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GAÏA HERMAPHRODIA

Chapitre 4

Divers
CH. IV – LA MEUTE SE CHERCHE – DE NOUVELLES CAPACITÉS.
L’installation chez les Falcones se fit sans aucun problème, les hermaphrodites s’entendaient parfaitement et appréciaient « toutes » Lisa. Les cinq canadiennes obtinrent toutes leur naturalisation australienne en un délai très court, par la voie administrative légale. Lisa retrouva un ordi assez puissant pour se défaire de la mémoire organique qu’elle nourrissait dans son épaule et récupérer ses données. Pourtant, elle n’était plus attirée par le piratage informatique ou la flibuste et la vie au ranch des Falcone offrait tellement d’opportunités d’activités, qu’elle n’eut aucun mal à se passionner pour autre chose. Elle avait envie de se lancer dans une activité anciennement pratiquée par les ancêtres de Marta : l’élevage du ver à soie. Son objectif était de récolter, filer et tisser la soie pour ensuite fabriquer des vêtements pour leur petite communauté. Sa première activité, après s’être abondamment documentée, fut de replanter des muriers et de remettre en état les différents outils associés à cette production qui croupissaient, depuis plusieurs générations, dans un grenier.
Jeannette et Rosie avaient également abandonné leur carrière d’écrivain et ne reprenaient la plume que pour consigner leur aventure et les événements quotidiens. Elles s’étaient ainsi auto-instituées chroniqueuses et historiennes des hermaphrodites. Plus les jours passaient, plus les ventres des futures mères s’arrondissaient et plus Rosie paraissait inquiète.
– Qu’est-ce que t’as ? Lui demanda un jour Jeannette, tu nous caches quelque chose, il y a une portion de ton esprit qui m’est inaccessible et obscure.– Non, c’est juste que je m’inquiète pour les trois autres couples, dit-il évasif.– Ça je le vois bien, tu ne masques pas cette partie de ta pensée, mais ton inquiétude ne repose pas que là dessus. C’est autre chose qui te tracasse vraiment.– Non, je…– Arrête, tu sais très bien qu’entre nous on ne peut pas se mentir ! Tu pourrais tromper n’importe quel humain, mais pas moi, ni les autres d’ailleurs. Si tu crois que je suis la seule à m’inquiéter… C’est à cause du bébé ? Qu’est-ce qu’il a ? Y a un problème ?– Non, ma Chérie, le bébé va bien, mais y a quelque chose de bizarre, c’est comme s’il ne m’appartenait pas vraiment, je ne sais pas ce que ça veut dire.– Si tu es certaine que le bébé va bien, tu ne devrais pas t’inquiéter, en plus tu n’es pas toute seule, il y a Line, Marta, Angelo et Lisa qui attendent aussi un enfant, vous aurez les moyens de vous entraider. Tu devrais te détendre.– Tu as raison, mais y a aussi les autres. Tous les jours j’essaye d’établir un contact mental mais ça n’marche pas, j’y arrive pas.– Peut-être parce qu’ils sont trop loin ou que c’est parce que tu n’les as jamais vu… Si on essayait tous ensemble…
Ils essayèrent donc, le soir même de rentrer en contact mentalement avec les quatre couples encore dispersés, mais la tentative fut encore un échec. Ils étaient plutôt ennuyés par cette situation, les grossesses en cours limitaient sérieusement leurs capacités de mouvements. En plus de ça, les lois australiennes interdisaient, à ses nouveaux ressortissant, toute sortie du territoire pendant une durée de six mois minimum à compter de leur naturalisation. Pour Rosie, le contact mental était la seule solution pour les localiser vraiment et se faire connaître. Elle pensait que ce n’était qu’une question d’entrainement.
Dans les semaines qui suivirent, les hermaphrodites s’amusèrent à parcourir l’immense domaine des Falcone pour voir s’ils pouvaient rester en contact malgré un certain éloignement. Les expériences furent très concluantes et bientôt ils se mirent à discuter entre eux quelque soit l’endroit où les uns et les autres se trouvaient. Rosie suggéra de tenter l’expérience sur de plus longues distances. Elle décida d’aller faire les boutiques à Sidney pour trouver des habits de grossesse pour elle et pour les autres. Elle se fit accompagner de Marta qui choisirait pour Angelo. Elles gardèrent le contact avec les autres durant tout le trajet, sans l’ombre d’une difficultés. En faisant les courses, elles pouvaient dire aux autres ce qu’elles voyaient, leur décrire et tenir compte de leurs avis. À leur retour, Rosie était ravie, elles revenaient chargées de vêtements adaptés et sexy malgré tout qu’elle avait hâte de voir sur les autres. En plus de ça, elle savait, maintenant que les 200 km qui séparaient le ranch de Sidney, ne constituaient pas une barrière à leurs liens psychiques. Elles devraient tenter l’expérience en s’éloignant d’avantage.
La séance d’essayage qui suivit leur retour, fut un vrai moment de bonheur et de détente. Toutes les occasions furent bonnes pour se caresser, se toucher et s’embrasser. Tout le monde était content et il convenait de se le dire physiquement. Rapidement, les habits tombèrent et les corps nus tombèrent au sol, sur un épais tapis moelleux. Rosie fut remerciée comme il se doit, par devant et par derrière, par Line et Angelo. A côté, Marta prenait du plaisir avec Lisa tandis que Jeannette et Precy s’excitaient en les regardant, chacune ayant décidé de prendre son compagnon à la suite de cet échange de tendresse. Quand Line éjacula dans le fondement de Rosie, Jeannette pris sa place. Elle sentait la bite gonflée d’Angelo ramoner la chatte de son mari, la sensation était sublime. Elle attendit qu’Angelo jouisse pour s’activer à son tour, amenant ainsi Rosie à un énième orgasme. Depuis leur métamorphose, elle n’avait pratiquement plus été pénétrée par son mari, leurs rôles s’étaient pratiquement inversés et elle éprouvait un plaisir particulier à l’enculer. Elle réalisa que le bébé que Rosie attendait n’était sans doute pas d’elle, qu’elle n’en était pas le père ! Pour une raison obscure, cette pensée l’excita, elle se démena d’avantage, Rosie hurla de plaisir jouit et jouit encore et encore jusqu’à ce que Jeannette lui remplisse le cul de son sperme chaud.
L’expérience de contact éloigné leur avait redonné confiance. Ils renouvelèrent leurs tentatives pour rentrer en communication avec les autres couples. Ils se mettaient ensemble, dans une pièce et commençaient par établir une liaison entre eux. Une fois accordés sur la même longueur d’onde, ils appelaient, un à un, les autres couples et donnaient leur position. À chaque fois, ils attendaient une réponse qui ne venait pas. Il n’avaient aucun moyen de savoir si leur message avait été entendu ou pas. Si tout était affaire d’entrainement, il était possible que les autres soient capables de les entendre sans pouvoir leur répondre. La distance aussi était peut-être trop importante car rien ne prouvait que le contact puisse être établi sur des dizaines de milliers de kilomètres de distance. Cependant, ils décidèrent de continuer et tous les jours, à heure fixe, ils essayaient de rentrer en contact avec les autres. Ils leurs donnaient des conseils pour se protéger, faisaient état des capacités qu’ils avaient tous et redonnaient, chaque jours, leur nombre, leurs noms et leur position en Australie.
Un événement se produisit qui allait leur permettre de tester leurs talents en matière de télépathie sur une distance plus importante. Marta reçut commande d’une quantité importante de vin à livrer à Perth et à Carnarvon, sur la côte ouest du continent. Marta et Angelo auraient pu faire appel à un livreur, mais Jeannette et Precy trouvèrent que c’était une occasion rêvée de tester la télépathie sur près de cinq milles kilomètres. Elle partirent donc un matin avec le véhicule de livraison des vignerons et traversèrent l’Australie. C’était un engin puissant à propulsion électrique, entièrement automatisé qui pouvait couvrir la distance entre Singleton et Perth à la vitesse moyenne de 110 km/h, soit en à peine plus de trente-cinq heures. Il était équipé d’un poste de surveillance équipé d’un système de pilotage de secours manuel et d’une grande cabine confortable avec un grand lit, un salon une cuisine et toutes les commodités. Le poste de surveillance était situé dans une coupole en hauteur et offrait une vue sur 360°. Les deux hermaphrodites qui découvraient les paysages australiens pour la première fois, ne le quittèrent pas des yeux. Elles étaient émerveillées et décrivaient, l’une et l’autre, à leurs amis restés au vignoble, la magnificence de ce qu’elles voyaient. La distance ne semblait altérer en rien leurs facultés. À plusieurs reprises, elles interrompirent leur contact, au moment de se préparer à manger, par exemple, ou simplement aussi parce qu’elle se laissaient aller à la simple contemplation et gardaient leur ressenti pour elles, mais à chaque fois qu’elles le souhaitèrent, elles rétablirent la connexion sans difficulté. Rosie se demanda si le fait qu’elles se connaissent toutes physiquement avait une influence sur la réussite de l’expérience.

– C’est possible, lui répondit Jeannette, peut-être n’est il pas possible d’avoir de liens télépathiques avec quelqu’un qu’on ne connaît pas.– À quelle distance êtes vous de Singleton approximativement, leur demanda Rosie.– Environ 1300, répondit Precy, on vient de dépasser le tiers de la distance à parcourir.– Et je vous ressens comme si vous étiez à côté… C’est vraiment incroyable !– C’est vrai, ça fait penser aux baleines, intervint Line, on raconte qu’elles étaient capable de communiquer entre elles d’un hémisphère à l’autre.– Aux quoi ? demanda Precy– Aux baleines, repris Line, des mammifères marins énormes, définitivement détruits par l’homme au tout début du XXIème siècle. Chez les plus grosses, les baleines bleues, on raconte que deux individus étaient capables de communiquer entre elles sur des dizaines de milles nautiques.– La baleine bleue, c’est toi ! Dit Precy en rigolant.– Oh, c’est fin ! Merci ! Répondit Line vexée en rompant le contact.– Pardon, Line Chérie, je rigolais… reviens ! Elle… elle a coupé le contact ? Je ne l’ai plus, s’inquiéta Precy. Et j’viens de perdre Rosie aussi !– C’est parce qu’elle est occupée à consoler Precy, intervint Marta, elle m’a demandé de me mettre en contact avec vous pour vous l’expliquer. Precy, Line n’a pas franchement aimé ta blague. Fait un effort et rentre, toit toute seule en contact avec elle, je suis certaine que c’est possible.
Suivant les conseils de Marta, Precy rentra en communication privée avec Line. Pendant un temps, Rosie resta connectée à Line, mais cette dernière finit par concentrer sa connexion mentale sur Precy. Elles se retrouvèrent toutes les deux, en intimité et Precy s’excusa pour ce qu’elle avait dit. Elle trouva les mots pour apaiser la douleur de son mari et reconnut que sa blague était vraiment minable…
– Si j’étais près de toi, je te ferais l’amour, Line Chérie, pensa Precy sincère, je te lècherais les seins, je sucerais ta bite en branlant ta chatte.– Et moi, je te lècherais la chatte en te branlant la bite, répondit Line, jusquà ce que t’ai envie de me la mettre…– Tu voudrais que je te la mette où ? Dans ta chatte ?– Oh oui ! Dans ma chatte, je voudrais que tu me remplisses ma chatte et… et moi…– Et toi ? Tu ferais quoi pendant que je baiserai ta chatte ?– Et moi je baiserais la tienne, mais t’aurais plus d’implant ! J’te ferais un bébé, Precy ! J’te ferais un bébé…– Oh mon amour, dès qu’on rentre, je te promets, je retire l’implant et tu me baiseras jusqu’à ce que je sois enceinte, tu veux ?– Oui, ma chérie, j’en ai très envie, j’veux te faire un enfant comme tu m’en a fait un.– Du coup, ce sera moi la baleine après…– Ça, y a des chances conclut Line en rigolant.
Réconciliés, ils reprirent leur communication de groupe. Jeannette regrettait que Lisa en soit toujours exclue, elle aurait aimé que son amie humaine puisse participer, mais elle savait que ce n’était pas possible. Elle savait que les humains et eux, malgré des ressemblances physiques indéniables et une fécondabilité avérée, étaient en fait très différents. Ces derniers ne transportaient, dans leur ADN, que 2% de patrimoine génétique issu des douze, alors que eux, les hermaphrodites, en transportaient 15%. En plus de ça, ils avaient un cerveau plus complexe, doté d’un cortex quadrilobé avec deux parties antérieures et deux parties postérieures, qu’ils utilisaient à près de 40%, alors que l’humain n’utilise que 10% du sien.
– Oui, mais depuis quelque jours, je vous entends très bien, voir trop ! Intervint Lisa, je sais pas si c’est à cause de la grossesse, mais je crois que oui. Je suis en contact avec vous par mon bébé interposé… C’est très bizarre. Si ça se trouve vous entendez même pas c’que j’pense ! J’deviens complètement cinglée.– Lisa ! C’est… C’est incroyable ! Pensa Jeannette. Je te perçois comme les autres !– Pourtant j’ai rien fais, j’te jure ! Répondit la jeune femme.– Tu as raison, Lisa, c’est à cause de ton bébé, c’est parce que Line et moi on est en état de veille permanente sur lui depuis qu’on a quitté Toronto.– Pourquoi ? Y a un problème ? Il va pas bien ? Demanda-t-elle inquiète.– Non, au contraire, il est en parfaite santé, ajouta Line, tu veux connaître son sexe ?– Euh ? … oui, dites moi.– Il est comme nous, il a les deux. Affirma Rosie, tu peux préparer une chambre à rayures.– Hihi, vous êtes trop bêtes !– Tu veux qu’on arrête de veiller sur ton bébé ? Peut-être et que ça te déconnectera et que tu n’seras plus ennuyée par nos expériences de télépathie.– Non ! S’il vous plait, laisser moi en profiter, être un peu comme vous… pendant quelques mois.
C’est avec plaisir que les hermaphrodites continuèrent à veiller sur sa grossesse et Lisa continua à s’associer à leur pensées et discussions secrètes. Arrivée à Perth, le contact entre Precy, Jeannette et les autres était toujours aussi net. L’heure était venue d’envoyer un message aux autres couples, en Ukraine, en Inde, au Brésil et au Laos. Ils se mirent tous en phase, Lisa subissait, incapable de gérer sa liaison télépathique, mais participa avec joie à cette séance de prise de contact. Comme d’habitude, ils ne s’attendaient pas à avoir une quelconque réponse. Mais quand ils essayèrent de rentrer avec le couple indien, il se produisit un miracle.
– Ici Abani et Navin Makharji, répondirent deux personnes. On vous entends depuis des semaines, est-ce que vous nous entendez ?– Oui ! Oui, on est en contact avec vous, répondit instantanément Rosie qui n’y croyait plus. Vous… vous nous entendez depuis plusieurs semaines ? Comment est-ce possible ! Nous n’avions pas de réponse !– On a essayé, pardon moi c’est Abani, répondit l’un d’eux, je suis l’épouse de Navin, on a bien essayé de vous répondre, mais jusqu’à présent, on n’a pas réussit. La télépathie marche bien entre nous et on la travaille tous les jours, mais c’est pas facile.– On vous perçoit très bien, affirma Precy, ça fait plaisir de rentrer en contact avec vous.– Comment est-ce que vous allez ? demanda Line, vous n’avez pas eu à souffrir de votre condition ?– Non, par chance, on s’est réveillé très vite à notre retour. On a vu des gens qui venaient avec des torches pour brûler notre maison et on s’est enfui. Il faisait nuit, c’était facile. On a vendu les bijoux d’Abani pour avoir de quoi vivre et nous déplacer et on est parti à la campagne. Raconta Navin.– Aujourd’hui on est à peu près tranquilles, mais on attend tous les deux un bébé, compléta Abani, est deux femmes enceintes sans mari, ce n’est pas très bien vu chez nous…– C’est pour ça qu’on a hypnotisé un homme musulman qu’on garde sous contrôle. Il passe pour notre mari, c’est notre protection, mais du coup, on n’peut pas bouger.– Vous êtes où en Inde ? Je pourrais peut-être vous prendre un vol pour l’Australie, demanda Lisa, c’est dans mes cordes.– Une humaine ? S’étonna Abani, vous avez une humaine dans votre groupe ?!– Oui, répondit Jeannette, et nous lui devons beaucoup ! En plus elle est la future mère d’un de nos enfants ! Elle fait entièrement partie de notre famille.– Elle est capable de vous trouver n’importe quel billet en classe affaire, si vous voulez. Ajouta Line. Dites nous simplement combien il vous faut de temps pour rejoindre l’aéroport et elle se chargera du reste.
Navin et Abani était très heureuses de ce contact et décidèrent rapidement d’un plan pour rejoindre l’Australie. Il suffisait qu’elles se rendent à Kochi pour prendre un vol international pour Sidney avec escale à Singapour. Lisa, qui avait démarré son ordi s’occupa de prendre leurs billets et de valida leurs passeports. En moins d’un quart d’heure tout était réglé. Elles avaient deux jours se préparer et s’occuper de leur « mari » de couverture afin qu’il ne conserve aucun souvenir d’elles. Deux jours plus tard, Navin et Abani atterrirent à Sidney où Marta et Rosie les attendaient.
La façon dont le contact s’était établi avec Navin et Abani, laissait Rosie perplexe. Elle finit par conclure que la distance n’était pas étrangère à la limitation de leurs pouvoirs télépathiques et se demandait si la présence de Jeannette et Precy sur la côte ouest n’avait pas agit comme un relai. Quoi qu’il en soit, leur groupe s’était agrandi et ils savaient que les autres les avaient entendu bien avant de pouvoir communiquer avec eux. C’était sans doute ce qui importait le plus.
L’arrivée du jeune couple indien amena une bouffée d’oxygène dans leur communauté. Abani et Navin avaient, respectivement, 23 et 25 ans, une silhouette élégante, malgré leur grossesse avancée, des traits fins, une peau très noire et des cheveux long, aussi noires. Comme Line et Rosie, depuis sa mutation et le début de sa grossesse Navin parlait de lui au féminin, évoluait comme une femme et s’habillait comme Abani. Seul son prénom était encore masculin, mais ça, sorti d’Inde, personne ne le savait. D’ailleurs, Angelo était le seul hermaphrodite à encore parler de lui au masculin, mais cette habitude commençait à s’altérer, à disparaître progressivement, avec l’émergence de sa maternité.
Tous leurs gestes et toutes leurs attitudes témoignaient d’une grande douceur et les premiers rapports physiques qu’Abani et Navin eurent avec le reste du groupe furent pour les autres, d’un érotisme extraordinaire. Elles étaient très attentives aux préliminaires et se laissaient aller à de longues caresses. Très cultivées et passionnées, l’une et l’autre par les Kâmashâstras antiques, elles avaient adapté le Kâma-Sûtra à leur nouvelle morphologie et étaient très heureuses de pouvoir tester certaines positions avec plusieurs partenaires. Dans leurs rapports usuels, la stimulation simultanée des deux organes sexuels était fondamentale et la plupart des positions pratiquées en couple permettaient une pénétration mutuelle. Par contre, lors de rapports à plusieurs, certaines partenaires pouvaient n’utiliser que leur lingam (pénis) ou leur yoni (vagin). Toutes furent séduites par ce qu’elles apportaient et émirent le désir d’en apprendre d’avantage en matière de culture érotique indienne et de Samprayoga. Elles trouvaient bien de s’approprier cette science du plaisir et de l’intégrer dans une culture plus générale du bien vivre et de la paix. Il fut donc convenu qu’elles donneraient, tant que leurs grossesses le permettraient, un cours hebdomadaire qui serait, bien évidemment suivi de pratiques quotidiennes.
Tous les jours, leur petite communauté s’adressait aux six hermaphrodites encore dispersés. Dans leurs messages, ils donnaient diverses informations quotidiennes, décrivaient l’ensemble de leurs activités, rappelaient leur nombre, leur noms et leur localisation. Ils ne le surent que plus tard, mais l’arrivée chez les Falcone d’Abani et Navin, fut un vrai réconfort pour les autres car cette nouvelle était porteuse d’espoir. Qu’ils soient au Brésil, en Ukraine ou au Laos, les trois couples restants entendaient tous les messages adressés par le groupe d’Australie.
Sody (Pureté) et Noelani (Magnifique fille venue du ciel) Chui avaient, depuis leurs premières réceptions de messages, entrepris un long périple à travers le Laos et la Thaïlande pour se rapprocher de l’Australie. Elles espéraient rejoindre la Malaisie puis l’Indonésie et de là traverser clandestinement la mer du Timor pour rejoindre l’Australie. La grande difficulté, sans passeport et sans moyen, était de trouver des bateaux pour les faire passer d’une île à l’autre. De plus, n’ayant jamais quitté le Laos, elles ne connaissaient pas la mer et en avait un peu peur. Leur progression fut lente et les mois passèrent.Ainsi, lorsqu’elles furent au sud de l’Indonésie, leur état de grossesse ne leur permettait plus de traverser vers l’Australie, mais elles en étaient suffisamment proches pour parvenir enfin à rentrer elles-mêmes en contact avec le groupe sur place. Elles leur dirent qu’elles avaient trouvé refuge dans un petit village de pêcheur du Timor-Leste et que, a priori, elles y étaient en sécurité.
À la ferme des Falcone aussi, les premiers accouchements n’allaient plus tarder et un problème sérieux se posait. Il n’était pas envisageable de faire naître les bébés dans une clinique d’État. Heureusement, la loi autorisait aux mères qui le souhaitaient d’accoucher chez elles à condition que le lieu soit conforme aux normes nationales hospitalières et que l’accouchement se fasse en présence d’un praticien homologué par les services de santé de l’État. En clair, il fallait pouvoir faire face à toute situation, comme à l’hôpital et être, entre autre équipé d’une salle d’accouchement distincte de la chambre de la mère. Il fallait aussi disposer d’une couveuse et de tous les équipements nécessaires à une naissance prématurée. Tout cela n’effrayait pas la petite communauté d’hermaphrodites qui considéraient qu’ils devraient, à terme, se doter d’un dispensaire autonome. Ils choisirent d’investir et consacrèrent l’étage entier d’un bâtiment annexe pour réaliser une « clinique » personnelle digne de ce nom. En payant ce qu’il fallait pour ça, ils firent réaliser une petite structure composée d’une salle d’accouchement, d’une salle d’opération et de trois chambres dont une équipée d’une couveuse. Il y avait également deux bureaux, un pour la direction et un pour l’équipe médicale, et une salle de réunion. Les normes étaient respectées à la lettre, car ils ne souhaitaient pas attirer l’attention sur eux avec un contrôle des services de santé. Une fois les travaux terminés, Lisa s’occupa de l’homologation et de l’enregistrement dans les fichiers gouvernementaux. Il ne restait plus qu’à trouver un médecin accoucheur certifié ainsi que quelques sages-femmes et infirmières qui sauraient garder le silence sur ce qu’ils verraient et ça ! A priori, ça n’était pas si simple.
Les Falcone se demandèrent d’abord s’il n’y avait pas, dans leur clientèle, une personne susceptible de convenir. Il y avait bien quelques médecins, mais soit leur spécialité n’était pas la bonne, soit ils ne leur inspiraient pas confiance. Lisa qui raisonnait les choses parfois plus simplement que les hermaphrodites décida de recouper les listes de lauréats de médecine obstétrique avec les listings de chômage pour voir s’il existait des médecins officiels sans emploi. Ils étaient nombreux et majoritairement jeunes, bien qu’il y en ait de tous les âges. Il n’était pas raisonnable de les contacter tous. Elle privilégia les jeunes et appliqua, sur cet ensemble, un tri géographique qui réduisit grandement le nombre de candidats. La nouvelle liste était beaucoup plus facile à gérer, elle en fit part aux autres qui, faute de mieux, considérèrent que la démarche était bonne. Un débat suivit sur les critères qui pourraient motiver le choix d’un médecin particulier parmi la dizaine de noms qu’ils avaient sous les yeux. Ils débâtaient entre eux alors que Lisa pianotait encore sur sa machine.
– Je crois que j’ai trouvé, dit la jeune femme, c’est elle qu’il nous faut !– Qui ça ? Demandèrent les autres.– Helen Ó Ghallachóir, elle a 28 ans, elle a reçu tous les honneurs universitaires, elle est diplômée depuis 3 ans, et toujours sans emploi.– Comment est-ce possible, si elle est brillante, qu’elle n’ait pas un poste aujourd’hui ? S’interrogea Marta.– Tout simplement parce que Madame Ó Ghallachóir déplait fortement aux services de l’État et de l’Alliance Britannique en générale. Sa fiche de renseignement est extrêmement détaillée, on sait tout d’elle, dans les moindres détails ! C’est incroyable. On sait, par exemple qu’elle est célibataire, ce qui est plutôt mieux pour nous, et classée avec un score de 4 sur l’échelle de Kinsey.– Ça veut dire quoi « un score de 4 sur l’échelle de je n’sais qui » ? Demanda Jeannette.– L’échelle de Kinsey permet de déterminer l’orientation sexuelle d’un individu, 4 correspond aux individus qui sont principalement homosexuels et occasionnellement hétérosexuels.– Et c’est pour ça qu’elle déplait à l’État ?! S’étonna Line.– Non, bien sûr, encore que… Non, ce qui déplait à l’État c’est que cette femme est une « dangereuse » pacifiste, soupçonnée d’avoir des liens avec certains mouvements libertaires. Elle milite pour l’intégration de tous les réfugiés, pour la dissolution de l’Alliance et pour l’arrêt de l’engagement australien dans les conflits européens et asiatiques. Elle a également dénoncé l’existence, dans les centres pénitentiaires, de prisonniers politiques, ce qui lui a valu 7 mois de prison et 40 000 crédits d’amende pour atteinte à l’intégrité de l’État. Depuis sa sortie de prison, elle a déposé sa candidature dans différentes structures hospitalières qui n’ont pas voulu d’elle. Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’une circulaire officielle a été adressée à l’ensemble des établissements publics pour leurs demander de ne pas l’employer, à quelque poste que ce soit.– Et le privée ? Demanda Angelo.– Le privée lui est accessible, mais les postes sont beaucoup plus limités et les dirigeants de ces structures sont apparemment tous bien implantés dans le système politique. En d’autre terme, elle n’a aucune chance d’être employée. Depuis son arrestation, son réseau, qui fait l’objet de pressions gouvernementales, la lâche peu à peu et elle ne peut plus compter sur ses « amis » pour l’aider. Enfin, tant qu’elle n’aura pas réglé sa dette, elle est interdite de sortie du territoire. Tout ça pour dire qu’elle est condamnée à mort à plus ou moins longue échéance.– Et tu vois les choses comment ? Demanda Rosie– On va la chercher, on lui fait visiter notre dispensaire et on lui propose un partenariat. Une sorte de marché, si vous voulez : elle nous aide à accoucher discrètement et nous on lui assure une vie et un travail. Dans l’état d’isolement où elle se trouve aujourd’hui, ça m’étonnerait qu’elle refuse.– Est on la trouve où cette perle rare ? S’inquiéta Precy, si elle se retrouve à la rue, ça va pas être facile !– Oh, mais elle est déjà à la rue, depuis un peu moins de quinze jours. Avec des débris échoués, elle s’est construit, il y huit jours, un abri précaire dans les ruines de l’opéra. Il semblerait qu’elle survive en mangeant des coquillages et des plantes qu’elle ramasse dans ses promenades quotidiennes le long de la côte et de restes de repas qu’elle trouve dans les poubelles de Darlinghurst.– Y a tout ça sur la fiche !? S’exclama Precy surprise.– C’est même assez précis, les services de renseignements Australiens sont redoutables ! Regardez on connaît son parcours intégralement, il suffit d’aller la trouver sur place. On lui offrir un « vrai » repas sur Bourke street, elle passe tous les jours à 11h35 précisément devant Tonny’s Snacks ‘n Burgers. Comme ça on discute et on l’emmène. Ça pourra passer pour un hasard.– Tu parles ! S’exclama Rosie, on ouvre une clinique hier et aujourd’hui on va enlever une jeune obstétricienne paria, surveillée par tous les services de renseignement et condamné à une mort programmée, sans qu’on ne nous dise rien ? C’est grotesque !– Pas si on convoque officiellement d’autres candidats qui n’auront pas le poste. Contra Lisa. Aucune loi n’interdit d’employer Helen, sa seule chance est de travailler dans une structure privée, mais comme je l’ai déjà dit, la plupart d’entre elles appartiennent à la firme PNC détenue à 90% par des membres ou des proches du gouvernement. Ceux-là même qui l’ont condamnée. Enfin, je ne suis pas une débutante en piratage et notre dossier d’homologation est officiellement validé depuis près de quinze jours et nous devrions recevoir aujourd’hui le certificat holographique qui nous permettra justement de procéder au recrutement de personnel.– Mais, comment le recevrait-on aujourd’hui, puisque tu l’as fait hier ? S’inquiéta Marta.– Simplement parce que toute la procédure est automatisée, le certificat est envoyé automatiquement passé un délai de six jours. Ça permet, selon l’appréciation du ministère, d’effectuer une visite de contrôle. Après réception du certificat, il ne peut plus y avoir de visite avant deux ans lors de la demande de renouvellement de l’homologation. Comme j’ai fait la démarche hier peu avant minuit en antidatant tout de six jours, le système informatique à généré le document aujourd’hui à 0 heure et nous devrions le recevoir ce matin.
Effectivement, quelques minutes après, ils reçurent par un service de transfert express le fameux document signé par délégation du ministre. Marta alla, de ce pas, l’accrocher au mur du bureau de la direction de leur petite maternité. Dans la minute qui suivit, Lisa envoyait une offre de recrutement aux services de l’emploi et ils reçurent en retour cinq candidatures automatiques parmi lesquelles ne figurait bien évidemment pas Helen Ó Ghallachóir. Lisa les convoqua tous les cinq le jour même et il fut convenu que ce serait Jeannette qui se chargerait des entretiens pendant que Marta et Precy iraient chercher Helen.
Comme l’avait prédit Lisa, il ne se passa rien et ils recrutèrent avec la même attention une sage-femme et deux infirmières choisies directement dans les réseaux d’Helen de femmes militantes pacifistes. Tout était près pour recevoir la nouvelle génération. Il était temps car la première naissance eut lieu seulement huit jours plus tard. Angelo fut pris de contraction tard dans la nuit et transporté tout de suite en salle d’accouchement. Helen, Julia Jameson, la sage-femme, Mary Clay et Elizabeth Montgomery, les deux infirmières furent réveillées en toute hâte. Bien que Jeannette leur avait expliqué la particularité anatomique des « femmes » qui allaient accoucher, seule Helen avait eu l’occasion de les voir vraiment et de les ausculter dans les derniers jours. Les trois autres employées de cette maternité les découvraient pour la première fois et en furent troublé quelques instants. L’urgence pris le dessus et bientôt, elles purent extraire un magnifique bébé de trois kilos. La première naissance s’était bien passée et Angelo l’appela Clara.
Dans les jours qui suivirent, les naissances se succédèrent : d’abord Abani et Navin qui donnèrent naissance, le lendemain, à Dalini et Neelam, puis deux jours plus tard Marta qui mit au monde Bianca. La semaine qui suivit se furent Line et Rosie qui accouchèrent à quelques heures d’intervalle. Line donna naissance à Chrissy, mais la surprise vint du bébé de Rosie qui, de toute évidence était un métis Eiwodam. Sa peau cuivrée comme celle de Weinya ne trompait pas. Quand elle vit le bébé, que Rosie avait appelé Aline, Jeannette comprit pourquoi Rosie lui avait dit qu’elle avait l’impression que il ne lui appartenait pas. Elle avait bien vu que Rosie cachait quelque chose et avait compris qu’elle n’avait participé en rien à sa fécondation, mais elle pensait seulement que l’enfant serait celui de Line ou de Precy. Jamais elle n’avait pensée aux Eiwodam. Elle n’ignorait pas que cet incident, n’aurait pas du ce produire, celle qui avait veillé à sa mutation le lui avait expliqué : les Eiwodam n’étaient pas censées éjaculer dans le ventre des mutants lors de la phase de test.
– Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle n’avait pas le droit ! S’écria Jeannette visiblement bouleversée. Je le sais, Rosie ! Je sais qu’elle n’avait pas le droit.– Je… j’en sais rien Jeannette, c’est pas ça qui m’inquiète, j’ai peur que son côté Eiwodam ne l’empêche de vivre et se développer normalement sur Terre…
Il pensa de toutes ses forces à Krânyo pour lui poser la question, certain que lui saurait quoi faire et dans l’instant qui suivit, l’Eiwodam ouvrit la porte de la chambre.
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