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SHANA

Chapitre 27

Trash
Le lever du jour chassa les dernières ombres de la nuit. A l’ivresse de la veille succéda une solide gueule de bois. Il devait faire près de trente degrés et j’enviais ma belle qui allait avoir la chance d’être dispensée de se vêtir.Shana se réveillait doucement comme une enfant vicieuse, la main entre ses cuisses.Elle n’ouvrit pas les yeux tout de suite, tentant encore de retenir le songe qui s’échappait et s’évanouissait progressivement.
- Tu es si belle le matin. Au saut du lit, les femmes ne peuvent pas tricher.Tu n’es pas comme les autres. Toi, tu es belle même après.
- Est-ce que tu aimes toujours mes seins martyrisés ?
Pourquoi ne les aimerait-il plus, d’ailleurs ?Mon épiderme avait bien supporté la charge héroïque.Il me restait que cette légère boursouflure qui me barrait le ventre comme ultime souvenir de mes excès.
- Pour une fois, je serai magnanime. Je te ferai grâce de tes petites inconduites particulières.
- Tu ne manques pas de culot, toi. Dis-moi plutôt, ce qui s’est exactement passé hier soir !Je crois que leur drogue m’avait sacrément désinhibée.
- Je crois que nous avons tous deux pris des substances à notre insu.
- Comment m’as tu trouvée ? Cela t’a bien excité, je parie. En tous cas, moi je me réveille en transe et prête à toutes les folies.Je n’ai jamais ressenti pareille excitation. Tu te rends compte que tu m’as froidement livrée pieds et poings liés à ce monstre et ses amis. Moi qui t’aimais tant !
- Il faudra que tu te réfères à des concepts moins étriqués, chérie. Rien ne m’excite plus que de te savoir désirée par des centaines d’autres. Maintenant, j’ai la certitude que la bande à Sakis ne va plus lâcher un gibier aussi appétissant que ma petite biche.
- Pas besoin de me le rappeler. J’angoisse suffisamment en sachant qu’une centaine de scélérats à qui je dois obéissance se baladent avec un teaser en poche et qu’ils n’attendent qu’une occasion pour me soumettre à leurs caprices.
- J’avoue que j’ai un peu déconné mais en y réfléchissant bien, c’est toi qui l’as voulu en fin de compte.
- Tu n’as rien fait non plus pour me calmer quand tu as vu que je m’égarais.J’étais à l’ouest, je te dis. Mes idées n’étaient plus très claires.
- Les miennes non plus. Je crois même que j’ai insisté pour qu’ils te mènent la vie dure.

- Pense-t-on au danger quand on est ivre de plaisir ? Je vais jouir comme une folle. Ca tombe bien, je n’ai jamais été dans un pareil état de manque.
- Excuse-moi mais je crois qu’ils ne te laisseront pas jouir. Les teasers, tu te souviens? Désolé!Où ai-je fourré mes fringues?
- Hum! Tu oublies que tu as aussi accepté de passer tes journées à moitié nue sur l’île.
- Tu crois? Attend ! C’est exact mais...ça me revient. Niarchos m’avait promis de déposer quelques vêtements dans mon tiroir.
- C’est quoi çà?
- Un micro bikini, ignare! Il a même agrafé une carte de visite.
" A enlever que si on te le demande"
- Comment ai-je pu accepté qu’il te contraigne ? Je n’ai aucune excuse.
- Mais non! Tu as été formidable, Eric. Tu n’as rien à regretter.
A peine le bikini enfilé, je commençai à douter de la faisabilité de la tâche.
- Je pense quand même qu’on s’est laissé emporter par nos fantasmes.
- Si tu as encore des scrupules, pense au travail passionnant que tu vas mener dans les semaines à venir! Tu as pour la première fois de ta vie la chance unique et la responsabilité de diriger un chantier archéologique prometteur. Niarchos t’a fourni un matériel ultra-performant et dix hommes qui t’épauleront toute la journée.
- Tu as raison. Tant pis pour les scrupules. Je suis chaude comme la braise et avide que les fouilles commencent.
- Bien sûr, il y aura peut-être ces fameuses soirées "particulières" mais je serai à tes côtés.
- Je ne t’oblige pas. Tu serais bien capable de les aider à me violer cette fois.
- Et je suis certain que cela te plairait, coquine.
— Je vais te faire une confidence, mon sadique préféré…
Subitement, l’écran attaché au plafond s’illumina.Niarchos apparut à l’écran pour nous souhaiter une bonne journée. Histoire de bien enfoncer le clou, il lança une vidéo d’une quinzaine de minutes qui retraçait tous mes égarements et déclarations de la veille. J’avais maintenant les idées très claires mais je désirais plus que jamais vivre le plus intensément possible les épreuves qui m’attendaient.
- Et ta confidence…
- Plus tard, Eric! Je me souviens de tout C’est affreux J’étais sacrément désinhibée en tout cas.
- Tu es vraiment une dépravée de la pire espèce mais si mignonne que j’espère vraiment qu’ils vont prendre beaucoup de plaisir à t’abrutir.
- Comme je t’en veux…de ne pas prendre plus souvent des substances. Tu m’as éclaté grave, tu sais.
- Mon amour. il faut que je te parle sérieusement. Il est très important que tu conserves la confiance de Niarchos et complices. Je compte sur toi pour devenir la plus lubrique des femelles de Grèce. Je te demande, c’est de me faire une confiance aveugle quoiqu’il arrive, même si tout ce qui t’arrivera te paraîtra parfois déraisonnable.
Au fait, je vais te laisser deux enveloppes. La première, je la glisse sous le tiroir de ta table de nuit. Tu la liras uniquement si je m’absente plus d’une semaine ou si je te demande personnellement de l’ouvrir.
- Tu me fais peur !!!!
La deuxième, tu me promets de ne l’ouvrir que si tu ne parviens pas à éviter ton examen gynécologique.
- C’est quoi tous ces mystères ? J’y tiens, moi à mon examen gynéco…
- « On » m’a confié que le Dr.Kirsh était très dangereux.
- D’où tiens-tu ces informations ?
- J’ai promis de ne jamais te le révéler. C’est une question de vie ou de mort.Tu sais que je devrais m’absenter souvent. Je n’ai pas le temps de tout t’expliquer.Chacun ses petits secrets. Tu devras être forte. Dans une heure, je prends le ferry et j’ignore quand je serai de retour.
Un mystère de plus, c’était un mystère de trop.Il y avait tant de choses qui ne collaient pas dans ce microcosme.Tout d’abord, cette surveillance discrète qui me devenait pesante.
- Dis-moi tout ce que tu sais sur ce Docteur ou je fais ma crise !
La main de mon partenaire se plaqua sur mon genou et il me tendit à regret une fiche qu’il avait cachée dans la doublure de sa veste.
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