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Pousser les portes du fantasme

Chapitre 2

Hétéro
J’obéis, fébrile. Son corps m’avait abandonné si rapidement, rendant le retour à la réalité presque brutal. J’avance, hagarde, dans son appartement. Je devine les murs, les longe, jusqu’où dois-je avancer avant qu’il éclaire le couloir ? Je me retourne et le cherche du regard. Une lampe s’est enfin allumée et je lui fais face. Un lion en cage. Ses yeux trahissent la puissance de son désir et semblent me dire que je ne peux plus aller nulle part, si ce n’est dans son lit. Tant mieux, c’est exactement ce que j’avais prévu. Malgré ses intentions dévoilées par la lubricité de son regard, il ne bouge pas. Cela me perturbe, je voudrais qu’il se jette sur moi, m’enlève chacun de mes vêtements et me prenne, encore. Plus longtemps. Plus fort. Plus vite. D’habitude, avec d’autres hommes, je me serais précipitée sur eux, prenant la main sur la situation. Mais là je sais très bien que ce n’est pas moi qui décide. A défaut d’agir, je me poste à mon tour en observatrice. Je prends le temps de le regarder : il porte une chemise blanche qui, grâce à deux boutons défaits, laisse apparaître une chaine en or. Il y a quelques temps de cela, j’aurai trouvé sa tenue trop clichée. Mais aujourd’hui tout est différent. En regardant de plus près, j’observe son col et remarque une petite tâche noire. Sous l’émoi de notre première étreinte sur le pallier, mon mascara a dû légèrement couler. Instinctivement, je passe la main sur mon visage, pour effacer d’autres éventuelles marques de maquillage. Toujours aucun mouvement ni aucune parole de sa part, uniquement son regard ancré dans le mien. Cette situation me déstabilise complètement. Un flot d’émotions s’empare de moi : désir et peur s’entremêlent pour accroître la tension du moment. C’est à cet instant que je me rends compte que je suis toujours à moitié nue, avec ma robe remontée à la taille. Instinctivement, mes mains glissent alors vers le bas du tissu pour lui rendre sa forme originelle quand je le sens s’avancer et attraper mes bras : « Surtout pas ».
Il me prend alors par la main et m’emmène dans son salon, une grande pièce avec des moulures au plafond, pas de télévision, juste un énorme canapé en cuir et des fauteuils en tissus. Sans me demander ce que je souhaite, il cherche dans un placard et sort une bouteille de vin rouge, l’ouvre et sert deux verres. Nous trinquons sans parler. Je sens la puissance du tannin glisser dans ma gorge. Un vrai bonheur. Ses yeux m’observent, pleins de malice. « Enlève ta robe ». Je pourrais refuser, le faire languir mais je n’arrive pas à en éprouver l’envie. Je lui tends le verre et enlève ma robe d’un geste. Une fois libérée du morceau de tissu, je le laisse tomber au sol. Je reprends mon verre, avale une nouvelle gorgée et le regarde à nouveau. Je ne me reconnais pas. Pour la première fois de ma vie, j’obéis docilement à cet homme d’au moins vingt ans mon aîné. Je fais ce qu’il demande, je lui appartiens, pour cette nuit au moins.
Enfin il s’avance vers moi et m’embrasse passionnément. Nos bouches s’épousent si bien que je suis enivrée du vin qu’il vient d’avaler. Je sais que maintenant, plus rien ne l’empêchera de me posséder et cela me fait frémir d’excitation. En un mouvement, ses bras m’entourent. Je ne tiens plus, il faut que je sente maintenant sa peau contre la mienne. Mes mains glissent sur son corps, cherchant à le libérer de cette chemise qu’il a trop longtemps portée. D’un geste brusque, il m’arrête dans mon élan « Doucement bébé, on a tout notre temps ». Je comprends alors qu’il a bien décidé de mener la danse et d’imposer son propre tempo. Je n’avais jamais imaginé qu’un homme ait une telle ascendance sur moi et pourtant, j’aimais vraiment cela. Je laisse tomber mes bras, en signe d’abandon. Il prend son temps et parcourt mon corps de ses mains épaisses. Il me serre d’abord contre lui et en profite pour défaire mon soutien gorge qui, à son tour, rejoint le sol. Il s’empare alors de mes seins, observe leurs mouvements lorsqu’il les masse. Ses doigts se concentrent progressivement sur mes tétons, les effleurent puis les enserrent. Ma respiration s’accélère d’autant plus que son regard ne m’a pas quitté. Ses lèvres se posent à nouveau sur les miennes pour un baiser si brûlant qu’il me donne l’impression qu’il me baise déjà.
Ses doigts agiles glissent vers mon string et le font descendre à mes genoux. Machinalement, je lève une jambe puis l’autre et le laisse me découvrir de mon dernier vêtement, si léger soit-il. Il se redresse, détaille chaque parcelle de mon corps nu et reprends enfin la parole « Assieds-toi sur le canapé ». Je m’exécute. Il s’installe face à moi, dans un des fauteuils, le verre à la main. Je peine à croire que cela se passe vraiment lorsque je l’entends me dire, d’une voix sombre et posée « Ecarte les jambes ». Je plonge mes yeux dans les siens, ces mots viennent de déclencher en moi une vague d’excitation et de confusion. Il boit une nouvelle gorgée de vin et m’encourage « Je veux te voir ». Je cède et détache doucement mes jambes l’une de l’autre. « Maintenant, masturbe-toi ». Complètement troublée par la situation et par ses mots, je m’exécute. Mes doigts parcourent lentement mon corps et glissent sur mon clitoris gonflé, le frôlent, tournent autour et se posent dessus pour lui imprimer les délicieux mouvements menant au plaisir. Je me caresse doucement, avec volupté. Je me surprends à aimer sentir son regard sur mon corps nu et offert. Mes hanches suivent la cadence de ma main, le plaisir monte encore. Je sens le sillon de ma croupe s’humidifier du nectar coulant de ma vulve. La scène doit être suffisamment attirante car c’est le moment qu’il choisit pour me rejoindre. Il s’approche de mon sein, en mordille le téton. Un gémissement s’extirpe de ma bouche suivit d’un second lorsqu’il me souffle à l’oreille « Je vais te faire jouir ma belle petite salope ». Après un chaste baiser sur la joue, il s’exécute immédiatement et descend son visage pour embrasser mon con. Je laisse à nouveau échapper un souffle lorsque sa langue commence à jouer avec mon bouton bombé de désir. Ses doigts retrouvent le chemin de mon antre et reprennent leur assaut. Mon corps répond en écho en se mouvant au fur et à mesure de ces pénétrations. J’ondule de plus en plus vivement, poussant mon sexe enflammé sur sa bouche. Bientôt, je comprends que je me baise littéralement sur sa main trempée. Je sens l’orgasme monter et il en est conscient. Il accélère le rythme. Ses mouvements sont plus rapides, sa langue s’active farouchement tant et si bien que je jouis très vite.
Il rapproche son visage du mien pour m’embrasser. Son baiser a encore le goût du vin mais surtout celui de mon plaisir. Je souris et prise d’audace, l’attire contre moi. Je sens alors son sexe bander contre le mien et je ne peux me retenir de frotter mon vagin encore humide contre son jean. Il rit et caresse négligemment ma poitrine : « Ne t’inquiète pas, je vais te baiser. C’est ce que tu cherchais? » Je n’hésite pas longtemps avant de lui répondre « Oui. Prends-moi ».
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