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La voyeuse

Chapitre 1

Erotique
Chapitre 1
Elsa s’éveilla vers neuf heures. Il était temps de se lever, bien qu’elle n’eut rien de très pressé à faire. Elle s’était déjà éveillée auparavant, lorsque Robert avait quitté le lit. Vaguement elle avait entendu qu’il s’affairait dans la cuisine. Puis ce fut le ronronnement de son rasoir électrique … Un peu plus tard, le bruit de la porte que l’on refermait l’avait fait sursauter. Aussitôt elle s’était rendormie profondément … jusque maintenant. Elle prit une cigarette, se mit à fumer avec volupté. La première cigarette de la journée est la meilleure mais aussi la plus novice … Haussant les épaules elle s’assit dans sont lit, fit passer sa robe de nuit légère par dessus la tête et rejeta couverture et draps.C’était un bon moment… être étendue toute nue sur le lit, bras et jambes écartés, la peau fraîche, avec la transpiration nocturne qui s’évaporait lentement. Elle sourit en regardant les bouts roses de ses seins, passa les paumes dessus, frémit lorsqu’elle les sentit durcir fortement. Elle était très sensible à cet attouchement. Il est vrai qu’elle l’était à tout attouchement. Elle passa sa main à plat entre les cuisses et sourit d’aise .C’était moite et chaud. Un geste qu’elle faisait souvent. Pour le plaisir de se sentir vivante, le ventre soulevé.Robert ignorait combien elle aimait son propre corps. Combien elle se trouvait belle. Elle aimait Robert aussi mais ce n’était pas pareil. Jouissant fort bien quand elle était dans les bras de sont mari, elle pensait surtout à elle-même, parce qu’il en était ainsi depuis longtemps.Elsa avait trente ans …il y avait donc seize ans qu’il en était ainsi, qu’elle adorait son corps … Cette passion était venue simplement, le soir ou elle eut l’idée de se mettre nue dans sa chambre et de se regarder dans le grand miroir … Une simple curiosité qui lui fit découvrir la volupté …Elle quitta le lit, s’assit dans le fauteuil placé près de la fenêtre. De ses doigts elle caressa ses lèvres pleines, mordilla une de ses phalanges .Par analogie elle pensa à d’autres lèvre. Sa main descendit. Elle se caressa doucement les poils. Non, pas encore …Dans la cuisine elle se prépara un jus de fruits. Le verre à la main elle alla vers la grande fenêtre du living, regarda vers la villa voisine. Là haut la croisée du jeune homme était ouverte. Elle savait que sa chambre était située sous les toits. Souvent elle l’avait entrevu, penché sur ses livres, occupé à étudier. C’était un beau jeune homme. De la chair fraîche …Ils ne s’étaient jamais adressé la parole. On se saluait simplement, en voisins.Elsa vida son verre, retourna vers sa chambre. Là elle hésita, tentée de faire une chose dangereuse, une chose qui pouvait lui coûter cher. Mais la tentation la poussait dans le dos. Elle n’hésita plus, monta l’escalier et pénétra dans la chambre de bonne qui était momentanément libre. La bonne avait renoncé à son travail depuis une quinzaine.C’était une chambre presque monacale, aux murs chaulés, meublée d’un lit, d’une chaise et d’une garde robe garnie d’une grande glace piquée de taches grises et brunes. Elle contempla une nouvelle fois son corps nu. Derrière elle il y avait la fenêtre ouverte, le jeune homme penché. Elle resta immobile, offrant le spectacle de ses fesses rebondie. Il releva la tête. Par le truchement du miroir ils se regardèrent, sans ciller .Puis Elsa baissa la tête, changea de place. Elle fit demi-tour, le dos contre la surface froide du miroir, pivota encore, fit un pas à gauche, puis à droite, les cheveux répandus devant son visage. Finalement elle s’étendit sur le lit, les genoux relevés. C’était un lit ancien, très haut. Il devait la voir des pieds à la tête. Sans se presser, regardant le jeune homme dans les yeux, elle se satisfit, haleta, la jouissance aiguisée du mal qu’elle commettait. Mais, peut-être le garçon n’avait-il rien compris à son geste … Quand elle descendit du lit et quitta la chambre, elle cacha soigneusement son ventre et ses seins, un peu honteuse de son plaisir.Pendant plusieurs jours la fenêtre d’en face resta close. Elle savait cependant que le jeune homme était dans sa chambre. De temps en temps le rideau bougeais … Une après-midi elle quitta la maison à bord de sa deux chevaux afin de faire des emplettes dans le grand self service situé à quatre kilomètres de sa maison. A peine avait-elle fait quelques mètres sur la route qu’elle aperçut la servante de ses voisins. Elle stoppa, et invita la femme à monter.Pendant plusieurs minutes elles restèrent muettes, puis la femme dit :-Vous devriez vous méfier …-Me méfier ? Et de quoi donc ? — Quand vous allez dans la chambre sous le toit.Il paraît que le fils de mes patrons vous a vue …en petite tenue …Oh, vous pouvez fier à moi, je ne suis pas de celles qui s’amusent à des cancans …Elsa regarda mieux sa voisine. Celle-ci avait une quarantaine d’années, un visage lisse, des yeux sombres. Quelques cheveux blancs parsemaient son abondante chevelure. Peut-être un peu grosse, mais de chair ferme … -Je vous parle de la chose parce que Alain pourrait …et encore, je ne le pense pas … mais on ne sait jamais …— il en parlé, à vous peut-être ? fit Elsa en souriant à la femme.— Oui, un jour que je mettais de l’ordre dans sa chambre. Pendant que je travaillais il restait planté devant la fenêtre, à regarder chez vous, sans écarter le rideau. C’est ainsi que je vous ai vue, vêtue d’un soutien gorge et d’une culotte de format réduit …Je me suis demandé si vous le faisiez exprès et que vous aimiez vous faire voir en une tenue aussi sommaire. Je suis restée à côté d’Alain et nous avons épié ensemble vos gestes, vos allées et venues .J’avoue que le spectacle me plaisait. Vous êtes bien faite, ni trop, ni trop peu.-Je ne le faisais pas exprès, répondit Elsa.Elle regarda sa voisine qui tenait son sac sur ses genoux.Du moins pas les premières fois, poursuivait-elle. J’étais habillée. Puis un jour la fenêtre de votre jeune patron s’est ouverte .J’ai ouvert la mienne. Nous nous sommes regardés, sans faire un geste ni un signe. Par la suite je n’ai plus fait attention à la présence de ce garçon. J’oubliais même qu’il était là, d’où parfois ce manque de vêtements. Il fait très chaud dans cette mansarde.-Ne croyez pas que je vous critique. Je vous incite simplement à la prudence. Personnellement j’aime que quelqu’un soit assez libre pour faire une chose de ce genre. De ces choses qui plaisent secrètement.-et quand vous étiez à côté d’Alain, à m’épier de la sorte … Quel effet cela lui faisait-il ?-Il ne parlait pas, mais ses regards étaient éloquents à suffisance. Son pantalon était tendu … ( ça doit être assez long )… Ce n’est qu’après quand vous êtes sortie de la chambre, qu’il s’est tourné vers moi et qu’il a dit que vous étiez une belle femme. Ce que j’approuvais … -C’est dommage que je puisse en savoir davantage… C’est vicieux, n’est-ce pas ? Je me regarde dans le vieux miroir qui se trouve dans cette chambre. La fenêtre d’Alain s’y reflète, mais je ne vois jamais rien qui puisse vraiment me faire plaisir. J’aimerais que quelqu’un soit un peu complice de ce que je fais.-Je suis prête à collaborer, fit la femme. Ça m’amuse. -Ce n’est que de l’amusement ?— Non c’est beaucoup plus que ça…Ce n’est pas parce qu’on est seule qu’on cesse de désirer certaines choses .On trouve des accommodements, même dans la solitude. -vous aussi ?dit Elsa, la voix quelque peu tremblante.-Est-ce que j’ai l’air d’avoir complètement dételé ?dit la femme avec un accent de défi … Je n’en ai jamais eu tant besoin. Je m’abandonne fréquemment, oui très souvent .Mes envies naissent aux moments les plus imprévisibles. J’aime aussi ma nudité.-Pourquoi dites-vous(aussi) ?.
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