Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 55 J'aime
  • 3 Commentaires

1785 à ... Une histoire tourmentée

Chapitre 1

Premier échange épistolaire

Divers
Sainte Croix, le seize mai de l’an de grâce mil sept cent quatre-vingt-cinq

Vicomtesse,

Ne sous-estimez pas la joie procurée en m’autorisant ces échanges épistolaires. Il est vrai que le plaisir de vous avoir rencontrée ne date que de quelques mois.

Lors de cette chasse organisée par le baron de Jouvessac, j’ai pu avoir l’honneur de vous être présenté et j’ai senti en vous rapidement toute la vivacité d’esprit qui pourra nous apporter à chacun des échanges à la fois constructifs et dignes d’intérêt. Votre connaissance des sujets des Amériques m’a même surpris par une certaine pertinence qui manque malheureusement à beaucoup de nos contemporains. De grands changements s’opèrent sous nos yeux que nous devrions accompagner plutôt que les combattre. Je n’évoquerais pas ce cher baron qui reste tout entier figé dans une société arriérée et qui règne d’une manière toute militaire sur sa domesticité et ses gens. Son passé de capitaine des Chasseurs lui a laissé une vision très binaire des choses et des gens. J’ai vu dans vos yeux le dégoût qu’a occasionné la bastonnade de ce vieil homme qui n’avait eu pour seul tort de ne pas s’être écarté assez vite de la meute qui poursuivait ce magnifique cerf. Le cerf a pu s’échapper, mais ce malheureux l’a payé chèrement.
Taisons ce malheureux incident.
Nous nous sommes revus chez la comtesse de Mareuil et dans son salon où chacun cherche à briller, vous n’êtes pas l’astre le plus éteint qui soit. Je vous pardonne d’avoir joué avec moi, car j’ai perdu ce jour-là une somme coquette en sous-estimant vos capacités et en me méprenant sur le fait qu’une femme puisse jouer mieux que moi. Je ne regrette pas cet aveuglement, car vous étiez confuse de ce gain et vous avez accepté d’échanger au sujet des Amériques avec moi afin de vous faire pardonner. Jeu de dupes, car j’ai rapidement vu que notre sujet de conversation vous plaisait autant qu’à moi-même.
Ayant séjourné cinq années aux Amériques, j’apprécie de pouvoir vous apporter mon regard sur ces contrées lointaines et bien plus sauvages que nos provinces du Limousin ou de l’Artois. J’ai vu briller vos yeux aux évocations des bateaux chargés de denrées et d’épices, aux tribus d’Indiens à moitié nus, aux dangers de ces traversées et aux paysages luxuriants d’arbres gigantesques et d’animaux fantastiques. J’espère pouvoir continuer par ces lignes votre découverte et je souhaite vous faire aimer ces contrées que vous ne connaissez pas.

Lorsque ces lignes parviendront entre vos mains, j’aurais quitté le domaine de ma grand-tante. Vous pouvez faire envoyer votre missive en mon cher pays d’Anjou.

Je reste votre dévoué serviteur.

Vicomte Adrien De Larmafort


________________________________________________________________________

Je me présente tout d’abord à vous : Vicomte Adrien de Larmafort.
Cinquième enfant d’une lignée de neuf. Ma malheureuse mère n’a pas survécu à son dernier enfantement à trente quatre ans et mon dernier frère Charles a rejoint sa génitrice dans la tombe quelques jours plus tard. J’avais alors huit ans.
Mon frère Baudoin était l’aîné de notre fratrie. Il a été élevé comme le digne successeur de la lignée par mon père, mais il est mort d’une chute de cheval l’an dernier. Mon père s’est également éteint au printemps de cette même année. On ne vit pas très longtemps de nos jours et la faucheuse sait faire son travail.
Ma sœur aînée Anne est partie à trois ans ainsi que mon jeune grand frère Foulques à six mois du terrible hiver 1755 qui a vu la Seine geler ainsi que la mer jusque huit kilomètres des côtes (véridique). Aurore, ma petite sœur a succombé à la variole à l’âge de treize années.

Ma famille proche ne se résume plus qu’à ma sœur aînée Clémence ainsi que Marie et Alexandre plus jeunes que moi.
En tant que second dans l’ordre de succession, je n’ai eu droit qu’à deux choix : rentrer dans les ordres ou partir faire fortune. Ma famille n’étant pas assez fortunée pour acheter une charge d’évêque, j’ai alors opté pour la fortune et décidé de partir explorer les Amériques.
Marié à dix sept ans à Mademoiselle Jeanne De Roncourt, fille d’une vieille famille noble, mais aussi moyennement argentée que nous, je suis parti avec elle dans ce périple éprouvant. Jeanne et nos deux enfants n’ont malheureusement pas survécu à une épidémie de fièvres en Louisiane. La vie est rude dans ces contrées chaudes et humides et nous n’avons pas le temps de beaucoup pleurer ceux qu’Il rappelle à Lui.
La missive qui m’est alors parvenue relatant tout à la fois le décès de mon pauvre père et de mon frère m’a également indiqué que j’étais devenu le propriétaire du domaine. Je suis donc rentré en France. Avec pour seuls souvenirs, une enfance un peu rude dans ce grand château.

Mes sœurs survivantes se sont mariées et mon jeune frère Alexandre vient également de convoler il y a deux ans.

La bâtisse m’a vite semblé vide et je profite donc au mieux des multiples invitations de mes nombreux voisins pour me changer les idées et profiter de ce que la vie a à m’apporter. Veuf et héritier du domaine, je suis également une proie pour un éventuel remariage. Certaines femmes, jeunes ou moins jeunes, me portent souvent des regards à la dérobée avec l’assentiment de parents qui verraient bien leur progéniture devenir vicomtesse.

Je satisfais jusqu’alors mes besoins primaires avec deux jeunes domestiques aux tempéraments bien différents.
Madeleine est une jeune femme de juste dix neuf printemps. Elle est lingère et très bavarde au grand dam de ses parents également domestiques dans ma maison. Son babillage incessant m’a amusé et elle a rapidement compris tout l’intérêt qu’elle a à être à mon service. Son tempérament de feu s’en est totalement accommodé, car cela lui a permis de concilier tout à la fois ses envies et les miennes. Pour la remercier et éviter le déshonneur pour ses parents, j’ai nommé son père intendant d’un de mes petits domaines éloignés. Cela lui épargne à la fois un travail pénible et subvient amplement aux besoins de ses parents.
Pascaline est plus âgée : elle a trente trois ans. Veuve, elle n’a jamais eu d’enfant et elle se morfondait dans une attitude toute religieuse, car perdue dans l’idée que la perte de son mari était un châtiment divin à son encontre. Sa beauté est presque diaphane et sa peau est blanche comme du marbre. Ses grands yeux bleus semblent perdus et j’ai aimé m’y plonger quand j’ai croisé son regard à mon retour des Amériques. Elle est une cuisinière hors pair et la joie de me voir apprécier les plats qu’elle concocte nous a rapprochés, car elle a toujours une idée particulière pour améliorer même les plats les plus simples. Elle reste une femme fragile et notre relation un peu particulière ne vient que de commencer.

Et voici qu’arrive dans ma vie une nouvelle femme. Rencontrer la vicomtesse Angélique De Bray a été un véritable plaisir et je sens derrière ses regards et nos conversations que nous pouvons possiblement nouer une relation plus intimiste. J’attends donc avec une certaine impatience sa réponse.
Diffuse en direct !
Regarder son live