Au-delà des considérations humanistes et éthiques: parce que le 100% n'existe pas Les cas "irrécupérables" peuvent toujours récupérer, une peine avec perpétuité peut être annulée. Combien de dizaines (centaines?) de personnes ont été condamnées à mort à tort et on l'a su avec l'arrivée de l'ADN? Combien de faux témoignages ont mené à la chaise électrique? La peine de mort est irréversible. On peut dédommager un innocent qui a passé 20 ou 30 ans en prison pour rien, mais on ne peut pas recoller une tête.

Et je sens une pointe d'ironie dans le commentaire d'antonin: bien sûr que ce n'est pas aussi simple. Je lance des idées en schématisant le tout parce que j'ai quand même un peu la flemme de pondre des pavés de 39 pages sur le sujet avec 4 pages de bibliographie. Je rappellerai deux choses: 90% des viols ont lieu dans la sphère privée (famille, amis, connaissances, conjoint). Le fameux "homme au manteau" qui rôde la nuit, c'est dans de rares cas (mais bien plus spectaculaires!). Le viol touche à parts égales toutes les couches socio-culturelles et socio-économiques, "raciales" ou "ethniques" ou religieuses. Ces deux facteurs vont dans le même sens : on se plaît à imaginer ces gens-là comme des "monstres", terme fréquemment utilisé pour les définir. C'est rassurant de penser que c'est eux là-bas, que ça ne pourra jamais être nous ou nos proches, ici, qui soient capables de telles horreurs. Que ces gens-là sont intrinsèquement différents de nous. Imaginer le violeur comme ce criminel qui erre la nuit pour kidnapper des petites filles et les emmener dans des zones industrielles lugubres pour les violer et les dépecer, c'est beaucoup plus rassurant que d'imaginer qu'on a pu soi-même, un jour, insister un peu trop pour un rapport, user d'une forme de manipulation (conscientisée ou non) pour arriver à ses fins (à sa faim?); ou repenser à cette fois on a pensé que "non ça voulait dire oui, elle en avait envie ça se voyait", et par chance c'était le cas cette fois-là.

La peine de mort, ainsi que le vocabulaire employé par certains sur ce sujet, démontre tout à fait cela. Ce n'est rien d'autre qu'un mécanisme de défense pour isoler ces gens-là, les enfermer dans une case (voire créer une caste) socialement exilée qui fait d'eux des marginaux ultimes inadaptés à la société et totalement hors de celle-ci.

donico :

Ceci dit j'aime bien l'idée du bourreau. Pour les mauvais payeurs ?

En dernier recours, après les ATD inopérants et les saisies-ventes qui ne suffisent même pas à couvrir les frais d'huissier. Les ANV seraient remplacés par la contrainte par du corps : en voyant se dévoiler l'outil de torture du bourreau, les mauvais payeurs solderaient vite leurs dettes fiscales !
Mais la rumeur se répandant rapidement, certaines femmes (ainsi que Jeremy...) feraient exprès d'être débiteurs envers le ministère des Finances et des Comptes Publics...

Aux Etats-Unis, la peine de mort coûte plus cher que la perpétuité. Ces institutions sont des gouffres à pognon. Je ne connais pas les chiffres pour la situation en France avant l'abolition de celle-ci toutefois.

Comme je disais que les détenus ne doivent pas juste être enfermés dans une pièce à tourner en rond, et qu'il leur faut un suivi adéquat, il faut aussi que ceux-ci amènent une forme d'utilité à la société. Les formations professionnelles (si celles-ci manquent) puis le travail sont des composantes importantes, à la fois pour qu'ils aient une "utilité" mais aussi ne serait-ce que pour leur santé mentale.

--> Voir le modèle carcéral japonais, qui souffre de bien des lacunes, mais qui est un exemple en matière de réinsertion professionnelle.

Dernière modification par Hellangel (Le 04-09-2020 à 07h06)

phildomi :

Le docteur Guillotin, le docteur Louis ont une drôle de façon de soigner, manque plus que le docteur Petiot

Et il serait intéressant que tout cela soit raconté par un célèbre écrivain, le Dr Destouches (plus connu sous le pseudo de Louis-Ferdinand Céline).