plus facile d’heure en heure. Elle se tient tête basse devant Fred, surprise de son propre détachement face à ce qu’elle prenait la veille encore pour la pire des humiliations. Dehors le tonnerre retentit, plus proche.
— Je pense qu’on va bien s’amuser après diner, lui annonce le garçon.
Thierry apparait derrière son employé une assiette à la main. Il la dépose au bord du tapis. On dirait du blanc de poulet haché en petites bouchées.
— Ce soir on dine de nouveau par terre, mademoiselle, annonce Thierry. C’est nécessaire de temps à autres pour que les soumises d’élite ne deviennent pas trop vaniteuses. Vide ton assiette mon ange.
***
Morgane avale son repas seule au milieu du salon en écoutant l’orage. La pluie a commencé à battre les vitres. Les deux hommes dinent dans la cuisine porte fermée. Elle perçoit de faibles bribes de conversation mais ne parvient pas à en comprendre le sens. Son maitre lui a menotté les poignets dans le dos afin qu’elle ne soit pas tentée d’utiliser ses mains en l’absence de témoins. Elle a déjà terminé l’assiette quand il revient la chercher. Il la fait mettre debout pour lui ôter menottes et collier, puis la conduit au sous-sol. Le cœur de la jeune femme bat la chamade en descendant les marches de pierre. Fred se tient au milieu de la pièce voutée, à côté d’un large chariot à roulettes comme ceux qu’on utilise pour amener les plats sous cloche dans les grands restaurants. Il est garni d’objets plus susceptibles de provenir d’un sex-shop que de la quincaillerie du coin... L’ampoule nue projette la silhouette si joliment dessinée de Morgane sur le mur de pierre. L’ombre de son maitre parait massive en comparaison. La batterie d’instruments disciplinaires est toujours accrochée au mur. Thierry écarte les chaines qui pendent du plafond comme un rideau de perles et fait avancer sa soumise. Il pousse une caisse du pied. Elle déborde d’un jeu de cordes entremêlées.
Les deux hommes commencent à s’affairer autour du corps de Morgane. Fred passe derrière la jeune femme et s’empare de ses poignets qu’il joint fermement sur ses reins en faisant des « 8 » avec la corde. Thierry enseigne à son employé comment serrer le chanvre au maximum sans couper la circulation sanguine. Le quinqua démêle à son tour un long cordage. Il commence par ceinturer fermement la taille de la belle. Puis une autre corde vient entourer son cou avant de descendre entre ses seins. Le chanvre tressé recouvre son nombril, plonge entre ses cuisses, puis s’enfonce entre les lèvres vaginales avant de remonter dans son sillon interfessier comme un string de fortune. Morgane se contracte, nerveuse. Son amant lui dit de se détendre. Il s’active avec la vigueur et le savoir-faire d’un marin, quadrillant son corps d’un réseau compliqué de nœuds et de cordages. Il lui constitue une sorte de harnais, comprend la jeune fille au bout de plusieurs minutes de ce savant bondage. Thierry donne des indications précises à Fred. Le garçon pose un genou à terre et ligote les fines chevilles de Morgane, comme il l’a fait pour ses mains. Puis il soude ses coudes l’un à l’autre dans son dos en serrant bien fort.
— Prends garde à ne pas la bruler, lui dit Thierry quand le garçon tire une corde un peu vivement sur la peau de Morgane. Le chanvre est traité spécialement, mais il peut quand même la blesser.
La poitrine de la jeune fille se retrouve bientôt compressée entre deux cordes horizontales. Le bondage compliqué fait saillir ses seins comme ceux d’une pin-up de dessin animé. Elle se laisse saucissonner, mains dans le dos, genoux joints, tête penchée de côté vers le sol. Il émane d’elle ce mélange de résignation courageuse et de fragilité qui émeut tellement Fred.
— Installe-là sur le chariot, à plat ventre, dit Thierry à son employé.
Morgane est basculée et soulevée de terre sans efforts par le jeune employé. Il la dépose sur le plateau, ventre et seins contre l’inox froid. Son amant saisit ses chevilles et les rabat vers son dos jusqu’à ce que ses talons surplombent ses fesses. L’instant d’après, la jeune fille sent qu’on tire ses bras loin derrière elle. Thierry relie ses chevilles à ses poignets à l’aide d’un nœud complexe. Elle se retrouve immobilisée à plat ventre dans cette posture inconfortable. Ses pieds pointent vers l’avant en direction d’un horizon invisible quelque part au-dessus de sa tête. Elle bénit ses années de gym et de danse qui lui donnent la souplesse nécessaire pour supporter la position sans trop souffrir. Toute tentative de relâcher la tension dans ses bras et contrecarrée par la traction inverse qu’exercent ses jambes repliées vers son dos. Chaque mouvement a pour effet de tendre un peu plus le réseau de cordes sur son corps, avec le chanvre qui creuse son ventre, cisaille son intimité et compresse ses seins encore davantage. Le mieux est de ne pas bouger, mais ce n’est pas chose aisée dans cette posture contrenature. Elle tourne la tête et pose sa joue contre la surface du chariot, incapable de voir ce qui se trame derrière elle.
— Ouvre grand la bouche, ordonne Thierry.
A son grand désespoir, l’écarteur buccal de tout à l’heure revient se loger derrière l’émail de ses dents.
— Ma parole, elle est ficelée comme un rôti ! s’exclame Fred en inspectant les jolis pieds de Morgane levés à hauteur de son visage.
- Le bondage est un art, tout comme le fouet, explique Thierry.
Le jeune homme peine à croire que tout cela est bien en train d’avoir lieu devant lui. Combien de fois a-t-il imaginé des filles aguicheuses en boite attachées sans défense dans de telles positions d’offrande ? C’est un peu comme si la pauvre Morgane endurait tous ses fantasmes en un week-end. Le pire c’est qu’elle a l’air d’aimer ça ! Le quinquagénaire passe la main à l’intérieur des cuisses serrées de la belle. Il tire délicatement la corde tendue entre ses plis intimes, laissant les lèvres se refermer comme les pétales d’une fleur délicate. Le chanvre tressé est plus sombre à ce niveau. Il replace la corde et lui caresse le dos entre ses deux omoplates saillantes.
— J’en reviens pas qu’elle mouille d’être attachée comme ça ! s’émerveille le jeune employé.
— Ce n’est qu’un début, répond calmement son patron.
La jeune femme entend Thierry remuer l’assortiment de gadgets sexuels. Morgane relève la tête, en appui sur le menton, pour le voir fixer juste devant son nez un godemichet en caoutchouc flexible. L’objet tient verticalement à l’aide d’une ventouse. Il la domine comme un champignon géant.
— Prends-le en bouche, ordonne son amant.
— Rrro Grôôô ! se lamente la belle captive, sans parvenir à articuler totalement les « r » à cause de ses mâchoires grandes ouvertes.
Fred a un petit rire.
— Obéis Morgane, dit Thierry d’un ton patient.
La jeune femme contracte les muscles de son ventre pour décoller ses épaules du chariot. Elle vient placer tant bien que mal le cercle entre ses dents contre le gland de caoutchouc noir. Elle fait plusieurs tentatives pour parvenir à le faire passer dans l’arceau buccal. Sans succès.
— Heu Haaaa… gémit-elle finalement.
— Elle dit qu’elle peut pas, traduit Fred rigolard.
— Elle peut, répond Thierry.
Il se place face à Morgane et plaque ses paumes sur ses tempes pour l’aider à soulever la tête. Il positionne ainsi sa bouche à la verticale du phallus artificiel, puis la fait lentement descendre. Elle a juste le temps d’un gémissement plaintif avant que le caoutchouc ne plonge entre ses lèvres. Les mains de Thierry, à demi enfouies dans sa chevelure, lui font des yeux bridés en tirant la peau de son visage. Il y a tout juste la place pour que l’anneau d’acier coulisse le long de la verge flexible, qui se retrouve bientôt dégoulinante de salive.
— Si tu veux être détachée, lève les pouces, dit le quinquagénaire.
La fille n’en fait rien. Son amant la force donc à engloutir le gode le plus loin possible. Fred peut voir combien c’est difficile pour elle à ses orteils crispés. La pauvre s’étouffe comme dans un porno. Pourtant Thierry n’est pas brutal, il lui parle avec calme et douceur. Mais il n’en est pas moins inflexible, la forçant à descendre au maximum de ce qu’il est humainement possible. Fred remarque fasciné la cyprine qui s’accumule entre les cuisses de la belle. Thierry la maintient de longues secondes empalée sur l’objet.
— Cet exercice sert à te rappeler la fonction première de tes orifices, explique le quinquagénaire. Tu es faite pour prendre. C’est ta nature de soumise.
La belle ouvre et referme ses mains liées loin derrière son dos en émettant de petits bruits de déglutition pénible. Elle n’a pas l’air à la fête. Finalement le patron soulève sa tête pour lui libérer la bouche. Il lui retire l’écarteur buccal et la laisse aspirer une grande goulée d’air.
— Va chercher le paddle au mur s’il te plait, dit Thierry à Fred.
Le garçon quitte le chariot pour s’approcher de la collection d’instruments. Il tend la main vers une sorte de raquette noire hérissée de clous à bouts arrondis.
— Pas celui-là, elle n’est pas encore prête. Celui d’à côté est plus adapté à sa faute.
Fred décroche l’objet. Il se compose d’un manche (terminé par une longue cordelette pour l’accrocher), et d’un rectangle de bois percé de quatre gros trous. Il revient le tendre à son patron qui le soupèse et le prend bien en main. Morgane tressaille quand il balaie le gode à ventouse devant son nez d’un revers de paddle. La fausse verge va s’écraser contre le mur. La fille se tortille dans ses liens, appréhendant la suite.
— Ceci est un de mes meilleurs assistants éducatifs, lui annonce Thierry d’un ton sévère. Il est d’époque, je l’ai trouvé dans une brocante.
— J’ai rien f… commence-t-elle à protester d’une voix lasse.
— Tais-toi !
Réduite au silence, elle enfonce ses ongles dans ses paumes et souffle pour écarter une mèche de cheveux tombée à la commissure de sa bouche.
— Au salon, avant le diner, tu n’as pas gardé la pose, lui déclare Thierry. Je t’ai vu te relever. La webcam sur la cheminée sert aussi à ça, jeune fille.
Morgane ferme les yeux et laisse échapper un faible gémissement.
— Est-ce cela ton obéissance ? demande Thierry.
— Je suis désolée… murmure la jeune femme.
— Tu vas l’être, en effet.
Elle reste muette comme celle qui sait qu’il est inutile de négocier.
— Les soumises sont punies avec des instruments nobles comme le fouet ou la cravache. Mais tu as montré que tu es encore loin de mériter ce statut. Pour toi, ce sera le paddle qu’on réservait jadis par ici aux filles de ferme dévergondées.
Thierry présente la planchette de bois aux lèvres de la fille.
— Demande à être punie. Prouve que tu comprends et assumes ta faute. Fred est témoin.
— J’en peux plus…
— Tu aggraves ton cas.
— Punissez-moi… Maitre… capitule Morgane d’une voix exténuée. S’il vous plait…
Son amant tapote le paddle contre le plateau juste devant le nez mutin de la belle. Comprenant ce qu’on attend d’elle, Morgane tend ses lèvres et les presse humblement contre la plaquette de bois. Thierry déplace l’objet pour l’apposer doucement sur la croupe de la fille. Puis il élève le paddle jusqu’à presque toucher ses talons bloqués en l’air. La plaque rigide reste en suspension quelques secondes, puis s’abat sèchement. Fred ne saurait dire ce qui est le plus excitant : le son net du bois sur la chair tendre et rebondie, ou le cri effarouché de la malheureuse. Un rectangle rouge apparait presque immédiatement sur l’infortuné petit cul. Le paddle monte à nouveau. La deuxième frappe a l’air tellement cuisante qu’elle fait grimacer le jeune homme. La belle s’agite furieusement dans ses cordages en se mordant les lèvres, mais elle ne parvient qu’à rapprocher un peu plus la voute de ses pieds de ses fesses martyrisées. Impuissante, elle laisse retomber sa joue contre l’inox en ravalant un sanglot. Le paddle claque fort, lui arrachant une sorte de hululement, suivi de hoquets désespérés.
— On ne quitte pas une posture ordonnée par son maitre sans autorisation, Morgane. C’est clair ?
— Oui Maitre, s’étrangle-t-elle.
— La leçon est-elle apprise ou dois-je développer mademoiselle ?
— Noooon, gémit-elle.
— Les consignes seront-elles respectées à l’avenir ?
— Oui Maitre… (elle ajoute quelque chose d’inaudible dans un souffle).
— Je n’ai pas entendu…
— Je serai sage ! répète rageusement Morgane.
— Je n’aime pas ce ton. Cinq claques de plus. Compte à voix haute.
La fille pousse une longue plainte de colère désespérée. La punition reprend. Le paddle s’abat à cinq reprises, chaque fois ponctuées d’un cri bref mais perçant. Thierry veille à garder un rythme irrégulier, de sorte que Morgane ne sait jamais quand ses fesses vont déguster à nouveau. La malheureuse compte tant bien que mal à travers ses sanglots. Elle a appris qu’il ne sert à rien de retenir les larmes par fierté mal placée. S’abandonner à la punition a un effet cathartique. Elle crie et pleure si fort qu’elle n’a presque plus de voix pour prononcer le « cinq » qui annonce sa délivrance. Thierry la laisse accuser le coup puis la bascule sur le flan. L’instrument revient devant le visage inondé de Morgane. Fred remarque qu’elle a les traits tirés, comme au bout de ses forces. Cette fois, Thierry n’a même pas besoin de demander : elle s’aide de l’épaule pour approcher son visage de l’ustensile et y presser ses lèvres. Puis elle remercie son amant d’une petite voix misérable. Le garçon a du mal à croire que c’est bien la même fille fière et arrogante qu’il a amenée dans sa voiture il y a deux jours. Le patron sait vraiment y faire avec les petites rebelles !
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