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Encore un matin d'hiver...

Chapitre 1

SM / Fétichisme
Encore un matin d’hiver, glacial, à se réveiller seule dans ce grand lit double. Elle enfouit la tête dans son oreiller, avide de se rendormir. Son nez s’écrasa contre la taie, et ses yeux, fermés, cherchaient la couleur du sommeil. Oui, elle n’avait d’envie que de dormir. Dormir afin d’échapper à la réalité de la solitude. Elle se remémora son odeur : une fragrance boisée, musquée, presque aquatique, parfois teintée d’une note de sueur ou de tabac… Sa peau, douce, au goût salin… la chaleur de son corps, puissant, doux mais viril. Oui, elle se souvenait … Oui, elle l’aimait. Lui qui respirait la virilité, le mâle en puissance de la tête aux pieds.Elle était là, seule, dans ce lit qu’ils avaient partagé. Il lui manquait d’une manière atroce.
Le sommeil n’arrivant pas, elle continua à laisser se dérouler le fil de ses souvenirs. Ils avaient jadis été ensemble et heureux, marchant côte à côte, main dans la main, traçant chacun une route distincte, mais entremêlée à celle de l’autre. Maintenant elle se sentait l’amoureuse la plus esseulée du monde.
Elle continua à se remémorer… La chaleur de ses doigts virils entre ses cuisses, remontant jusqu’au haut de ses jambes, la pénétrant délicatement. Oh oui, elle l’aimait. Machinalement, sa main, froide, refit le même parcours que celui de ses souvenirs : elle traça du bout de ses doigts quelques cercles à l’intérieur de sa cuisse, puis les laissa courir jusqu’à la moiteur entre ses jambes.Elle se pénétra d’un doigt, gelé, puis de deux, la tête toujours à moitié enfouie dans l’oreiller. Elle joua avec son sexe, imaginant ce qu’il ferait lui. Mais la température de ses doigts en cette matinée d’hiver ne la trompait pas ; ce n’était pas lui, et elle était toujours seule, dans la grande maison en bois et pierre qui avait été la leur. Tant pis, elle continua à se baiser toute seule, sa main libre palpant son sein droit sous le satin de sa nuisette. Son sein tiède, sous la douceur du tissu doux, soyeux, couleur ivoire, était ferme et agréable dans sa propre main. Elle se souvint alors qu’il y avait fait couler de la cire ; de la cire chaude et rouge sur ses seins bien en forme… Cela avait été exquis. Cette coulée chaleureuse à la texture changeante et au toucher cireux… Une sensation indescriptible !
Le vent dehors se levait, et les volets, bien que fermés, commençaient à faire du bruit.
Ayant fini de se masturber, elle passa l’une de ses mains, celle encore mouillée par l’exploration de sa charnelle intimité, sur le poignet opposé. Après la cire, elle pensait aux menottes… et aux punitions qui pouvaient aller avec ! Se caressant délicatement l’intérieur du poignet, et repensant au ressenti du cuir collant à sa peau, elle pensa à la délicieuse douleur que pouvait offrir une fessée. Puis elle passa ses deux mains au niveau de ses fesses fermes et rebondies afin de les malaxer. Ce sentiment de brûlure qu’elle avait tant de fois éprouvé lui revint en mémoire. Elle serra ses doigts, implantant ses ongles dans sa propre chair.
Il lui manquait… Il lui manquait affreusement, horriblement, atrocement… Oui, il lui manquait.
Ses mains passèrent sur ses seins. Elle en pinça les bouts. Cela faisait mal. Aussi mal que son absence à lui.Elle repensa à son souffle. Son souffle chaud. Dans son cou. Et ses baisers tendres. Et ses baisers fiévreux. Sa langue parcourant son cou, sa nuque, le lobe de ses oreilles… Ah ce qu’elle l’avait aimé…
Il lui manquait… Elle souffrait de son absence. Le ventre noué, enfin elle s’arracha à la sécurité de son lit.

Aujourd’hui elle irait au cimetière, lui rendre visite.
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