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Talons aiguilles à l'aéroport

Chapitre 1

SM / Fétichisme
Sur le petit tapis roulant, je déposai mon porte-feuille, mon sac à main et ma bague. L’agent de sécurité me fixait. Un homme d’aspect anodin, d’assez grand taille. Il n’était pas réellement beau, mais avait du charme. D’un hochement de tête, il me fit signe de m’avancer. J’avançai de quelques pas pour traverser l’imposante porte de métal. Un bruit strident retentit, faisant réagir l’agent. Il s’approcha de moi et indiqua la montre à mon poignet. J’avais oublié de l’enlever et elle avait fait sonner le détecteur de métal. De nos jours, on ne rigole plus avec la sécurité dans les aéroports.
Je déposai également la montre sur la tapis roulant et repassai à travers le portique, qui manifesta une fois de plus son refus de me laisser passer. Je haussai les épaules en un signe d’incompréhension. Je n’avais plus rien sur moi de métallique, j’en étais persuadée. Pour la première fois, l’agent parla.

— Vos chaussures, madame, dit-il en désignant mes pieds d’un geste de la main.— Pardon?— Veuillez s’il-vous-plaît enlever vos chaussures, madame.

Je m’exécutai et ôtai mes chaussures, des escarpins de cuir noir que ma soeur m’avait prêtés en prétextant que, si je devais rencontrer le directeur de la galerie d’art, il fallait que j’aie l’air élégante et sophistiquée. Au sol, le carrelage était glacé et une intense sensation de froid traversa mes bas et remonta jusqu’à mes chevilles.

— Je suis désolé de vous obliger à vous mettre pieds nus, madame, mais les talons aiguilles font souvent sonner le détecteur, me dit l’agent. 

Je repassai à travers le portique qui, cette fois, demeura silencieux. J’en fus soulagée.

— En même temps, vous n’avez pas vraiment l’air d’une terroriste, plaisanta l’agent, en m’adressant un sourire que j’imaginais charmeur.

Je souris en retour et récupérai mes affaires sur le tapis roulant. J’enfilai une chaussure, mais faillis perdre l’équilibre au moment de glisser mon pied dans la deuxième. Il faut dire que je n’avais pas l’habitude de porter des talons de dix centimètres de haut. Je me contentais habituellement de cinq ou six centimètres. L’agent remarqua ma gêne et me tendit son bras pour m’aider. Je m’agrippai à lui et réussis enfin à me rechausser. Je relevai la tête pour le remercier et remarquai qu’il avait les yeux fixés sur mes pieds. Je cru d’abord que mes bas s’étaient effilochés dans la manoeuvre et baissai à mon tour le regard. 

C’est là que je me rendis compte qu’il tentait de dissimuler une érection naissante en mettant ses mains dans ses poches. Etait-ce moi qui déclenchait en lui tant d’excitation? J’en fus presque flattée. L’agent devait avoir environ vingt-cinq ans. Et moi vingt de plus, même si j’avais le sentiment d’être toujours une femme capable de plaire. Cette confirmation m’emplit de fierté, même si je n’éprouvais pas une attirance particulière pour cet homme-là.

Je lui souris et lui adressai un signe poli avant de continuer ma route vers la porte d’embarquement B28, là où allait arriver bientôt l’avion qui devait m’emmener à Londres. Londres où, espérai-je, aurait prochainement lieu la première grande exposition de mes toiles.

Après quelques centaines de mètres de couloirs et de tapis roulants, j’arrivai enfin vers la porte indiquée. Il me restait un peu de temps et je décidai de m’asseoir dans une petite cafétéria pour un café. En le sirotant tranquillement, je commençais la lecture d’un magazine acheté le matin même dans un kiosque pour patienter.

Ce n’est qu’au troisième paragraphe d’un article sur la nouvelle collection d’été d’une marque à la mode que je remarquai, deux tables plus loin, l’agent de sécurité de tout à l’heure qui fixait vers moi un regard clair. "Tiens, je n’avais pas remarqué qu’il avait les yeux bleus", fut ma première réaction. Avant de me demander comment cela se faisait-il qu’il soit là, à la même cafétéria. M’avait-il suivie? Cette pensée souleva en moi une vague d’inquiétude. Que je choisis d’ignorer pour finalement reprendre la lecture de mon article.

Deux minutes plus tard, je relevai discrètement la tête pour voir s’il était toujours là. Il n’avait pas bougé. Il fixait mes pieds du regard. Il faut dire que ces escarpins étaient terriblement sexy. D’un noir mat avec une semelle claire légèrement patinée. Leur talon était vertigineux. Les porter me remplissait d’un étrange sentiment de puissance. Enfin j’avais l’impression de ne plus être cette petite chose fragile qui arrive à peine à hauteur d’épaule des autres gens.

Amusée par l’intérêt que me portait le jeune agent, je commençai alors à faire glisser ma chaussure droite le long de mon pied et à la faire se balancer au bout de mes orteils. Le contact du cuir sur mes bas était agréable. A quelques mètres de moi, l’inconnu ne manquait rien du spectacle. Ses yeux bleus luisaient de désir. Plus de doute, c’était bien moi qui provoquait en lui ces effets insoupçonnés. Je décidai alors de me lever et d’aller le rejoindre. Une décision complètement folle, je ne m’en rendis compte que plus tard, bien plus tard. Mais, sur le coup, je ne pensais qu’à l’excitation que m’inspirait ce petit jeu.

Il fut tellement surpris quand je m’assis en face de lui qu’il faillit partir en courant. Jamais, dans son fantasme, il ne semblait avoir imaginé la possibilité que je vienne l’accoster. D’ailleurs, même pour moi, ce geste semblait inconscient. Que pouvais-je bien espérer à jouer ainsi les cougars devant ce gamin bandant à la vue de mes talons hauts? 

— Vous m’avez suivie? demandai-je.

Il ne répondit rien. Il semblait complétement désemparé, mais la surprise et son sexe tendu comme un arc dans son pantalon l’empêchaient de se lever.

— Mes escarpins vous excitent? ajoutai-je d’une voix qui semblait ne pas être la mienne.— Euh, oui, madame, avoua-t-il d’un air penaud.

Dans sa bouche, le mot "madame" prit une dimension érotique inédite. Surprise à mon tour, je me rendis compte de mon propre désir.

— Tu as envie de faire l’amour avec moi?

J’étais tout aussi étonnée que lui par la franchise de mes questions. Il hocha timidement la tête.

— Viens. Mon avion part dans vingt minutes.
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