4 - Une première nuit compliquée. Nous nous séparons et je me retrouve enfin seule dans la chambre que Nadine m’a attribuée. Je me mets nue, je fais une petite toilette dans le petit lavabo qui est là et je me couche après avoir éteint la lumière. Je m’attends à ne pas dormir beaucoup étant donné que je revis « en accéléré » et je ne sais combien de fois les événements de cette journée. Au bout d’un long moment, je me rends compte que mes pensées se concentrent presque uniquement sur la scène que j’ai tout juste entrevue, la fin de la « séance de baise », je ne trouve pas d’autre mot, entre mon mari et cette petite salope avec qui il couche depuis trois ans. Depuis trois ans, je n’en reviens pas! Autant dire presque le lendemain de mon mariage, enfin j’exagère un peu, mais je trouve que c’est à peu près ça! Je sais bien qu’on m’a toujours dit que, dans ce domaine, les dernières personnes informées étaient les premières concernées, mais là ça dépasse tout, ce salaud me cocufie depuis trois ans alors que nous sommes mariés depuis tout juste cinq ans et je ne m’en suis même pas aperçu, je n’ai même pas eu l’ombre d’un doute? Mais comment ai-je pu être aussi naïve? Il faut dire, pour ma défense, que son travail l’oblige à faire des déplacements plus ou moins longs, jusqu’en Allemagne, au siège de la maison mère de la société pour laquelle il travaille. Et moi qui l’attendais fidèlement, à entretenir sa maison avec minutie, telle une moderne Pénélope. Je l’attendais sans même penser à lui faire porter des cornes, alors que j’aurais dû, parce qu’après tout il ne s’est pas gêné, lui! Trois ans! Trois années pendant lesquelles je n’ai eu que parcimonieusement le droit de sentir son sexe dans le mien, de recueillir son sperme dans mes intérieurs, mais surtout trois longues années de mensonge de sa part. Qu’est-ce que j’ai pu être aveugle, je m’en rends compte seulement à cet instant! En attendant, après m’être morigénée de n’avoir rien vu, je me rends compte que, malgré moi, comme insidieusement, mes pensées s’égarent en exclusivité sur le souvenir que j’ai de la fin de la scène ente mon mari et sa maîtresse, dont j’ai été le témoin involontaire. A ma grande surprise, je me rends compte qu’une douce chaleur envahit mon bas-ventre. J’aime bien les choses claires et nettes. Je rallume la lumière. Je me rends compte alors que mes pensées s’envolent vers la grande enveloppe que j’ai posée sur la table de nuit. Bientôt, je n’y tiens plus, je veux être sûre. J’ouvre l’enveloppe et j’étale les quatre photos sur le lit. Un feu nouveau s’empare de mon ventre. Je revois le moment où la fille s’est ôtée de la verge de mon mari et je regarde de près la quatrième photo. Certes, elle n’est pas mal, mais je trouve qu’elle est moins bien foutue que moi. Il lui a mis une telle dose que je vois nettement du sperme s’écouler verticalement de son vagin. Ça me rend toute chose de revoir ça. Finalement, je n’y tiens plus, les yeux fixés sur les clichés, je me masturbe de plus en plus fort, massacrant sauvagement mon clitoris, en regardant cet accouplement anormal à mes yeux. Pour ne pas troubler Nadine ou Charles, qui sont dans la chambre voisine, je mords mon drap pour étouffer le bruit de mes gémissements. Les grandes secousses d’un orgasme d’une force inouïe me forcent à me jeter en arrière sur mon lit, les muscles tétanisés, tandis que mes cuisses se serrent l’une contre l’autre, maintenant mes deux mains prisonnières entre elles. Lorsque je reviens à moi, je m’interroge, je me suis branlée jusqu’à une jouissance inconnue, en revoyant ce que mon mari et cette petite salope ont fait. Mais alors, serais-je voyeuse sans le savoir? Ou est-ce que je suis tellement en manque de sexe qu’un rien me fait partir? Je ne peux tout de même pas demander à mon mari de rejouer sa scène devant moi ni à Nadine de faire l’amour avec Charles sous mes yeux. Alors? Que se passe-t-il? Qu’est-ce que je vais devenir? Ces questions me torturent l’esprit jusqu’au moment où, finalement, abrutie de fatigue, je me laisse emporter dans un sommeil sans rêve. (à suivre)
