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L'étalon aiguille (Tome 2)

Chapitre 6

Tome 2 : La braguette magique

Travesti / Trans
"Nuit magique"

Je rentrai chez moi en faisant un nouveau détour par la boulangerie pour rendre son bien à Céline. Par chance, il n’y avait pas de client, et en réponse à sa demande, je lui fis voir ce que j’avais trouvé. Elle flasha tout de suite sur le caraco rouge.
— Oh, ça, il faudra que tu me le prêtes ! En plus, il est super doux. Tu me le passeras, dis?
— On verra, on verra…...— Ah non ! Y’a pas de "on verra’"!  C’est tout vu, ma vieille… !!! Tu me dois bien ça, tu ne crois pas?
— Et comment tu feras pour expliquer ça à ton fiancé?

Ma remarque la cueillit à froid et elle se renfrogna. Je la rassurai aussitôt :
— Mais non, je rigole ! T’en fais pas, je te le passerai à un moment où tu ne travailleras pas. Promis-juré !
— T’es gentille...— Merci. Bon, allez, j’y vais ! A un de ces jours…...— OK, à la prochaine…...

La pendule dans mon salon indiquait 17 heures 30, j’avais donc presque une heure et demie devant moi avant de prendre la route. Je m’allongeai confortablement dans mon canapé et déposai sur la platine un CD de Nathalie Cole : le jazz avait toujours sur moi un effet reposant.
Je fermai les yeux et me laissai bercer par la musique. Au bout d’une vingtaine de minutes, je commençais à somnoler, et une demi-heure plus tard, c’est le silence revenu qui me tira de ma torpeur.

Je montai à la salle de bain pour me démaquiller complètement et me passer un peu d’eau sur le visage avant de me changer. A regret, je troquai mes bottes et ma lingerie contre mon pull à col en V et une paire de boots à talons plus …neutres.
Je ne sais pas exactement jusqu’à quel point Armelle avait percé à jour mes fantasmes, mais je ne tenais de toutes façons absolument pas à me dévoiler devant Jean-Christophe et Marianne.
Je gardai néanmoins sur moi mon pantalon en cuir en masquant la ceinture à trois boutons avec mon pull. Un peu de gel dans les cheveux, un petit coup de "sent-bon" et j’étais prêt à partir.

Ce n’est qu’après avoir garé ma voiture sur le parking du "Bout de la Nuit" que je me rendis compte que mon portable était resté en mode silence depuis que je m’étais allongé chez moi. J’avais à cause de cela raté l’appel d’Armelle trois quart d’heure plus tôt : Jean-Christophe s’était fait une entorse en loupant une marche au moment où ils partaient. Du coup, ils venaient de changer leurs projets en décidant de passer cette soirée aux urgences du Centre Hospitalier Universitaire plutôt qu’en boite !
J’hésitai un instant sur la conduite à tenir, mais je finis par conclure que puisque j’avais fait tout le chemin, autant essayer de passer un bon moment, même si je me retrouvais tout seul. Après tout, en boite, on fait parfois aussi des rencontres, non?

Je pénétrai dans le hall et payai mon entrée.
Tout ici était fait pour que les clients se sentent libres de leurs mouvements. L’un des slogans de l’établissement était d’ailleurs "Ce n’est pas parce que vous êtes en boite que vous devez vous sentir serrés comme des sardines" !
Sur la gauche, un escalier permettait l’accès au bar-restaurant, tandis qu’un ascenseur panoramique emmenait aux chambres d’hôtel situées au deuxième niveau. A droite se trouvait le vestiaire.
La galerie centrale desservait les quatre salles de danse, chacune ayant son propre thème. La salle appelée "Années folles" était spécialisée charleston, swing et danses de salons; dans "Les Eternels", on s’adonnait à la fièvre disco ou au rock ’n roll, sans négliger de temps en temps les plaisirs d’une série de slows; "Musique du Monde" permettait de connaître les joies des zouks, salsa, reggae et autres mambos; enfin le nom de la dernière salle, "Techno House Party" affichait sans ambiguïté son programme !
Chaque "dancing room" était agencé de la même manière : une piste de danse au centre, entourée de tables basses avec des poufs tout autour. Quand les danseurs voulaient faire une pause, ils se rendaient au bar en forme de fusée situé au milieu de la galerie et retournaient siroter leur consommation en écoutant leur musique préférée.
Tout était vraiment étudié pour que n’importe quel public y trouve son compte.
Après avoir consulté l’écran géant qui indiquait la couleur musicale du moment de chacune des salles, je décidai de commencer par un petit voyage dans les Iles. Alors que je zoukais nonchalamment, mon regard ne tarda pas à être attiré par un couple.
Lui était Antillais, grand et manifestement adepte du culturisme; il portait un pantalon de cuir noir et un débardeur qui lui permettait d’exhiber "l’air de rien" des biceps survitaminés.
Sa cavalière était une magnifique métisse qui devait mesurer pas loin d’un mètre quatre vingt. Plus je l’observais (le plus discrètement possible, malgré tout), plus chaque détail que je notais me plaisait : tout d’abord, elle était chaussée de genouillères en cuir noir aux bouts très effilés et à hauts talons (une dizaine de centimètres à vue de nez). Ces bottes sublimes étaient surmontées d’une mini-robe de la même couleur, en cuir elle aussi. Elle tenait attachée en haut par deux fines lanières clipsées sur la nuque et laissait le dos entièrement découvert, ce qui me permit de constater qu’elle ne portait pas de soutien-gorge dessous.

Quand la musique vira du zouk à la salsa, ils retournèrent s’asseoir à coté d’un autre couple d’Antillais. Pour ma part, je dansai encore un peu en solitaire, puis changeai de salle. En entamant une série disco, je me dis qu’il était plus que probable que je croise à nouveau les pas de cette "booted black beauty"…

Effectivement, quand trois quarts d’heures plus tard, je pénétrai dans le restaurant, je les vis attablés tous les quatre. Le deuxième garçon était lui aussi du genre baraqué, mais un peu plus râblé et il avait le crâne complètement rasé. Avec de tels chevaliers servants, les deux filles ne risquaient pas d’être importunées !
J’ai tendance pour ma part à préférer les filles presque androgynes à celles qui ont beaucoup de formes, c’est sans doute pourquoi autant la première m’avait fait de l’effet, autant l’autre ne correspondait pas à mes canons. Certes, elle portait elle aussi des bottes et une minijupe en cuir, mais elle n’avait pas la classe de sa copine. Je la trouvais beaucoup plus provocatrice, allumeuse même. Et puis elle avait des jambes moins belles, moins galbées, des cuisses plus grosses et trop de poitrine à mon goût !

Alors que je finissais ma salade composée, installé à quelques encablures de leur table, le plus costaud des deux commanda une nouvelle bouteille de vin. La belle métisse que j’avais remarquée ne semblait pas d’accord et le manifesta.
— Ne prends qu’une demi-bouteille, Henri, on a presque fini de manger !
— Ouais, et ben, on n’a pas encore fini de boire, voilà !
— Tu trouves pas que vous avez déjà suffisamment bu comme ça? Deux cocktails chacun en bas, l’apéro ici, plus deux bouteilles de vin, vous ne savez pas vous amuser sans vous murger ou quoi? C’est nul, c’est vraiment nul !
— Simon, tu peux dire à ta Lydie qu’elle m’emmerde là?
— Lydie, tu l’emmerdes, là…!— OK ! … Je vous emmerde? Et bien, après tout, faites ce que vous voulez, je m’en fous!
— Lydie ! Où vas-tu?
— Me repoudrer le nez, comme on dit ! Ça te va? Alors, continue à picoler avec ton pote et lâche-moi !

Je la dévorai des yeux tandis qu’elle remontait l’allée pour se rendre aux toilettes. Elle avait vraiment de très belles jambes, longues et fines, soulignées par ces bottes sexy et classe à la fois, tout ce que j’aimais ! Et puis, il y avait aussi la robe très courte qui mettait en valeur son joli popotin.
Je pensai en moi-même "Si ton mec te fait faux bond et que tu veux un nouveau chevalier servant, n’hésites pas à faire appel à moi, jolie gazelle !". Lorsqu’elle revint face à moi pour se rasseoir avec ses amis, je regardais, fasciné, la naissance de sa poitrine soulignée par le décolleté de sa robe. Je cherchai à croiser son regard, mais elle ne sembla rien remarquer.

Entre temps, Simon avait débouché la bouteille et s’était levé pour faire le service. Je remarquai alors son manège : il servit d’abord son copain et trinqua avec lui. Profitant alors de ce que l’autre avait le nez dans son verre (et sans doute aussi d’ailleurs un verre dans le nez), il insinua sa main carrément entre les cuisses de l’amie d’Henri pendant qu’il la servait. Non seulement elle le laissa faire, mais je vis sa main à elle remonter le long de sa cuisse à lui. Elle cessa brusquement lorsqu’elle aperçut Lydie qui revenait vers leur table.
Ignorant ce qui venait de se passer, elle se rassit avec eux et se hâta de manger son dessert, alors que les trois autres continuaient à vider consciencieusement la bouteille de vin. Je voulais absolument approcher Lydie, je n’arrêtais pas d’essayer de capter son regard, en fait,  j’étais complètement subjugué ! Je me rendis alors compte qu’à force de fantasmer comme ça sur elle, une érection naissante m’obligeait à déplacer ma queue dans mon slip. En posant ma main sur mon bas-ventre, je me mis à murmurer "Allez, Lydie, fais  un effort… Eh, c’est moi, je suis là… Regarde-moi. Ne t’en vas pas sans me voir !  Je veux croiser ton regard…".
Ce dont je commençais à désespérer se produisit alors : elle immobilisa son bras qui levait la petite cuillère et tourna la tête dans ma direction. Mes yeux plantés dans les siens, la main toujours posée sur ma braguette, je pensais " Putain, qu’est-ce que t’es belle, Lydie ! Tu le sais, ça, dis, tu le sais? Et que je veux danser avec toi "collé serré", et même plus encore, tu le sais???".
Les quelques secondes où nos regards s’accrochèrent me parurent une éternité, mais dès qu’elle replongea le nez dans son assiette, je me dis que l’éternité est parfois bien courte !

Quand elle eût terminé son dessert, elle interpella son amie.
— Juliette, tu viens avec moi, j’ai envie de retourner danser?
— Oh, attends encore un peu, je finis mon verre. T’en fais pas, on a la nuit devant nous…!— Putain, je suis venue pour danser, moi, pas pour faire un gueuleton et boire comme un trou !
— Lydie, tu nous emmerdes !
— Toi, Simon, je ne te parle pas ! Je parle à la femme de ton pote. Alors, tu viens, Juliette?
— Tout à l’heure… Vas-y, je te rejoins plus tard.

Elle bougonna quelque chose que je n’entendis pas en se retournant et quitta la table, manifestement en rogne. Je me levai à mon tour, réglai ma note en quatrième vitesse et dévalai l’escalier. Par chance, Lydie était grande et la galerie vaste. J’eus le temps de la voir pénétrer dans la salle "Les Eternels". A l’intérieur, elle rejoignit la vingtaine de personnes qui s’était rassemblées pour danser un Madison.
Je ne suis pas un danseur hors du commun, mais le Madison est l’une des rares chorégraphies de groupe dans laquelle je ne sois pas trop ridicule. Je me dirigeai donc vers centre de la piste et m’arrangeai pour me placer à ses cotés. Deux twists s’enchaînèrent sans temps mort, suivis immédiatement après par un rock lent. Ayant pu rester à coté d’elle, je lui tendis spontanément la main pour l’inviter à danser. Elle accepta. Un rock rapide suivit, qu’elle continua à danser avec moi. Quand les premières notes de "Nut Rocker" éclatèrent, je lui dis :
— Ouh là ! Ils veulent nous tuer, là ! Celui-ci est trop rapide pour moi, et puis, j’ai besoin d’un verre d’eau et d’un bon café. Vous venez avec moi?
— Je viens où?
— Ben, prendre un café et un verre d’eau avec moi ! Vous n’avez pas soif après cette série?
— Si, un peu, mais…...— Et puis vous n’avez pas pris de café, que je sache.
— Non, mais… Comment vous savez ça?
— J’étais à deux tables de la vôtre au restau tout à l’heure.
— Ah, c’était vous !
— C’était moi, oui…...
Tout en parlant, nous nous étions approchés d’une table libre.
— Tenez, asseyez-vous là et attendez-moi, je reviens tout de suite !
— Non, non… De toutes manières, je ne suis pas seule, et…...— Ecoutez, vos amis semblent être restés là-haut et moi, … Au fait, je m’appelle Sam. Et vous ?
— Enchantée, Sam, moi, c’est Lydie.
— Et bien, Lydie, j’ai envie de prendre un café avec vous. OK? … Bon, et bien, maintenant qu’on a fait connaissance, ne bougez pas, j’arrive ! Au fait, vous voulez quoi? Normal, déca ou allongé?
— Normal, s’il vous plaît.
— Ça court…...
Je revins deux minutes plus tard et déposai deux tasses et deux verres d’eau sur la table.
— Alors, Lydie, dites-moi tout ! Vous venez souvent ici?
— Non, c’est la première fois; on est en vacances chez des amis qui habitent à Genève.
— Je suppose que "on", c’est le gars qui  était assis en face de vous?
— Oui, mais...… Eh ! Mais c’est un véritable interrogatoire !!! Vous êtes de la police ou quoi?
— Tout à fait, je m’appelle Columbo !
— Sam Columbo? Ça fait bizarre les deux ensemble ! Ça ne sonne pas bien, "Sam Columbo"…
— Normal, M’dame, c’est parce que mon prénom, c’est pas "Sam, c’est "Lieutenant" ! Ah, ah, ah ! … Non, excusez-moi, je suis curieux et un peu trop direct, mais c’est juste que j’ai envie de vous connaître un peu. Alors, dites-moi, vous venez d’où?
— De Cannes. Et vous?
— De Grenoble, enfin, juste à coté de Grenoble.
— Et vous, vous venez souvent? C’est pas la porte à coté quand même...…
— En fait, j’y viens de temps en temps, quand j’ai vraiment envie de m’offrir une soirée en boite. Parce que j’aime bien leur concept, on est sûr de trouver à un moment ou à un autre le genre de zik sur lequel on aime danser.
— Et c’est quoi "votre genre de zik" à vous?
— Et bien… le slow… et puis le slow aussi ! … Non, je rigole ! Sérieusement, ce n’est pas pour vous que je dis ça, mais je vous jure que c’est vrai, j’aime bien le zouk et les musiques antillaises en général. Un peu le rock, aussi… et si j’ai envie de m’éclater et de faire un peu n’importe quoi, le disco. … Mais c’est vrai que j’aime bien aussi le slow !
— Vous savez vraiment zouker? Ou vous aimez danser sur ce genre de rythme? Parce que c’est pas du tout la même chose, croyez-moi !
— Vous voulez que je vous dise : une de mes amies qui vit à Fort de France m’a dit à Noël il y a trois ans "Sam, tu as fait de gros progrès, maintenant tu zoukes comme un black qui ne sait pas danser" ! Je l’ai pris comme un compliment. En fait, le déclic s’est produit quand j’ai compris comment bouger, non pas latéralement comme le font les métros, mais d’avant en arrière tout en faisant un peu rouler les hanches….— Bravo pour la théorie, vous marquez un point ! Vous avez donc gagné le droit de me prouver ce que vous dîtes…. C’est vrai, quoi, vous pourriez avoir lu ça dans un bouquin et le ressortir  histoire de m’épater.
— "Pa ni problem", c’est quand vous voulez.
— Parce qu’en plus, vous parlez créole?
— Non, pas vraiment, mais j’ai des amis antillais et je connais juste deux  trois mots par ci par là…...— Bon, et bien, on va voir dans la salle en face alors, OK?

Elle se leva et me tendit le bras instinctivement pour m’aider à me relever. Réalisant qu’on venait juste de faire connaissance, elle voulut se rétracter, mais j’avais sauté sur l’occasion et tenais déjà sa main. Je réussis à la maintenir dans la mienne jusqu’à la porte, mais je la laissai se dégager pour traverser la galerie.
— On a de la chance, il ne reste que cinq minutes de salsa et je pourrai juger sur pièces !
— Et c’est quoi l’enjeu?
— Comment ça, "c’est quoi l’enjeu"?
— Ben oui, quoi. Si je vous prouve que je me débrouille vraiment comme un noir qui ne sait pas danser, qu’est-ce que je gagne? Et réciproquement, si vous, vous trouvez que j’ai baratiné, que je ne suis qu’un petit blanc qui se la pète, vous obtenez quoi en échange?
— Euh… Je sais pas, moi. Vous proposez quoi?
— Et bien… Attendez voir…... Ça y est, j’ai une idée : un ti bô !
— Et qu’est-ce qui vous dit que ça me motive, moi, d’obtenir un baiser de vous si vous perdez? Vous vous la jouez trop, là ! C’est juste un moyen pour vous de gagner à tous les coups !
— Alors faites une proposition, vous… !
Sans lui laisser le temps de répondre, je la pris par la main et l’entraînai vers la piste de danse. Je la fis tournoyer avec une passe de rock et la stoppai face à moi. Elle était bien meilleure danseuse que moi et se mit à onduler et se déhancher à vingt centimètres de moi jusqu’à ce que la musique de Malavoi remplace les trompettes sud-américaines.
— Tadadam ! C’est le quart d’heure de vérité, Sam…...— Pa ni problem… Je… Je suppose que vous savez que le zouk, ça se danse "collé sérré"?
— Pa ni problem !
— Alors, c’est parti…!
Appuyant ma main gauche au creux de ses reins, je la plaquai fermement tout contre moi. Bien qu’elle soit plus grande que moi, surtout avec ses hauts talons, son bassin était complètement collé au mien et je pouvais sentir sous ma paume la douceur de la soie de sa chemise qu’elle avait enfilée au restaurant. Elle jouait si bien le jeu du "collé sérré" qu’à la fin du morceau, je m’étais remis à bander grave. Il était absolument impossible qu’elle ne s’en rende pas compte….Une mazurka (à la sauce créole et non polonaise) suivit la biguine.
— Là, j’avoue mes limites : je fais bien la différence au niveau des musiques, mais au niveau danse, je ne connais pas les pas….— C’est déjà pas mal de faire la différence ! Mais on peut continuer comme ça si vous voulez. Il suffit juste de changer un tout petit peu la manière de marquer le tempo….
Je me laissai guider par elle. Effectivement, en marquant moins les contretemps, on pouvait continuer à danser à peu près de la même façon.
Le troisième morceau était un zouk lent. Elle fit mine de s’arrêter de danser, mais je la retins dans mes bras. Je m’enhardis même à laisser descendre ma main gauche sur la ceinture de sa robe. Mon petit doigt pointait l’extrémité de sa raie fessière, et je bandais à présent comme un taureau.
A la fin de la chanson, je relâchai un peu mon étreinte et nous nous dirigeâmes vers une table libre.
— Alors, je danse "black" ou "métro"?
— Pour être tout à fait honnête, ta copine a un peu exagéré.
— Ah bon?
— Oui, je ne dirais pas que tu danses "comme un noir qui ne sait pas danser", je dirais que tu danses… "comme un noir qui commence à savoir danser" ! Tu te défends vraiment pas mal ! …Surtout pour un métro !

Elle allait s’asseoir en riant comme une enfant après avoir terminé sa phrase. Avant qu’elle n’ait le eu temps de réagir, je l’avais prise dans mes bras et lui volais un baiser. Elle se laissa tomber brutalement sur le pouf.
— Eh, ça va pas?
— Ben quoi, j’ai gagné. On avait dit un ti bô !
-Non ! TOI, tu avais dit. Moi, j’avais rien dit du tout….— Et bien justement, "Qui ne dit mot consent"…!— C’est tout ce que tu trouves à dire? … Et je t’en prie, arrête ce sourire d’imbécile heureux ! Non, c’est vraiment nul, ce que tu viens de faire. Tu me déçois vraiment, là…...
Je sentais qu’elle hésitait entre la colère et l’amusement devant mon culot. Je me dis que ma seule chance de ne pas tout gâcher était de la faire rire. Je me jetai alors à ses pieds et tout en profitant au passage pour caresser le cuir de ses genouillères, je lui fis une plaidoirie totalement incompréhensible, mélangeant des mots de toutes les langues, comme dans cette scène fameuse du "Nom de la Rose". Lorsque je la vis secouer sa tête de gauche à droite en masquant le fou rire qui la gagnait, je sus que j’avais vraiment gagné !
J’approchai doucement mon visage du sien, mais elle stoppa mon élan.
— Oh, oh, oh ! Stop ! Je passe l’éponge, OK, mais n’en fais pas trop…!— Simon ne réalise pas la chance qu’il a !
— Comment connais-tu son prénom?
— Ben, tu sais, j’étais pas loin de vous et tes copains parlaient assez fort. J’ai d’ailleurs comme l’impression qu’ils commençaient à être un peu chargés…...— Ils m’énervent pour ça, tu peux pas savoir. C’est comme ça tous les jours depuis qu’on est arrivés Jeudi soir !
— Il y a longtemps que vous êtes ensemble?
— Avec Simon? On se connaît depuis longtemps, mais on sort tous les deux depuis un mois et demi, c’est tout. Il m’a proposé de venir en vacances avec lui parce qu’il avait prévu de venir voir son pote Henri qui vit à Genève et que moi, je suis d’origine suisse. … Pourquoi tu ris, je te jure, c’est vrai.
— Excuse-moi, c’est rien, c’est juste que…j’aurais pas deviné !
— Et bien, tu vois, il ne faut pas se fier aux apparences. Ma mère est antillaise, mais mon père est suisse. Et moi, je suis née à Lausanne.

Nous étions assis cote à cote, la tension était retombée. Je passai la main sur ma braguette toujours gonflée par mon désir en pensant "Oh Lydie, Lydie ! Qu’est-ce que j’ai envie de toi, tu peux pas savoir ! Je voudrais serrer ton corps dans mes bras, je voudrais finir la nuit avec toi dans une chambre là-haut…". Je la bouffais des yeux ! J’eus l’impression que si nous ne bougions pas, il me deviendrait impossible de me retenir et que je lui sauterais dessus. Je lui tendis la main.
— On retourne danser?
— Non, c’est gentil, mais je pense que mes amis ne vont plus tarder.
— Tu sais quoi, je me demande s’ils t’ont pas oublié, tes amis ! Mais de toute façon, ça ne t’empêche pas de danser. Que tu sois à une table ou sur la piste, ils te verront bien. Alors, tu viens?
— Après tout !… Si tu veux.

Au moment précis où elle me donna la main éclatèrent les premières notes de "No woman, no cry".
— Aaargh ! Alors, là, ça tombe à pic !
— Quoi?
— Et bien, cette chanson !
— Pourquoi?
— Pourquoi? Tu demandes pourquoi ! Mais, parce que si il n’y avait pas eu toi, la "woman", et qu’il n’y avait pas eu moi, là, il n’y aurait pas les "cry" qui vont retentir cette nuit dans le ciel grenoblois, ces "cry" que j’ai tant de mal à contenir devant toi maintenant, parce que toi, la "woman", tu as brisé mon cœur à tout jamais…!— Vraiment??? Moi, j’ai fait ça ?
— Vraiment ! Alors, avant que je ne meure de chagrin, laisse-moi profiter d’un dernier bonheur….
Elle pouffa en venant se blottir entre mes bras tendus. Je plaquai mon ventre contre le sien aussi fort que lors de la biguine de tout à l’heure. Elle se laissa faire. J’avais une main presque sur ses fesses, l’autre caressait son dos sous son chemisier et je sentais avec délice ses deux bras autour de mon cou.

Sur les dernières mesures de la chanson, je l’embrassai en dessous de l’oreille en lui murmurant " Man èspéré ki ou key viré", ce qui signifie en créole "J’espérais que tu viennes".
Elle resta immobile bien que la musique soit repartie sur un rythme beaucoup plus cadencé…...
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