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La Muse

Chapitre 3

Erotique
Chapitre 3 : Mon anniversaire

Je continue ma lecture et arrive au 12 mars 2005. Je me souviens de cette journée mémorable comme si j’y étais encore. Officiellement, je suis née à trois heures du matin. C’est dingue ! Je me suis couchée mineure, et au petit matin me voici majeure et vaccinée, comme disait Mamy ; elle avait juste oublié de spécifier « majeure, mais pas sur tout ».
J’avais écrit en gros « C’EST MON ANNIVERSAIRE, J’AI DIX-HUIT ANS !!!!! »Je lis :
« Aujourd’hui, c’est samedi et mon anniversaire : j’ai dix-huit ans. Je suis contente, mais en réalité je n’éprouve pas de différence par rapport aux autres années. Hier j’étais mineure et dépendante de mes parents ; aujourd’hui je suis majeure. Ce matin, je me suis levée, et en arrivant dans la cuisine j’ai entendu un « Bon anniversaire, Jennifer ! » des plus tonitruants par mes parents ; j’étais ravie. Mais pas de cadeaux ; j’étais déçue.
Papa nous a dit que nous devions partir toutes les deux faire les courses, et qu’il ne voulait pas nous voir avant la fin de l’après-midi car il avait des choses à faire ; demain serait jour de fête. Maman m’ordonna de mettre un truc facile à enlever et de me dépêcher. »
Je me souviens avoir questionné ma mère pour connaître la raison de cette décision inhabituelle : faire les courses en jogging était impensable ; elle m’intima de me grouiller au lieu de poser des questions inutiles. Nous partîmes et elle m’emmena tout d’abord dans une boutique de lingerie et m’aida à choisir des sous-vêtements digne d’une jeune femme : je quittais définitivement le rayon sous-vêtements ados en coton des grandes surfaces. Ne soyez pas surpris de découvrir qu’une adolescente comme moi ne porte pas de string ni de minijupe : c’était un choix personnel dû en partie à mes résultats lamentables de l’année passée. Je l’avais fait pour bien montrer à mes parents que j’avais décidé de mettre de l’ordre dans ma vie ; ensuite, c’était pour calmer mes envies et les ardeurs Rémi : le string à tendance à m’exciter.
Après les sous-vêtements, elle m’a entraînée dans un magasin de vêtements. Dans la boutique, après avoir parcouru tous les rayons, mon regard s’arrêta sur un trench ; maman me demanda :
— Ça te plaît ?— Oui, mais c’est un manteau.— Et une robe aussi. Essaye, tu vas voir comme c’est sexy.
Je suis passée en cabine, et effectivement maman avait raison.
— Regarde, tourne. Tu ne trouves pas cela sexy ?
Ah, que si ! Que je le trouvais sexy, ce trench ; et l’ensemble minijupe et chemisier légèrement transparent aussi. Puis maman pressa le pas :

— Jen, dépêchons-nous, nous allons être en retard.— En retard à quoi ? demandai-je.— Surprise…
Nous passâmes devant un magasin de chaussures et maman alla directement vers les escarpins à talons hauts. J’essayai les premiers. L’angoisse de m’étaler de tout mon long m’envahit, mais tout se passa bien. Le choix fut vite fait ; a priori, il fallait encore accélérer, et sérieusement. Maman nous conduisit en centre-ville où nous nous rendîmes dans un salon de beauté, soins, massages, etc. En entrant dans le salon, j’eus la surprise d’entendre :
— Bonjour, Mesdames ! Bienvenue, Madame Arnaud ; c’est votre fille ?— Oui, bonjour.— Très bien. Bon anniversaire, Jennifer ; Cécile va s’occuper de vous. Suivez-moi.
Nous suivîmes la charmante dame qui connaissait mon prénom et ma date d’anniversaire. Elle ouvrit une porte et nous fit entrer.
— Dès que vous êtes prête, vous allez directement au hammam ; vous connaissez le chemin…
Maman connaissait le chemin du hammam ! Donc, c’était une habituée.
À l’intérieur du local grand comme une boîte d’allumettes, des casiers tapissaient l’un des murs ; en face, des peignoirs accrochés à des patères attendaient, les bras pendants. Je commençais à avoir une petite idée sur la suite des évènements, mais pour être ressuée je posai la question :
— Maman, on est censées faire quoi ?
Elle me répondit avec un ton d’évidence et une pichenette sur le bout de mon nez :
— Hammam, application d’argile, massage aux huiles, pédicure, manucure, soins du visage, coiffure, et même épilation, minou compris si tu veux ; ça te convient comme cadeau d’anniversaire, ma petite chatte ?
Heureuse, je lui sautai au cou avec un lever de jambe à la Betty Boop en lui faisant un smack sur la bouche (c’est une habitude entre nous).
— Oh merci, maman, je t’adore ! Dis-moi, ça se passe comment ?— Rien de plus simple : tu te déshabilles entièrement, tu peux mettre le string jetable qui est là si tu veux, mais tu n’es pas obligée. Les massages peuvent se pratiquer aussi entièrement nue, c’est comme tu veux. Tu enfiles un peignoir et on y va.
Maman était déjà nue ; je l’imitai, puis elle me précéda, peignoir sur le dos en me tendant une serviette de toilette et m’entraîna jusqu’au hammam. En chemin, inquiète, je lui demandai s’il y avait des hommes ; elle me rassura : le samedi après-midi était réservé aux femmes.
Maman s’arrêta devant une porte transparente marqué « Hammam ». À travers, je voyais un épais nuage de vapeur. Au mur, à côté de la porte, des patères vides indiquaient que personne n’était dans la pièce. Maman ôta son peignoir et le suspendit à un crochet ; je fis tomber le mien et suivis ma guide à l’intérieur de ce lieu, serviette à la main. À l’intérieur, la chaleur humide qui régnait était suffocante ; un afficheur à leds rouges indiquait 45° C et 100% d’humidité ; en gros, une cocotte minute pour adultes. Nous allions cuire !
Assises sur le banc de pierre installé en périphérie de la pièce et à température ambiante, la serviette posée à côté de moi me servirait de rempart pour masquer ma nudité au cas où. Maman me sourit et me demanda si tout allait bien. Voilà seulement cinq minutes que nous étions assises que j’étais transformée en une véritable fontaine. J’avais terriblement chaud, et la sueur gouttait de toutes les parties de mon corps. Les gouttes d’eau presque froides qui tombaient du plafond ne faisaient qu’alimenter ma source. À intervalles réguliers, le son de la douce mélodie émanant des haut-parleurs « Marine » (c’était marqué dessus) était coupé par le chuintement de l’injection de vapeur qui parfois se transformait en jets aussi puissants que bruyants, comme s’il n’y en avait pas assez de cette chaleur humide.
Maman m’indiqua qu’une douchette d’eau froide était à disposition pour se rafraîchir le visage ; je sautai sur l’occasion. Je bondis sur la poignée, dirigeai le jet vers mon visage et appuyai. Oh, que cela faisait du bien ! Emportée par ce moment de bonheur, je décidai de m’asperger totalement ; bien mauvaise idée ! Le choc thermique fut terrible : l’eau était glaciale. Plus jamais je ne le referai.
Maman se leva et prit un pot dans lequel il y avait une sorte de pâte noire parsemée de points blancs ; elle m’expliqua que c’était un mélange de savon noir et de sable. « C’est très bon pour la peau », me dit-elle. Elle en prit et m’en donna en m’indiquant qu’il fallait se frotter partout pour nettoyer la peau en profondeur.
Je débutai l’opération. Maman s’était déjà attaquée à mon dos et mes fesses avec une telle énergie que j’ai cru un instant perdre ma peau, puis ses mouvements se firent plus doux lorsqu’elle passa ses doigts le long de ma colonne vertébrale ; instinctivement, je me cambrai en creusant mes reins. Elle fit le tour de mes fesses, descendit le long de mes cuisses, remonta, engloba mes fesses, une dans chaque main. Ses pouces massaient le creux de mes reins et remontèrent le long de ma colonne en passant alternativement l’un devant l’autre et finirent leur course sur mon cou. Ses mains passèrent sur mes épaules, descendirent le long de mes bras et, d’un seul geste et d’une seule main, elle me fit pivoter. J’ai vu son sourire et ses yeux transpirer de douceur avec une petite étincelle coquine. « À mon tour… » me souffla-t-elle. Elle saisit le pot, en préleva une large partie et me le tendit, puis se retourna.
Ce qu’elle venait de me faire m’avait procuré une sensation de bien-être, de bonheur totalement inconnue pour moi ; j’étais à mille lieues de penser que j’étais en train de découvrir le plaisir charnel. Je n’avais encore jamais ressenti cela.
Je vous entends penser « Elle nous prend pour des lapins de six semaines, avec son "je n’ai jamais connu ça". » Eh bien, vous pensez mal. Ado, j’avoue avoir essayé de me chatouiller la minette ; ce fut un désastre. J’avais eu la bonne idée de faire ça devant le miroir de la salle de bain. Quand j’ai vu la blondasse, à poil, avec son air idiot en train de se frotter le minou, je me suis traitée de conne, de dépravée, et de tous les noms d’oiseaux. Pour les relations avec les garçons, même combat !

 [À suivre]
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