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L'inconnu à l'encre verte

Chapitre 2

Erotique
Chapitre 2.
Résumé du chapitre précédent : Sérieuse, intègre, dynamique, Elise est une jeune femme mariée à un homme bon et travailleur. Pourtant, elle s’ennuie dans son couple. Un jour, elle reçoit une mystérieuse lettre calligraphiée à l’encre verte. L’auteur de cette lettre prétend la connaître mais ne révèle pas son identité. Il lui propose une nuit sublime en sa compagnie à condition qu’elle suive scrupuleusement les instructions qu’elle recevra par courrier. Elise, hésitante mais séduite, accepte le marché.
Depuis qu’elle avait accepté le marché en échangeant les jardinières de son balcon, la vie d’Elise avait changé sensiblement. Elle se sentait l’humeur légère, joyeuse et taquine mais, en même temps, elle se sentait de plus en plus en manque sexuellement. La première lettre à l’encre verte avait attisé des désirs inavoués en elle. Elle attendait donc impatiemment la nouvelle lettre qui contiendrait les fameuses instructions que l’Inconnu lui avait promises. Pourtant, trois jours étaient déjà passés et aucune lettre ne lui était parvenue. Quelqu’un avait peut-être fait une vilaine plaisanterie. Si c’était le cas, elle se sentirait vraiment blessée et lui en voudrait beaucoup. Mais elle n’arrivait pas à se résoudre à cette éventualité. Elle ne savait pas pourquoi mais elle voulait avoir confiance en cet Inconnu. Elle voulait croire qu’il pouvait lui offrir cet instant magique de plaisir qu’elle désirait de toutes ses forces. Elle vérifiait donc sans arrêt sa boîte aux lettres. Elle se sentait à la fois en manque et impuissante, mais ces sentiments lui étaient finalement plutôt agréables. La nuit, elle imaginait toutes sortes d’instructions qu’elle pourrait recevoir de l’Inconnu à l’encre verte. Elle rêvait d’érotisme, de sensualité folle, de voluptés inconnues. Elle se sentait même attirée par des expériences plus trash ou perverses sans toutefois savoir où se fixaient ses propres limites. Plongée dans ces pensées, elle se masturbait de plus en plus souvent et de plus en plus intensément. Elle y éprouvait du plaisir, mais le sentiment de manque ne la lâchait pas. Cela la tenaillait dans son corps, dans sa poitrine, dans son bas-ventre.
Au cinquième jour, il n’y avait toujours rien. Elle commençait à être confuse mais elle ne voulait pas abandonner espoir. Le lendemain, puis le surlendemain, idem, toujours rien. Cela devenait désespérant. Puis les jours s’enchaînèrent de plus en plus vite et son espoir finit par s’évanouir tout à fait. Finalement, la monotonie de son quotidien reprit sa place. Elle reperdit le goût à la masturbation et se sentait encore plus lasse qu’avant.
C’est dans cet état de profonde lassitude qu’un soir, pendant le dîner, son mari rompit le silence pesant de leur face-à-face :— Oh merde !, cria-t-il brusquement— Qu’est-ce qui se passe ? répliqua Elise, étonnée que son mari prenne ainsi soudain la parole. C’est pas bon ? Tu t’es brulé ?— Non, non, pardon, dit-il aimablement en souriant. C’est juste que, l’autre jour, en classant les magazines et prospectus à mettre à la poubelle, j’ai trouvé un courrier pour toi, qui a dû se trouver là par hasard et…— Eh, hein, quoi ? cria-t-elle brutalement. Une lettre ? Comment, de qui ? Elle s’était levée d’un coup, son pouls s’était affolé, elle balbutiait, ses mains tremblaient— Pardon, chérie, oui, pardon, hasarda simplement son mari en souriant— Non, mais c’est pas drôle mais vraiment pas drôle du tout ! Attends, pourquoi tu ne m’as pas prévenue, hein, pourquoi ?, hurla-t-elle
Sa femme était d’un naturel calme et paisible. Ils n’échangeaient des mots qu’exceptionnellement. Le mari ne s’attendait pas du tout à une engueulade aussi violente, surtout dans une situation tellement anodine. Il s’excusa, sincèrement, comme il le put :— Euh, oui, je m’excuse, tu as raison, j’aurais dû te prévenir, mais je t’assure qu’il s’agissait simplement d’un oubli.Elise était toujours debout, la raison revenait à elle peu à peu. Il fallait qu’elle se reprenne, qu’elle se calme. Son mari ne devenait rien soupçonner à propos de cette lettre, surtout rien. Bon, soyons calme, se dit-elle.— Excuse-moi, je me suis emportée…Le travail, tu sais. Je suis un peu sur les nerfs en ce moment.— Oui, je comprends, dit gentiment le mari, ne t’inquiète pas pour cela. Je vois bien que tu es fatiguée.
Après un court silence, Elise ne put s’empêchait de lancer : — Euh, la lettre ?— Hein ?— Oui, la lettre, elle est où ? Elle brûlait d’impatience. Elle voulait voir la lettre, elle voulait la voir absolument, c’était irrépressible.— Ca a l’air d’être important pour toi, cette lettre, dit simplement le mari, et il se levaElise commença à paniquer, elle se tortillait. Il est en train de se douter de quelque chose, je dois me calmer, se dit-elle en transpirant.— C’est pour ça, finalement, que tu t’es énervée, lui dit-il gentiment. Tu sais, c’est normal, je comprends. Et il sourit. Son mari souriait tout le temps. Il était décidément vraiment aimable. Il sortit la lettre d’un tiroir et la tendit innocemment à Elise. Pendant ce court instant, elle avait essayé de réfléchir à ce que pouvait être la meilleure réaction possible. Lorsqu’elle aperçut les lettres vertes joliment calligraphiées sur l’enveloppe, un frisson traversa son corps.— Tu es un amour, dit-elle tout doucementSon mari n’était pas sûr d’avoir bien compris mais il sourit quand même. — Tu m’as l’air effectivement fatiguée, dit-il. Repose-toi, je vais m’occuper de ranger la table et de faire la vaisselle.
Elise avait maintenant la lettre qu’elle attendait tends entre les mains et son mari commença à débarrasser la table. Elle s’écarta lentement, s’approcha de la fenêtre et commença à ouvrir lentement l’enveloppe. D’un coin de l’œil, elle surveillait son mari qui finissait de ranger la table. Elle avait consciente du risque fou qu’elle prenait mais le désir enflait en elle comme une vague d’une puissance infinie. Le fait que son mari soit juste à côté et le goût d’un interdit qu’elle transgressait pour la première fois rajoutaient encore à son plaisir. Elle en avait honte mais elle était obligée d’admettre que cette sensation lui était excessivement agréable. Elle sortit la lettre et, en la dépliant avec soin, remarqua avec surprise plusieurs billets qui devaient représenter une somme d’argent assez élevée. Son mari sifflait dans la cuisine. Il était désormais afféré à la vaisselle. Elle lut la lettre doucement.

Très chère Elise,
Je vous remercie d’avoir accepté ma proposition. J’en suis sincèrement heureux et je pense que vous ne le regretterez pas. Nous sommes donc désormais liés par un pacte voluptueux et charnel. Ce pacte nous conduira à nous rencontrer une fois, et une fois seulement, selon un protocole que je vous préciserai ultérieurement et qui nous fera connaître l’euphorie d’une union charnelle parfaite et jouissive. Je vous demande de vous y préparer, corps et âme, en respectant scrupuleusement les instructions qui vont suivre.
Vous allez tout d’abord acheter la lingerie que vous porterez lors de notre rencontre. Je ne veux pas que l’argent soit un souci et vous trouverez donc, accompagnant cette lettre, de quoi subvenir à cette requête. Car le véritable défi est ailleurs. Je vous demande ainsi de trouver un ensemble de lingerie qui soit à la fois élégant, sauvage, voluptueux et aérien. Non seulement cet ensemble devra satisfaire au mieux ces quatre critères mais j’y rajoute un cinquième, et pas des moindres : votre lingerie devra être accordée à mon écriture. Lors de notre rencontre, j’évaluerai la tenue que vous aurez choisie selon ces 5 critères. Si je suis satisfait, je vous couvrirai de caresses d’une volupté telle qu’elles vous transporteront sur des territoires de la jouissance que vous n’avez pas encore explorés. Sinon, je vous punirai à la hauteur de mon insatisfaction.
Mais ce n’est pas tout. Il ne suffira pas de choisir vos sous-vêtements. Vous allez également devoir vous préparez physiquement et mentalement à notre rencontre. Lorsque vous aurez identifiez la tenue répondant aux critères que je vous impose, vous l’essaierez, seule. Vous devez absolument être seule car je dois être l’unique personne, à part vous-même, à vous voir vêtue ainsi. J’exige cette exclusivité. Ensuite, ainsi vêtue, je vous demande de vous concentrer mentalement sur chacune des parties de votre corps. Pendant cet exercice, je vous interdis strictement de vous toucher ou de vous caresser. Je veux donc que vous pensiez à chaque parcelle de votre corps et que vous arriviez à vous concentrer suffisamment sur chacune d’elle pour en éprouver toute sa sensibilité. Vous commencerez mentalement par l’extrémité basse et vous remontrez très lentement le long de votre corps. Je veux ainsi que vos orteils arrivent à ressentir les frissons qui seront procurés par le passage de mes lèvres, que la plante de vos pieds frémisse à envisager leur contact, puis que vos chevillent s’évanouissent dans la perspective de l’étreinte caressante de mes poignets qui les saisiront. Vos mollets devront éprouver la sensation voluptueuse du massage harmonieux et profond de mes dix doigts, vos genoux connaître la chaleur intense de ma bouche, et chaque courbe de votre cuisse devra ressentir le plaisir brûlant de caresses vibrantes et langoureuses. Vous devrez ensuite sentir votre sexe s’embraser sous le souffle de mon visage, ses lèvres se gonfler et inonder de plaisir ma bouche gourmande, votre clitoris s’électriser sous ma langue douce et minutieuse. Vos fesses, vos hanches, votre ventre devront ressentir les étreintes folles et passionnées de mes bras tentaculaires et amoureux, vos seins devront se gonfler, votre poitrine se tendre, vos tétons durcir et éprouver le feu de mes baisers les plus voraces. Puis votre nuque devra être capable de ressentir le contact que lui procurera mon visage près de vous et vos oreilles devront tressaillir à l’imagination de mes titillements de langues. Votre bouche accueillera en pensée la mienne et devra éprouver la passion étincelante de nos langues entremêlées. Votre chevelure devra ressentir la pénétration profonde et sensuelle de chacun de mes doigts. Puis, lorsque vous aurez pleine conscience de chacune de ces sensations, vous les fusionnerez en un point dense et brûlant que vous guiderez jusqu’en bas de votre ventre, et là, totalement ouverte, vous devrez sentir votre sexe m’accueillir tout entier en vous. Voilà, ce que vous devez arriver à ressentir par la force de la pensée. Concentrez-vous à un point que chaque partie de votre corps puisse s’enflammer et ressentir ma présence telle que je vous la décris. Laissez la vague de chaleur grossir en vous, laissez-la transpercer toutes les parties de votre corps et vous parcourir jusqu’à vous submerger toute entière. Vous devez atteindre des sommets de volupté. Vous devez jouir à un degré que vous n’aviez jamais atteint. Ainsi, si vous n’atteignez qu’un plaisir qui vous paraît agréable mais banal et surmontable, cela signifiera que vous n’êtes pas encore prête. Il vous faudra alors acheter un nouvel ensemble de lingerie et recommencer l’expérience. Recommencer, recommencer sans relâche, recommencer jusqu’à atteindre un orgasme parfait, long, puissant, incomparable. Et ceci, comme je vous l’ai dit, avec l’interdiction absolue de vous toucher et par l’unique force de votre pensée pour moi. Dès que vous aurez franchi cette première étape avec succès, coupez trois fleurs de géranium rouge et suspendez-les à votre fenêtre. Vous recevrez alors une nouvelle lettre avec la suite des instructions.Bien à vous,
La lettre finissait par la belle signature habituelle. Lorsqu’elle l’eut finie, Elise était dans un état second, son corps était brûlant, son sexe était trempé, ses mains tremblaient, son cœur s’affolait. Elle se dirigea vers la cuisine, déchira devant son mari l’enveloppe et la jeta en disant, « Finalement, ce n’était pas si important, je suis un peu fatiguée, je vais me coucher ». Elle avait caché la lettre sur sa poitrine et se réfugia dans sa chambre. Une fois couchée, elle relut la lettre très lentement, laissant chaque mot pénétrer en elle. Elle était brûlante. Le défi l’attendait. Elle se sentait prête.
Elise arrivera-t-elle à franchir cette première étape ? Réponse au chapitre suivant !
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