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Folies en rut majeur

Chapitre 1

L'ennui I

Divers
Quelque chose n’allait pas vraiment. Mais c’était seulement abstrait, indéfinissable, une sorte de malaise latent. Aline se posait depuis plusieurs mois des tas de questions existentielles. Oh ! bien entendu qu’elle aimait toujours Gaby. Mais lui ? Qu’en était-il de ces premières années ? Le travail, la routine du quotidien, une érosion lente mais terriblement efficace. Évidemment qu’ils faisaient toujours l’amour, mais oui était passée la magie de ces instants-là ? À trente-quatre ans, perdue dans ses pensées moroses, elle tournait la cuillère dans son café, d’une manière désabusée.
Il venait de partir pour son bureau et comme chaque mardi matin, elle irait faire son marché. Parce qu’elle aimait cela aussi se plonger dans la foule, se rendre invisible parmi des centaines de personnes. Un bain de jouvence quelque part, une sorte de rituel hebdomadaire quoi ! Mais ce matin, le cœur n’y était pas. Il l’avait un peu caressé, hier soir, elle attendait une certaine extase, mais rien. Simplement ce sentiment qu’ils ne savaient plus s’aimer comme… c’était quand, la dernière fois qu’il l’avait fait vraiment jouir ?
Une énième fois, elle tenta de replonger au cœur de ses souvenirs. Non ! Ça remontait à si loin qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Mais hier soir, l’apogée devait avoir été atteint. Il l’avait caressée, juste pour mettre en forme son érection, pour bander en somme. Puis allongé sur elle, à la missionnaire, en deux temps et trois mouvements, il avait fait sa petite affaire. Pas un instant il ne s’était soucié de savoir si elle avait des désirs, des envies. La routine qui les rattrapait comme sans doute tant d’autres couples avant eux. Elle posa délicatement la cuillère puis repoussa son bol de café.
Aline soudain parut monter sur ressort. D’un bond elle se relevait, puis elle passait à la douche, comme pour exorciser ses mauvaises pensées. Là, dans cet espace restreint, mais tellement intime, elle avait la sensation de laver tous ses doutes. Elle se lovait sous le jet tiède, puis après s’être séchée, elle entreprenait un savant maquillage. Elle et Gaby, c’était une histoire qui durait depuis… sept ans déjà ! Alors c’était seulement un mauvais moment à passer ! Les choses allaient s’arranger ! Elle se rassurait comme elle pouvait. Après tout, il restait une forme de tendresse, et les longues discussions que Gabriel et elle avaient, restaient des instants délectables.
Mais quand même ! Un fond d’amertume la poursuivait malgré tout, exaspérant matin ! Un matin qui sentait le manque. Celui de la veille avait fait remonter à la surface tous ceux qu’elle avait refoulés. L’image renvoyée par le miroir de sa « coiffeuse » lui paraissait fade. Elle choisit donc un gloss rouge vif et en pinçant ses lèvres pour répartir la couche de manière uniforme, elle poussa un soupir. Ça irait pour faire le marché. Elle n’allait pas draguer non plus ! Alors… inutile de ressembler à une poupée. Elle sortit de sa bulle et finalement le petit sentier qui menait au village avait l’heur de la remettre de bonne humeur.
— oooOOooo —
La place de l’église et les rues attenantes grouillaient d’une faune hétéroclite. Les vacanciers de juillet côtoyaient joyeusement les gens du village. Un énorme bourdonnement rendait le centre-ville attractif. La ruche durerait jusqu’à quatorze heures. Le mardi, Aline n’était jamais pressée. Gaby ne rentrait plus déjeuner, ce jour comme les autres, depuis longtemps. Encore une chose convenue, tacitement entre eux deux. C’était son petit plaisir de déambuler entre les étals, et depuis le temps tous les habitués la connaissaient, au moins de vue. Chaque semaine elle préparait une liste ! Liste qu’elle ne respectait jamais. En fonction des légumes frais qui arrivaient sur les étals, elle prévoyait ses menus journaliers.
Les tomates ce matin avaient une belle gueule. Des « cœurs de bœuf » superbes, attiraient ses regards envieux. Ceux-ci se trouvaient en bout de stand et un type tripotait les haricots verts qui se tenaient juste à côté des fruits rouges. Elle frôla le gars sans faire exprès. L’autre ne se poussa pas pour autant. Aline força un peu plus le passage et l’autre avança son buste vers la table. Alors poliment, elle s’adressa à lui.
— Veuillez m’excuser ! Je ne voulais pas vous frôler !— Oui ! C’est ce que l’on dit ! Puis on aime ça ! Vous verrez, à la seconde tentative vous y reviendrez ! Les femmes aiment à nous toucher les fesses. Je ne déteste pas non plus qu’elles le fassent.
L’autre avait dit cela avec une pointe d’accent. Rital pensa Aline, ce type devait être Italien c’était presque sûr ! Pourquoi avait-elle pensé cela ? Elle ne savait pas bien, mais sans doute le teint bronzé, les bagues et la gourmette, tout cela avait fait pencher sa raison vers ce développement étrange. Il la dévisageait sans gêne. Un sourire aux dents d’une blancheur éclatante répondait au regard que la jeune femme venait de poser sur le gars. Sa réflexion saugrenue l’avait interpellée plus qu’elle ne l’aurait cru. Mais ce mec savait-il bien ce qu’il disait ? Son français n’avait rien d’hésitant pourtant. Elle décida d’oublier l’incident.
Elle prit ses tomates, régla la note et s’évanouit de nouveau dans la masse grouillante des badauds qui circulaient entre les stands. Elle arrivait près de son volailler, l’incident des légumes était déjà oublié. Pourtant ce type, avec son accent, ses longues mains, sa figure souriante, restait accroché à ses pensées. Elle ne savait pas pourquoi, mais un picotement bizarre lui parcourait l’échine, alors qu’elle remontait l’allée centrale du marché. Une sorte de clignotant, une alarme, avait tinté dans sa tête. En y repensant bien, il n’était pas mal foutu ce gaillard et… ma foi… et puis zut. Elle n’avait jamais pensé une seule seconde à tromper Gabriel.
Le reste de sa matinée fut employé à discuter avec Marianne, son amie d’enfance. Elle tenait la crêperie du village et Aline aimait de temps en temps y déguster une galette faite « maison ».
— Alors ma belle, nous déjeunons toutes les deux ? Mais tu attends que j’aie fini mon service.
Et vers quatorze heures, les deux femmes se mettaient à table. Là encore une sorte de rituel, presque une coutume, puisque pratiquement tous les mardis, elles se racontaient leur semaine. Célibataire depuis son divorce, Marianne avait repris le petit restaurant de ses parents. Elle était aussi rousse que son amie Aline était brune. Totalement différente, la restauratrice ne savait jamais résister à une bonne table et son aspect physique en gardait les traces évidentes. Elle n’était pas obèse, non ! Mais, comme elle le précisait elle-même, il y avait de la « viande sur l’os ». Elle formulait aussi qu’il valait toujours mieux faire envie que pitié.
Elles parlaient de tout, du temps, du gamin d’une autre amie, des vacanciers qui ne lâchaient plus vraiment les lacets de leurs bourses et qui ne venaient plus aussi nombreux déjeuner ou dîner chez elle. Aline depuis longtemps ne posait plus de question sur la vie sentimentale ou amoureuse de sa rousse amie. Elle savait que la situation rendait plutôt boulimique cette cuisinière hors pair qu’elle était. Pourtant, ce mardi-ci, elle aurait aimé ouvrir son cœur à son amie, lui parler de ses craintes, de son ennui aussi. Elle aurait bien déballé cette rancœur qui la bouffait jour après jour. Mais elle avait toujours un peu soupçonné Marianne d’être restée amoureuse de son Gaby.
Ils avaient tous les trois fréquenté les mêmes bancs de l’école communale, eu les mêmes attraits, vécu ensemble tellement de choses qu’Aline avait toujours su que le modèle masculin de la plupart des filles de leur classe… avait été… celui qui désormais était son mari. Elle dériva sur l’homme rencontré à l’étal des légumes.
— Tu imagines un peu ? Il ne se serait pas poussé pour autant. Vois-tu, je n’avais pas d’autre choix que de le toucher en passant.— Ça n’arrive qu’à toi… j’aurais presque aimé être à ta place. Un Italien tu dis ? Un vacancier en mal de conquête sans doute. Il y en a toute une ribambelle dans les hôtels de chez nous.— Enfin, c’est moi qui dit Italien, il ne l’est peut-être pas !— Un beau ténébreux aux cheveux corbeau ! Et bien qu’il vienne donc dans « il mio modesto ristorante ».
Les deux femmes en se regardant dans les yeux se mirent à rire. Aline sentait cependant dans la voix de son amie des trémolos proches des larmes. Elle n’insista pas et finalement, quelques minutes après le café, elle reprenait le sentier qui la ramenait chez elle. Elle rangea ses courses et s’installa confortablement dans son salon, attendant le retour de  son mari. Elle fermait les yeux et le visage cerclé d’une tignasse sombre revenait avec la voix à l’accent chantant. Un homme du sud sans aucun doute. Il avait laissé comme un trait, une zébrure dans sa vie bien rangée, et pourtant ? Il ne s’était vraiment rien passé.
Pas de quoi fouetter un chat, juste une rencontre comme chacun pouvait en faire des dizaines par jour. Pourquoi celle-ci avait-elle laissé une pareille trace dans sa mémoire ? Le bruit du véhicule qui rentrait ne lui laissa plus le loisir de songer à ce brun ténébreux. Son mari avait l’air épuisé, les pieds traînants, lessivé par une journée de boulot épuisante. Elle lui en demandait trop ? Elle en voulait trop ? C’était-elle au final qui se trouvait mauvaise conscience. Peut-être que la prochaine fois qu’il lui ferait l’amour… ça serait… bon, à défaut d’être génial. Gaby se plongea dès son arrivée dans l’étude d’un dossier. Aline soupira… il rapportait maintenant le bureau à la maison !
— oooOOooo —
La soirée fut longue et monotone ! Pourquoi, alors que son mari se colletait avec un dossier haut comme le bras, le programme de la télévision était-il aussi nul ? Elle décida en dernier ressort d’aller lire au lit, ce qui serait nettement plus sympa que cette soupe que distillait le petit écran. Elle s’approcha de l’homme qui ne leva pas même la tête des pages dactylographiées ouvertes devant lui.
— Tu ne viendras pas te coucher trop tard ?— Non ! Rassure-toi ! J’en ai encore pour quelques minutes…
Elle étendit la main et la passa sur la joue râpeuse où la barbe du jour lui donna un frisson. Par ce simple geste, d’autres souvenirs remontaient par vagues à son esprit. Elle s’en souvenait de ces heures qu’il passait à la caresser, posant son visage entre ses deux cuisses largement ouvertes. Cette barbe naissante l’irritait, l’envoutait, lui envoyait de l’électricité partout. Mais cela… c’était… il y avait bien longtemps déjà. Les années avaient effacé ces gestes si amoureux. Du couple de ces bons moments, que restait-il vraiment ? Un type un peu plus âgé qui s’enfonçait dans les histoires des autres, une femme qui arrivait à se demander où se trouvait sa place dans ce foyer.
Elle s’endormit une fois de plus, sans qu’il se soit encore alité. Dans la nuit, un sursaut réveillait la brune endormie. Elle vint, en tendant la main chercher celui qui devait aussi dormir à ses côtés. Les doigts ne trouvèrent que le drap vide. Elle se releva sans bruit. Au bureau la lampe était encore allumée. Il était toujours assis, une tasse de café posé près de lui. Gaby avait ses lunettes vissées sur le nez et le dossier n’était toujours qu’à demi fini. Elle se faufila derrière lui, ombre mouvante dans l’attente de son homme. Il ne bougea pas l’annulaire quand les cheveux mi-longs d’Aline rencontrèrent son visage.
— Pardon ! Je n’avais pas vu qu’il était si tard ! Tu sais demain… enfin… tout à l’heure, j’ai une audience terriblement compliquée. Mais bon, j’arrive, mon cœur.— Gaby ! Oh Gaby ! Mais que nous arrive-t-il ? Nous allons nous perdre à nous croiser sans plus jamais nous rejoindre…
Il n’avait pas répondu, s’était seulement levé de son siège de cuir. La petite lampe qui éclaboussait le bureau, fermée, il lui prit la main pour aller se coucher. La nuisette noir et rouge dansait dans la lueur qui venait de la chambre conjugale. Il se dévêtit prestement, passa quelques minutes à la salle de bain et reparut totalement nu, aux yeux de son épouse. Elle avait repris la place refroidie dans le grand lit. Alors il vint se coller à elle. Sa main cherchait la poitrine, ses lèvres auraient aimé un baiser. Encore fallait-il faire les gestes, les mouvements nécessaires à l’accomplissement d’un rituel plein de tendresse.
Elle, le visage tourné vers le mur, espérait, autre chose, comme un vrai câlin. Gabriel ne savait plus, ne pouvait plus faire cela. Ses doigts flirtèrent un instant avec la petite touffe de poils du pubis, puis esquissèrent un passage sur cette fente qui ne frémissait même pas. Ensuite allongé contre elle, il la posséda rapidement. Quelques va-et-vient, puis une éjaculation qui n’avait plus rien de féroce, avant du bout des lèvres, lui murmurer une bonne nuit. L’affaire était réglée ! Ensuite après quelques minutes d’un silence lourd, la respiration lente et profonde apprenait à la femme encore jeune que son compagnon dormait.
Elle grinça entre ses dents quelques mots inaudibles pour le dormeur. Il ne saurait donc jamais que dans la nuit, une froide colère bouillonnait et que la femme frustrée avait lâché, avec un ton rempli d’amertume :
— Salaud ! Dors donc et ne viens pas pleurer si tu es, un jour ou l’autre, cocu !
Le sommeil ne revenait pas. Elle se retournait dans son lit où Gaby ronflait doucement. Un long moment elle hésita, puis ses mains enfin vinrent à la rescousse de cette envie qui lui tiraillait le bas du ventre. Elle se masturbait doucement, laissant son majeur glisser sur le clitoris qu’elle mettait en évidence en écartant les lèvres de son autre main. Lentement mais sûrement, le plaisir se mettait en branle. Elle se fit jouir une fois, puis persistant encore un peu, un second orgasme la saisissait. Tremblante des pieds à la tête, elle se laissait aller à pousser de sourds gémissements. Son mari n’avait pas même bronché, et sa respiration restait calme et soutenue. Bien entendu, ça n’avait pas été vraiment le grand frisson, mais au moins son corps avait-il exulté.
Elle bougonna à nouveau après ce sale type qui ne s’occupait plus que de son propre plaisir et elle finit par s’enfoncer dans un sommeil agité. Le lever ne la trouva pas dans d’excellentes dispositions. Son mari était parti depuis au moins une heure quand elle émergea dans sa cuisine. La cérémonie du café reprit, et la douche suivit. Jusqu’au samedi matin, tout se passa ainsi, dans une ambiance tendue. Ce fameux samedi vers dix heures, elle partit en voiture pour le supermarché du coin. Dans sa caboche toute la rancune de ses attentes bafouées était là, tenace, obsédante et elle n’avait pas desserré les dents à un Gabriel totalement incapable de comprendre ce qui se passait.
— oooOOooo —
Comme toujours c’était la course. Un monde dingue se pressait dans les rayons. Aline faisait dans un ordre bien établi, le plein de commissions pour les quinze jours à venir. C’était surtout de la viande et l’eau minérale, mais elle se laissait aller aussi à quelques achats plus superficiels. Elle cherchait sans vraiment de but, les fruits qui pourraient l’intéresser. Alors qu’elle remplissait une poche de raisin noir, une voix se fit entendre derrière elle.
— Ne prenez pas celui-ci, enfin si je peux me permettre… regardez, celui-là… son aspect n’est pas aussi joli, mais goûtez en un grain, vous verrez la différence.
Aline sursauta aux intonations de la voix, reconnue aussitôt. Ça ne pouvait pas être possible ! Ce type, il ne pouvait pas se trouver là aux rayons des pommes, des bananes et des abricots. Elle leva les yeux et l’autre avec son regard marron semblait la transpercer. Il souriait et elle ne put s’empêcher de frissonner. Comment ne pas voir ce gars qui en bras de chemise suivait les courbes de son corps légèrement vêtu ? Le poignet au bout duquel pendait une gourmette venait d’attraper sa main et doucement, il la faisait descendre, pour lui faire reposer la grappe qu’elle tenait. Mue par elle ne savait quel instinct, elle laissait aller le geste. L’autre patte, celle libre du mec, s’approchait de sa bouche.
La petite boule ronde et sombre qu’il tenait avançait vers ses lèvres. Celles-ci s’ouvrirent sans se poser de question. Il fit entrer entre les dents entrouvertes, le grain de muscat. Les mâchoires se refermèrent sans à coup et elle mastiqua le raisin. C’était vrai qu’il était rudement bon. Elle déglutit avec peine tant les évènements la surprenaient.
— Alors ? Qu’en pensez-vous, un vrai nectar n’est-ce pas ?— Euh ! Il est bon oui ! Mais je n’ai pas gouté l’autre ! Alors dans ces conditions… difficile de comparer.— Vous êtes donc de ces femmes qui veulent toujours avoir le dernier mot ?— … !— Eh bien ! Prenez un grain de celui que vous alliez acheter et si vous le trouvez meilleur, je vous offrirai le repas de midi !— Et dans le cas contraire ? — Vous me devrez un café, à la cafétéria…
La brune sans trop savoir pourquoi arrachait une boule violette à la grappe remise sur l’étal. Elle portait à sa bouche le fruit et devait convenir que le second était, de loin, le meilleur.
— Votre verdict, Madame ?— Vous avez mérité votre petit noir.— C’est bien d’être honnête ! Je vous accompagne pour que vous finissiez vos courses ?— Non c’est terminé… je passe aux caisses et je vous rejoins.
Elle poussait déjà son caddie vers l’hôtesse la plus proche. La file d’attente était quand même conséquente. L’autre sur ses talons ne disait plus un mot. Il se penchait pour déposer sur le tapis roulant, les articles contenus dans le chariot. Elle régla la note sans dire un mot. Puis galant, l’homme se saisit de la charrette pour qu’elle se rende en premier lieu à sa voiture. Quand tout fut mis dans le coffre, elle le précéda pour se rendre à la buvette. Aline marchait, se sentant épiée. Pourtant, un indéfinissable petit creux au ventre s’installait. L’homme la suivait en reluquant ses longues jambes. Elles étaient très belles, et les talons hauts de la femme les galbaient d’une bien agréable manière.
— Un café donc ?— Oui ! C’est bien ce qui était convenu !
La voix était douce, presque chantante. Il s’asseyait face à elle, comme s’ils étaient amis depuis longtemps. Une serveuse en robe noire et tablier blanc prit la commande et leur apporta les boissons.
— Vous savez madame, je crois que vous êtes une des plus jolies femmes que j’ai rencontrée dans les Vosges !— N’exagérons rien voulez-vous ! Vous êtes donc en vacances par ici ?— Non ! Pas du tout ! Je suis là pour affaire.
Comme visiblement le type n’avait pas envie de s’étendre sur le sujet, elle n’insista pas. Elle tournait son café, le sachet de sucre disparu dans le breuvage foncé.
— Je m’appelle Luigi et vous ?— Aline ! Je suis mariée, vous savez…— Ah ! A votre mine triste de mardi au marché, je l’aurais parié.— Mais je n’avais pas la mine… triste.— Oh que si ! Mais c’est donc si habituel chez vous que vous ne le voyez même plus sans doute ?
La jeune femme baissa les yeux sur la tasse au fond de laquelle le jus attendait d’être bu. Elle ne savait plus trop où se mettre. L’autre en deux mots, venait de lui asséner pire qu’un coup. Une vision des choses qu’elle ne pouvait pas percevoir. Un court instant, elle se demanda ce qu’elle pouvait faire avec ce loustic qui lui parlait, qui lui mettait en pleine figure les doutes qu’elle sentait poindre jour après jour en elle. Comment ce genre de chose pouvait-il être si visible ? Elle prenait le plus grand soin pour n’afficher aucun état d’âme. Et pourtant, ce Luigi en une phrase l’avait déjà compris. De sa place le mec tendait la main vers celle plus fine d’Aline.
Elle ne fit rien pour empêcher cette paluche de se poser sur la sienne. Pire, elle en ressentit comme un coup d’électricité. Elle aurait voulu avaler son petit noir et s’enfuir, mais elle se comportait totalement à l’inverse de cette réaction. Elle relevait la tête pour voir que le gars lui souriait.
— Écoutez ! Nous allons nous lever, et vous allez me suivre…— Vous suivre ? Mais où cela ?— Chez moi. Vous allez me suivre parce que je sens, je sais que vous en avez non seulement besoin, mais vous en avez aussi envie.— Comment ça ? Je ne vous connais même pas… je ne vais sûrement pas…— Tu vas me suivre… tu sais bien que tu vas venir avec moi Aline. Je le veux et tu le désires aussi. Je sais de quoi tu as besoin, je l’ai compris à la première seconde où je t’ai vue…— Mais… comment pouvez-vous affirmer cela ?— Pour le café, tu as été honnête, tu dois l’être encore cette fois. Dis-moi que là… au fond de toi, tu n’as pas envie ? Oh ! Pas de moi, mais de sexe, et jure-moi que tu ne mouilles pas en ce moment ! Allez vas-y ! Jure-le-moi !
Elle ne pouvait plus détacher son regard de celui de ce mec. Il plongeait en elle comme dans un livre ouvert. Et en y réfléchissant bien, cette pointe au fond de son ventre, c’était bien déjà de l’envie. Et c’était aussi réel que sa culotte devait être tachée par cette rosée qu’elle sentait sourdre de sa chatte. Pourquoi ce type, la faisait-il ainsi chauffer ? Pourquoi ses sens soudain venaient-ils de se mettre en éveil, en émoi ? Elle n’avait aucune réponse à ces questions.
— Allons, finis ton café et nous y allons ! Je réside tout près.— Non ! Je ne peux…— Mais si tu peux et tu le sais bien ! Tellement que tu vas venir ! Allons, bois !
La main qui soutenait sa tasse tremblait vraiment. Luigi lui tenait l’autre menotte. Sans gestes brusques, il l’obligea presque à se lever. Elle avait les jambes en coton en se laissant guider. Alors qu’elle prenait la direction de sa petite berline, il la retint.
— Non ! Viens ! La mienne est par là.
Pas un mouvement pour tenter de s’enfuir, elle ne bronchait pas. La voix douce et les mots de l’homme, rien ne ressemblait à des ordres et pourtant… elle se laissait attirer vers un véhicule sombre, genre quatre-quatre. Il lui ouvrit la portière côté passager et elle s’assit machinalement. Lui contourna la voiture par l’arrière, elle se disait qu’elle avait mille fois le temps de redescendre et de partir en courant. Elle n’en esquissa pas pour autant un mouvement, elle n’essaya pas non plus de parler. Le moteur ronronnait doucement et le parking s’éloignait. Une cage de fer s’abattait sur sa poitrine. Mais ce n’était sûrement pas de la peur.
— oooOOooo —
Il se montra encore galant en ouvrant la porte à sa passagère. Les longues jambes de la brune tremblaient de partout. Elles avaient du mal de supporter son propre poids. Devant la maison, il avait sorti des clés qui sans bruit venaient d’ouvrir une serrure. La porte elle aussi tournait sur ses gonds et Aline était, soudain face à son destin. Un seul mot et elle pourrait encore partir. Il ne la retiendrait pas. Il lui mit la main dans le dos, et elle avança de deux pas dans une entrée cossue. L’homme souriait encore alors qu’elle entrait dans un salon où un canapé de cuir fauve mangeait les trois quarts du mur. Il l’arrêta en lui tenait la main.
— Donne-moi ta culotte ! N’aie pas peur ! Allez, donne-moi ce slip que je vérifie si tu ne mouilles vraiment pas !
Pourquoi cette voix qui d’une manière douce lui intimait l’ordre de se découvrir l’envoûtait-elle tellement ? Elle ne bougeait pas. Les yeux baissés sur ses escarpins à talons, elle faisait la sourde oreille. L’autre, sans plus la toucher, réitéra sa demande, toujours sur un ton d’une douceur étrange. Alors en tremblotant elle fit passer sa main sous l’ourlet de sa jupe et le triangle mauve glissait le long de ses cuisses, pour atterrir sur ses chevilles. L’homme se mit à genoux devant elle. Il s’empara du chiffon du bout des doigts. Il tapota sur la chaussure pour qu’Aline lève le pied. Ensuite elle fit monter l’autre peton sans qu’il le demande.
Il se releva lentement et elle était rouge de honte. Il avait la boule de nylon entre les doigts et tranquillement il se la passa sous le nez. Humant les odeurs les plus intimes de la brune, il ne la quittait cependant plus des yeux. Elle se sentait ridicule, et l’autre avait des éclairs de triomphe dans les prunelles.
— Alors tu vois bien ! Tu es trempée ! Tu es finalement une bien jolie salope. Tu vas te déshabiller et nous allons faire l’amour.— Mais… je n’ai jamais trompé mon mari…— Enlève ta jupe et ton corsage… sois sans crainte, ce n’est pas ici qu’il viendra te chercher. Et puis ma belle, il n’y a que la première fois qui coûte. S’il te comblait ton mari comme tu dis… tu ne serais pas chez moi en ce moment. Allez ! Juste un peu de courage. Je veux t’entendre crier, te voir jouir. Tu es bonne à baiser, j’en suis sûr.
— oooOOooo —
A suivre…
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