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La Muse

Chapitre 13

Voyeur / Exhibition
Mr Georges, l’artiste et la muse

J’ai plein de linge à laver ; il va falloir que je trouve une solution pour ne pas passer mes jours de repos à faire la lessive, d’autant que ce n’est pas ma tasse de thé. Cécile est passée à la maison dans l’après-midi ; je voulais tout lui raconter, et surtout, j’avais un plan pour me venger de Rémi. Nous avons bu un café et je lui ai dévoilé mon plan. Cécile était d’accord pour m’aider, mais devait demander à sa patronne. Le but était de débusquer Caro – que je ne connaissais pas – en la faisant venir au salon. Le moyen ? J’imaginais une promo comme certaines parfumeries ou bijouteries le font : la cliente reçoit un texto et doit se présenter avec le code joint pour gagner quelque chose. Pour nous, elle gagnerait une manucure gratuite (Cécile a plein d’échantillons gratuits).  
Le lendemain, Cécile m’appelle :
— Jen ! C’est Cé. J’ai une bonne nouvelle : ma patronne est d’accord pour le coup du texto.— Super ! — Bon, il va falloir que je te paye le resto…— Ah bon ? Pourquoi ?— Elle a trouvé l’idée tellement géniale qu’elle va l’appliquer au salon, et elle m’a filé une prime pour l’idée. Mais t’inquiète pas, j’ai dit que c’était notre idée et elle va te faire un cadeau.
Notre plan était prêt. Nous avions rédigé un texto qui disait ceci :
« Bonjour ! Vous venez de gagner un soin manucure GRATUIT au salon Palais des Sens. Prenez rendez-vous avec le code « Cécile » à ce même numéro, et nous aurons le plaisir de vous faire découvrir nos services. Passé sept jours, ce bon ne sera plus valable. »
Le texto était parti du portable de Cécile au cas où Caro connaisse mon numéro ; il ne restait plus qu’à attendre.
Quand je repris le boulot, à cause de mon sac hyper chargé, Francis me demanda si je déménageais. Je lui expliquai mon problème de linge car il me fallait une, voire deux tenues par jour et que le pressing était trop cher. Je me suis presque fait traiter de gourde car j’aurais dû lui en parler. Il m’ordonna de mettre mon linge dans un sac ; sa sœur tenait un pressing qui traitait le linge du bistrot. Quelle aubaine ! Plus de linge à m’occuper.
Déjà deux jours, et Caro n’avait toujours pas appelé Cécile. Je trouvais le temps long. Que foutait-elle ?
J’étais de plus en plus fascinée par monsieur Georges, jusqu’au jour où il me demanda si je voulais bien parler un peu avec lui ; Francis était d’accord. Je me suis installée à la table de monsieur Georges et fus servie par le patron, s’il vous plaît ! L’artiste me demanda, avec une grosse pointe d’humour et un clin d’œil complice :
— Et pour mademoiselle Jennifer, ce sera un Coca je suppose ?— Vous supposez bien, Francis, merci.
Monsieur Georges prit la relève et me fit une proposition qui, sur le coup, a bien faillit me faire bondir de joie. Je cite le dialogue :
— Mademoiselle Jennifer, Francis m’a parlé de vous et je serais très honoré de vous aider dans vos débuts ; mais pour cela, il faudrait que vous me disiez ce que vous souhaitez faire.
Prise au dépourvu, je ne sus que répondre, sauf :
— Eh, oui, c’est très aimable à vous, mais je ne sais pas comment vous dire…— Écoutez, si vous le voulez, vous pourriez venir chez moi et nous en parlerons tranquillement ; j’habite à deux pas.
Là, j’ai vu rouge ! Je me suis immédiatement imaginé qu’il voulait m’attirer chez lui pour me sauter. Je voyais en lui le vieux porc obsédé par la chair fraîche voulant se taper une belle blonde ; je commençai à me lever.
— Monsieur Georges, c’est mon cul que vous voulez ! C’est…
Il me saisit le poignet avec force et je dus me rasseoir.
— Jennifer, tu n’y es pas du tout ; je veux t’aider, c’est tout. Loin de moi cette idée.— Pardon, je…— Ce n’est pas grave, mais je te comprends : tu es belle comme un cœur, et des réflexions déplacées tu dois en avoir tous les jours ; mais j’ai le sentiment que tu sais te défendre.— Je suis désolée… Et vous avez raison : je suis trop sur mes gardes. C’est d’accord, je vais venir chez vous. Quand ?— Ce soir, si tu le souhaites. Pardon, je peux te tutoyer, Jennifer ?— Bien sûr que vous pouvez me tutoyer. OK pour ce soir.— Bien. Tu m’appelleras « Georges ».
Il venait de me faire une proposition qui me donnait envie d’y aller, mais j’avais un peu la trouille. Je pris congé et allai en parler à Francis, qui me rassura en me disant que je n’avais pas à avoir peur car cet homme était quelqu’un de très bien.  Quand monsieur Georges fut décidé à partir, il m’appela ; le temps de monter chercher un manteau, un sac et mon téléphone, et me voilà partie avec mon hôte. En passant par les traboules, c’était à deux pas, comme il avait dit. Nous avons monté les escaliers de pierre pour arriver à l’appartement de monsieur Georges. Il ouvrit la porte et me fit entrer avec une distinction d’homme courtois et bien élevé.
La porte d’entrée donnait directement sur une grande pièce ou régnait un joyeux capharnaüm. Sur les murs, des bibliothèques dont les étagères pliaient sous le poids des livres. Au milieu de la pièce, un piano à queue et une montagne de partitions attendaient le pianiste. Dans un coin, un coffre et des pinceaux rangés dans le trou de la palette à peinture, un chevalet et une toile où un paysage avec un je ne sais quoi de finition. Au beau milieu de la pièce, deux fauteuils et un canapé entouraient une table basse en verre et fer forgé.
Il m’invita à m’asseoir dans un fauteuil. Comme ce jour-là il faisait frais, j’avais opté pour un pantalon ; belle idée, car les bandes de tissu formant l’assise du siège n’avaient plus rien pour les recouvrir. Pendant qu’il était allé chercher un rafraîchissement, je scrutais la pièce et découvris sous une grande fenêtre une table ronde et ses quatre chaises en bois. Dessus, c’était… « Mon bureau » ; c’était cela : mon bureau d’ado, mais en mieux rangé ; nous avions un point en commun.
Monsieur Georges revint avec une bouteille – ou plutôt un pot – de vin, et sur un plateau deux verres magnifiquement sculptés et une assiette de saucisson, du pain et quelques autres charcuteries. Il installa le tout sur la table basse, me tendit un verre et s’assit.
— À ta santé, Jennifer ! Et bienvenue chez moi. Tu me fais un immense plaisir d’être venue. Allez, parle-moi de toi un peu, que je sache si je peux t’aider.
Je n’arrivais pas bien à débuter, alors j’ai commencé par le bac, puis le métier d’avocat qui ne me plaisait pas plus que celui de juriste. Ensuite je lui parlai de mes amours déçus et de cette envie de toucher à l’art. Je chantais assez bien. Je lui parlai de mannequinat et de modèle pour la peinture ou la photo. Il m’arrêta net.
— Tu es en train de me dire que tu veux poser pour un peintre ou un photographe ? C’est la Providence qui t’envoie, mon petit !
Surprise, je ne savais que répondre. Je le fixais droit dans les yeux tout en croquant dans une tranche de saucisson et en buvant un peu de cet excellent vin rouge. Je lui répondis :
— Ah bon ? Vous connaissez un peintre ?— Oui : moi. Mais tu te sens de poser nue ?— Oui, je pense. Vous voulez voir, faire un essai ?— Non, ma belle ; je veux te découvrir… le moment venu.— Si vous voulez, on peut faire un essai maintenant ; je suis décidée à le faire.— Soit. Je vais te dessiner. Dans ce cas, prépare-toi.— Je me mets nue ?— Comme tu veux ; fais comme tu le sens le mieux.
Il se leva et alla chercher son matériel. Décidée à mettre le paquet, je me déshabillai entièrement. J’avais une sensation assez étrange en me mettant nue devant cet homme que je connaissais à peine. À son retour, il me détailla de la tête aux pieds, l’index posé sur la bouche pour cacher une moue interrogative, et me fit une remarque :
— Jennifer, ton ex petit copain est un imbécile ; tu es une véritable déesse, il ne te méritait pas. Viens par là. Installe-toi ici, ainsi.
Je me suis retrouvée assise dans une position de yoga sur le piano. Il prit ses fusains et commença son dessin. Moi, je me vidais la tête. J’avais fait quelques séances de yoga avec maman, et je trouvais que cela m’était d’une grande utilité. De temps en temps, il rompait le silence et me posant de petites questions sur moi. Il parlait à son tableau : je trouvai cela assez drôle.
J’avais l’impression que le temps s’était arrêté. Entre monsieur Georges et moi, il était en train de se passer quelque chose ; mais quoi ? Je n’en savais rien. Ce n’était ni de l’amour ni une envie de sexe. Une sorte d’attirance. Je buvais ses paroles : tout ce qu’il disait n’était que vérité et sagesse. À un moment il m’avoua :
— Jennifer, tu es en train de réaliser un vœu que j’ai depuis toujours.
Je ne répondis pas. Je scrutai son regard, au plus profond de lui ; mis à part ses yeux marron, je ne voyais rien. Il continua :
— J’ai toujours voulu avoir une muse, belle ; belle comme toi.
Ses yeux étaient devenus tout à coup humides. Il y avait de l’émotion dans son regard et dans sa voix.
— Jennifer, veux-tu bien devenir ma muse, un temps ?
Il baissa les yeux sur son tableau. Moi, j’étais plongée dans une profonde réflexion. Devenir sa muse, je savais ce que c’était et en quoi cela consistait. J’avais traité ce sujet avant le bac, sur Jane Birkin et Gainsbourg. Pour faire ce devoir, j’avais fait plein de recherches sur Dali et d’autres artistes qui faisaient des interviews à la télé, où leur muse était entièrement nue.
Visiblement, je lui apportais quelque chose. Était-ce ce courant qui passait entre nous ? Pour une fois, je n’étais pas inquiète. J’étais nue sur son piano, et lui me dessinait ; on se confiait l’un à l’autre. Pour être une muse, je savais qu’il fallait être imaginative, avoir de l’initiative, et qu’il fallait parfois du sexe. L’artiste, il fallait le diriger, l’orienter, suggérer des idées pour qu’il trouve son inspiration ; en serais-je capable ? Je décidai d’essayer, mais sans le lui dire pour le moment ; je le lui dirais le lendemain : je voulais en parler à Francis avant.
— Monsieur Georges, laissez-moi un peu de temps, s’il vous plaît.— Quand diable vas-tu arrêter de m’appeler « monsieur » ? Appelle-moi « Georges », et dis-moi « tu ».
Je baissai le front et murmurai :
— Je ne peux pas… Je ne pourrai jamais.
Relevant la tête, je l’apostrophai :
— Et ce tableau, où en est-il ? Je commence à avoir un peu froid !— Il n’est pas tout à fait fini ; viens le voir, si tu veux.
Je descendis du piano. Il tourna le chevalet et je découvris mon portrait : mon buste, dessiné au fusain. C’était bien moi. J’étais fière, très fière.

[À suivre]
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