Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Histoire vraie
  • Publiée le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 99 J'aime
  • 20 Commentaires

Au-delà des limites

Chapitre 1

Hétéro
Musique écoutée pendant l’écriture (donc que je conseille pendant la lecture) : « What came before », de Lorne Balfe.
J’ai rencontré Hildegarde pendant ma deuxième année à l’université. J’étais entré à la fac de psychologie en pensant que je rencontrerai là-bas d’autres gens qui, comme moi, s’intéressaient à l’esprit humain et avaient un certain gout pour l’introspection. J’ai fini par comprendre en grandissant qu’au lieu de chercher à faire des rencontres, il était plus logique de devenir quelqu’un, de se consacrer à quelque chose qui nous tient à cœur, ainsi on côtoierait naturellement des gens qui partagent nos passions et nos aspirations.
Mon introversion naturelle n’aidant pas, j’ai été déçu en arrivant à la fac. La proportion des gens que la société arrive à combler avec du pain et des jeux (et le tout nouvel iPhone) est à peu près la même qu’au lycée, et tout aussi rare sont les gens avec qui on peut avoir de vraies conversations, de celles ou les deux interlocuteurs ressortent grandis.
Les choses ont changé en arrivant en deuxième année, dans ce fameux cours de mythologie grecque. C’est là que j’ai fait sa connaissance. Notre relation a très vite évolué. Nous avions tout de suite pris l’habitude de sécher les cours du jeudi après-midi pour se retrouver dans un salon de thé, notre salon de thé, ou nous échangions passionnément pendant des heures dans un coin de la salle isolée au sous-sol.
Elle me demandait parfois, l’air de rien, de lui prendre une main, ou les deux à la fois. Ce contact simple et innocent la rassurait.Lui ayant annoncé que j’étais en couple et que, bien qu’étant favorable à la polygamie et la démystification de la sexualité, je n’avais aucune envie d’avoir une relation extra-conjugale par souci d’honnêteté envers ma copine -pour qui une aventure de la sorte aurait été une trahison- à qui je disais tout. Elle a vite tourné en dérision mes valeurs morales jugées irrationnelles, considérant que « le monde est beau dans la mesure où la nature n’est ni bonne ni mauvaise », et que si ma copine n’est pas au courant de ce que l’on partage, elle n’a aucune raison d’en souffrir, que ma droiture rigide traduit un fonctionnement de névrosé obsessionnel plus que de la grandeur d’âme.
Même s’il y avait une certaine pertinence dans ses propos, elle ne m’a pas fait changer d’avis pour autant, et nous en sommes restés là, partageant une amitié que je voulais sans ambiguïté.
C’est ainsi qu’un beau jour je me suis finalement retrouvé dans son petit appartement. Après avoir passé plusieurs heures à discuter, elle m’a finalement révélé dans un souffle ce qu’elle avait en tête : « j’ai envie de toi ». Embarrassé devant son désir, mais surtout par son absence totale de réciprocité, une situation de malaise s’est alors installée. Connaissant à présent bien mon fonctionnement et bien décidée à arriver à ses fins, elle m’a reproché de ne pas me soucier de sa souffrance, donc faire preuve d’indifférence, sachant pertinemment qu’un tel reproche ferait mouche. Ne pouvant me résoudre à tromper ma petite amie, j’ai néanmoins accepté ce jour-là de l’embrasser avant de partir, une sorte de compromis destiné à lui prouver que si, j’accordais de l’importance à son bien être, mais que je ne pouvais pas avoir un comportement entraînant la souffrance d’une personne auprès de qui j’étais socialement engagé, c’est pourquoi je refusais d’aller plus loin.
Elle m’a alors avoué que bien qu’étant mon ainée de plusieurs années, elle n’avait jamais embrassé un garçon de sa vie et n’avait aucune idée de la manière de s’y prendre. Même si cela me paraissais curieux, j’étais loin de soupçonner la vérité, et pensais juste qu’elle était de ces « vieilles filles » qui découvrent l’union charnelle un peu tard.
Effectivement, ce baiser fut un désastre, et je n’en ai retiré strictement aucun plaisir. Je ne lui ai pas caché le lendemain que je n’avais aucune intention de réitérer l’expérience, me sentant coupable vis-à-vis de ma petite amie, ce qui fit naître en elle un profond chagrin, car elle savait pertinemment combien je tenais à elle, et combien on aurait pu être heureux ensemble, si, disait-elle, j’avais daigné me montrer moins rigide.
Néanmoins, un jour, je suis retourné chez elle et, puisque son appartement est assez étroit, nous nous sommes assez naturellement retrouvés allongés sur son lit pour discuter. Elle en plaisantait, disant que je me mettais à l’épreuve, pour voir si j’allais résister à la tentation.
Quand je lui ai expliqué que je commençais à pratiquer une sorte de philosophie du détachement, en ne me sentant plus personnellement responsable des autres pour ne plus souffrir de leurs actes autodestructeurs, ce qui selon moi est essentiel pour ne pas craquer une fois qu’on serait diplômés, elle l’a pris comme une sorte de défi personnel.
« Tu es détachée de tout hein ? Alors je suppose que ce n’est pas grave si je fais ça ? »C’est alors qu’elle bascula sur moi et rapprocha sa tête de la mienne pour m’embrasser. Je détournais automatiquement la tête pour l’en empêcher.

« Tu sais très bien qu’on ne peut pas faire ça.», dis-je calmement pour ne pas la vexer, sachant pertinemment combien elle était susceptible et combien elle avait peur que je la vois comme une « vile catin » (pour reprendre l’expression avec laquelle elle jugeait elle-même si facilement ses pulsions libidinales). Elle n’accorda aucune attention à ma remarque, se contant de frotter doucement sa tête contre la mienne pour étudier mes réactions, et essayer d’atteindre mes lèvres.
« On sait très bien que tu vas regretter ce que tu es en train de faire, et qu’au final ce sera pour toi un mauvais souvenir de plus », dis-je, pour me donner une contenance et l’illusion que j’étais tout à fait maître de la situation. « En plus j’ai dit que j’étais détaché des autres, pas des réactions physiologiques de mon organisme ». En réalité, elle comme moi sachions très bien que les mots sont du vent, et que le langage du corps, lui, ne mens jamais. Or, je ne la repoussais pas comme je l’aurais dû, ce qu’elle comprit comme un encouragement. Je ne cache pas que son désir était flatteur pour moi, qui pensais réellement à ce moment que la situation n’irait pas plus loin.
« Tu veux parler d’un afflux sanguin à un endroit précis de ton corps ? » plaisanta-elle. N’ayant cure de ce que j’essayais de lui dire, elle continua à chercher avec ses lèvres le contact des miennes. Quand je commençais à la repousser avec plus de vigueur, elle consentit enfin à me répondre. « Je ne fais que m’amuser », dit-elle avec un air soudain sérieux.
Puis, plus doucement, « Je fais avec toi ce que j’aurais dû faire quand j’avais 14 ou 15 ans, l’âge ou on commence vraiment à embrasser les garçons. Je n’ai pas eu droit à une adolescence, que j’ai passé à m’occuper de mes parents dépressifs et suicidaires. Ce dont j’ai eu droit pour toute sexualité dans ma vie, c’est un connard de pion qui a profité de l’obscurité d’un couloir au collège pour me plaquer contre un mur et fouiller brutalement entre mes jambes. Être proche de toi c’est comme rattraper un peu le temps perdu. S’il te plait. »Profondément touché par cette confession soudaine, je ne parvins plus à dissimuler mes lèvres et, même si je ne réagissais pas à ses caresses, je ne la repoussais pas pour autant.
Elle a alors commencé à m’embrasser doucement. D’abord sur la joue, puis en remontant progressivement vers les lèvres. La tenant de mes deux mains jointes en bas de son dos, je la laissais faire, n’ayant pas le cœur de lui faire de la peine : elle avait déjà bien assez souffert dans sa vie pour que j’y ajoute en plus la frustration de n’avoir aucun pouvoir de séduction sur moi. C’est du moins la raison que je me donnais pour préserver l’illusion que je contrôlais mes réactions. La vérité, c’est que la situation commencerait à m’échapper… mais je n’osais encore me l’avouer.
Elle se concentra donc sur mes lèvres, d’abord avec une douceur presque timide, puis, voyant que je me laissais faire, avec plus d’ardeur. Elle commença à utiliser sa langue, testant mes réactions tout en gémissant doucement de plaisir. Au fur et à mesure, mes mains se sont d’elle-même mises à bouger. D’une position relativement neutre, mes bras sont remontés au niveau de ses omoplates comme pour la plaquer plus fort contre moi, sentir la chaleur de son corps contre le mien, ce qui la fit réagir en m’embrassant de plus belle. Sa langue humide cherchait une ouverture, un moyen de pénétrer entre mes lèvres mais aussi de briser les derniers remparts psychiques que je m’étais fixé.
Imperceptiblement, mes lèvres ont malgré moi commencé à réagir à ses baisers. Espérant qu’elle ne s’en rendrait pas compte, j’étais toutefois un peu naïf, car elle a tout de suite redoublé d’intensité dans ses mouvements. Sa main tiède commençant à caresser mon visage, sa langue forçant l’entrée de mes lèvres, aspirant les miennes en gémissant d’un plaisir non feint, j’ai finalement craqué.
J’ai commencé à répondre à ses baisers, à l’embrasser à mon tour, à accueillir sa langue entre mes lèvres, à jouer avec. Heureuse de ma réaction, ses mouvements devinrent plus passionnés. Alors que je la serrais franchement contre moi en suivant ses formes de mes deux mains, sa douceur initiale devient un désir plus violent, plus brutal.
Nos langues jouaient ensemble comme deux amies heureuses de se retrouver après une si longue séparation, chacun guettant les réactions de l’autre pour dénicher ses points sensibles et en tirer le meilleur, tout en étant attentifs à nos propres sensations pour graver ce moment dans nos mémoires.
Puis au bout de quelques minutes, nos lèvres se séparèrent et je la serrais dans mes bras pour un moment de répit. Je réfléchissais alors à ce qu’on venait de faire, partagé entre le fait que c’était objectivement « con », et que je n’aurais pas dû la laisser faire, ne pas lui donner de faux espoirs pour qu’elle en souffre ensuite, et le fait que c’était probablement le baiser le plus passionné et le plus agréable que j’avais jamais connu…
Elle se redressa alors pour m’embrasser à nouveau, mais j’entrepris plutôt de la retourner sur le dos pour, cette fois, pouvoir diriger l’échange -foutu pour foutu, autant que ce soit un moment agréable et assumé pour tous les deux. Nos lèvres se retrouvèrent donc avec d’autant plus de fougue que leur balai avait été interrompu, et cette fois sans pudeur. D’un désir violent, il devint ardent. Une douce chaleur se répandit dans tout mon corps pendant que mes mains parcouraient le sien. Partant du visage, longeant le bras, la taille, descendant jusqu’au genou, remontant par l’intérieur de sa cuisse, puis jusqu’à la poitrine. J’hésitais à lui caresser les seins à travers le tissu, chose qui nous amènerait directement au stade supérieur, ce dont elle n’avait peut-être pas envie, et me contentais donc pour le moment de passer ma main entre ces deux sphères qui m’attiraient irrémédiablement, me concentrant sur nos lèvres et le plaisir que l’on partageait en cet instant.
Enfin, après quelques minutes, nos visages se séparèrent et, pour la première fois depuis de longues minutes, je plongeais mon regard dans le sien. A ce stade, les mots n’étaient plus d’aucune utilité.
Diffuse en direct !
Regarder son live