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Docsevere
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26-08-2012
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Il faut lire "Psychanalyse des contes de fée" de Bruno Bettelheim.

Ces contes racontent toujours la même histoire : une fille arrive à la puberté (le rouge, synonyme de règles, de sexualité) rencontre le loup dans la forêt (la forêt, symbole primitif, tréfonds de l'esprit où se cache la libido, la pulsion sexuelle, qui s'éveille au sortir de l'enfance...) ; c'est une sorte de mise en garde morale contre la sexualité, qui peut détruire... Enfin surtout au moyen âge et avant...

A la fin la fille renaît (elle est sortie du ventre du loup), et à perdu son innocence (elle a connu la peur, la presque mort) et est sauvée par un symbole viril et civilisé (le bûcheron, l'homme qui defriche la forêt...)


"Douleur et douceur se tiennent l'une par l'autre."

François Cheng
Trixie
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16-06-2020
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Ok, mais deux épisodes particuliers appartiennent en propre à la tradition orale. Tout d'abord celui du choix du chemin offert à la petite fille parle loup quand ils se rencontrent :

Mais est-ce tout ce que, le conteur voulait enseigner aux jeunes "donzelles" qui l'écoutait ?

Quel chemin prends-tu ? dit le Bzou, celui des Aiguilles ou celui des Épingles ?

Savez vous ce que représentait les épingles ou les aiguilles au moyen-âge ?

C'était les symboles du passage de l’adolescence à la maturité féminine, ces instruments piquants et perforants étaient réservés aux filles en âge de se marier et de procréer. C’est en offrant une douzaine d’épingles à leurs promises que les garçons faisaient leur cour et c’est en lançant des épingles dans une fontaine que les filles se promettaient à leurs amoureux.

Dans cette version Nivernaise, le petit Chaperon rouge choisit donc "le chemin des épingles avec lesquelles on peut s’attifer" au lieu du "chemin des aiguilles avec lesquelles il faut travailler".

L'Ethnologue et sociologue française, Yvonne Verdier nous précise aussi que :

Loin d'êtres "absurdes" ces détails constituent un langage. Un langage couturier de l'épingle et de l'aiguille qui peut se comprendre quand on le replace dans le contexte ethnographique de la société paysanne de la fin du XIXe siècle d'où nous viennent ces versions. Les ustensiles de couture y jouaient en effet un rôle important dans l'éducation des filles. Dans les villages, les filles étaient envoyées un hiver, celui de leurs quinze ans, auprès de la couturière. Il ne s'agissait pas tant d'apprendre à "travailler", à coudre, autrement dit d'utiliser les aiguilles, que surtout de se "dégrossir", de s'affiner, d'apprendre à se parer, à s'attifer donc, ce que la couturière exprimait en disant de ses jeunes apprenties : "Elles ramassaient les épingles". En cet hiver de leurs quinze ans, se signifiait, et par l'entrée chez la couturière, et par l'entrée cérémonielle dans le groupe d'âge consacré à Sainte-Catherine, l'accession à la vie de "jeune fille", c'est à dire la permission d'aller danser, d'avoir des amoureux, dont il apparaît que l'épingle est le symbole.

à suivre...


Mes histoires sont de la fiction. Mais...si vous les lisez, peut-être vous poserez-vous la question de savoir si elles ne tirent pas leurs racines d'un certain vécu. Je vous souhaite, de bien vous divertir en lisant les épisodes des histoires sensuelles d'une jolie blonde...Trixie...
Sharhajar
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Trixie :

et c’est en lançant des épingles dans une fontaine que les filles se promettaient à leurs amoureux.

D'où l'amour des Français, romantiques notoires, pour l'eau qui pique.

Duchesse
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08-11-2020
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Dans le genre « interprétation symbolique » de ce conte. Je regarde une série ou le petit chaperon rouge est en réalité le loup-garou et sa cape lui permet de ne pas se transformer.

D


Les mauvaises langues parlent, les bonnes donnent des orgasmes.
trolive
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13-07-2020
302 Messages

Trixie :

Ok, mais deux épisodes particuliers appartiennent en propre à la tradition orale. Tout d'abord celui du choix du chemin offert à la petite fille parle loup quand ils se rencontrent :

Mais est-ce tout ce que, le conteur voulait enseigner aux jeunes "donzelles" qui l'écoutait ?

Quel chemin prends-tu ? dit le Bzou, celui des Aiguilles ou celui des Épingles ?

Savez vous ce que représentait les épingles ou les aiguilles au moyen-âge ?

C'était les symboles du passage de l’adolescence à la maturité féminine, ces instruments piquants et perforants étaient réservés aux filles en âge de se marier et de procréer. C’est en offrant une douzaine d’épingles à leurs promises que les garçons faisaient leur cour et c’est en lançant des épingles dans une fontaine que les filles se promettaient à leurs amoureux.

Dans cette version Nivernaise, le petit Chaperon rouge choisit donc "le chemin des épingles avec lesquelles on peut s’attifer" au lieu du "chemin des aiguilles avec lesquelles il faut travailler".

L'Ethnologue et sociologue française, Yvonne Verdier nous précise aussi que :

Loin d'êtres "absurdes" ces détails constituent un langage. Un langage couturier de l'épingle et de l'aiguille qui peut se comprendre quand on le replace dans le contexte ethnographique de la société paysanne de la fin du XIXe siècle d'où nous viennent ces versions. Les ustensiles de couture y jouaient en effet un rôle important dans l'éducation des filles. Dans les villages, les filles étaient envoyées un hiver, celui de leurs quinze ans, auprès de la couturière. Il ne s'agissait pas tant d'apprendre à "travailler", à coudre, autrement dit d'utiliser les aiguilles, que surtout de se "dégrossir", de s'affiner, d'apprendre à se parer, à s'attifer donc, ce que la couturière exprimait en disant de ses jeunes apprenties : "Elles ramassaient les épingles". En cet hiver de leurs quinze ans, se signifiait, et par l'entrée chez la couturière, et par l'entrée cérémonielle dans le groupe d'âge consacré à Sainte-Catherine, l'accession à la vie de "jeune fille", c'est à dire la permission d'aller danser, d'avoir des amoureux, dont il apparaît que l'épingle est le symbole.

à suivre...

hyper intéressant smile  je ne connaissais pas du tout cette symbolique des épingles et aiguilles


les choses nous paraissent toujours plus douce quand on y repense plus tard et c'est de cette inaccessible tour du passé que la nostalgie nous observe et nous attire. (JR Lowell)
Trixie
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16-06-2020
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Certaines versions, la plupart d’origine orales, font intervenir un épisode absent des versions
littéraires retranscrites par Perrault ou par les frères Grimm. Il s’agit du repas cannibalesque au cours duquel le petit Chaperon rouge dévore les restes de sa grand-mère, conservés par le loup dans une "bassie".
Un animal la met en garde :
" Suivant qu’elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait :
"Pue ! Salope ! Qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand"
(conte nivernais)

En absorbant les organes génitaux et sexuels de sa (grand) mère, le petit Chaperon rouge devient une femme et acquiert à son tour le pouvoir de procréer.

En faisant disparaître ce repas de leur transcription, les frères Grimm, tout comme Charles Perrault, édulcorent le message du vieux conte populaire en se contentant d’avertir l’enfant des risques qu’elle prend en s’éloignant du droit chemin.

A cette époque, le loup, passe pour un carnassier boulimique, qui « mange le monde », pratiquant aussi bien l'endocannibalisme que l'anthropophagie (l'un et l'autre en même temps pour les loupsgarous).
C'est aussi un incorrigible incontinent, incapable de contrôler ses sphincters, animé en outre d'une « sexualité dévorante ». Cette partie du dialogue nous le prouve, la petite fille devrait faire comme lui :

– Oh! ma grand, que j'ai faim d'aller dehors !
– Fais au lit mon enfant !
– Au non, ma grand, je veux aller dehors.
– Bon, mais pas pour longtemps.


C’est le loup, créature diabolique qui par tromperie fait manger la grand-mère a la petite fille… Elle se retrouve donc comme les enfants qui sont par définitions d’innocentes victimes, dévorés par les loups, dont on retrouve la trace dans les registres paroissiaux (mais étaient-ce de vrais loups), la victime du diable, du démon qui l’entraine, à sa suite pour faire des actions impures… Que nous retranscrivons avec entrain sur ce site !!


Mes histoires sont de la fiction. Mais...si vous les lisez, peut-être vous poserez-vous la question de savoir si elles ne tirent pas leurs racines d'un certain vécu. Je vous souhaite, de bien vous divertir en lisant les épisodes des histoires sensuelles d'une jolie blonde...Trixie...
V@lentine
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Merci Trixie pour ces informations très intéressantes.