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Les faiseurs de Trans

Chapitre 3

Travesti / Trans
Chapitre 3 : TransformationPlusieurs mois ont passé, pendant lesquels Laurent et moi filons le parfait amour. Nous allons régulièrement chez Carlos, prendre livraison de nos médicaments. Le traitement se passe bien. Je ne vois presque plus Doc. Désormais c’est Carlos qui nous suit. Je n’ai jamais su quelle était la nature exacte de leur relation, mais un jour à l’improviste, j’ai vu Carlos remettre à Doc une grosse somme d’argent en liquide. Et puis c’est pas mes oignons. Ce qui m’importe c’est de se retrouver entre «petits cochons». Et là, çà y va ! Le groupe est variable, certains le quittent un jour, d’autres arrivent. Je baise avec tout le monde, goutte à tous les plaisirs, toutes les pratiques. Emportés par notre frénésie, on a dépucelé certains de nos camarades de classe, garçons et filles, et on commence à avoir une drôle de réputation au sein de l’établissement. Mais on n’en a cure, on s’éclate et seul çà compte.
Nous sommes en Avril. Mais quelque chose ne va pas, ne va plus. Quelque chose a changé. Ma vie change, mon environnement a changé et même moi je me sens plus le même. Je me sens morose, agressif, mal à l’aise. En premier lieu, il y a les résultats scolaires. Je ne pense plus qu’à baiser et forcément les notes s’en ressentent alors que les exams de fin d’année approchent. Je m’accroche régulièrement avec ma mère à ce sujet. En plus elle ne supporte plus mon look de beatnik avec mes cheveux longs (dit-elle, punaise quelle ringarde !) et je me demande si notre réputation de «pédés» n’est pas arrivée à ses oreilles. Quant à l’occasion je vais chez mon père (pour rappel mes parents sont divorcés), c’est un peu le même topo, sauf qu’il est un peu plus cool ce qui ne l’empêche pas de dire que c’est un peu tard pour faire une crise d’adolescence. Bref, ambiance familiale exécrable. Le pied.Il y a eu aussi cet évènement dramatique qui m’a beaucoup marqué. Stéphane, vous vous souvenez que l’on voyait régulièrement chez Carlos ? Il est décédé. Il était un peu distant, on a l’impression qu’il ne s’était jamais vraiment intégré à notre groupe, mais il était gentil, très intelligent, très cultivé. On ne sait pas ce qui s’est passé. Apparemment, il est tombé dans l’Adour un soir ou il avait un peu trop picolé. Il a du s’assommer sur un rocher et il s’est noyé. C’est triste…. Et puis il y a ce coup de tonnerre il y a moins d’un mois. Laurent a disparu !Personne ne comprend ce qui s’est passé, même pas moi. Je l’ai trouvé bizarre deux ou trois jours avant, il avait l’air préoccupé, mais rien ne laissait présager ce que la police classe comme une fugue. Mais je n’y crois pas, c’est plus grave que çà. Un inspecteur est venu m’interroger sachant qu’on était pote, mais quoi lui dire ? Je ne sais rien ! Je sais seulement que si Laurent avait décidé de fuguer pour une raison ou une autre, il me l’aurait dit. Mais… je ne sais pas ! J’ai peur, je tremble à l’idée qu’il soit quelque part, enlevé, blessé…. Ou pire. Et puis coup de théâtre, il y a quelques jours j’ai reçu une lettre de lui ! Une lettre postée d’Espagne ? Je n’arrive pas à y croire ! En résumé, il me dit que tout va bien, de ne pas m’inquiéter, qu’il vit une aventure extraordinaire dont il me parlera un jour et surtout de ne parler à personne de cette lettre. Il termine en me disant qu’il m’aime, que je suis le seul amour de sa vie et qu’il lui tarde déjà de me retrouver. Et il signe «Ton Lolo» avec un petit cœur en lieu et place du deuxième «o». Or c’est un truc qu’on avait convenu entre nous à toute fin utile, personne ne le savait. Moi je devais faire de même sur le deuxième «a» d’Alain. Et puis je connais bien son écriture. Donc cette lettre est bien de lui. Et je suis furieux ! Furieux parce que ce qu’il vit en ce moment, il me l’a caché, il a gardé le silence. Et je suis en colère, je le déteste !Et puis il y a moi… Passe encore mes sautes d’humeur. Encore avant-hier, un camarade de classe a voulu faire le malin vis-à-vis de mon look en me traitant de fifille. Mal lui en a pris, je lui ai cassé le nez ! J’ai pris trois jours d’exclusion du bahut. Bizarrement, depuis la disparition de Laurent, je vis mal mon physique assez peu masculin il faut bien le dire, et quelque part je maudis ces foutues hormones qui perturbent mon métabolisme. Vous imaginez que je ne me suis encore jamais rasé ? Je suis imberbe, à part un léger souvenir de duvet ! Mes camarades sont pour la plupart des armoires à glace avec des barbes mal taillées qu’en prime je trouve affreusement moche, alors que moi je me traine encore avec un duvet d’adolescent à peine visible ! Mais le pire…. J’ai peur de mourir. D’avoir un cancer. Depuis quelques semaines, j’ai une boule sous les tétons. Au début j’ai cru à un hématome suite à un «tampon» au rugby, mais ça n’a pas disparu, au contraire. C’est hypersensible, çà grossit lentement au point que j’ai préféré zapper les derniers entrainements. Et je m’inquiète parce que j’ai fait des recherches et découvert que quoique rarissime, le cancer du sein arrive aussi chez les garçons.
Ce jour-là, je suis chez Carlos, je prends le soleil à poil sur un transat sur la terrasse. Les baies vitrées de la piscine ont été largement ouverte et les petits cochons font ce qu’ils savent faire de mieux : baiser. Mais pas moi. Je suis maussade, et quoiqu’en érection comme à l’habitude, je n’ai pas envie de m’envoyer en l’air, malgré les supplications de Monica. Carlos s’en est rendu compte, et il vient s’asseoir à côté de moi.-    Toi mon gars, çà n’a pas l’air d’aller, je me trompe ?J’hésite, je me demande si je dois me confier mais j’ai confiance en lui. J’ai besoin de me confier, de m’épancher sur mes troubles. Alors je déballe tout, je lui explique tout ce qui précède. Il m’écoute sans m’interrompre mais me regarde avec un drôle d’air, attentif, le sourcil froncé.-    Je me demande… murmure-t-il pour lui-même. Ce serait vraiment étonnant.Il se lève brusquement.-    Viens avec moi Alain, dit-il d’un ton sans réplique, on va dans mon bureau, je voudrai t’examiner.Je m’enroule une serviette autour des reins et le suit. On traverse le bureau et pénétrons dans le petit labo qui le jouxte. Il y a de la verrerie de labo, un microscope, des tubes à essai, des flacons divers et variés soigneusement étiquetés, des trucs que je ne connais pas dont un énorme machin qui traine en bonne place dans la pièce.-    Microscope électronique dernière génération, me lance-t-il devant mon air perplexe. Mets-toi à poil s’il te plait.Il a enfilé une blouse de laboratoire, chaussé des lunettes. Je tombe la serviette. Ce n’est pas la première fois que je suis à poil devant lui, on a même baisé ensemble deux ou trois fois. Et il a une sacrée queue, à l’image de son physique, l’animal ! Mais cette fois c’est très différent. Il m’examine méticuleusement, très «professionnellement». Il examine mon service trois pièces, palpe mon torse, cherchant à évaluer la taille des grosseurs. Il semble perplexe.-    Je te rassure, aucune chance que ce soit un cancer. Sida non plus, je vous contrôle régulièrement, rien à voir. Mais je voudrai vérifier quelque chose. Je vais te faire une prise de sang.Je grimace. Les piqures, les perfusions, tout ce qui est aiguille, j’ai horreur de çà ! -    Ne t’inquiète pas. J’ai commencé ma carrière en tant qu’infirmier. Les prises de sang, je sais faire !Je regarde ailleurs… Et effectivement c’est un expert. Je n’ai presque rien senti.
-    Et pour finir, j’aurai besoin d’un échantillon de ton sperme, dit-il en me tendant un récipientJe me mets à l’ouvrage pendant qu’il repartit l’échantillon sanguin entre plusieurs tubes auxquels il rajoute divers réactifs. Une goutte de sang se retrouve dans le microscope électronique et l’image de mon intimité biologique se retrouve sur un écran de contrôle. De mon côté, j’en termine avec mes travaux manuels et lui ramène le récipient.-    Excuse-moi Carlos, je…. J’en ai mis à côté.-    Il n’y a pas tout ? dit-il surpris en voyant le volume. Eh ben mon vieux !Il en met une goutte sur le petit microscope, jette un coup d’œil, se redresse. Il balaie du regard les tubes à essai, puis le moniteur du microscope électronique.-    C’est bien ce que je pensais ! Eh bien çà, comme coïncidence !Il se retourne me regarde droit dans les yeux, sérieux et concentré, je sens que le temps de la rigolade est terminé.-    Dis-moi Alain, que sais-tu de l’ADN, des chromosomes, de la génétique ?Je suis interloqué. Voilà une question à laquelle je ne m’attendais pas. Je plonge dans ce que j’ai lu.-    Euh... ben, l’ADN se trouve dans nos cellules et porte toute la programmation des cellules, spécifique à chacun de nous. Quant aux chromosomes, euh, il me semble qu’on en a 23 paires-    Bonne réponse ! fait-il en souriant. Et pour les chromosomes sexuels ?-    Ben… un garçon porte  une paire XY alors qu’une fille à deux X ?-    C’est exactement çà. Très bien. C’est ce qui fait de nous ce que nous sommes. En fait c’est un peu plus compliqué que çà bien sûr. C’est une programmation qui doit être lue par la machinerie cellulaire et à partir de laquelle sont élaborées les protéines, la matière dont faits, et qui fait que pour un XX on a une fille et pour un XY, un garçon.Il vient s’asseoir à côté de moi, préoccupé-    Mais parfois, cette machinerie cellulaire fait des erreurs de lecture. Outre les bébés qui ont les deux sexes apparent et qu’on appelle des hermaphrodites, il arrive parfois qu’une fille naisse alors qu’elle a un chromosome XY, ou inversement qu’un joli petit garçon vienne au monde alors qu’il a un bagage XX.Il me pose la main sur l’épaule-    Alain, je ne vais pas tourner autour du pot. Tu ressembles à un garçon, mais génétiquement, tu es une fille.Un coup de tonnerre vient d’éclater dans ma tête. Je reste la bouche ouverte, les yeux exorbités, je n’arrive pas à croire ce que je viens d’entendre ? Moi ?? Une fille ??? Mais comment est-ce possible ?-    Du coup, tout s’explique dans ta physiologie, reprend-t-il, tes taux d’hormones bizarres, ce manque de pilosité… même ton physique. Tiens ! Regarde ta photo et dis-moi si tu y vois une fille ou un garçon ?Il me fait voir son téléphone portable. Il a tous ses « patients » répertoriés. D’accord, je fais pas très mec, mais quand même !-    C’est… c’est pas possible dis-je, il doit y avoir une erreur ? Je bande, je jouis, je baise… Je suis un vrai mec ???-    Il n’y a pas d’erreur. L’analyse chromosomique est formelle. Ton sperme dit la même chose. Tu produis du liquide séminal, mais il n’y a pas un seul spermatozoïde. Quand à ce que tu as pris pour un cancer… ce sont tout simplement tes seins qui poussent…-    Quoi ???A présent c’est l’orage dans ma tête. Je panique ! -    Oui c’est vrai reprend-t-il, pendant tes dix-huit premières années, ton corps s’est développé selon ton «physique» initial. Tu t’es développé comme un garçon, mais ton coté fille était présent est faisait lui aussi son travail. Les deux ont cohabité longtemps, mais il y a sans doute deux ou trois ans, ton côté féminin s’est réveillé et s’est déchainé. Et cette fois on ne peut rien faire. Pour contrer tes hormones, il faudrait de telles doses de médocs que çà serait dangereux, voire fatal. A présent, il faut changer notre fusil d’épaule. Tu es en pleine transformation, et on va juste l’encadrer, la contrôler, mais tu dois t’y préparer, dans quelques mois, tu seras visuellement une fille, c’est sans issue.Je suis anéanti. Je reste sans voix, je regarde l’écran ou s’inscrivent mes chromosomes, les tubes à essai… le miroir qui renvoie mon image. Carlos arbore une mine grave. Je sens que le pire est à venir, que je n’ai pas tout entendu.-    Alain, je dois continuer à te parler franchement. Tu dois t’y préparer mentalement, car ta vie va singulièrement se compliquer.Je suis dans un état second, je l’écoute sans l’interrompre, ne retenant que l’essentiel. Physiquement, cette transformation se fera sans heurts. C’est sur le plan social que ça se complique. Ma nature féminine va être de plus en plus perceptible. Du coup les garçons vont se détourner de moi. Je vais être rejeté voire moqué, rabroué, l’objet de plaisanteries salaces, mais sans que les filles m’acceptent comme l’une des leurs. Plus tard, ma recherche d’emploi accumulera les échecs, ne pouvant répondre valablement à des annonces demandant des mecs alors que des emplois féminins me seront fermés puisque je suis administrativement «homme». Je ne me marierai jamais (***Cette histoire se passe bien avant la loi sur le mariage pour tous***). Et bien entendu je n’aurai jamais d’enfants. Carlos me parle ainsi de longues minutes, me dressant un tableau apocalyptique de mon avenir. Dans les cas extrêmes, d’autres comme moi se sont tournés vers la prostitution ou ont carrément mis fin à leurs jours…. J’ai du mal à reprendre la parole, je suis au bord de l’effondrement. Je suis prêt à me rattraper à n’importe quelle perche, quelle qu’elle soit.-    Mais alors… qu’est-ce que je dois faire ?-    Alain, comme je te l’ai expliqué, le problème n’est pas physique. On peut très bien vivre comme une fille, le problème est moral, et pour çà j’ai une solution à te proposer, que j’ai déjà proposé à d’autres cas comme toi.-    Laquelle ?-    Une remise à zéro. Un nouveau départ avec une nouvelle identité dans une autre ville ou personne ne te connaitra.-    Une sorte de… reset ? Mais comment ?Carlos devient extrêmement sérieux et concentré. Confusément, je sens que ma vie va basculer à cet instant.-    Ce que je vais te dire à présent doit rester absolument confidentiel. Tu ne dois en parler à personne, tu vas vite comprendre pourquoi. Il existe des associations caritatives qui s’occupent de personnes comme toi. J’en connais une très bien à laquelle j’ai déjà confié d’autres garçons dans ton genre. Là-bas, on t’aidera à accomplir cette adaptation le temps qu’il faudra. Ça pourrait durer encore deux ou trois ans. On va t’encadrer et surveiller ton évolution physique mais ça ne s’arrête pas là. On va t’apprendre à te comporter et à vivre comme une femme. Important aussi, tu vas pouvoir également y achever tes études et passer tes diplômes dont tu auras bien besoin par la suite. Et enfin et surtout, on va te donner une nouvelle identité, un nouvel état civil, de nouveaux papiers, et c’est là que ça devient confidentiel… et peut être difficile d’accepter pour toi. Car ce tour de passe-passe administratif est complètement illégal en France et cette association se trouve en Espagne. Là-bas, elle profite d’un vide juridique pour mener à bien sa mission et les autorités ferment les yeux. Mais ça ne durerait peut-être pas si ce que fait l’association s’ébruitait un peu trop. Tu comprends ?En Espagne ? Quitter Bayonne ?-    Oui… je comprends. Donc je quitte ma vie actuelle et je disparais pour tout le monde ? Et je deviens une femme…-    Tu as tout compris. Je sais que tout ça est brutal, énorme à avaler d’un coup. Mais tu n’es pas obligé d’accepter. Sauf qu’en cas de refus… Enfin bref. Mais je vais te dire un truc qui va t‘aider à décider. Sais-tu que ton ami Laurent est là-bas en ce moment ?De tous les coups de tonnerre qui me frappent ce jour-là, celui-là me fait l’effet d’une tornade. En un éclair je comprends tout : la lettre d’Espagne ! Sa disparition brutale ! Son air préoccupé et ses promesses de retour ! On a la même anomalie, il est lui aussi une fille génétique ! Mon Lolo…. Comme je m’en veux de lui en avoir voulu !-    Bon, en attendant je vais passer un coup de fil pour voir s’ils ont de la place. C’est que des cas comme vous deux, il y en a de plus en plus. Peut-être l’abus du poulet aux hormones il y a quelques années. Mais je voudrai te faire un voir un truc pour t’aider à prendre ta décisionIl entrouvre une porte-    Véro ma chérie, tu peux venir quelques minutes s’il te plait ?Je ne vous ai pas encore parlé de Véronique. C’est sa femme qui fait aussi fonction de secrétaire, une très belle femme d’une trentaine d’années. Elle s’est toujours faite très discrète et n’a jamais pris part à nos jeux, contrairement à Carlos. Mais elle nous connait bien et a toujours le sourire.-    Véro, je viens de découvrir notre ami Alain est une fille bio. Il est un peu tendu. Je vais passer un coup de fil à l’association. Tu peux lui révéler ton petit secret en attendant ?Il sort de la pièce et me laisse en tête à tête avec sa femme. J’ai remis la serviette autour de mes reins, réaction gênée, même si elle m’a déjà vu à poil plus d’une fois.-    Ça fait un choc ? dit-elle en souriant. Je vais te dire, je m’y attendais presque.-    Comment ça ?-    Ton physique. Je le trouvais étrangement féminin. Tiens regarde, on va faire juste un petit truc. Je peux ?Elle prend mes cheveux. Je les coiffe naturellement en arrière. Alors qu’elle, elle les prend, elle les aère, me les ramène vers l’avant du visage, puis me tend un miroir. -    Regarde, que vois-tu à présent ?Je regarde résigné l’image renvoyée par le miroir. Mes cheveux arrangés en un tournemain façon féminin changent complètement mon visage. J’ai encore le réflexe de me voir « en mec », mais pour la première fois peut-être, j’abandonne et vois le visage d’une fille dans le reflet. Devant mon air abattu, Véro vient se mettre tout contre moi et me prend par l’épaule.-    Alain, être une fille n’est pas une malédiction. A part les gros cons avec leurs remarques idem, fait-elle avec une moue dédaigneuse. Tu verras qu’on peut vraiment s’éclater dans la vie. Tu as le visage fin, il suffit d’arranger un peu ta coupe, t’habiller comme il faut, à la limite tu n’as même pas besoin de maquillage pour être très jolie. Et vu comment évolue ta poitrine, je peux te prédire que tu vas être magnifique.Je jette un regard résigné sur la serviette qui recouvre mon bas ventre.-    Ça veut dire… que je vais devoir me faire opérer ? dis-je inquiet.-    Oh non ! Ce n’est pas une obligation. Cela c’est toi seul qui le décideras avec le temps. Et puis tiens, regarde.Elle se lève et remonte sa jupe. Stupéfait je découvre une bite de belle taille et deux boules assorties !-    Mais ??? Mais tu es un homme ???-    Non, répond-t-elle en souriant. Je suis une fille bio, comme toi, tout simplement. Je suis née garçon, jusqu’à ce que chez moi aussi mon côté féminin prenne le dessus.-    Tu… tu ressembles tellement à une femme, dis-je ébahi. Comment tu as fait ?-    Comme toi, comme ce qu’on te propose maintenant. Je suis passée par l’association pour apprendre à être une femme. Puis j’ai rencontré Carlos, on s’est plu et on s’est mariés, avec un faux état civil évidement. Tu vois, ce n’est pas un obstacle. C’est drôle, j’ai tenu presque la même conversation avec Laurent.Mon Lolo… en train de devenir une fille ! Mais au fait ?-    Mais… Monica ? Et Juan ?-    Un premier mariage.-    Et ils le savent ?-    Bien sûr.C’est à ce moment que Carlos revient.-    Bon ! Tout s’arrange, j’ai eu la clinique, c’est bon, il y a encore quelques places. Mais il va falloir décider assez vite. Ils ont beaucoup de demandes. J’en connais d’autres, en Italie, en Hongrie, en Russie, en Belgique, en Allemagne… mais franchement, c’est la meilleure.-    Une clinique ? -    Oui. Du moins on l’appelle comme çà. C’est qu’initialement, l’association ne s’occupait que du suivi médical. Il y avait des locaux disponibles ou elle s’est installée. Puis les chambres ont été aménagées, certaines salles ont été transformées en salle de cours. Maintenant ça ressemble bien plus à une école avec une grosse infirmerie. Voilà. Maintenant… la décision t’appartient.Tout s’emmêle dans ma tête. Je pense à Laurent, je regarde les instruments du labo, les écrans, le sourire amical de Véro, le regard interrogateur de Carlos, je pense à Bayonne à mon Lycée, mes exams, mes parents, je ne sais quoi faire ! -    Est-ce que… je peux réfléchir un peu.-    Bien sûr reprend Carlos, j’aurai été surpris que tu dises «oui» comme ça immédiatement ! Mais il ne faudra pas tarder, disons dans la semaine, les places sont précieuses. Et surtout n’oublie pas, tu ne dois en parler à personne. Ca risquerait de poser des problèmes à beaucoup de gens, nous les premiers d’ailleurs quand on y pense ! dit-il en faisant la moue. Je pourrai dire adieu à mon poste de consul en France.
Sur mon scooter en rentrant chez moi, tout tourbillonne dans ma tête. Je surprends le regard des gens qui me croisent et voit leur regard avec un autre œil. Me voient-ils plus ou moins comme une fille ? Je reste maussade à la maison et je finis par m’engrainer une fois de plus avec ma mère. Je ne dors pas de la nuit. Dans mes rares moments de somnolence, je me rêve «en fille», des cheveux longs, en robe, en talons haut. Je rêve de Laurent, il me répète qu’il m’aime, je rêve d’étreintes, de baisers passionnés, j’en tache mes draps.Je passe la journée dans mes nuages noirs. Je n’écoute rien au lycée, je finis par prendre deux heures de colle. Et je m’en fous ! J’en arrive à menacer des garçons qui m’ont regardé d’une façon qui ne m’a pas plu, me faisant qualifier de «dingue». Et je m’en fous. Le soir je me dispute une fois de plus avec ma mère, et je m’en fous complètement aussi ! Une fois dans ma chambre, je décroche le téléphone.-    Bonsoir Carlos. C’est Alain. C’est pour vous dire que je suis d’accord, j’accepte de partir.-    C’est bien Alain. J’imagine que ça n’a pas été facile, mais tu verras a la longue que tu as fait le bon choix. Je m’occupe de tout immédiatement. Après-demain matin, pars comme si tu allais au lycée mais vient ici. Prend simplement avec toi des objets personnels auquel tu tiens. Pas de vêtements, tu comprendras vite. Et bien entendu, pas un mot à qui que ce soit, pas un message, pas une lettre d’adieu. Vit simplement comme un garçon encore quarante-huit heures, OK ?-    OK !La journée suivante ne passe pas assez vite. Pour la première fois depuis pas mal de temps, je suis de bonne humeur. J’envoie promener les garçons, je rigole avec les filles, autant commencer tout de suite ! Puis le matin suivant, je glisse quelques objets dans mon sac à dos et me rend à Chiberta. Véro et Carlos m’accueillent en souriant à côté d’une de leur voiture. Véro me tend un sac de voyage.-    Toujours décidé Alain, pas de regrets ?... Bon. C’est Véronique qui va t’emmener à la clinique, c’est à coté de Barcelone. Dans ce sac se trouve un lot de vêtements, des vêtements de fille, c’est Monica qui les a choisis pour toi. On t’en donnera d’autre là-bas. Il ne me reste plus qu’à te souhaiter bonne chance. Mon boulot est terminé. On se reverra peut-être ?Il me donne un portefeuille avec quelques documents à l’intérieur dont une carte d’identité toute neuve aux armes de l’Espagne.-    Désormais, tu t’appelles Aline.
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