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- 10-04-2015
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Une traduction personnelle d'une partie de Howl de Ginsberg :
Transcription de musique d’orgue
La fleur dans le pot de cacahuètes autrefois dans la cuisine
s’est contorsionnée pour prendre place dans la lumière,
la porte du placard s’est ouverte, parce que je l’avais utilisée avant, elle demeurait gentiment
ouverte en m’attendant, moi, son propriétaire.
J’ai commencé à ressentir ma détresse dans la paillasse sur le sol*, en écoutant de la musique,
ma détresse, c’est elle qui me donne envie de chanter.
La pièce s’est refermée sur moi, j’attendais que vienne le
Créateur, je voyais mes murs et mon plafond peints en gris, ils contenait ma
pièce, ils me contenaient
comme le ciel contient mon jardin,
j’ai ouvert ma porte
La vigne vierge grimpait sur le montant de la maison, les feuilles dans la nuit demeurait à l’endroit même où le jour les avait laissées, les têtes animales des fleurs demeuraient à l’endroit où elles avaient écloses
pour penser au soleil
Puis-je remettre les mots à leur place ? La pensée de la transcription troublera-t-elle mon œil mental ouvert ?
La douce volonté de croissance, l’élégant désir d’exister des fleurs, ma quasi extase à exister parmi elles
Le privilège d’être le témoin de mon existence – vous aussi, vous devez ambitionner le soleil…
Mes livres s’empilaient devant moi à mon service
Attendant à l’endroit où je les avais placés, ils n’avaient pas disparus, le temps a laissé ses vestiges et quelques qualités pour que je m’en serve – mes mots empilés, mes textes, mes manuscrits, mes amours.
J’ai eu un moment de clarté, j’ai vu le sentiment dans le cœur des choses, je suis sorti dans le jardin en pleurant.
Ai vu les floraisons rouges dans la lumière nocturne, le soleil parti, elles s’étaient toutes développées, en un instant, et elles avaient attendu figées dans le temps que le soleil du jour vienne et leur donne…
Fleurs que comme dans un rêve au coucher du soleil j’arrosais fidèlement sans savoir à quel point je les aimais.
Je suis si seul dans ma gloire – exceptées elles là dehors – j’ai levé les yeux – ces rouges floraisons sauvages pointant du doigt et épiant à travers la fenêtre attendant dans l’amour aveugle, leurs feuilles aussi espèrent et se sont tournée à plat vers le ciel pour recevoir – toute création ouverte pour recevoir – la terre plate elle-même.
La musique décline, comme déclinent les hautes tiges flexibles des lourdes floraisons, parce qu’il le faut, pour continuer jusqu’à la dernière goutte de plaisir.
Le monde sait tout l’amour qu’il y a dans sa poitrine comme dans la fleur, le monde solitaire et souffrant.
Le Père est miséricordieux.
La douille est bêtement accrochée au plafond, depuis la construction de la maison, pour recevoir une prise qui s’enfonce bien dedans, et alimente désormais mon phonographe…
La porte de l’armoire est ouverte pour moi, là où je l’ai laissée, depuis que je l’ai laissée ouverte, elle est élégamment restée ouverte.
La cuisine n’a pas de porte, le trou là-bas me laisserait passer si je voulais entrer dans la cuisine.
Je me souviens de la première fois où je me suis fait baiser, H.P. m’a défloré avec élégance, j’étais assis sur les quais de Provincetown, j’avais 23 ans, heureux, élevé dans l’espérance avec le Père, la porte vers l’utérus m’était ouverte si je souhaitais entrer.
Il y a des prises électriques non utilisées tout autour de ma maison si j’en ai un jour l’utilité.
La fenêtre de la cuisine est ouverte, pour laisser entrer l’air…
Le téléphone – c’est triste à dire – repose par terre – je n’ai pas assez d’argent pour ouvrir la ligne –
Je veux que les gens s’inclinent quand ils me voient et disent il est doué de poésie, il a vu la présence du Créateur.
Et le Créateur m’a donné un aperçu de sa présence pour satisfaire mon vœux, afin que mon ardent désir pour lui ne reste pas vain.
* : Pallet on the floor est un standard du jazz américain.
"Je est un autre"
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- 01-01-2012
- 32311 Messages
C'est chouette, ces visions hallucinées qui ne sont cependant pas dues au LSD : ce poème a été écrit deux ans avant que Ginsberg en expérimente les effets avec Timothy Leary.
Un loup qui ne se laissera pas déconstruire !
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- 10-12-2017
- 2327 Messages
Que de plaisir de lire les visions classiques ou modernes des auteurs qui nous dévoilent leurs talents et leurs perspectives des sujets qui les touchent de prêt ou de loin.
Je comprend la vision de la touche moderne de Strangemax et ce qu'il a voulu signaler. Pour reprendre les paroles d'Alphonse de Lamartine, un grand auteur français et un brillant poète, (l'écrivain n'écrit pas pour plaire aux lecteurs mais pour lui seul d'abord, ensuite il décide s'il veut faire profiter de sa création et la partager avec d'autres). L'innovation est une chose essentielle et la poésie ne peut y échapper mais l'écriture de textes poétiques suit la vision d'un instant bien précis, d'une époque définit et décrite en détail ou en partie, où l'auteur souhaite nous emporter.
Les différentes visions des auteurs du passé sont certes appréciables et elles peuvent nous inspirer. Grâce à elles, nous pouvons forger notre point de vue sur cet art et nous en inspirer ou bien les améliorer et pondre une vision plus à même de nous représenter ou de dépeindre un milieu défini à un temps défini car l'universalité n'a pas de sens et tout est appelé au changement en s'inspirant de ce que nous connaissons en partie.
Tout le bonheur des hommes est dans l'imagination.
- Donatien Alphonse François de Sade alias Le Marquis de Sade
Ce sont les écrivains qui manquent au peuple, ce ne sont pas les lecteurs qui manquent aux écrivains. - Alphonse de Lamartine
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- 10-04-2015
- 371 Messages
Hors Cortex
Je cherche les embrouilles
la vie au corps à corps
on entend sous ses bras
mes cervicales qui craquent
comme un vieux pain rassis
dans un élan sinistre
ramassez tous vos muscles
pour malaxer mes glandes
Je me sens tellement mal à l’aise
Des stylos qui suintent
dans un sommeil qui tarde
une voie semble s’extraire
d’une paire de fesses dodues
tant que ça tient tout seul
c’est bien, c’est même très bien
j’en bande tout droit et dur
sous un mur à repeindre
Quelle frasque inélégante !
Pétales en porte à faux
piétinés d’un vent vain
ta bouche qui sent l’aumône
s’oppose en systémique
pour détruire sans créer
moi, loin de tout réseau
blanc, libre et désabusé
comme un ouragan nain
Et mes yeux tombent d’eux mêmes
Je ne veux plus rien faire
de ton regard sévère
je sens l’aigreur monter
en une aurore fatale
de mouche en moche et lasse
ma main bave et s’efface
à court du moindre mot
lèche-cul des lits déserts
La fureur s’est perdue en chemin.
Dernière modification par Strangemax (Le 08-04-2021 à 19h03)
"Je est un autre"
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- 11-04-2020
- 1874 Messages
J’avoue ne pas tout comprendre mais j’apprécie quand même cette poésie. Joli travail Strangemax.
@PM de belles sonorités, j’aime beaucoup aussi.
"Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis. " E.A.Poe
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- 03-03-2013
- 5261 Messages
Petit proverbe russe:
Si votre coeur est une rose, votre bouche dira des mots parfumés.
PM
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- 01-01-2012
- 32311 Messages
pierheim :
Petit proverbe russe :
Si votre coeur est une rose, votre bouche dira des mots parfumés.
Если ваше сердце - роза, ваш рот будет произносить ароматные слова.
Un loup qui ne se laissera pas déconstruire !
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- 10-12-2017
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Lioubov :
pierheim :
Petit proverbe russe :
Si votre coeur est une rose, votre bouche dira des mots parfumés.Если ваше сердце - роза, ваш рот будет произносить ароматные слова.
Oh, que vois-je ? Vous faites part de vos capacités de traductions en russe ? Le loup est à l'affût.
Продолжайте так, товарищ с другого континента.
Tout le bonheur des hommes est dans l'imagination.
- Donatien Alphonse François de Sade alias Le Marquis de Sade
Ce sont les écrivains qui manquent au peuple, ce ne sont pas les lecteurs qui manquent aux écrivains. - Alphonse de Lamartine
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- 01-01-2012
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Donatien A.F. de Sade :
Oh, que vois-je ? Vous faites part de vos capacités de traductions en russe ? Le loup est à l'affût.
Продолжайте так, товарищ с другого континента.
Хорошо. Итак, я продолжаю, кузен.
Un loup qui ne se laissera pas déconstruire !
Шлюха
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- 06-07-2017
- 4912 Messages
Ah ! Le cercle des russophones du site serait-il plus grand qu'on ne le suppose ?
Penser est difficile, c'est pourquoi la plupart se font juges. (Carl Gustav Jung)
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- 10-12-2017
- 2327 Messages
megalosex :
Ah ! Le cercle des russophones du site serait-il plus grand qu'on ne le suppose ?
Да. Я люблю говорить и писать на самых разных языках.
Tout le bonheur des hommes est dans l'imagination.
- Donatien Alphonse François de Sade alias Le Marquis de Sade
Ce sont les écrivains qui manquent au peuple, ce ne sont pas les lecteurs qui manquent aux écrivains. - Alphonse de Lamartine
megalosex :
Ah ! Le cercle des russophones du site serait-il plus grand qu'on ne le suppose ?
Да. Я люблю сосать пенисы.