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Gudrun

Chapitre 3

Divers
Le  mariage.
Le lendemain, après le repas du matin (le célèbre PDDM) avec Ami, je pars vers la pièce d’eau pour faire quelques brasses et me débarrasser des restes de la nuit et quand je me rends dans ma chambre, je vois une magnifique robe, taillée sur mesure, Je me demande comment elles ont fait, ornée de motifs dorés et Ami qui est au milieu de la chambre. – Voilà ta robe de mariée, tu la mettras cette après-midi, la cérémonie est pour ce soir, en attendant, je vais te présenter au reste de la famille.
En descendant dans la cour, je vois une foule rassemblée vers l’escalier, je rougis d’être l’objet de tant d’attention.
– Voilà Saïd, je crois que vous vous connaissez bien, il faudra reprendre les cours, ici et je te fournirais les enfants à instruire. Je n’ai pas seulement rapté ma future épouse, mais également, je leur ai volé leur enseignante.– Voilà mon père, dit-il en me montrant un vieillard qui a l’air encore bien alerte et ici, voici ma sœur et ma mère.
C’est alors que surprise, je vois une femme plus âgée, avec des cheveux au-bruns, l’air tout à fait occidentale.
– Bonjour, je suis curieuse de savoir comment vous êtes arrivée ici ? – Par la même manière que vous, je fus aussi à l’époque enlevée par Tarak qui a fait de moi son épouse préférée. Je ne le regrette pas, ma vie fut un conte de fées. Je vous souhaite la bienvenue et le même bonheur. À ce moment-là, Ami m’a demandé de monter sur une esplanade et a annoncé : – Je vous présente ma future femme, à partir de demain, elle sera votre maîtresse et ses désirs seront des ordres. Voilà c’est tout ce que je voulais vous dire. Vous pouvez retourner à vos occupations. À ma descente de l’estrade, l’épouse de Tarak s’approche de moi et me prend par le bras : – Venez, j’aimerais faire un peu de conversation avec vous. Nous nous sommes pas encore vue depuis votre arrivée, c’est normal, normalement, je suis à Salam el Djin, Saïd logeait chez moi quand il allait à l’école.– Je ne vous ai jamais croisée à Salam el Djin– C’est normal, je ne sortais pas beaucoup. Je dois vous encourager de ne pas vous prendre la tête, tout se passera bien.– Au début, je ne voulais rien savoir, il m’avait arraché à mon travail et à mon environnement comme un barbare, enfin, même si c’est un peu un barbare, il a réussi à me séduire et finalement j’aime bien sa rugosité, j’ai un peu honte de l’avouer, mais je suis très amoureuse de votre fils, malgré l’enlèvement dont j’ai été victime. Je n’ai jamais vu un si bel homme et il me comble si magnifiquement.– Il vous comble magnifiquement, vous voulez dire que vous arriverez au mariage, sans être vierge ?– Ce n’est pas ce que j’ai dit, on peut jouer aux jeux de l’amour sans forcément perdre sa virginité. Je suppose que je ne vais pas vous l’apprendre. – Cela me plaît, moi je n’ai pas eu cette chance ; mais si vous avez un problème, dites-le-moi, j’ai une certaine influence sur mon fils, en tout cas, je dois avouer qu’il a très bien choisi celle qui est en train de devenir sa femme. Lentement, elle me conduit dans la tente où se réunissent les participants pour le banquet. Elle me désigne la tête de la table :
– Voilà ta place, à coté de mon fils. J’aimerais juste te commenter un peu le menu prévu et te montrer les efforts consentis pour le mariage. – Mais tu sais, le mariage, j’y suis plus ou moins forcée, même si je suis amoureuse de ton fils, je ne l’ai pas demandé. – Je sais, mais je vais quand même continuer. Tout d’abord, le chef de cuisine a été emprunté à un restaurant 3* en Suisse, restaurant qui est justement en pause saisonnière actuellement. En premier, il y a un foie gras de France sur des toasts, avec un vin sans alcool. Religion oblige et sous ces latitudes, c’est plus prudent. Ensuite en entrée, il y a un filet de thon sur un lit de sésame avec du miel et des herbes des alpes. Ensuite en plat principal, des filets de bœuf ou entre-cotes, bœufs venant d’Éthiopie, c’est un cadeau que nous ont offert les sujets. Le tout agrémenté de pommes de terre rissolées, d’épinard en branche et pour les irréductibles un couscous, fait avec les restes du bœuf, pour continuer, des fromages Ekte Geitost, que tu connais probablement (authentique fromage de chèvres) et finalement en ton honneur, une omelette norvégienne. – Je ne connais pas cette spécialité. Après cela, du café d’Indonésie, il est plus fin que celui du Yémen, fait selon la recette mauresque. Après cela si tu as encore faim… Ensuite, il y a le bal que tu vas ouvrir avec ton mari, puis avec son père pendant que c’est moi qui vais danser avec Ami, puisque ta mère n’est pas là et pour finir si tu veux, avec le fils de Ami, il est assez grand et il doit apprendre un peu. – Mais je ne connais pas les danses arabes et je ne me sens pas prête à me lancer dans les danses du ventre. – Ne te fais pas de soucis, ce sont des danses tout ce qu’il y a de plus occidentales, des valses, des slows, des mazurkas, polkas et autres etc. – C’est que je n’ai pas une très grande expérience, tu sais au séminaire préparatoire, il n’y avait pas de cours de danse.– C’est pas grave, je vais dire à Ami qu’il te prenne en main pour la valse et les danses plus techniques pour te conduire. De toutes façons, je te promets qu’il n’y aura aucun professionnel de la danse. À ce moment-là, Ami s’approche et dit : – Mère, tu permets que je te l’enlève un moment, l’officier d’état civil et le Mufti sont là, nous allons légaliser tout ceci. On se dirige vers le bureau d’Ami où plusieurs personnes bien habillées sont en position d’attente. Lorsque nous arrivons, une cérémonie en arabe commence : – Ami, veux-tu prendre pour épouse Gudrun Harrison ?– Oui ! Je le veux.– Gudrun, veux-tu prendre comme époux Ami Talbar ? À ce moment là, Gudrun, comprenant qu’on s’adresse à elle en arabe et qu’elle ne comprend pas se tourne vers Ami et lui dit : – Qu’est-ce qu’il a dit ?– Il demande si tu es pleinement d’accord de m’épouser.– Ha ! Non ! Répond-elle.Ami traduit de manière très libre. – Elle a dit oui. C’est bien, je vous déclare mari et femme, vous pouvez vous embrasser. Après une petite embrassade, le mufti prenant la main droite des deux époux dans ses mains et murmure quelque chose que seul lui entend, ensuite il fait un grand sourire et annonce que Allah a bien reçu le message. – Voilà, c’est fait, tu vois c’est pas grand-chose. Viens maintenant, on va faire ripaille. C’est le plus important.Ils se dirigent vers la table et prennent place au repas en tête de table. Pendant le repas, on entend une galopade suivie de pétarades et de coups de feu. – Mes amis fêtent notre mariage, tu veux voir.– Après le repas. Effectivement après le repas, ils assistent à une farandole de cavaliers, faisant preuve d’adresse et de maîtrise de leur monture. Ami mange avec la bouche pour le solide et avec les yeux pour les sentiments.À cette occasion, Saïd sort de table et enfourche un cheval pour bien montrer son adresse également à l’assemblée. Son père est très fier de sa prestation. Après cette démonstration féerique, un orchestre entame une série de valses et les époux ouvrent le bal. C’est d’un comique de voir ce bal avec une valse musette au milieu du désert. Cela la fait vraiment pas local, mais Gudrun apprécie, car si cela avait été des musiques arabes, dédiée à la danse du ventre ou autre, elle ne s’en serait pas sortie sans être ridicule. Tout se passe bien, Ami fait tourner sa femme, toute fraîche au milieu des couples, on voit qu’il a quand même eut l’occasion de danser en Europe pendant ses études. le père suit, il se débrouille aussi très bien et Gudrun est très contente de cet intermède. Finalement quand elle continue avec Saïd, c’est deux néophytes dans la danse, ils sont sauvés par le gong, car ce sont des slows. Comme Gudrun est sensiblement plus grande que Saïd, en dansant, il a juste le nez placé dans la gorge que forment ses seins. Il respire l’odeur épicée de Gudrun, échauffée par les précédentes danses et comme il est jeune, cela se manifeste à sa grande honte. Gudrun est un peu choquée et lui fait des gros yeux. – Voyons Saïd, un peu de tenue, qu’est-ce que je sens qui s’écrase sur mon ventre ? – Excusez-moi, belle-maman, mais de vous avoir si belle dans mes bras, la chaleur de votre corps fait que le mien court-circuite ma tête et n’en fait qu’à la sienne. – Mettons un peu de distance et peut-être vous vous calmerez, je n’aimerai pas qu’il y a scandale à cause de votre manque de tenue. À la fin de la danse, Saïd a réussi à se calmer et a une allure présentable, ils peuvent rentrer à table. Ne voulant pas risquer une pareille mésaventure, qui ici peut avoir des conséquences fâcheuses, Gudrun demande à son mari de se retirer, avec cette excuse très féminine, elle est fatiguée et il faut qu’elle reprenne des forces pour la soirée.– Oui ma chérie, répond-il en suçant son Cohiba Esplendidos, Je viendrai un peu plus tard. Il faut que je reste un peu avec les invités. Saïd, accompagne Gudrun à mon appartement. – Oui père. Offrant son bras, il la conduit vers la chambre nuptiale, en chemin, il tient à s’excuser de sa conduite : – Tu me permets de te tutoyer et de t’appeler par ton prénom maintenant ? – Mais bien sûr, mais il faudra qu’on finisse ton cursus d’étude, maintenant que je ne suis plus à l’école de la mission, mais qu’est-ce que tu voulais me dire. – Je voulais m’excuser pour la danse, mais je n’ai pas fait exprès, de te sentir dans mes bras, m’a troublé la tête. STP ne le dis pas à mon père. – Évidemment, tu me vois le lui annoncer ? Il faudrait déjà que je trouve les mots pour le dire ! Cela restera notre secret, mais il faudra que tu apprennes à maîtriser tes pulsions. Voilà on est arrivé, tu peux retourner. – Je ne peux pas rester encore un peu avec toi, J’aime tellement ta compagnie. Je crois que si mon père ne t’avait pas enlevée, c’est moi qui l’aurais fait un peu plus tard. – C’est gentil tout plein, mais je suis vraiment fatiguée et j’aimerais me reposer, une autre fois. – OK, bonne nuit.
Plus tard dans la nuit, Ami rentre avec une gourde avec le sang du bœuf qu’on a tué pour le repas et le chef a fait le vide d’air pour pas qu’il change trop de couleur. Il a bien rigolé quand Ami lui a fait sa demande et promis de ne rien dire à personne, à part à moi évidement. – Voilà Gudrun, le mariage est passé, maintenant, tu es mienne. – Non, tu fais erreur, c’est toi qui es mien maintenant, répond-elle en tirant la langue. Viens, mon mien, t’étendre vers moi. J’ai envie de sentir ta chaleur contre moi, dans la fraîcheur du soir.– On videra la gourde demain matin, avant que les gens viennent constater. – Comme tu veux ! Effectivement, on ne va pas passer la nuit en pataugeant dans le sang, surtout si on joue un peu ou plutôt beaucoup.– Cela me plaît, je pensais que tu étais effectivement fatiguée. Ce que je comprendrai, car ce fût probablement pénible pour toi, tout ce monde parlant arabe et pas norvégien ou anglais, ces cérémonies. – Non, j’ai donné le tour, j’aimerais bien que mon petit mari s’occupe de sa petite femme. Que tu me fasses hurler de plaisir, au moins notre nuit de noces.Dans la nuit tropicale, parfois un hurlement retentit dans la montagne, ce soir-là, ce ne fut pas toujours le coyote, ni le loup qui hurlait à la lune. Même le père, entendant le ramdam que créait son fils, n’a eu d’autre solution que d’honorer sa femme, ce qui le laissa sur les genoux le lendemain.Les jours passent heureux, Gudrun n’a plus ses lunes, Ami est fou de joie, il a fait venir un médecin spécialement de Norvège pour assister Gudrun pendant sa grossesse et l’accouchement. 
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