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Manon ou l'amour interdit

Chapitre 7

Lesbienne
7.Manon ne sentait plus la froideur du carrelage s’insinuer jusque dans ses os. Elle ne percevait qu’un flou lumineux qui filtrait à travers ses paupières presque closes. Un brouhaha de plus en plus étouffé semblait d’éloigner.Puis quelques minutes, ou quelques heures, plus tard, une nouvelle agitation dont elle ne percevait que des ombres qui passaient devant elle. Elle ne remarqua pas le masque qu’on posa sur sa figure, l’aiguille qui s’enfonçait dans son bras. Il lui semblait qu’on la portait sans savoir vers où. Puis une grande lumière vive, des lumières qui dansent, avant de retrouver une obscurité moins violente. Manon sombra dans un sommeil où plus rien n’avait d’importance.
Un bip lointain et régulier sonnait aux oreilles de Manon. Ses paupières frémirent et s’entrouvrirent. Des murs blancs, des machines. Elle réalisa qu’elle était attachée sur un lit, une perfusion dans le bras. Elle continua de parcourir la pièce. Une personne, une femme, sommeillait sur un fauteuil. — où je suis ? demanda ManonLa femme sursauta. — mon chaton, tu es enfin réveillée. J’appelle l’infirmière. — Julia ? — oui mon cœur, c’est moi. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi ? — fait quoi ? demanda Manon.
Puis tout remonta d’un coup à sa mémoire. Le départ de Julia, son refus de l’emmener avec elle, les ciseaux à ongles, le sang qui coulait de son poignet. — pourquoi tu es là ? demanda Manon— parce que c’est de ma faute si tu es là. — non, c’est moi. — ne dis pas de bêtises. J’ai eu le temps de réfléchir en trois jours. De beaucoup réfléchir. — ça fait trois jours que je suis là ? — oui chaton. Tu as eu de la chance que ton copain soit rentré plus tôt que prévu. Mais il a fallu t’évacuer par hélicoptère jusqu’à Bordeaux— tu parles d’une chance, dit Manon. — ne dis pas ça. Ne dis jamais ça. Il faut que je t’explique deux ou trois choses sur moi avant. Et peut-être que tu comprendras.
Mon père a fait fortune dans le commerce du vin. Mais il a commencé tout en bas de l’échelle, comme ouvrier viticole. Mais mon père était ambitieux. Et arriviste. Il a grimpé tous les échelons pour y arriver. Sa connaissance du vin et du monde du négoce lui a permis d’avoir des contacts partout dans le bordelais. J’ai toujours su que j’étais homosexuelle. Mais bien sur ça ne plaisait pas à mes parents, et surtout à mon père qui ne voulait pas de gouine chez lui. Et plus il essayait de me mettre dans le droit chemin, et plus je le provoquais en m’affichant avec ma copine du moment, en lui roulant des pelles devant lui. Et plus j’en faisais, et plus il s’énervait. Je ne te dis pas le nombre de correction que j’ai reçue. Mes parents sont décédés il y a maintenant quatre ans, dans un accident de la route. En voulant éviter un chevreuil, leur voiture a percuté un platane. Depuis ce jour, je me suis juré de vivre ma vie à fond sans vouloir m’attacher à qui que ce soit. Ne pas m’enfermer et passer à côté de plein de choses. Et ça marchait très bien, jusqu’à que ce tu entres dans ma vie. Toutes mes conquêtes fonctionnaient un peu comme moi, libre de faire ce qu’elles voulaient, même si certaines étaient mariées ou en couple. Mais toi, tu m’as fait comprendre que tout le monde ne pensait pas comme moi et surtout que mon attitude pouvait blesser des gens. Voire pire comme dans ton cas. Alors je te demande de me pardonner. — qu’est-ce que ça changeras ? De toute façon, tu repartiras.
— Je te l’ai dit, j’ai beaucoup réfléchi. J’ai réfléchi à ma vie, ce qu’elle est, ce qu’elle sera. Et au final, même si je suis plein de fric et que je m’amuse bien, il me manque une chose : l’amour. Aimer quelqu’un et être aimée. Tu m’aimes à en mourir…
Son monologue fut interrompu par l’infirmière qui passa un long moment avec Manon. Julia en profita pour aller chercher un café. Cette pause était bienvenue. Manon s’était enfin réveillée. Trois jours d’une insupportable attente. Si Manon n’avait pas survécu, elle ne s’en serait jamais remise. Quand Jean-Charles l’appela pour lui annoncer la nouvelle, elle faillit se trouver mal. Elle avait compris de suite que Manon avait tenté de suicider à cause d’elle. Sans qu’elle n’ait rien demandé, la jeune femme, alors hétéro convaincue, était tombée amoureuse d’elle, une femme de presque quinze ans son aînée, tout ça parce qu’elle lui avait montrée la voie vers une tendresse et des plaisirs qu’elle n’aurait jamais imaginés. Si elle avait bien compris que Manon était tombée amoureuse d’elle, elle avait pensé que c’était juste un caprice d’enfant monté en épingle par l’instant présent et qu’au fil du temps tout reprendrait son cours, comme avant. Mais non, ce n’était pas un caprice. Manon était vraiment, profondément amoureuse d’elle. Bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’une femme lui déclarait sa flamme. Mais ce n’était jamais sérieux. Une bonne discussion, et Julia remettait sa prétendante en place. Elle en avait fait autant avec Manon. Sauf qu’elle avait réagi tragiquement.
La révélation qu’une femme, jeune et hétéro de surcroît, puisse tomber follement amoureuse d’elle l’avait chamboulée et remis en cause ses principes. Lorsqu’elle revint dans la chambre, l’infirmière était partie. Manon sourit en la voyant entrer. — je dois avoir une mine affreuse, dit Julia— un peu, mais tu es toujours aussi belle. Manon de rembrunit. — tu pars quand ? — quand tu iras mieux. — et ton travail ? — il attendra. Tu m’aimes tant que ça ? Pour que tu ailles jusqu’à cet acte insensé ? — oui je t’aime. Plus que tout au monde. Je ne peux pas vivre sans toi. Alors à quoi bon, si tu dois m’abandonner encore une fois. Julia approcha le fauteuil du lit. Elle prit la main de Manon dans les siennes et l’amena conte son visage. — comme je te disais tout à l’heure, j’ai réfléchi. Je vis bien et je m’amuse beaucoup. Beaucoup de mes conquêtes auraient voulu vivre avec moi, mais au final ce n’était ni plus ni moins que des plans cul plus ou moins longs. Tu es la seule à être vraiment amoureuse de moi. Je ne pense pas qu’on se suicide juste pour une partie de jambes en l’air. Ça m’a touchée et bouleversée. Au point de reconsidérer ma relation avec toi. — et ? — alors oui, je vais bientôt repartir. Mais pas sans toi. Enfin, tu vu veux encore vivre avec moi.Le sourire qui illumina le visage de Manon répondit à la questionJulia passa la soirée et la nuit à veiller sur Manon qui avait replongé dans un sommeil réparateur, aidée par quelques sédatifs. Le lendemain, Cédric, prévenu de son réveil, arriva l’hôpital. — je crois que vous avez des choses à vous dire, dit Julia en quittant la pièce. — qui c’est ? demanda Cédric, une fois que la porte fut refermée. Manon présenta Julia et s’expliqua sur geste. Cédric écoutait, blêmissant de plus en plus au fil des mots. — alors c’est fini entre nous ? demanda Cédric. — oui. Je suis désolée. Vraiment désolée. Mais je suis amoureuse de Julia et je n’imagine pas vivre sans elle. Cédric admit que rien ne pourrait la faire changer d’avis et que leur histoire était bel et bien terminée. Comme ça brutalement, sans avertissement.
Manon resta encore une semaine. Julia, rassurée sur son état, était repartie travailler. Non sans promettre qu’elle reviendrait la chercher quand les médecins la lasserait sortir. Cédric était aussi repassé, mais pour lui amener ses affaires personnelles et lui faire ses adieux.
Ce ne fut non sans émotions que Manon entra dans l’appartement parisien de Julia. Elle était venue la chercher le matin à l’hôpital. Elles avaient déjeuné chez elle à Bordeaux puis avait pris la route en début d’après-midi. Manon, encore fragile et fatiguée, dormit une partie du trajet. — alors ? demanda Julia. Heureuse ? — tu n’imagines pas à quel point. Et toi ? — je le suis aussi. Même si j’avoue que j’ai un peu peur de l’avenir. — tu m’aimes ? demanda Manon, inquiète.— bien sûr que je t’aime. Même si ça me fait tout drôle de dire ça. Viens, j’ai quelque chose à te montrer.
Julia prit Manon par la main et s’installa sur le canapé en cuir. Elle remonta ses manches et montra l’intérieur de ses poignets. — je l’ai fait pour ne pas oublier ton geste. Manon découvrit un tatouage sur chaque poignet, deux lignes en travers des veines avec un « M » calligraphié à l’intérieur. Des larmes d’émotions coulèrent sur les joues de Manon. — je t’aime Julia, Je t’aime. — mais aussi je t’aime mon petit chat. Mais j’ai quand même une condition. Enfin deux plutôt. — laquelle ? demanda Manon, sur la défensive. — ne me demande pas d’être fidèle. Ça je ne pourrai pas— du moment que tu ne me quittes pas pour une autre et que tu rentres tous les soirs, ça me va. Et la deuxième ? — ne m’appelles jamais Juju.
Elles s’étreignirent avant de s’embrasser. Elles firent l’amour sur le canapé en cuir. Manon, au comble du bonheur baptisa le parquet en chêne par une belle éjaculation. Elles mangèrent un morceau avant d’aller se coucher ensemble. Leur première nuit de couple.
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