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Natasha & Franck

Chapitre 21

Histoire médaillée
Divers
     Une semaine s’était écoulée ; il n’y avait toujours pas de contact établi entre le faux profil de Dimitri et le troisième auteur des commentaires du site. Il pouvait tout autant être en vacances que méfiant envers ce nouveau contact. Demi reprit son travail habituel, se contentant de jeter un œil de temps à autre sur l’évolution des commentaires ou sur son faux profil et une éventuelle prise de contact. Elle s’habituait de mieux en mieux aux traitements que lui faisait subir Frédérique. Ils étaient convenus qu’il serait libre plusieurs week-ends de suite ; c’était l’été, saison favorable à une vie sociale plus active.
     Dimitri avait rendez-vous avec un groupe d’amis. Ils devaient se retrouver dans un pub, le Soggy Dog, un chouette établissement, tout de bois revêtu et très prisé par les étudiants. La terrasse était bondée, mais il s’en doutait : il faisait chaud depuis plusieurs semaines, et l’été entier s’annonçait du même tonneau. Il passa la tête par l’embrasure de la porte. Cyrielle et Alice étaient déjà là ; Dimitri salua les deux jeunes filles. Elles avaient commandé toutes deux une bière blanche et y avaient à peine trempé leurs lèvres. Albert les avait prévenues qu’il serait certainement à la bourre ; il travaillait dans un magasin de jeux où les joueurs pouvaient se rassembler pour faire des parties. Jeux de rôles, jeux de plateaux ou jeux de cartes constituaient le fonds de commerce. Généralement, les samedis, les joueurs se déplaçaient en masse, ce qui entraînait des fermetures parfois tardives. Albert n’était pas son vrai prénom ; il l’avait hérité d’un lapsus de sa prof de français. Il se prénommait Alban, et son nom de famille était Camus. Donc forcément, Alban Camus prêtait à confusion et à sourire.
   ─ Tu as été certainement bien occupé ces deux dernières semaines, petit veinard !   ─ Euh… pas plus que d’habitude, bafouilla Dimitri sur la défensive.   ─ J’ai essayé de t’appeler plusieurs soirs de suite pour te proposer de se faire une toile, mais tu n’as jamais répondu.   ─ Tu ne m’as pas laissé de message ?   ─ A quoi bon ? J’avoue, j’appelais toujours au dernier moment. Je ne savais jamais quels soirs j’étais libre et à quelle heure.    ─ Moi aussi j’étais bien occupé au boulot.    ─ Tu es sûr que c’est à cause du boulot ? Tu n’aurais pas fait une rencontre, par hasard ?
     Alice et Cyrielle se regardèrent brièvement. Elles le connaissaient suffisamment pour se rendre compte du trouble qu’il essayait vainement de leur cacher. Elles le taquinèrent encore un peu, sans toutefois le pousser dans ses derniers retranchements. Dimitri était réputé pour ses gaffes, et elles ne souhaitaient pas en être la cause. Le plus souvent, au pub, il renversait un verre qui finissait ou se déversait sur les genoux d’une personne de la tablée.
   ─ Alors, sûr ? Pas de rendez-vous galant ? demanda Cyrielle comme une dernière vérification.   ─ Non, je t’assure. J’ai tout simplement une mission un peu spéciale au boulot, qui me prend beaucoup de temps.   ─ Et en quoi consiste cette mission si spéciale ?   ─ Je ne peux pas trop en parler, c’est assez délicat. Disons que j’essaie de traquer quelqu’un sur le web.   ─ Bravo ! Tu as obtenu une promotion James Bond, plaisanta Alice.

     La table d’à côté se vida. Leurs occupants s’en allaient pour rejoindre un restaurant où ils avaient réservé, à quelques rues de là. Une jeune femme à la peau très noire vint s’installer. Elle était seule, mais attendait visiblement quelqu’un. Dimitri ne pouvait s’empêcher de la regarder. Bien sûr, il prenait toutes les précautions pour ne pas donner l’impression de l’observer, mais son visage l’attirait plus fortement qu’un aimant.
     La forte luminosité de cette fin d’après-midi d’été illuminait sa peau de mille éclats. Elle se rendit vite compte de l’intérêt que lui portait Dimitri. Elle ne s’en offusqua pas, ni ne s’en formalisa. Elle lui adressa un petit sourire, comme pour lui signifier qu’elle appréciait qu’il la contemple, mais pas assez prononcé pour qu’il se sente invité à engager une quelconque conversation. Dimitri se recentra sur sa propre table. Cyrielle et Alice étaient loin d’être des filles quelconques.
     Il avait toujours souhaité vaincre sa timidité maladive et se lancer auprès d’une des deux belles étudiantes, mais le premier problème auquel il devait faire face était de se décider pour l’une ou l’autre. Il aurait préféré qu’une des deux le drague ouvertement, lui évitant ainsi d’avoir à choisir. Ou alors cette difficulté à prendre une décision était simplement prétexte à ne pas combattre sa timidité. De toute façon, il était maintenant pris dans les rets de Frédérique et n’aurait plus le loisir de mener une vie sentimentale. L’évocation des rets le fit sourire, car entre eux, il était réciproquement question de raies, régulièrement et sans répit, le plus souvent.
     Le téléphone d’Alice émit une petite sonnerie. Albert ne passerait qu’en coup de vent : devant l’affluence au magasin, le patron avait décidé de rester ouvert tard dans la soirée. Il avait cependant accepté qu’Albert s’absente pendant une heure et même un peu plus, mais Alice se renfrogna. Elle et Cyrielle avaient envisagé d’aller faire un tour en boîte accompagnées des deux mecs, ce qui leur éviterait de se faire draguer lourdement par des Don Juan à deux balles. Même si Albert était gay, il acceptait sans souci de jouer les chevaliers blancs pour les besoins de ses amies. Les deux filles se concertaient sur un éventuel changement de programme pour la soirée lorsque Dimitri vit Frédérique remonter la rue, avec l’intention évidente de s’arrêter au pub.
     Dimitri se raidit inconsciemment. Il se demanda ce qu’elle pouvait bien faire ici et ce qu’elle voulait de lui. Ne pouvait-elle pas respecter leur accord ? Frédérique était de toute évidence tout aussi surprise de trouver Dimitri en ce lieu, mais elle en semblait bien moins perturbée. Il se détendit toutefois rapidement lorsqu’il comprit que la secrétaire venait prendre un verre avec sa charmante voisine.
     Bien qu’Alice et Cyrielle se soient rendu compte de la nervosité passagère de leur ami, elles n’en pipèrent pas mot. Au contraire, elles restaient discrètes et observaient l’échange avec grand intérêt. Les deux collègues se firent la bise ; la tension s’était déjà évaporée.
   ─ Salut, Frédérique ! J’ai cru un instant que tu venais me chercher pour aller bosser, plaisanta Dimitri.   ─ Détends-toi, Demi ! Il n’y a pas que le boulot dans la vie, et je ne voudrais pas te soustraire à ta charmante compagnie.
     Dimitri tiqua lorsque fut employé son surnom féminin, mais personne ne sembla réagir. Et avant que l’envie ne prenne Alice ou Cyrielle de faire un commentaire, il se dépêcha de faire les présentations, en espérant orienter rapidement la discussion sur autre sujet.
   ─ Frédérique, je te présente Alice et Cyrielle, certainement mes deux meilleures amies. Elles sont étudiantes. Frédérique vient d’arriver dans la boîte où je fais mon stage.   ─ Enchantée ! Qu’est-ce que vous étudiez ?    ─ Journalisme, toutes les deux, répondirent en chœur Alice et Cyrielle.   ─ A mon tour de faire les présentations… Voici Isabelle ; c’est la plus belle des stylistes que je connaisse. Et également la plus talentueuse.    ─ Ce n’est pas bien compliqué : je suis la seule que tu connaisses, admit Isabelle.   ─ Mais tu es quand même la plus talentueuse et la plus belle. Je suis sûre que Dimitri sera d’accord avec moi, n’est-ce pas ?   ─ Pour ce qui est du talent, je te crois sur parole, je n’ai aucune compétence en la matière. Pour ce qui est d’être la plus belle, j’acquiesce totalement.   ─ N’en fais pas trop, joli cœur ! Tu risques de vexer tes amies et finir la nuit sur la béquille, railla Frédérique.
     Elle posa sa veste sur la chaise à gauche d’Isabelle et entra dans le pub pour prendre sa commande au comptoir. Pour elle, ce serait une bière à la cerise, et Isabelle opta pour une bière blanche.
     Dimitri ne cessait de regarder machinalement dans leur direction. Il se demanda si c’était la beauté d’Isabelle qui l’attirait inconsciemment ou s’il craignait que Frédérique ne profite de la situation pour l’épier discrètement et se servir ultérieurement d’un détail qu’elle aurait remarqué. Elles avaient manifestement beaucoup de choses à se raconter, et sa collègue ne semblait plus prêter attention à ce qui se passait autour d’elles. Dimitri se décontracta et se concentra sur ses amies.
     Une demi-heure passa nonchalamment sans que personne ne s’en aperçoive, et Albert arriva d’un pas plus que décidé. Dimitri se leva pour aller prendre commande et Cyrielle prétexta un besoin pressant pour le suivre à l’intérieur. Dès qu’ils eurent franchi le pas de la porte, elle le cuisina.
   ─ Toi, tu as couché avec Frédérique, mon petit coquin !   ─ Mais non, tu racontes n’importe quoi, répondit Dimitri en tentant de masquer qu’elle avait fait mouche.   ─ Attends, ne me prends pas pour une demeurée. J’ai bien vu comment tu as réagi dès que tu l’as aperçue : c’était comme si tu craignais qu’elle te fasse une scène en te découvrant avec deux filles.   ─ Mais non, tu n’y es pas du tout !   ─ Tu-tu-tut, je sais ce que j’ai vu.   ─ Je t’assure ! J’ai vraiment cru qu’elle venait pour cette histoire au boulot. J’essaye de piéger quelqu’un qui a fait un commentaire dégueulasse sur une vidéo que Sabine, la chef, a mise en ligne. Ça fait presque trois semaines que j’essaye de récupérer une trace de cette personne, mais c’est silence radio. Et je pensais que le loup était enfin sorti du bois…   ─ Et alors tu voudrais me faire croire que si c’était le cas, elle ne t’aurait pas appelé plutôt que de venir te chercher, et qu’en plus elle aurait su où te dénicher ? Écoute, je ne suis pas en train de te faire une scène, Dimitri ; c’est juste que je trouve que c’est cool si tu te trouves une copine, ou même simplement que tu t’envoies en l’air occasionnellement. Peut-être prendras-tu ainsi confiance en toi et que tes bourdes à répétition deviendront des histoires anciennes.   ─ Ben, je voulais simplement que ça ne se sache pas trop…   ─ Et pourquoi ? Tu as honte de ta collègue ?   ─ Non, c’est juste que c’est… un peu compliqué.   ─ Parce qu’elle est plus âgée que toi ? Et alors ? Ce qui compte, c’est que vous passiez du bon temps ensemble.   ─ Non, ce n’est pas ça, mais c’est vraiment compliqué.   ─ Bon, OK, je te lâche avec ça. Je ne te demande pas les détails. Et si c’est si compliqué et que tu as envie d’en parler un jour, tu sais que je suis maintenant au courant ; ça restera entre nous… nous trois.   ─ Quoi ? Tu en as parlé à Alice ?   ─ Non, elle a juste deux yeux comme moi. Et puis tu sais, nous, les filles, remarquons toujours ces choses-là. Par contre, on ne tient pas la bière et il faut que j’aille au petit coin, pour de bon cette fois.

     Dimitri fit la distribution des verres, et quand Cyrielle revint des toilettes, il nota un petit geste affirmatif de la tête qu’elle adressa en direction d’Alice, comme un signe qu’elles avaient vu juste et qu’elle en avait eu la confirmation. Mais aucune ne revint sur le sujet ou n’y fit une quelconque allusion. Les discussions reprenaient bon train, tout en légèreté et accompagnées de rires. Les verres se vidaient sans y prendre garde sous les attaques combinées de la chaleur estivale et des gosiers qui s’asséchaient au rythme infernal des conversations. Albert était là pour un temps limité et chacun essayait de garnir ce temps imparti de tout ce qui pouvait être dit, comme l’on remplit une valise à ras-bord avant de partir en voyage. Alice taquina Albert qui s’apprêtait à retourner au magasin :
   ─ Nous sommes déçues, figure-toi, Albert… Nous espérions une nuit de débauche en boîte après un bon petit restaurant.   ─ Ah, mes pauvres chéries, cela m’attriste de voir que vous commencez à perdre la mémoire si jeunes. Voyons, vous savez bien que je ne mange pas de ce pain-là !   ─ Peut-être préfèrerais-tu faire ce petit restaurant en tête-à-tête avec Dimitri ?
     Dimitri espérait que la question n’était pas arrivée jusqu’aux oreilles de Frédérique, mais elle avait été prononcée si fortement qu’il n’imaginait même pas un instant qu’elle ne puisse pas l’avoir entendue. Ce n’était qu’une blague comme ils avaient tant l’habitude d’en faire, mais depuis que Frédérique avait pris Demi en main, une telle plaisanterie prenait une autre dimension. Albert tenta involontairement de venir à sa rescousse.
   ─ Hors de question ! Je vais vous avouer quelque chose… Approchez, les filles, j’ai un scoop : Dimitri est bien trop timide pour vous le déclarer lui-même, mais il rêve d’une soirée en trio avec deux filles… Saisissez votre chance d’assouvir son fantasme ; je suis sûr que cela vous fait fantasmer également.   ─ Ah non ! Moi, je rêverais plutôt de passer une nuit avec deux mecs, répondit Alice avec enthousiasme.   ─ Moi aussi, mais il ne faut pas mourir idiotes ; alors pourquoi pas envisager la chose ? renchérit Cyrielle.
     Elle n’attendait pas de réponse et porta discrètement son regard sur Frédérique. Dimitri remarqua que les yeux de son amie s’étaient dirigés sur la table voisine, et il ne chercha même pas à voir le sourire qu’il savait présent sur les lèvres de Frédérique. Ses amis étaient tous trois loin de se douter qu’il avait déjà vécu cette situation et que les deux filles en question avaient fait de lui leur objet sexuel. Non, il ne pouvait décemment pas le leur avouer. Mais bizarrement, il se prit à songer à ce que serait une nuit avec Cyrielle et Alice : joueraient-elles le même rôle que Frédérique et Véronique ou, à l’inverse, lui accorderaient-elles un registre plus masculin ? Et, il devait bien l’admettre, les deux possibilités l’intéressaient. Son regard croisa celui de Cyrielle et y lut une interrogation : chiche ?
     Cela faisait à peine quelques minutes qu’Albert était reparti qu’un couple s’approcha de la table de Frédérique. La femme qui arrivait ne pouvait être que la sœur d’Isabelle, pas parce qu’elle avait la même peau sombre mais parce qu’elle lui ressemblait. A tel point que Dimitri se demanda si elles étaient jumelles ; l’homme devait être son compagnon ou son mari. Dimitri vérifia aussitôt la présence éventuelle d’une alliance : aucun des nouveaux arrivants n’en portait. Son compagnon, donc, était un petit bonhomme qui commençait sérieusement à perdre ses cheveux, et pour masquer ce fait il gardait le crâne ras. Il portait un costume noir ; il en tenait la veste accrochée au bout de ses doigts par-dessus son épaule gauche tandis que la main droite semblait rivée dans la poche de son pantalon. Il se donnait ainsi un air qui se voulait désinvolte mais, malgré sa chemisette mauve, rien de lui n’inspirait l’envie de plaisanter.
     Dimitri se demanda bien ce qu’une fille aussi belle pouvait faire avec un type aussi terne. Quand Albert était arrivé, il s’était décalé et pouvait regarder la table voisine sans avoir à tourner trop la tête, et depuis qu’il était reparti, plus personne ne faisait écran. La sœur d’Isabelle demanda si elle pouvait emprunter la chaise restée libre. Elle embrassa Frédérique et sa sœur mais son compagnon se contenta de serrer froidement la main de la secrétaire et ignora ouvertement Isabelle. Dimitri croisa le regard courroucé de Frédérique. Visiblement, cet homme-là confirmait très vite la première impression qu’il donnait.
   ─ Ma chérie, je te laisse, je dois récupérer un dossier chez mon collègue. Je te rappelle que nous avons rendez-vous dans une heure chez nos amis. Je passe te prendre dans une demi-heure ; je t’attendrai sur le parking, lâcha sèchement l’homme.
     Il s’en alla sans saluer quiconque. Dimitri s’attendait à ce que Frédérique se lève et lui colle une gifle mémorable, mais elle n’en fit rien, trop heureuse d’être débarrassée de ce sinistre personnage. Toutes les trois gardèrent le silence le temps qu’il soit suffisamment éloigné pour ne pas être entendues.
   ─ Quel connard !   ─ Je t’assure, François n’est pas toujours comme cela, répondit Melissa qui crut bon de le défendre.   ─ C’est juste qu’il ne supporte pas que je sois…   ─ C’est juste que c’est un gros connard ! coupa Frédérique.   ─ Je suis désolée, grande sœur ; on ne se voit pas si souvent, et j’espérais que pour une fois ça se passerait sans trop de vagues.   ─ Ne t’inquiète pas, Isabelle : ça se passera bien quand même. Je te donne les clés de la maison. Installe-toi dans la chambre du haut…   ─ Garde tes clés, je vais l’héberger chez moi : elle sera plus tranquille. Bien sûr, tu peux venir quand tu veux, aussi souvent que tu veux. Ainsi, vous pourrez vous voir dans de meilleures conditions, sans supporter la veulerie de ton cher François, intervint Frédérique.   ─ Merci. Mais tu n’es pas obligée de faire ça.   ─ Non, je ne suis pas obligée du tout, mais tu n’imagines même pas le plaisir que cela me fait. J’aurais certes eu un plus grand plaisir encore si j’avais pu annoncer cela en lui crachant au visage.
     Dimitri reconnaissait là le caractère bien trempé de Frédérique. Il comprenait mieux pourquoi il s’était fait piéger comme un bleu. Et c’est à ce moment-là que lui vint à l’esprit une question qui allait lui trotter dans la tête tout le week-end : allait-elle lui accorder une semaine de répit, le temps d’héberger la styliste, ou Isabelle deviendrait-elle témoin de la relation qui unissait Demi et Frédérique ? Peut-être même en serait-elle complice…
     Isabelle était encore un peu fébrile, même si la situation semblait finalement s’arranger. Dimitri perçut un mélange de colère et un soupçon de larme dans les yeux de la plus jeune des sœurs. Alice, Cyrielle et Dimitri tombèrent d’accord sur la marche à suivre. A leurs yeux, Melissa n’avait pas assez pris la défense de sa sœur, mais ils ne la connaissaient pas suffisamment pour la juger définitivement, et elle était certainement mal à l’aise, prise entre le marteau et l’enclume. Aussi ils s’abstiendraient de tout commentaire tant qu’elle n’aurait pas rejoint le sombre imbécile qui lui servait de compagnon.
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