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Sophie ou la belle crémière

Chapitre 1

Orgie / Partouze
— Elle est fraîche, elle est fraîche, elle est fraîche...— Allez, mesdames, deux pour 5 francs, deux...— Oh ! Qu’il est beau, qu’il est beau...— Tenez, ma petite dame, elle est belle comme vos joues, ma scarole.— Qui veut mon beau colin ?... Regardez ces yeux... on dirait qu’il vient d’être péché...— Voilà une viande bien rouge pour redonner du nerf à votre fiancé, ma jolie.— Regardez, monsieur, mon beau camembert, fait à coeur... moelleux et tendre...— Pas si moelleux et si tendre que vous, m’amzelle Sophie, dit en entrant dans la crémerie le nain qui déambulait à travers le marché vendant des citrons par trois et lorgnant l’opulent corsage à moitié transparent de celle qu’on appelait, de l’église Saint-Germain à la place du Pin : la belle crémière.    Sophie était incontestablement la reine de la rue, son teint de crème, ses cheveux d’un blond mousseux, ses lèvres épaisses soigneusement maquillées, toujours entrouvertes sur des dents de bébé, ou laissant, dans le rire, apercevoir une largue langue humide et rose, des yeux très noirs soulignés d’un épais trait de Khôl, un petit nez aux narines écartées, son cou, court et rond, appelant les morsures, ses bras gras, aux coudes ornés de fossettes, animés par des mains potelées aux ongles d’un rouge assorti à celui des lèvres, ses seins énormes prêts à jaillir au grand jour entre lesquels un doigt eût été serré, et qui semblaient vouloir faire craquer les boutonnières de l’impeccable blouse blanche qui contenait mal une croupe rebondie lui composaient une fraîche et généreuse beauté. Portant le tout, deux jambes un peu lourdes mais solides et droites, aux pieds chaussés de sabots noirs qui claquaient gaiement et que, l’hiver, elle portait avec des chaussons de peau de mouton.    Sa seule présence dans la boutique rendait au plus triste camembert l’air de venir tout droit des fermes normandes, les oeufs semblaient encore chauds du nid de la poule, les fromages de chèvres sentaient bon le cabri, quant au lait, on avait l’impression qu’il suffirait de pousser la porte de l’arrière-boutique pour se trouver dans une étable modèle où se tiendraient les meilleures vaches laitières dans l’attente de cette délicate main aux ongles rouges qui les libéreraient de leur lait. Les ménagères jugeaient à sa bonne mine de la qualité de ses produits. Elles n’avaient d’ailleurs pas tort, car Sophie se faisait un point d’honneur de maintenir la tradition de qualité, qui avait fait la réputation de la crémerie du temps de ses grands-parents puis de ses parents.    Le dimanche matin, les maris du quartier ne se faisaient jamais prier pour aller chercher le beurre ou le fromage oublié par leur épouse. Ils s’essayaient en compliments lourds et maladroits, mais Sophie avait la même devise que son beau-frère policier : ’ Jamais pendant le service. ’    Elle chassa à coups de torchon le Jeannot le nain.— Ote-toi de mes jambes, tu vois bien que tu me gênes.    Sautillant et ricanant, le nain quitta la boutique en faisant un geste obscène en direction de Sophie qui, éclatant de dire, se troussa pour montrer son beau derrière. Le cul en direction de la vitrine, elle abaissa également sa culotte , puis, se penchant en avant faisant mine de ramasser quelque bibelot tombé au sol, découvrit au bonhomme ses lèvres rosâtres ainsi que la touffe les entourant. Alors que le Jeannot n’en revenait toujours pas, elle inséra son index dans la cave convoitée et après quelques aller-retour reprit une posture convenable.— Bonne journée, mon cher, dit-elle en suçant le doigt contenant la liqueur intime.    La mère de Sophie, se trouvant derrière le comptoir voulut également jouer un tour à ce nain, aussi, elle dégrafa le haut de sa blouse et dévoila une splendide poitrine, tout aussi généreuse que celle de sa fille.— Et que je ne te revois pas par ici, coquin !...— Oh ! La belle chatte. Oh ! La belle lune. Oh ! les beaux seins, cria à tue-tête Jeannot en s’enfuyant par la rue voisine.— Ah çà ! On ne s’ennuie pas chez vous, dit un gros et bel homme en habit de boucher, en franchissant d’un bond les trois marches qui séparaient le magasin de la rue.— Eh non... Bonjour, Monsieur Paul... c’est encore ce bougre de Jeannot.— Je suis sûre, m’amzelle Sophie, que vous y avez mis du vôtre.    Elle minauda en prenant un air de petite fille prise en flagrant délit de jouer au docteur avec un petit garçon de son âge.— Ne faites pas cette tête-là, vous mériteriez qu’on vous donne la fessée comme à une vilaine gamine.— Allez, Monsieur Paul, vous n’oseriez pas.— Attendez un peu, vous allez voir.
    Il se mit à la poursuivre à travers la boutique. Heureusement, à cette heure de la matinée, il y avait encore peu de monde. Elle ne réussit à échapper à Paul qu’en se réfugiant derrière la caisse, protégée par le large corps de sa mère dont les imposants obus encore au grand air s’agitèrent quand, à son tour, elle rit.— Allons, les enfants, vous n’avez pas honte ?... Monsieur Paul, ce n’est plus de votre âge. Que va dire votre dame ?... Arrête, Sophie, tu me châtouille... ce n’est pas le moment... Veux-tu bien sortir de là ! Et voilà qu’elle me déleste de mon cache-sexe.    Bien au chaud sous cette tente improvisée, Sophie venait en effet de faire descendre, jusqu’aux chevilles, le nylon de sa mère. Tandis qu’elle laissait promener son habile langue sur le fruit défendu de sa génitrice, Paul, de son côté, lui tâtait avec fermeté le sein gauche. La pauvre dame ne resista pas bien longtemps à ce sort et laissa echapper un cri de bonheur qui réveilla tous les dormeurs de la rue.    Rouge et essoufflée, Sophie sortit de son abri, pas mécontente de son travail, après avoir fait promettre au beau Paul de se tenir tranquille. De son côté la guelleuse attachait les deux lanières qui tenaient le haut de sa blouse.— D’accord, je veux bien, mais, en échange, venez prendre un verre avec moi... Tout ça m’a donné soif.    Sophie regarda autour d’elle, vit qu’il n’y avait plus de client et se tourna vers sa mère.— Je vais boire un café, je n’en ai pas pour longtemps. Allez devant, Monsieur Paul, je vous rejoins.    Elle passa dans l’arrière-boutique sous l’oeil faussement indifférent des employés en réalité sur-excités. Elle arrangea sa coiffure en se regardant dans la glace fendue accrochée au-dessus de l’évier, sortit de la poche de sa blouse son rouge à lèvres qu’elle promena sur sa bouche avec la précision que donne l’habitude, retira sa petite culotte mouillée de plaisir qu’elle cacha derrière le cadre des portraits de ses grands-parents en costume de noce, remonta sa lourde poitrine et sortit dans la boutique qu’aucune pratique n’encombrait. Vêtu comme cela, la moitié de son poitraille débordait de sa blouse et on remarquait nettement la noirceur de ses tétons.— A tout de suite.    Elle franchit le seuil de la crémerie en balançant ses fortes hanches sur lesquelles la blouse blanche remontait, laissant apercevoir le commencement de son fessier.    La douceur de l’air de cette matinée de printemps l’emplit d’aise. Les fleurs de la fleuriste avaient des couleurs encore plus vives et plus gaies que les autres jours, une odeur sucrée de girofle et de vanille s’échappait de la minuscule boutique du marchant d’épices. En passant devant la poissonnerie, elle retrouva les relents d’algues, de marées et de vase que dégageait quand la mer se retirait, le petit port breton où elle passait toutes ses vacances depuis sa petite enfance. De la droguerie s’échappaient les effluves mêlés, des lessives, de l’eau de Javel et des savonnettes parfumées. Ce parfum fade, froid et un peu écoeurant c’était celui de la belle boucherie de Paul. A la caisse, trônait la femme du boucher, grosse personne au chignon noir compliqué, à la peau d’un blanc mat rendu plus blanche encore par la couperose des joues, le rouge à lèvres grenat et le fard à paupières d’un bleu agressif qui n’arrivait cependant pas à éteindre le bleu presque mauve de ses prunelles, en conversation avec son amant, le boulanger. Sophie, sans s’arrêter, la salua d’un geste de la main.— Bonjour, Madame Léa.— Bonjour, Mademoiselle Sophie. On se promène ?..    Sophie fit mine de ne pas entendre et pénétra chez le bougnat où l’attendait Paul, devant son premier ’ Petit bordeaux ’ de la journée.    Le patron, un Auvergnat au béret vissé sur la tête, son éternel mégot éteint aux lèvres, le corps ceint d’un immense tablier bleu, s’approcha, chiffon à la main, de Sophie.— Et pour toi, ma petite, un café comme d’habitude?— Non, père Henri, aujourd’hui, j’ai envie de changer. Je boirai bien un petit vin blanc pas trop sec.— C’est une bonne idée, je viens juste de recevoir un petit vin de Loire, ni trop sec, ni trop sucré, dont tu me diras des nouvelles.    Le vin de Touraine se révéla si gouleyant que Sophie but un deuxième verre avec un plaisir gourmant qui lui fit retrousser les narines et briller un peu plus ses yeux.— Quand vous faites cette mine-là, mademoiselle Sophie, je ne sais pas ce qui me retient de vous sauter dessus.— Voulez-vous bien vous taire, Monsieur Henri.    Sophie se renfonça dans la banquette de molesquine rouge usée et rapiécée par endroits, que le Père Henri à la veille de prendre sa retraite dans son Auvergne natale se refusait depuis dix ans de changer sous prétexte que ce ne serait peut-être pas au goût de son successeur. Son mouvement remonta encore la blouse blanche dont le dernier bouton était détaché, laissant apercevoir au-dessus du bas un morceau de cuisse si gras, si blanc, que la main de Paul s’en empara sans même y penser. Les cuisses s’écartèrent et ses doigts se mêlèrent aux broussailles du sexe entrouvert. Elle ne réagit pas immédiatement, l’alcool aidant. Isolés au fond du bar, ils se lâchèrent complètement, Sophie retira sa blouse blanche dévoilant ainsi sa beauté ravageuse. Ses seins se trémoussaient selon les mouvements des doigts de Paul. Celui-ci, encouragé par les réactions de cette furie, se positionna au pied de la banquette afin d’exécuter un cunnilingus, chose qu’il savait faire à merveille. Le gérant, motivé à la vue de la bouche béante de Sophie, ouvrit sa braguette et y présenta son sexe mou. Le jeune femme ne se fit pas prier et goba le petit pénis. Quelques coups de langues bien placés et des va-et-viens sur la queue plus tard, la rendit en érection, satisfaisant le vicieux patron. Sophie réussit à aspirer la totalité de cette pine offerte, et, pratiqua de légers mordillement sur la base du sexe, tout en faisant tourner sa langue autour de l’objet tant désiré. Ah! Qu’elle était doué pour ces choses-là! Il faudrait remercier ses parents pour cela, car, dès ses 16 ans, et pour fidéliser la clientèle, laissaient les mâles se décharger dans sa bouche. C’est dans ce magasin qu’elle aimait tant que Sophie avait apprit les choses sexuelles. Il lui arrivait même de rassembler toute la rue autour d’elle, lorsqu’elle, se faisait prendre par son père ou un passant. Revenons au présent, le sexe au fond de la bouche de la jeune fille, le père Henri lâcha son jus qui atterrit au fond de la gorge de le vicieuse, ne se dégonflant pas pour tout avaler. A cet instant, Paul se débarrassa de son pantalon et voulut pénétrer la cave humide. Sophie repoussa mollement ce phallus large et fort, ornées de longs poils noirs et à l’odeur forte. Il poussa un grognement.— Petite salope !— Voyons, Monsieur Paul, vous êtes fou. Tous le monde nous regarde.— Où veux-tu alors? J’en peux plus moi. Ca fait une semaine que tu me lanternes. D’habitude, c’est toi qui me réclames.— Vous fâchez pas, Monsieur Paul, j’avais mes anglais.— Et alors ? Ce serait pas la première fois. Je m’souviens qu’un jour, j’avais tout l’air ...— Oh ! Taisez-vous, murmura-t-elle, rougissant jusqu’aux oreilles, en fermant de sa main la bouche aux lèvres rouges de Monsieur Paul qui reprenait sa plaçe sur la banquette.    Il regarda sa montre :— Bon dieu. Il faut que je m’en aille, la boutique doit être pleine de monde, la patronne va encore râler. Alors, qu’est-ce que tu décides?— Je viendrai après le déjeuner, vers deux heures, dans votre remise.— On pourrait trouver un coin plus confortable et plus agréable, tu sais ! Je ne comprends pas ce qui te plaît dans cet endroit encombré de vieux billots, de bassines pleines d’os et de déchets, de chiffons.— Peut-être, mais j’aime bien ton coin.    Il paya les consommations, serra la main du Père Henri et, prenant Sophie par le coude, la regarda d’un air rêveur et tendre.— C’que tu peux petre vicieuse tout de même... Je compte sur toi, à tout à l’heure...
    En ce chaud début d’après-midi, la rue Pinteau, si animée à d’autres heures, semblait plongée dans une sieste profonde. Toutes les boutiques, à l’exeption du bougnat et du marchand de tabac, étaient fermées. Des bâches d’un vert passé recouvraient les fruits de la mère Claire, des filets protégaient d’éventuels voleurs la marchandise du droguiste, les étalages roulants étaient tirés à l’intérieur des boutiques. La rue en paraissait élargie. De rares passants faisaient ressortir le vide et le silence de la rue. Deux heures sonnèrent au clocher de Saint-Germain.    Sophie sortit d’une petite porte peinte en vert foncé conduisant aux étages de l’immeuble dont la crémerie occupait le rez-de-chaussée. Elle avait troqué sa blouse de fonction contre une courte robe fleurie. Les couleurs un peu vives du tissu s’accordaient avec la blondeur de cette belle fille qui personnifiait si bien le printemps parisien dans toute sa gouaille joyeuse.    Les maçons d’un chantier voisin, descendant la rue avec leur sandwich à la main, la sifflèrent en tentant avec de gros rires de lui barrer le chemin. Le rire clair de Sophie répondit au leur tandis qu’elle leur exhibait son corps svelte, la robe projeté à ses pieds. Ce manège dura quelques minutes le temps qu’ils dechargent sur son corps. Poisseuse à souhait, elle reprit son chemin, laissant les 5 hommes heureux. Elle traversa une cour encombrée de poubelles sur les couvercles desquelles cinq ou six chats tenaient conférence. Ils se redressèrent en entendant le claquement des talons de Sophie, certains firent mine de s’enfuir, puis renoncèrent autant par paresse que par manque de peur. L’un d’eux, plus hardi , vint même se frotter contre ses jambes. Elle se pencha pour lui gratter la tête, ce dont il la remercia par un ronronnement si puissant qu’il brisa le silence de la courette. A l’entrée d’un deuxième couloir, elle frissonna tant l’haleine humide et glacée qui s’échappait de la basse ouverture évoquait ’ la paille humide des cachots ’ des romans-feuilletons chers à sa grand-mère dans quelques, elle avait, pour ainsi dire, appris à lire. Elle marche avec précaution dans le couloir sombre aux dalles disjointes et grasses pour déboucher dans la cour principale incurvée vers le milieu où un trou d’égout recevait les eaux rougies de la boucherie. Elle enjamba la rigole où coulait un liquide immonde bordé d’une mousse rosâtre. Elle frappa trois petits coups avec le heurtoir de bronze à une très belle et très ancienne porte de bois sombre renforcée par d’énormes clous qu’aucune rouille ne paraissait pouvoir attaquer, qui s’ouvrit aussitôt, sans le moindre grincement. Sophie s’engouffra prestement par la porte entrouverte qui se referma sur elle.— Enfin toi !    Des bras vigoureux se refermèrent sur Sophie qui, surprise et endolorie par la brutalité de l’étreinte, poussa un cri.— Arrête, tu es fou !... tu me fais mal !...    Paul, sans tenir compte des protestations de Sophie, enfonçait sa bouche sentant la viande grillée et le vin dans son cou, puis entre ses seins qu’il palpait comme il devait palper un boeuf pour apprécier la qualité de la bête. Un jour, d’ailleurs, voulant complimenter Sophie sur la beauté et la douceur de sa peau, il avait dit au plus fort de leur étreinte amoureuse :— Ah ! Quelle belle viande !...    Au lieu d’agacer Sophie, cela l’avait considérablement excitée. C’est elle qui insistait pour qu’il ne lave pas le sang de ses mains avant de la caresser. Une fois, elle avait faillit devenir folle de plaisir quand, pressé par le temps, il l’avait bousculée sur le billot de la boucherie sans même prendre la peine d’écarter la viande sur laquelle il était entrain de travailler et, lui relevant les jambes à la hauteur des épaules, l’avait besognée avec une force qui faisait trembler la lourde table. Elle avait éprouvé, au contact de cette chair morte d’où montait une odeur fade et à celle vivante, chaude, de l’homme sur laquelle roulaient des gouttes d’une sueur âcre et salée une volupté jamais atteinte. Depuis, quand elle croisait des bouchers en aux vêtements, aux mains et quelquefois au visage poisseux de sang, portant d’énormes quartiers de viande saignante, elle éprouvait un orgasme rapidement qui lui laissait les jambes molles.    Au début de leur liaison, Paul s’était amusé de ce qu’il appelait ’ ses lubies ’. Maintenant, quelquefois, cela lui donnait envier de l’envoyer ’ se faire voir ailleurs ’. Mais, il revenait toujours à de plus aimables sentiments : Sophie avait un cul et des seins comme il les aimait. Du plus loin qu’il se souvenait, il n’en avait jamais vu d’aussi gros ni d’aussi fermes, en même temps. Imaginez des tétons aux pointes d’un rose si tendre qu’on aurait dit du veau, et se dressant à la moindre caresse, débordant largement des deux mains réunies, et quelles mains ! des mains de boucher, au sillon si confortable que plus d’une fois il y avait glissé son sexe.Quant au cul !... Ah ! Ce Cul !... il aurait fallu que le boucher fût poète pour lui rendre un hommage digne de son opulence, de sa douceur, de sa fermeté, de sa blancheur, de son parfum. Le cul de Sophie sentait la crème fraîche, la paille de la litière, le foin dans la mangeoire. Charme supplémentaire, le moindre coup, si léger fût-il, y laissait une trace émouvante. Et c’est souvent que Sophie, par jeu ou par punition, recevait de son amant des fessées ou des fouettées avec la large ceinture de son pantalon qui faisait passer ses fesses du rose le plus tendre au rouge le plus vif.    Il l’entraina dans un coin mal éclairé de la remise où étaient posés de vieux matelas et des coussins recouverts de tissus indiens. Sur les murs humides, des gravures aux couleurs violentes représentaients des divinités hindoues. Dans la terre d’un pot de fleurs veuf de sa plante, brûlaient des bâtonnets d’encens. C’est dans cet endroit que Victor se réfugiait pour s’échapper aux criailleries de sa femme et lire à la lueur de bougies des ouvrages sur l’Orient. Le désir profond de cet homme était d’aller en Inde. Il y avait lu d’innombrables ouvrages sur ce pays, ses moeurs, ses coutumes, ses religions. Il pouvait citer sans erreurs les noms de provinceset des villages. Il vouait à la mémoire de Ghandi un immense respect. Il sentait bien ce qu’il y avait d’incongru de la part d’un boucher dans cet amour pour un pays qui l’eût, du fait de sa professions, rejeté dans la classe des intouchables. Mais il refusait de s’arrêter à ce qu’il appelait des détails. Se femme et ses amis s’étaient tellement moqués de sa ’ manie’ que, peu à peu, il avait tu ses désirs de voyages et cessé de commenter ses lectures. Il avait mis longtemps avant d’oser en parler à Sophie. A sa surpriseet à son grand plaisir elle l’acouta avec une attention passionnée, l’étourdit de questions, lut les livres qu’il lui conseilla et rêve avec lui de ce pays lointain. Ils s’inscrivirent à des cours du soir pour apprendre l’anglais afin de se débrouiller dans ce pays aux langues et dialectes multiples. Portés par leur rêve, ils faisaient de rapides progrès. Tous les deux à l’insu de leur entourage mettaient de largent de côté en vue du grand voyage. Car Paul avait été si convaincant que Sophie avait fait sien le rêve de son amant. Le moment venu, ils se faisaient fort de convaincre leurs familles respectives d’accepter leur départ.    Depuis la dernière visite de Sophie, le boucher avait apporté un élément nouveau à la décoration du refuse : il avait tendu au-dessus de sa couche un large tissu indien fixé aux poutres de la remise par des clous et retombant en plis lourds autour de l’espace délimité. Le confort de l’endroit était encore accentué par un veixu tapis chinois acheté au brocanteur installé près de la place des Continents.    Quant il écarta le ridea ainsi formé et qu’il découvrit à Sophie le charme et le côté tente de nomades du désert de ’ leur ’ coin, elle nattît des mains comme une enfant et se jeta dans ses bras pour le remercier.    La lueur des bougies faisait ressortir le rose des tissus. Pour fêter ces transformations, le boucher avait disposé sur un plateau, lui aussi indien, une bouteille de champagne et deux verres. Ils burent lentement, avec sérieux, en se regardant dans les yeux. L’odeur entêtante du jasmin les enveloppait, ayant réussi à faire disparaître l’habituelle odeur écoeurante de la remise.    Paul déshabilla sa maîtresse avec une lenteur dont il n’était pas coutumier. Quand enfin elle lui apparut, si grasse, si blanche, éclairée par la flamme dansante des bougies, il resta accroupi à se pieds comme en adoration. Elle ébouriffa d’un geste taquin sa sombre chevelure..— Deshabille-moi, toi aussi.    Elle se révéla moins compétante et plus impatiente que lui. Quand il fut nu, sexe dressé, elle se recula comme pour mieux contempler. Une fois de plus, elle admira ses larges épaules et son torse recouverts d’une épaisse toisin noire, ses cuisses de lutteur japonais et ses mains impressionnantes par leur taille et leur force. Tels qu’ils étaient tous les deux, l’un en face de l’autre, ils formaient un couple d’une formidable beauté faite d’opulence et de muscles.    Il la poussa sur les coussins, lui flatta les flancs comme il l’aurait fait à un bel animal et la pénétra sans plus de démonstration de tendresse.— Comme tu es pressé...— J’ai tellement envie de baiser...    Il lui fit pourtant l’amour avec une douceur inattendue chez un tel colosse, attentif à son plaisir. Il fut récompensé par les cris et les soupirs que poussa la belle crémière. Satisfait, il jouit en grognant.    Ils restèrent un long moment sans bouger, silencieux, allongés l’un contre l’autre comme des gisants. Il se souleva le premier pour allumer une cigarette et enfoncer un CD dans un vieux chaine-hifi. La musique indienne envahit leur ’ chambre ’. Ils restèrent encore un long moment sans parler, lointains mais proches puisqu’ils rêvaient à la même chose. Il dit :— Je suis allé dans une agence de voyages, j’ai tous les renseignements, tous les prix. Si mes calculs sont exacts, nous pourrons partir bientôt pour cinq ou six mois.    Sophie se redreassa sur les coudes, les yeux brillants, les joues rouge, un merveilleux air de bonheur la rendait ravissante.— Non ? Tu es sûr ?...— Tout à fait. J’ai prévenu ma femme que je prenais de longues vacances et j’ai trouvé un bon boucher pour me remplacer. Commence à préparer ta mère et ta valise.    Elle posa sa tête sur l’épaule confortable de son amant, les yeux soudain emplis de larmes. Il la força en la tirant par les cheuveux à relever la tête.— Grosse bête, vas-tu finir, sinon moi aussi je vais me mettre à chialer.    Il disait vrai le beau Monsieur Paul, l’homme le plus fort du quartier en s’essuyant le nez et les yeux avec un pan de rideau.    Ils étaient comme deux enfants, bouleversé par le cadeau d’un jouet longuement convoité : ils avaient du mal à y croire.    La cassette s’arrêta, les ramenant brutalement à la réalité.— Ce que ça va me paraître long d’attendre, dit Sophie en commençant à se rhabiller.— Oui, mais tu verras après...— Paul, t’as pas bientôt fini de rêvasser... C’est l’heure d’ouvrir le magasin...    La voix lointaine de la tolérante madame Léa les arrachait à leur songe mais non à leur joie. Ils se séparèrent heureux.
    Dans la rue qui avait retrouvé une partie de son animation du matin, une jolie fille, grasse et blonde, répondait machinalement aux bonjours des gens du quartier, loin de ce coin de Paris que pourtant elle aimait et que, déjà, elle ne voyait plus.
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