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L'étalon aiguille

Chapitre 8

Tome 1 : L'objectif et la Fée Tiff'

Travesti / Trans
"Saturday night fever"

C’est le radio-réveil qui me tira des bras de Morphée, Morphée qui, soit dit en passant, ressemblait furieusement ces derniers temps à Tiffanny. Je tournai la tête sur le côté : elle avait posé la sienne sur l’épaule de Philippe et lui, il avait passé son bras autour de ses épaules. Bien que nous ayons volontairement retardé l’heure de la sonnerie, il répondit au baiser qu’elle déposa sur ses lèvres par un bougonnement qui en disait long sur son envie de se rester couché. Elle se dégagea doucement et se tourna vers moi. Je l’enlaçai et l’embrassai longuement sur la bouche.
— Je pense qu’il préfèrera que ce soit toi qui le câline pour le réveiller ! Je me passe la tête sous l’eau et je prépare le café.
— Huuum, tu es trop gentil, Sam !
— Ouais, ben, attention, hein, je vous ai à l’œil : si dans dix minutes maxi, vous ne m’avez pas rejoint à la cuisine, c’est le seau d’eau !

Je n’eus pas à mettre mes menaces à exécution et Philippe me remercia de la "délicate attention que j’avais eue à son égard". Malgré le peu d’heures passées à réellement dormir, la journée s’annonçait bien.
Au moment de partir, j’ouvris la penderie et en extirpai mes camarguaises qui y dormaient depuis le week-end précédent. Sans que je l’aie entendu arriver derrière moi, Tiffanny m’embrassa dans le cou, juste sous l’oreille et me susurra :
— Fais-moi plaisir, Sam, gardes mes bottes noires encore aujourd’hui. On repassera ici pour que tu les reprennes au dernier moment, tu veux bien?
— Oh oui, pas de problème ! Je suis trop bien dedans.

Au bureau, les dernières opérations nécessaires au bouclage de ma mission ne durèrent que deux heures.
J’eus donc largement le temps de préparer mon pot de départ et de faire le tour des bureaux pour annoncer "l’ouverture du bar".
J’ai par nature, ceci dit sans vouloir me vanter, un bon relationnel, et bien que n’ayant travaillé la plupart du temps qu’avec Tiffanny directement, beaucoup de collègues me firent part de leurs regrets à l’annonce de mon retour sur Grenoble. Le responsable de l’agence vint en personne me féliciter de mon travail. Je lui répondis que sans la disponibilité et l’investissement de Tiffanny, je n’aurais jamais pu atteindre l’objectif qui m’avait été fixé.
— En tous cas, Sam, je vous remercie. Et pour vous prouver ma gratitude, je vous invite au restaurant tous les deux. A moins que vous n’ayez prévu autre chose…
— Pour ma part, j’accepte avec plaisir.
— Moi aussi, j’accepte. Merci.
— Très bien. Rejoignez-moi dans mon bureau quand vous serez prêts. On prendra ma voiture.
— D’accord, à tout à l’heure.

C’était un petit homme d’une cinquantaine d’année, relativement exigeant avec ses collaborateurs, mais qui savait également à l’occasion leur montrer sa reconnaissance. Il nous emmena dans un restaurant dont la terrasse surplombait la baie de Cannes. Je lui avais juste été présenté à mon arrivée et nous nous étions croisés à l’occasion, mais je n’avais pas eu l’opportunité de parler réellement avec lui.
Le déjeuner se déroula dans une ambiance très détendue. Pendant plus d’une heure, nous discutâmes à bâtons rompus de notre métier, de son évolution, mais aussi de nos régions respectives.
Il était un peu plus de 14 heures lorsqu’il gara sa voiture sur le parking de l’entreprise.
— Dites-moi, Sam, vous m’avez bien dit que tout était bouclé, n’est-ce pas?
— Tout à fait, Monsieur.
— Bien, alors, écoutez. Ça ne sert à rien que vous restiez plus longtemps, vous avez de la route, partez tranquillement maintenant. Comme ça, vous serez plus tôt "dans vos montagnes" !
— Merci, je ne sais pas quoi dire. C’est très gentil à vous.
— Je vous en prie, c’est tout naturel. Et vous, Tiffanny, c’est pareil. J’ai cru comprendre que vous n’avez pas compté vos heures ces dernières semaines, donc, si vous voulez, reprenez vos affaires et rentrez chez vous, je vous donne votre après-midi. Ah, mais c’est vrai, c’est peut-être votre mari qui vous a déposé ce matin?
— Oui, je n’ai pas la voiture, mais peut-être que Sam peut faire le détour. Ça te dérange, Sam?
— Bien sûr que non ! Je te dépose…
— Bien, alors… Tiffanny, à Lundi, et vous, Sam, à la prochaine ! Revenez quand vous voulez…

Nous nous serrâmes la main et il rentra dans son bureau. Je fis un rapide tour des locaux pour serrer d’autres mains et embrasser quelques joues, puis je rejoignis Tiff’ à la voiture.
— Je viens de téléphoner à Phil, il rentrait en réunion, mais il m’a dit qu’il nous rappelait dans une heure à la maison "pour nous parler de quelque chose".
— Il a dit "nous"?
— Oui. Je ne sais pas, peut-être qu’il veut sortir plus tôt lui aussi pour pouvoir te dire au-revoir.
— Bon, mais qu’est-ce qu’on va pouvoir faire pour passer le temps?
— Shut up ! Allez, roule et tais-toi…

Vingt minutes plus tard, nous étions chez elle. Dès qu’elle referma la porte, je la pris dans mes bras et l’embrassai avec passion. Le matin, elle avait eu envie de se la jouer garçonne : elle avait mis un costume noir en tissu très fin, et elle avait crânement noué une cravate rouge vif sur la chemise blanche toute simple qu’elle avait choisie pour aller avec. Seuls une paire de longs gants gris clair, le chapeau qu’elle m’avait prêté la veille et une paire de boots noirs et très effilés à talons aiguille de neuf centimètres laissait exploser la féminité qu’elle avait un instant entravée.
Sans décoller ma bouche de la sienne, je lui ôtais sa veste et défis sa cravate avant de commencer à déboutonner méthodiquement sa chemise. Elle en fit autant avec la mienne, puis nous fîmes mutuellement glisser nos pantalons sur nos chevilles.
— Tiens, c’est vrai que ce matin, pour la première fois depuis longtemps, tu n’as pas piqué une de mes petites culottes ! Elles ne te plaisent plus?

Tout en parlant, elle avait fait glisser mon slip au sol. Je bandais ferme sous la caresse de ses mains gantées.
— Ne dis pas de conneries, c’est juste que je ne savais pas qu’on repasserait ici, et je ne voulais pas t’en voler une ! Dieu sait pourtant que j’aimerais pouvoir garder un souvenir concret de cette rencontre.
— Tu es gentil, Sam, vraiment.
— Je suis honnête, c’est tout. Fétichiste, mais honnête.
— Oh, j’ai une idée… Suis-moi !

Je la suivis jusque dans les combles. Arrivée en haut de l’escalier, elle poussa une belle porte sculptée.
— Tiens, je te présente ce que nous appelons le donjon.

En regardant autour de moi, je compris vite pourquoi : un habile système de rails au plafond et une bonne demie douzaine de points d’attaches en divers endroits des murs permettait d’immobiliser quelqu’un n’importe où dans la grande pièce.
Elle ouvrit la porte d’une armoire.
— C’est là-dedans qu’on entrepose des modèles qu’on ne met plus ni lui, ni moi.
— Dis donc, vous avez vraiment une collection à rallonge, vous ! La première fois, tu ne m’as montré que tes bottes de villes, puis j’ai découvert après que Phil et toi aviez en plus une armoire pleine de cuissardes dans votre chambre. Maintenant, c’est tes anciennes collections dans les combles. Dis, tu as encore d’autres planques secrètes? C’est vrai qu’on n’a pas encore visité la cave…
— Non, je te jure ! Mais attends, la première fois que tu es venu dîner ici, je ne pouvais quand même pas tout te montrer comme ça… Ah, ça y est, elle est là… Tiens, regarde.

Elle avait sorti d’une housse en plastique transparent une longue jupe en cuir noir qui se fermait par des pressions sur toute sa hauteur.
— Le cuir a un peu vieilli et je crois me souvenir que le bouton du haut ne tient plus bien fermé. Il faudrait le faire changer ou alors toujours mettre une ceinture. Et puis, oui, tiens, là, elle a un accroc sur le côté. C’est pour toutes ces raisons que je l’ai remisée ici. Mais si tu la veux, je te la donne.
— Vraiment? C’est trop gentil, Tiff’. Je veux bien. Pour le cuir, je sais comment le remettre à neuf : il suffit d’un paquet de coton hydrophile, de lait nettoyant pour bébé, et d’un peu d’huile de coude et le résultat est garanti.
— Je ne connaissais pas le truc. Je croyais qu’il fallait acheter des produits spéciaux.
— Tu peux, mais c’est plus cher et pas forcément mieux. Non, ce coup-là, je l’ai déjà fait plein de fois sur les jupes ou pantalons en cuir des filles que je connais.
— Tu m’en diras tant !
— Ben, que veux-tu, avant de te connaître, il fallait bien que je nourrisse mes fantasmes !
— Je vois… Tiens, allez, essaye-la !

Je n’avais plus aucun vêtement à ôter avant de la passer et attachai donc une à une les pressions en partant du haut. Tiffanny m’arrêta :
— Ce n’est pas parce que celle du haut ne tient pas que tu es obligé d’attacher toutes les autres. N’hésite pas à la porter sexy en ne la boutonnant qu’au-dessus du genou….— Comme ça, tu préfères?
— Oui, très nettement.

Elle enleva sa petite culotte et me la brandit sous le nez. Je la lui pris des mains, embrassai longuement la doublure de l’entrejambe avant de la passer sur moi en remontant ma jupe.
— C’est ce que tu voulais que je fasse, je suppose?
— Exactement. Mais après, je te la reprendrai…

Elle se tenait immobile devant moi, ses yeux bleus étaient soudain un peu plus gris que d’habitude. Elle ne portait plus que son soutien-gorge et ses boots à hauts talons, et elle me parut pour la première fois fragile.
— Tiffanny…
— Ne dis rien, Sam, je t’en prie.

Elle me fit taire en posant ses lèvres sur les miennes, puis elle me fit pivoter sur moi-même et se colla dans mon dos. Elle se mit à embrasser mon épaule et ma nuque pendant qu’une de ses mains me caressait la poitrine et que l’autre se baladait sur la jupe. Puis sa main gauche abandonna ma peau et elle dégrafa deux nouveaux boutons pressions pour venir caresser la dentelle qui ornait le petit slip bleu. En même temps, les caresses de sa main droite se firent de plus en plus précises à travers la jupe. Ma verge dépassait outrageusement de la culotte satinée. Elle finit par la prendre à pleine main à travers le cuir et à me masturber de plus en plus vigoureusement. Je poussai un soupir plaintif. Sans ralentir les mouvements de sa main, elle se mit à caresser alternativement mes testicules et mon anus de l’autre.
— Je t’en prie, Tiff’…...— Cool, Sam, cool….— Mais je vais pas tenir, là.
— Je sais. Mais je veux que tu te laisses aller jusqu’au bout.
— Tiff…...— Chut, Sam ! Tu vas jouir dans la doublure, et tu vas la garder cette jupe, je te l’offre. Et comme ça, si d’aventure tu te sens trop seul depuis trop longtemps, tu pourras refaire ça en te souvenant de ce Vendredi après-midi….

Une fois qu’elle fut arrivée à ses fins, elle resta encore un long moment à tenir ma verge qui dégonflait doucement. Du sperme avait coulé par terre et même une goutte sur le haut des bottes (que j’avais rechaussées après m’être défait de mon pantalon). J’essuyai successivement mon gland, la botte et la doublure de la jupe. Je pris ensuite un autre kleenex pour nettoyer la tache que j’avais faite sur le plancher, puis nous redescendîmes lentement, main dans la main.

C’est alors que le téléphone sonna. C’était Philippe. A sa demande, elle brancha le haut-parleur. Il voulait savoir si je pouvais l’attendre avant de partir afin de me dire au-revoir. Je lui dis que ça ne me dérangeait pas, au contraire. Il proposa alors à son épouse de se rendre le soir même à une soirée disco dans une boite de nuit de la région.
— C’est une soirée costumée, j’ai pensé qu’on pourrait se la rejouer comme quand on avait fait chez Béa la soirée "seventies", qu’est-ce que tu en dis?
— Bon, OK, j’accepte, mais à une condition : je veux bien remettre le même costume, mais je ne me refais pas les couettes, ça c’est hors de question !
— Moi, je te trouvais toute mignonne avec tes couettes….— Tu parles ! J’avais l’air d’avoir 15 ans !
— C’est bien ce que je disais.
— Tu es un immonde salaud. Au fait, qui y va, à cette soirée?
— Juste toi et moi, en fait, Jean-Marc avait prévu d’y aller avec sa copine, mais ils ont un empêchement de dernière minute, c’est pourquoi il m’a refilé le tuyau. J’ai pensé que sortir ce soir, ça pourrait nous consoler du départ de Sam.
— Ouais… OK… Eh, mais attends ! Dis Sam, ça te dirait de venir? Après tout, tu nous as bien dit l’autre jour que personne ne t’attendait à Grenoble…
— Personne ne m’attend, c’est vrai, mais je ne sais pas, il faudrait que je mette de l’ordre dans mes papiers, que je trie le courrier de ministre que je reçois…!— Sam …...— Ne rigole pas, Vendredi dernier, j’ai trouvé au moins trois factures et quinze prospectus dans ma boite !
— Allez, Sam, dis-moi oui….— Sam, dis-lui oui, sans ça, elle va me faire la gueule !
— Tu es méchant, Phil.
— Non, je te jure, si je ne m’en mêle pas moi aussi, elle me reprochera de ne pas avoir insisté pour te demander de rester… Et ça, tu sais aussi bien que moi qu’elle en serait capable !
— Ça, c’est de la mauvaise foi ! Et en plus, je n’ai pas de costume !
— Alors, là, tu la joues vraiment petit, mon pote ! Non, vraiment, tu m’avais habitué à mieux….— Bon, c’est réglé. Phil, tu es là dans combien de temps?
— Je ne sais pas, je pense avoir fini d’ici une demi-heure, trois quarts d’heure, pourquoi?
— Parce que j’ai l’idée pour nos trois costumes, mais il faudra un peu de temps pour nous préparer.
— Qu’est-ce que tu nous mijotes, là? Je crains le pire !
— Fais-moi confiance. Et toi aussi, Sam ! Merci. A plus !

Quand elle raccrocha, elle était radieuse.
— Viens avec moi, on va commencer à se préparer.
— Mais Tiff’, il est à peine trois heure et quart !
— Je sais, mais on a du boulot. Allez, hop, pas de discussion, direction la salle de bains. Pendant que je me douche, tu te rases.
— On peut pas prendre la douche ensemble?
— On n’a pas le temps, Sam. Allez, go, go, go !
— Dis-moi comment tu veux qu’on se déguise.
— Et bien, tu te souviens des nanas du groupe ABBA? Tu revois John Travolta et Olivia Newton-John, Grease, Saturday Night Fever, ce genre de truc?
— Ben, oui j’ai connu l’époque du disco.
— Eh bien, voilà, tu sais tout !
— Tu veux que Phil et moi jouions les Travolta?
— Non, JE  jouerai Travolta. Vous, ça sera plutôt les Claudettes….— Tu déconnes, là, hein?
— Non.
— Mais Phil t’a dit hier encore qu’il ne voulait pas sortir comme ça.
— Mais ce soir, il le fera. Pour me faire plaisir….— Et moi?
— Quoi "toi"? Je ne vois pas où est le problème. Ça s’est très bien passé hier soir, non?

Histoire de me faire craquer, elle me décocha un sourire ravageur. Je commençais à comprendre Philippe, et je me rendis compte que la partie était perdue d’avance pour moi, même quand elle ajouta :
— Come on, babe. Je vais t’épiler les jambes.
— Tiff’…...— Sam???

Quand Philippe arriva, elle avait eu le temps de me maquiller et de me coiffer de la perruque à cheveux bouclés de la veille. Elle me poussa dans la chambre et lui cria de nous préparer un drink, que nous arrivions dans trois minutes. Après m’avoir fait mettre un ensemble slip/soutien-gorge blanc, elle remonta elle-même sur mes fesses la fermeture éclair d’une minijupe en PVC orange assortie à un blouson court du même métal. Puis elle sortit une paire de cuissardes argentées à talons aiguilles.
— Alors, qu’est-ce que tu en dis?
— Tu fais des miracles, ma vieille !

Elle cacha ses cheveux blonds sous une perruque brune à cheveux courts, enfila un pantalon patte d’éléphant en tissu blanc, une chemise noire à col "pelle à tarte" et une veste blanche.
— Allez, descends retrouver Phil avant qu’il ne s’impatiente, pendant ce temps, il faut que je me trouve quelque chose à me mettre aux pieds.
— Tu n’as que l’embarras du choix, je crois… !— Pas tant que ça, tu sais. Parce que là, si tu veux, je vois assez mal Travolta en talons aiguilles….— Ben, tu n’as qu’à mettre des bottes genre plate-forme. Il me semble en avoir vu une paire de blanches de ce type dans le donjon tout à l’heure.
— Ah non, Phil et moi, on déteste les pompes "plate-forme" ou les talons compensés !
— N’empêche que c’était à la mode à cette époque. Souviens-toi de Patrick Juvet par exemple.
— Mmmmmmouais… Si je ne trouve pas mieux….— Ne t’inquiètes pas, tu ne les garderas peut-être pas très longtemps.

Quand il me vit, Philippe fut à peine surpris.
— Putain, j’aurais dû m’en douter !
— Alors, qu’est-ce que tu en dis?
— J’en dis que Tiff’ adore vraiment jouer avec le feu. Tu sais qu’aux couettes près, c’est le costume qu’elle avait pour cette fameuse soirée?
— Ah non, je ne savais pas. Elle ne me l’a pas dit.
— Telle que je la connais, elle l’a fait exprès. Peut-être qu’elle voulait que je te saute dessus en pensant avoir affaire à elle !!! En tous cas, tu en jettes, parole !
— Phil, tes flatteries glissent sur moi comme la jambe d’une jolie femme à l’intérieur de la cuissarde qu’elle enfile…

Sur ces entrefaites, elle apparut en haut de l’escalier. Le bas des jambes de son pantalon était presque plus large que la taille, mais il ne cachait heureusement que partiellement les bottes blanches qui parachevaient son look.
— And now, Ladies and Gentlemen, let me introduce to you … Mister … John Travolta ! Ta dam !
— Waôw ! Si Travolta est aussi sexy, je me fais pédé illico, moi !
— Oui, et bien avant de dire des conneries, à ta place, je commencerais à me demander comment je vais être habillé.
— Question stupide mon amour ! Dans moins de dix minutes, parce que moi, je ne suis pas une ces gonzesses à qui il faut deux plombes pour se préparer, dans moins de dix minutes, donc, tu auras sous les yeux "the King of the disco"….— Je ne crois pas, mon chéri. "of the disco", peut-être, mais ça sera la Queen, pas le King !
— Ah non !

Brutalement, son regard se fixa sur les pieds de "la star".
— Oh putain, c’est pas vrai !
— Quoi?
— Non, mais t’as vu ce que tu as aux pieds. Je croyais qu’on les avait jetées celles-là !
— Non, on ne les a pas jetées, et heureusement, parce que sans ça, je ne trouvais rien qui allait bien avec cette tenue. Et puis, c’est Sam qui m’a rappelé que certains mecs portaient ce genre de pompes à l’époque.
— Alors, si c’est Sam qui l’a dit !
— En attendant, viens avec nous, on va te donner ton costume….

Il chercha bien à résister, mais finit par accepter. A 18H30, il me disputait (âprement) le titre de "Disco Queen", avec sa minijupe en cuir noir, ses cuissardes blanches vernies et un mini blouson en cuir blanc dont le col était orné de fourrure blanche.

Nous prîmes un dîner "sur le pouce" avant de partir.
Il y avait déjà pas mal de monde et Tiffanny dut garer la voiture assez loin de l’entrée de la boite. Nous traversâmes le grand parking en faisant claquer nos talons sur le bitume. Comme Philippe la veille au soir, Tiffanny nous tenait chacun par un bras.
— Eh oui, ça change ! Ce soir, c’est moi qui vous sors, les filles !
— Tout bien réfléchi, je me demande si c’était vraiment une bonne idée…
— Eh Sam ! je te jure qu’on assure comme des bêtes toutes les deux. Je te l’ai déjà dit, Tiff’ fait des miracles, alors, cool, ma vieille, cool !

Je ne sais s’il était blasé, myope comme une taupe ou tout simplement s’il en avait vu beaucoup d’autres, toujours est-il que le videur nous laissa entrer sans sourciller.
A l’intérieur, la musique était forte, mais pas trop assourdissante malgré tout. Tiffanny nous entraîna immédiatement sur la piste. Contrairement à Philippe qui, à cette époque du moins, avait un entraînement largement supérieur au mien, il me fallut quelques minutes avant d’être à l’aise pour danser avec mes dix centimètres de talons aiguilles.

Lorsque nous nous installâmes dans une banquette pour souffler quelques minutes, Philippe nous fit remarquer que plusieurs garçons s’étaient retournés sur notre passage. Je lui fis remarquer que nous n’étions pourtant pas les "seules" à porter des cuissardes ou des minis, mais il objecta.
— Tu n’as qu’à moitié raison, Sam. Il y a effectivement un certain nombre de nanas en bottes, en cuir, en mini, en tout ce que tu veux, mais il y en a finalement assez peu qui le portent bien. Regarde, la plupart de ces filles : soit elles ne savent pas marcher avec leurs talons hauts, soit elles font limite pouf’ ! Nous non ! Tu sais, c’est pas toujours évident de s’habiller sexy.

J’allais lui répondre quand deux mecs s’approchèrent de notre table. L’un était habillé en hippie (jean "pattes d’eph" et chemise à fleurs, bandeau dans les cheveux longs), et l’autre se la jouait rocker (gomina, lunettes noires, santiags, pantalon et blouson en cuir noir). Sans aucune fioriture, ils entamèrent leur numéro.
— Eh, les filles, ça vous dirait de danser avec nous?
— Non merci, on attend notre copain qui nous amène les drinks.
— Vous boirez après, allez… Venez, vous allez voir, on est des dieux de la danse.
— C’est vrai, vous verrez, on assure un max !
— Non, laissez-nous….— Mais si, allez ! On peut rester danser, ou si vous préférez, on peut partir tout de suite pour aller finir la soirée ailleurs…...— Excusez-moi, jeune homme, mais ma mère m’a toujours interdit de sortir avec un rocker.
— Allez… Mademoiselle, un mot de vous et moi, je la quitte, ma mère.
— Ben, il serait temps !!!

Il fusilla Philippe du regard, tandis que son copain cherchait à l’entraîner vers une autre table.
— Laisse, elles craignent ces deux-là. Je suis même prêt à parier qu’elles sont soit gouines soit frigides !
— Cher ami, apprenez que, comme l’a dit le poète, il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des mauvaises langues.

Il s’était voulu blessant, mais il ne trouva rien à me répondre. Tandis que Phil éclatait de rire, ils partirent en maugréant un "connasse, va" au moment où Tiff’ revenait avec trois verres sur un plateau.
— C’était quoi, "ça"?
— "Ça", c’étaient deux chieurs… Dont un n’est même pas foutu de faire la différence entre le rock et le disco, t’as qu’à voir !

Nous lui racontâmes l’incident et elle éclata de rire à son tour.
Nous les recroisâmes peu après sur la piste. Tiffanny me mit ostensiblement la main au panier tout en roulant une pelle à Philippe : dégoûtés, ils s’éloignèrent et nous ne les revîmes plus….Nous étions là depuis à peu près une heure quand vint la première série de slows. Philippe accepta l’invitation d’un garçon qui avait revêtu le costume du policier californien des Village People (!). Tiffanny masqua un court instant, me saisit par la taille et me plaqua contre elle. Nous étions tellement étroitement enlacés que nous bougions à peine, profitant du plaisir immédiat que nous prenions. Nous nous observions mutuellement avec Philippe. Je sentis soudain la main de Tiffanny s’insinuer à la lisière de ma jupe et caresser ma cuisse nue. Dès qu’il vit cela, il se serra un peu plus contre son cavalier qui ne tarda pas à lui peloter les fesses ! Lorsque le morceau fut terminé, il retourna s’asseoir en passant juste à côté de nous avec un air goguenard. Tiffanny enfourna sa langue dans ma bouche….— Tiff’, tu sens comme je bande?
— Oh oui, Sam, je le sens très bien !
— On pourrait se diriger vers les toilettes tout en dansant?
— Pourquoi? Tu veux… te soulager?
— Je… En tous cas, je peux vraiment pas traverser la salle comme ça !
— OK. Viens, on y va….
A ma grande surprise, elle m’entraîna et rentra avec moi dans les toilettes pour dames.
— Moi aussi, j’ai envie de toi. Et je ne veux pas que tu te branles tout seul. Viens !
— Tiff’…...
Elle me poussa dans la cabine, ferma la porte et fit glisser son pantalon et son string sur ses chevilles bottées. Elle se dégagea en un tournemain et se retrouva à demi nue devant moi. J’ôtai alors ma petite culotte et sortit ma queue raidie de sous ma mini-jupe.
— Oh Sam ! Prends-moi, là, tout de suite… Maintenant !
— Oh oui, j’ai envie….Elle se hissa sur la pointe des pieds et je la pénétrai debout. Nous étions tous les deux tellement excités que nous n’eûmes pas besoin de préliminaires pour que mon sexe entre en elle sans effort. Elle poussait des gémissements étouffés en mordillant mon cou ou le col de mon blouson en PVC. De mon côté, mes mains s’activaient sur ses fesses et le bas de son dos.
— Oh Sam, viens ! Viens maintenant…
— Non, attends…...— Je ne veux pas attendre. Je veux que tu jouisses maintenant, je veux qu’on fasse ça vite pour une fois.

Je n’eus pas à me forcer pour accéder à sa demande. Trois minutes ne s’étaient pas écoulées que j’explosai en elle en étouffant un cri de plaisir. Nous nous rhabillâmes et sortîmes des WC sous l’œil à peine stupéfait d’une jeune femme qui portait robe d’indienne par-dessus des bottes en daim à franges.

Lorsque nous revînmes sur la piste de danse, nous vîmes Philippe en train de danser avec une fille grande et longiligne, vêtue d’un micro short en jean et d’une paire de cuissardes en stretch noir à talons carrés. Sa poitrine était dénudée sous un gilet sans manche (et sans boutons), en jean lui aussi.
Lorsqu’elle passa devant lui en me tenant la main, Tiffanny lui dit avec un sourire mielleux :
— Ça va Marie-Thérèse? Tu sais qu’on a dit qu’on ne rentrait pas tard…...— OK, je vous rejoins dans un quart d’heure….
Il nous rejoignit dix minutes plus tard, et nous décidâmes de rentrer à la maison. Dès qu’elle prit le volant, Tiffanny l’alluma :
— Ça va, elle t’a plu, ta petite soirée?
— Quoi, ce n’était pas plus "ma" soirée que la vôtre.
— Ne fais pas l’idiot, tu crois que je n’ai pas vu ton manège?
— Moi, j’ai trouvé ça très drôle ! Tu as loupé une expérience intéressante, Sam. Mais ce qui est le plus marrant, c’est que dans les deux cas, ma féminité n’a pas fait long feu !
— Tu veux dire que quand j’ai vu le mec te peloter au début des slows, il savait que tu n’étais pas ce que tu semblais être?
— Tout à fait, Sam. Il a commencé à avoir des doutes au bout d’une minute, je l’ai laissé un peu mijoter et je lui ai dit la vérité.
— Et il a continué?
— Oui.
— Et ça ne t’a pas gêné?
— Bof ! Un peu, mais pas plus que ça….— Et Miss "Nibards à l’air", elle savait aussi?
— Tiff’, je t’en prie, tu ne vas pas me faire une scène…!— Je te fais une scène si j’en ai envie. Si on n’avait pas été là avec Sam, tu aurais fait quoi, hein? … Non, ne réponds pas !
— Eh, cool, honey ! Tu ne te souviens plus de nos règles du jeu quand ça t’arrange, hein?
— Ce n’est pas la question, tu le sais très bien.
— Écoute, c’était très marrant, je me suis pointé vers elle et je lui ai demandé si elle voulait danser. Au départ, elle m’a dit non, et je lui ai dit "Si, si, venez, vous aurez une surprise". J’ai ajouté "Vous avez l’air d’être du genre à aimer les surprises". Ça l’a fait rire et elle a acceptée. Au bout d’une minute, elle m’a demandé "C’est quoi la surprise?", alors j’ai collé mon bassin contre le sien.
— Et alors?
— Alors, elle a dit "Bonne surprise" et c’est juste à ce moment-là que vous vous êtes pointées toutes les deux, Sam et toi.
— Et après?
— Après?
— Oui, "après". T’as mis dix minutes à nous rejoindre, je te signale.
— Eh bien, elle m’a demandé de lui expliquer qui vous étiez, et puis elle s’est collée un peu plus encore contre moi.
— Et tu l’as baisée?
— Non, je n’ai pas eu le temps! J’aurais aimé, c’est vrai, je le reconnais. Mais j’ai néanmoins pris beaucoup de plaisir à caresser ses fesses et ses seins. Voilà, tu sais tout.

Une fois de plus, j’étais soufflé par leur honnêteté réciproque et par la confiance qu’ils avaient l’un envers l’autre. Fixer des règles est une chose, en accepter toutes les conséquences en est une autre !
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