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Nicole, prête à tout

Chapitre 3

Travesti / Trans
Je m’installai donc pour deux semaines de plus dans mes petits appartements. Au moins j’avais un toit et à manger pour les jours à venir. D’autant plus que le ciel sombre n’annonçait pas un été indien. La proposition était des plus étranges : on voulait me payer pour faire l’amour. Ça c’était le bon côté de choses. Le mauvais, et pas des moindre était que je devrai baiser avec des hommes, que je devrai sucer des queues et me faire enculer, et cerise pourrie sur le gâteau moisi, le faire en étant habillé en femme ! La question donc devenait : est-ce que le positif avait plus de poids que le négatif ?
Plus tard, Isabelle et Igor frappèrent à ma porte. Ils amenaient une petite télé à écran plat, un lecteur de DVD portable et un carton contenant toute la documentation qui m’aiderait à décider. — je t’invite à commencer par ces DVD, me dit Isabelle en me montrant les boites posées sur le dessus aux titres évocateurs comme « sissy slut school », « sissy slut manual » ou encore « sissy slut motel ». Je ne comprenais pas le moindre mot en anglais mais la jaquette à elle seule était tout un programme.
Je commençai donc ma formation, ou plutôt ma prise de connaissance sur un sujet qui m’était totalement étranger. Bien sûr, j’avais entendu parler de travestis et de transsexuelles. Mais pour moi, cela ne restait que des personnages de spectacle ou de cinéma. Plus ça allait, et moins je me voyais habillé en fille. Quant à me faire enculer régulièrement, ce n’était pas acquis. Loin de là.
Malgré tout, je n’avais rien d’autre à faire de de regarder film sur film. Et petit à petit, voir des êtres mi-homme, mi-femme se faire prendre dans tous les sens m’excitait de plus en plus. Et à force, je commençais à considérer ces créatures plus comme des femmes avec une bite à la place d’une chatte que des hommes habillés en femme.
Plus tard, Isabelle vint m’amener d’autres vidéos et encore plus de revues, celle-ci bien plus fétichistes, principalement axées sur les jambes, la lingerie. Cette fois, pas de travestis, que des femmes qui prenaient un malin plaisir à enfiler des bas, déambuler avec talons d’une hauteurs à peine croyable, se masturber en jouant avec le nylon de leur bas. Si les trans m’excitaient, ces femmes m’excitaient encore plus.
Deux jours plus tard encore, Igor vint me chercher et m’emmena à l’étage, comme la dernière fois. On refit l’amour. Mon cul subit une nouvelle fois la pénétration du sexe factice d’Isabelle. Et pour l’occasion, elle avait revêtu la même lingerie fétichiste que montraient les dernières revues. Et si la première fois, elle avait été plutôt silencieuse, cette fois, elle n’arrêta pas de faire l’éloge du nylon, de sa douceur, du crissement qu’il émettait lorsqu’il entrait en contact avec un autre bas. Au fur et à mesure de nos jeux, elle finit totalement nue et après l’avoir honorée, rapidement, elle me renvoya dans mes pénates non sans me laisser ses dessous en souvenir.
Et comme Isabelle l’avait prévu, mes décisions fermes et affirmées la veille se remettaient en question le lendemain.
Le lundi de ma deuxième semaine de réflexion, Igor revint me chercher. Mais, alors que je m’attendais à une nouvelle séance de sexe, il me fit entrer dans le salon où Isabelle discutait avec une femme de son âge et une autre, plus jeune. — Ah Xavier, je vous présente Nathalie, ma meilleure amie et Clarisse. Elles sont venues pour parler de notre affaire et de ma proposition. Elles sont là pour vous donner un nouvel éclairage. — Clarisse, dit Nathalie, tu lui montres ? La jeune fille se leva, remonta ses cheveux sur sa nuque et Nathalie défit le haut de la fermeture éclair. Clarisse termina de l’ouvrir, fit glisser les manches de sa robe qui tomba à ses pieds, la laissant en porte-jarretelles et soutien-gorge. Puis elle passa ses doigts dans l’élastique de sa culotte qu’elle fit descendre à ses pieds. Lorsqu’elle se redressa, mes bras en tombèrent. Cette jeune femme était un garçon. Une de ces créatures dont je regardais les exploits à longueur de journée.
— je voulais te présenter Clarisse, dit Isabelle pour que tu te fasses une idée plus précise de ce que j’attends de toi. — mais je ne serais jamais aussi … femme qu’elle ! — tu n’imagines pas ce qu’on peut faire avec un peu de maquillage et quelques vêtements. — l’habit ne fait pas le moine, rétorqué-je.
— non, c’est vrai. Mais il peut donner le change tant que tu n’as pas à dire la messe, répliqua Isabelle. Je compris que, quels que soient mes arguments, je n’aurai pas le dernier mot. Et à moins de décliner son offre, Isabelle arriverait à ses fins. Sinon, je retournais dans la rue. Et avec le mauvais temps hivernal qui arrivait, cette perspective ne m’enchantait plus beaucoup. Oui, j’appréciais le confort de ma chambre.
— Clarisse, tu racontes ton histoire à Xavier ? demanda Nathalie. La jeune femme, oui femme car elle en avait l’apparence et les manières, s’assit dans le fauteuil, croisa ses jambes, prit une inspiration et commença son récit.
— j’ai toujours été attirée par les vêtements féminins. Déjà tout petit, je m’amusais à me déguiser avec les vêtements de ma mère. Elle trouvait ça drôle. Mais je grandissais et je continuais toujours de m’habiller en fille. Mais en cachette cette fois. Ça s’est accéléré quand j’ai été autonome. J’étais célibataire et je travaillais comme agent immobilier. Mon petit salaire m’a permis de commencer ma garde-robe, j’ai commencé à me maquiller. Puis avec la nuit, j’ai fait quelques sorties. Mais jamais en plein jour. Je me travestissais parfois le soir, cela dépendait de mon travail, mais surtout le week-end. Tout a vraiment commencé il y a quatre ans maintenant. J’avais vingt-deux ans. On était un samedi, du mois d’août. Il faisait chaud et ce soir-là j’avais mis une jupe légère, un top à fines bretelles et des sandales à talons moyens. Et comme d’habitude je me prenais en photos. Je multipliais les poses et les clichés lorsque la sonnette de ma porte retentit. Je me figeai, me demandant qui pouvait sonner chez moi, sachant que je n’attendais personne. « Une erreur » me dis-je. Mais la sonnette retentit de nouveau. Je m’approchais du judas et reconnut Nathalie. Mon cœur se mit à battre à tout rompre. — ouvrez ! Je sais que vous êtes là. Et j’insisterai jusqu’à ce que vous ouvriez ! J’étais prise au piège. Pas le temps de me changer et encore moins de me démaquiller. A nouveau la sonnette et des coups sur la porte. Totalement désespérée et plus tremblante qu’une feuille en pleine tempête, j’ouvris la porte. — ah quand même ! dit NathalieEt sans attendre mon invitation, elle entra dans mon appartement. Je la suivis dans mon unique pièce et elle me toisa de la tête aux pieds et des pieds à la tête. — pas mal ! dit-elle. Il y a longtemps que tu t’habilles en fille ? J’étais tétanisée et incapable de lui répondre. — ce sont les flashes de ton appareil photo qui m’ont fait regarder par la fenêtre. Je t’ai vu et j’ai voulu en savoir plus sur toi. Et je te le redis, tu n’es pas mal du tout en fille. Très féminine, très crédible. Tu sors en fille ? Je fis non de la tête. — bon, je vois que ma présence ne te mets pas à l’aise. Alors on en reparlera samedi prochain, chez moi. Je t’invite à diner. Vingt heures. Et elle quitta mon appartement. Je me changeai, me démaquillai, fermai la fenêtre et me couchai.
La semaine passa. Mais je repensais à l’invitation. Je finis par me convaincre que j’avais rêvé jusqu’au vendredi où je trouvais un mot collé sur ma porte. C’était juste un rappel de l’invitation de Nathalie. Le lendemain, vingt heures.
Mon épilation laissant à désirer, je ressortis pour aller chez mon esthéticienne qui s’occupait de moi et à qui j’avais dit que je m’épilais simplement parce que je n’aimais pas les poils. Elle réussit à me caser dans son agenda en fin d’après-midi. Mais alors que j’allais repartir, je revins vers le comptoir. — je … j’aimerai vous demander un service, dis-je, la voix blanche.— quoi donc ? demanda-t-elle avec une pointe d’agressivité. — en fait, si je me fais épiler, c’est parce que … je m’habille en fille, dis-je rapidement. — je m’en doutais un peu, dit-elle rassurée que ma demande ne soit pas scabreuse. Et ? — et je voulais savoir si vous accepteriez de me maquiller. J’ai un rendez-vous demain soir. — ça va vous obliger à venir en fille. — en fait je pensais arriver en garçon et repartir en fille. Enfin, si c’est possible bien sûr. L’esthéticienne resta silencieuse, regarda son agenda et prit son téléphone. Elle discuta quelques instants et raccrocha. — c’est d’accord, dit-elle enfin. Emmenez vos affaires et je ferai de vous une jolie jeune fille. Je restai bouche bée.— merci beaucoup, réussis-je à dire. A demain, dix-sept heures. Je sortis du salon, les jambes tremblantes.
Le lendemain, je passai la journée à chercher ce que j’allais mettre pour mon rendez-vous chez l’esthéticienne. Je constatai que je n’avais que des chaussures à talons et je sortis acheter une paire de ballerines, plus adaptées à ma première sortie en fille. Le rendez-vous chez mon esthéticienne arriva enfin. Je m’y rendis, pas très fière. Mais elle me reçut avec beaucoup de gentillesse. J’étais sa dernière cliente et elle avait donné congé à ses deux stagiaires. Elle m’épila les sourcils, me maquilla, masquant le miroir pour me faire la surprise, ajustant même ma perruque. Quand je vis le résultat, je me rendis compte que j’avais encore pas mal de travail pour me maquiller correctement. — je vous apprendrais si vous voulez, me dit-elle, comme si elle avait lu mes pensées.Je me changeai pour mettre un tailleur et un haut à bretelles. — pas mal ! me complimenta l’esthéticienne. — merci, c’est gentil. Mais c’est grâce à vous. — c’est juste une question de pratique, vous verrez. — merci pour tout, ajouté-je. — de rien … ? — Clarisse. — … Clarisse. Si vous voulez venir en fille, c’est sans problème. — c’est gentil. Je verrai.Je quittai, heureuse comme jamais. C’était ma première sortie en fille en plein jour. Je fis les quelques centaines de mètres qui me séparaient de mon appartement inquiète. J’avais l’impression que tout le monde me regardait. Mais il n’en était rien. Je repassai chez moi pour changer de chaussures, prit la bouteille de champagne que j’avais mis au frigo, vérifiai au moins trois fois que j’avais bien mes clés dans mon sac à main et sortit de chez moi pour aller chez mes voisins de palier.
Nathalie m’ouvrit et me fit entrer avec un grand sourire. Elle me félicita sur ma tenue et mon maquillage, me trouvant très féminine et me présenta à son mari, Philippe qui me fit la bise. Je ne le voyais que très peu souvent et je compris pourquoi quand il me dit qu’il était magistrat au TGI de Bordeaux. La soirée se passe admirablement bien. Le couple me posa plein de questions sur le pourquoi de mon travestissement, depuis combien de temps, si je voulais vivre en fille tout le temps.
C’était la question piège. Question que je m’étais souvent posé sans trouver de réponse claire. Oui, surement, mais la société n’était pas vraiment faite pour des personnes comme moi. A moins de changer de sexe complètement, chose que je n’envisageai pas du tout Puis la soirée avançant, l’alcool aidant, la conversation dériva inévitablement sur le sexe. J’avouai que je n’avais eu que très peu d’aventures avec les filles et aucune, bien sûr, avec les garçons. — et ça te tenterai ? demanda Philippe. — je ne sais pas. C’est vrai que les films de transsexuelles m’excitent. Mais de là à passer à l’acte … — tu n’as qu’essayer avec Philippe, dit Nathalie sur le ton de la plaisanterie.Je rougis violemment mais je déclinai la proposition.— il fait encore chaud, lança Nathalie pour changer de conversation. Ça vous dit un tour sur le bord de mer ? — très bonne idée ! répondit Philippe. Ne sachant que faire, j’acceptai à mon tour.
Ce n’est qu’une fois dehors que je me rendis compte que mes sandales à talons hauts n’étaient pas le meilleur choix. Les premières centaines de mètres furent une torture. Mais Nathalie me prit le bas, comme une copine. On marcha près d’une heure. La fraicheur de la nuit nous fit du bien. Sur le chemin du retour, Philippe me prit par la taille. Je lançai un regard inquiet vers Nathalie qui souriait. On termina la promenade et, alors que je voulais entrer chez moi, Philippe me proposa de venir boire une dernière coupe de champagne. J’acceptai plus par politesse que par goût des bulles.
— tu es très belle, Clarisse, dit Philippe et j’ai envie de toi. Il n’avait pas fait cette demande à voix basse et Nathalie n’avait pas pu ne pas l’entendre. — moi aussi, dit-elle en retour. Je tombais de nues. Le couple voulait faire ne trio avec moi Philippe se colla à moi, posa sa main sur mon genou et me fit une bise sur la joue. J’étais tétanisée, mais avec le sentiment étrange du bonheur d’être courtisée comme une vraie femme. Ses bises se rapprochaient dangereusement de ma bouche et ses lèves se posèrent inévitablement sur les miennes. Je sentis sa langue forcer le passage, résistai un moment et finis par céder. Je jetai un coup d’œil à Nathalie et compris que la situation l’excitait. D’une certaine façon, j’étais prise au piège. Et je réalisai que j’allais devenir totalement femme. Enfin, au sens travesti du terme.
Philippe caressa ma cuisse, remonta vers mon sexe qui commençait grossir dans ma culotte en dentelle. — mais je suis un garçon, dis-je— je sais. Mais je ne vois qu’une jolie, sexy et très désirable jeune femme.Je jetai un coup d’œil à Nathalie. — tout pareil, confirma-t-elle en se levant. Elle fit tomber sa robe à ses pieds et constatai qu’elle ne portait aucun sous-vêtement. Philippe défit sa braguette et libéra son sexe avec l’intention très claire d’avoir une gâterie de ma part— si tu ne veux pas, on n’arrête, dit Nathalie.
Mais j’avais déjà réfléchi. Un de mes fantasmes se réalisait et une occasion pareille ne se présenterait surement pas deux fois. Pour la première fois, je touchai le sexe d’un homme. Je le caressai doucement puis me penchait et le prit dans ma bouche. La sensation était indéfinissable mais je ne m’arrêtai pas. Nathalie s’absenta et revint quelques instants plus tard, un gode-ceinture autour de sa taille. Et pendant que je suçai son mari, elle remonta ma jupe, dégagea mon petit trou et plaça son sexe devant l’entrée. Avec délicatesse, elle finit par me pénétrer. Je manquai de jouir. Je vivais un rêve éveillé. Puis le couple changea de place. Philippe me pénétra. La chaleur de son sexe n’avait rien à voir avec le phallus de plastique. Je léchai la chatte trempée de Nathalie. Le pied ! Puis elle me mit un préservatif et glissa sous moi et je le pénétrai à mon tour. Je jouis presqu’aussitôt. Philippe en fit autant quelques instants après. — merci beaucoup, dis-je. Mais désolée ne pas avoir pu me retenir, ajouté-je. — Mais c’est nous qui te remercions. Tu nous as donné beaucoup de plaisir, même si tu as eu du mal à contenir ton excitation. On aura l’occasion de recommencer. Si tu le veux bien. — c’est vrai ? — tout à fait, dit Philippe. Mon travail m’oblige à rester la semaine, et parfois les week-ends à Bordeaux. Alors je serai ravi que ce soit toi qui tiennes compagnie à ma femme.Je n’en revenais pas. Je pouvais baiser l’épouse avec la bénédiction du mari. — mais je tiens aussi à profiter de tes charmes quand je serai ici. — alors c’est d’accord, dis-je rapidement, de peur que la proposition ne s’autodétruise dans les cinq secondes.
Et c’est ainsi que commença notre ménage à trois. Nathalie m’invitait deux ou trois fois par semaine pour faire l’amour. Le week-end, on le faisait à trois. Très vite, Philippe m’avoua être bisexuel et je le sodomisais à mon tour. Petit à petit, je finis par passer plus de temps chez Nathalie et Philippe que chez moi. Dès que je rentrai du travail, je redevenais Clarisse. Je passais de plus en plus de nuits avec Nathalie. Quelques-unes aussi avec Philippe que je rejoignais parfois à Bordeaux. Je sortais aussi de plus en plus souvent en fille. Jusqu’à ce deuxième soir qui allait définitivement changer ma vie.
On dinait au restaurant. — on a un service à te demander. Et une proposition à te faire, annonça Nathalie. Voilà, comme tu es agent immobilier, on cherche une maison avec trois chambres. — ça, c’est pas trop compliqué, dis-je. — je me doute. Et on voulait de demander si ça te dirai d’occuper une de ces chambres ? A plein temps, s’entend.— vous voulez que je vienne vivre avec vous ? — c’est ça. Mais c’est un peu ce qu’on fait déjà, non ? — oui, c’est vrai. — cela dit, il te faudra participer un peu financièrement et aider aux tâches ménagères. — cela va de soi. — alors ? — il faut que je me décide maintenant ? — oui, dit Philippe.Je regardai le couple qui me donnait tant de bonheur et de plaisir.— oui, oui et re-oui ! — parfait. On peut commencer à visiter des maisons lundi si tu veux.
Trois mois plus tard, on emménageait dans une maison proche du Pyla. J’étais Clarisse en permanence sauf pour aller travailler où je redevenais Mathieu. Nathalie me demanda de faire une prise de sang pour faire un test HIV et dès lors, nous fîmes l’amour sans protection. Je me rappelle encore la première fois où Philippe se vida en moi. La douce chaleur de son sperme qui emplissait mes entrailles, la première fois où j’éjaculais dans le vagin de Nathalie, le mélange de ma semence et de son jus que je léchai ensuite. Divin ! Peu de temps, après Nathalie me donna un traitement de vitamines que son médecin avait prescrit suite à la prise de sang. Rien de grave, mais je devais prendre ce traitement à vie. Je ne m’inquiétais pas plus que ça, ayant totalement confiance dans ce couple qui m’avait accueillie.
La routine s’installa. Nathalie tenant une boutique de lingerie, on avait le dimanche et le lundi ensemble. Parfois, on partait rejoindre Philippe sur Bordeaux. Un an plus tard, il me sembla que mon corps avait un peu changé. Mes seins me semblaient plus pointus et surtout plus sensibles, mes cheveux plus fins, ma peau plus douce. J’en fis part à Nathalie qui me répondit que ce devait être l’effet des crèmes de beauté que j’appliquais et de mon manque de vitamines. Raison de plus pour continuer mon traitement.
Quelques semaines plus tard, je terminai mes tâches ménagères et m’apprêtai à me changer pour aller travailler quand mon portable sonna. — et bien Mathieu ? Panne de réveil ? me demanda Patricia, ma patronne. Je regardai ma montre, les pendules de la maison mais toutes indiquaient que j’avais encore une heure devant moi. — eh ! Mon grand, l’heure d’été, ça te dit quelque chose ? — tu n’as pas changé les heures demandé-je à Nathalie, paniquée— si pourquoi ? — merde, merde, merde, pesté-je. — j’arrive dans une demi-heure.— je te signale que tu as une visite dans dix minutes ! cracha Patricia avant de raccrocher. — vas-y comme ça, lança Nathalie.— ça va pas non ? Me balader en fille, c’est une chose. Mais travailler … — bah, où est la différence ? Ecoute, je viens avec toi et j’expliquerai tout à ta patronne. Et puis, c’est juste pour aujourd’huiJe n’avais pas trop le choix. Mon client était à deux doigts de signer et cette visite, c’était la visite décisive. Je ne pouvais pas rater cette affaire sinon, je pouvais aller chez Pole Emploi. — bon d’accord.
Bien sûr, mon arrivée en fille ne fit pas rire ma patronne. Mais Nathalie sut arrondir les angles et Patricia se calma. Un peu trop facilement mais j’étais trop angoissée pour m’en rendre compte. Ce n’est que bien après que j’appris que les deux femmes étaient de mèche, Patricia étant une fidèle cliente de Nathalie.
Toujours est-il que mon rendez-vous se passa très bien. Enfin presque. Car lorsque mon client me demanda pourquoi Mathieu n’était pas là, je n’eus rien trouvé de mieux que de dire qu’il avait dû partir à l’autre bout de France pour raison familiale et que je l’avais remplacé. Autant dire que je venais de me tirer une balle dans le pied. Le client qui appréciait mes courbes, au vu des nombreux regards appuyés, promit de revenir le lendemain pour signer l’acte de vente. Et moi, j’étais obligée de revenir en fille. Ce qui ne fit pas rire du tout Patricia, enfin en apparence. Mais les affaires passant avant tout, elle accepta.
Le soir, je racontai ma journée à Nathalie qui éclata de rire quand je passai sur l’excuse foireuse que j’avais trouvée. D’autant plus que Patricia lui avait déjà tout raconté.— bon, je crois que tu n’as plus besoin de tes vêtements de garçon maintenant. — et ma famille ? — il serait temps que tu leur dises tout non ? — ils ne vont pas apprécier. — Possible. Surement même, mais si tu leur dis que tu es pleinement heureuse en fille, ça devrait le faire.
Ça ne l’a pas fait et je me suis fâchée avec mes parents. Mais Nathalie et Philippe surent trouver les mots pour me réconforter. Je travaillais désormais en fille. Si les premiers jours, j’avais quelques angoisses, elles furent vite dissipées. D’autant plus que j’attirai des clients en plus grand nombre que lorsque j’étais garçon. Le deuxième effet minijupe-talons aiguille.
Mes seins continuaient à prendre du volume et j’en reparlai à Nathalie. C’est là qu’elle m’avoua que les soi-disant vitamines étaient en fait un traitement hormonal de féminisation. Et avoua le plan qu’elle avait mis sur pied pour me faire travailler en fille. J’entrai dans une colère noire, insultant Nathalie, la traitant de tous les noms. Elle ne broncha pas. — je m’excuse, dit-elle lorsque je me calmai. Dès notre première soirée, j’ai compris que tôt ou tard, tu ne te contenterais plus de quelques moments en fille et que, tôt ou tard, tu en viendrais à abandonner ton sexe d’origine. Je n’ai fait qu’accélérer l’évolution de ce qui était du travestissement au début pour être en fait de la transsexualité. — mais je ne veux pas changer de sexe. — mais vivre en fille oui. — oui fis-je timidement après réflexion. — donc je n’avais pas tort ? — non dis-je avant d’éclater en sanglot.
Depuis, j’ai accepté ma condition : être une femme en apparence mais avec mon sexe d’origine. Ma patronne, au courant de ce que j’étais, et aussi amante occasionnelle de Nathalie, se joignait parfois à notre trio pour des parties carrées très chaudes. Notre intimité fit qu’elle me proposa d’être son associée dans l’agence. Philippe, grâce à ses relations, put m’obtenir des papiers d’identité au nom de Clarisse et il y a un an, j’ai été opérée pour augmenter la poitrine.
— voilà Xavier, tu sais tout de mon histoire. Et même si je me suis fâchée avec ma famille, je ne regrette rien. Non, rien de rien. Devenir femme a beaucoup d’avantages. Enfin, j’espère que tu apprécieras. Je suis sure qu’Isabelle sauras te le faire apprécier.
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