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L'âge de jouir

Chapitre 9

L'amour avec une femme, c'est vraiment autre chose

Lesbienne
La porte se ferma derrière elles, coupant presque les bruits de la ville. Un soupir émergea, presque imperceptiblement dans l’air, distillant dans sa course une traînée de bien-être matinée de fatigue. Les deux jeunes femmes se rejoignirent sur le canapé adossé au mur, juste sous le velux d’où ruisselait la lumière du milieu de l’après-midi.
La main de Jeanne survola la jambe de Clotilde jusqu’à sa joue pour emmener sa bouche contre la sienne. La jeune femme l’accueillit avec joie en savourant, le temps que son amie prenait à goûter. Jusqu’alors, les baisers de Jeanne s’étaient succédé comme un papillon poursuivant une lumière trop forte pour lui, leurs lèvres s’entrechoquant dans des bruits secs tandis qu’elles s’englobaient mutuellement, mais s’éloignant trop vite pour qu’elle en profite à plein, ce à quoi Jeanne semblait prendre un plaisir qui se reflétait dans ses yeux par un éclat piquant.Cet éclat s’était mué en douceur vers une longue brise que Clotilde avait attendue de bonne grâce comme les deux jeunes femmes parcouraient le centre-ville pour se perdre dans les parcs attenants. Les mots avaient suivi les mots, sur tout et sur rien, elles s’étaient raconté leur vie ou s’étaient échangées les bonnes adresses entre les salons de thé ou des bouquineries posées aux quatre coins de la ville.
Un moment aussi calme que délicieux passa, et les yeux de Jeanne s’éloignèrent, sans cesser de fixer Clotilde en silence. Celle-ci l’était tout autant, mais par la légèreté du baiser qui l’habitait encore. Des mots volaient dans son esprit, mais elle ne leur donnait pas la peine d’aller plus loin.
« Tu as aimé ? dit Jeanne, cordiale et lapidaire, à une Clotilde des plus interloquées, tant parce qu’on la sortait de son nuage que par la simplicité de la question.
— J’ai aimé... ? Je dis que j’ai aimé un film, ou le nouveau thé noir de "La voyageuse", mais je ne peux pas juste dire que j’ai aimé être avec toi. Tout ce qu’on a fait, c’était génial.— Je sais ; j’ai bien senti que ça te plaisait l’autre jour, dit Jeanne avec un sourire relevant son visage vers une certaine légèreté ; mais je parlais de notre petite balade.
Sans en comprendre plus, Clotilde eut des mots aussi simples que directs.
— Oui, il fait beau et c’était sympa de passer du temps avec toi dehors.
Le sourire de Jeanne la rejoignit dans une simplicité pleine...
— Je voulais qu’on sorte pour voir la réaction des gens, mais surtout pour voir comment toi tu réagirais.

Clotilde la regarda sans comprendre, Jeanne glissa une de ses mains sur ses cuisses sans cesser de lui parler droit dans les yeux.
« J’ai connu plein de filles qui voulaient se la jouer rebelles, ou faire comme leurs copines, et tester un truc lesbien ; elles sont insupportables en vrai, autant à baiser qu’à écouter, et surtout en public, soit elles sont gênées, soit elles surjouent pour cacher le stress.
— Merci Katy Perry, dit Clotilde en haussant les épaules, même si les filles hautaines et cassantes, ça remonte à bien plus loin...— Oui, c’était amusant de la mettre en fond avec ma copine de l’époque, dit Jeanne d’un ton plus bas, comme pour elle-même, avant de revenir vers sa partenaire du moment ; mais j’ai besoin de quelque chose pour continuer avec toi et te faire confiance.

Les yeux de Clotilde s’interrogèrent plus encore...
« Je ne veux pas te demander de me dire « je t’aime » ou de me présenter à tes parents, continua Jeanne presque sur le coup. Je veux juste qu’on soit franches toutes les deux et qu’on se dise ce qu’on veut et ce qu’on cherche. Ça te va ?
Clotilde hésita deux minutes entre le soupir de soulagement et la profondeur de l’appréhension ; prenant la main sur sa cuisse, elle lui dit d’un ton plus léger qu’elle n’aurait voulu.
— Oui, bien sûr, demande-moi ce que tu veux.— Quand on s’est rencontrées à La pointe du couchant, tu savais que tu aimais les filles, ou tu voulais juste essayer ?

Clotilde retint un sourire trop fort qui aurait fait moqueur.
— C’est comme quand j’ai été voir des garçons, je voulais une occasion de voir si ça marchait, si les filles, c’était aussi mon truc.— C’est ce que j’ai senti quand on s’est revues, dit Jeanne dans un sourire qui susurrait « bonne réponse ». Qu’est-ce que tu cherches avec moi, maintenant que tu sais que ça marche aussi avec les filles ?— Honnêtement, je veux encore coucher avec toi.— Je sais, dit Jeanne ; si tu avais été un mec, ta braguette aurait rendu l’âme. Mais en dehors du sexe, je suis quoi pour toi ?
Les deux mains maladroites, Clotilde chercha un point de repère sur le canapé, puis le corps de Jeanne, avant de les refermer sur ses joues.
— Tu es ma première amante, mais tu es aussi une fille avec qui je m’entends bien, et honnêtement, je ne sais pas si je te vois comme une amie ou comme une copine. J’ai besoin de temps ; même avec un garçon, j’aurais besoin de temps. Pour l’instant, tu es une amie avec qui je couche, qui m’apprend comment lui faire plaisir, et qui me donne beaucoup de plaisir.
Ses yeux trahirent à cet instant une pointe d’inquiétude.
— Une amie très chère... dit Jeanne en articulant chaque phrase.— Je sais que c’est plutôt fort, alors qu’on ne se connaît que depuis quelques jours, et que c’est plutôt malaisant dans ce sens, comme si je te payais pour être avec moi, mais c’est ce que je ressens pour toi. On a passé de super moments ensemble, et bordel, coucher avec une fille, c’est vraiment autre chose...
Jeanne, le visage figé, semblait combattre toute forme d’émotion. Elle encadra doucement les mains de Clotilde pour remonter le long de ses épaules. Rapprochant sa tête, elle déposa un long baiser sur son front et murmura au creux de son oreille.
— Calme-toi, ce n’est pas un entretien d’embauche. Je voulais juste que tu me donnes ta vision des choses, ce qui te plaît quand tu es avec moi. J’avais peur que tu te débattes pour trouver une excuse pour ne plus me voir.
Les yeux de Clotilde s’écarquillèrent.
— Non, il y a des mecs qui m’ont déjà fait ce coup, je vais pas m’amuser à ça.— Je sais maintenant, dit Jeanne en marquant des poses comme les pupilles de sa partenaire semblaient se dilater ; et pour être honnête avec toi, être des amies qui couchent ensemble me plaît bien. Et je dois te dire que ça m’arrange, car j’ai d’autres partenaires.

Elle ponctua sa phrase par un clin d’œil.

« Eh oui, va falloir me partager avec d’autres !
Le sourire de Clotilde baigna dans une légèreté qui l’emmena d’un bout à l’autre de son visage alors qu’elle tendit la main.
— Bienvenue au club, j’en vois d’autres aussi.— Sérieusement ? En te voyant au bar, je pensais que tu étais classique. Mais tu es pleine de surprises, infine...
Clotilde saisit son visage alors qu’elle finissait de parler et avala son dernier mot dans un baiser empli à ras bord de gratitude.
«... Et je parie que tu vas en avoir d’autres...
— Si tu savais... dit Clotilde comme son regard se perdait dans le vague au-dessus de la tête de Jeanne. — Il y en a une autre... fit Jeanne sur un ton faussement jaloux ; tu étais trop timide ou elle était hétéro ?— Non, on se connaît depuis des années et elle a peut-être connu plus de filles que de gars, mais elle ne voulait pas... On est amies et elle avait sans doute peur de m’influencer.— Je la comprends, des amis qui couchent ensemble ne le restent pas toujours...— Elle le fait souvent avec deux autres copines, pourquoi ça planterait avec moi ?— Ho, elle me plaît, cette fille... Avec toi, ça doit être différent. Tu connais le radar ?— C’est une légende urbaine, non ?— Oui, et non, la plupart des gens s’en bricolent un sur des idées reçues, comme les mecs efféminés ou les garçons manqués aux cheveux courts, alors que c’est la partie émergée de l’iceberg. Quand on est lesbienne ou bisexuelle, on apprend à reconnaître, de façon à peine consciente, par des gestes, des attitudes (ou d’autres choses pas évidentes au premier regard), des gens qui ont des goûts assez proches, parfois sans même qu’ils le sachent, mais c’est plus rare.— C’est ce que tu as senti chez moi ?— Non, j’ai vu que tu en voulais, mais tu sonnais différemment, dit Jeanne en caressant une mèche de cheveux de sa partenaire, tu te rapprochais plus de l’hétéro curieuse. Disons que, quand on rencontre quelqu’un d’autre, on sent quelque chose chez elle ou chez lui, et cette sensation définit en partie la vision qu’on en a. Quand ton amie a rencontré ses deux autres copines, elle a senti qu’elles aimaient aussi les filles, et peut-être qu’elles étaient ouvertes, donc des amantes potentielles. Quand vous vous êtes connues, pour elle, tu étais hétéro, donc elle t’a vu comme une amie platonique.
Clotilde fronça les yeux dans un rictus de soupçon.
— Tu es sûre ? Si on suit ton idée, je ne devrais pas exister, car mes parents étaient juste amis, à la base.— Les hétéros, c’est différent. Ils laissent toujours une porte ouverte, mais sans le savoir, alors que nous, on négocie toujours une certaine sécurité, pour éviter les déceptions, voire pire...— C’est aussi comme ça chez les hétéros, se faire jeter, ça n’arrive pas (toujours) qu’aux mecs, et je suis bien placée pour le savoir.
Jeanne leva le poing en signe de ralliement, et fut rejointe par sa partenaire.
« Après, je ne suis pas très sûre de vouloir le faire avec elle... C’est juste que, on se connaît depuis des années. Elle a toujours été là pour moi, quand j’avais besoin d’aide, quand je réussissais des trucs, pour partager de bons plans... Et je la trouve tellement cool ; depuis toutes ces années, je m’appuie sur elle. J’ai souvent suivi ce qu’elle faisait, comment elle le faisait, pour ne pas me planter, et être amie avec elle est un des trucs dont je suis la plus fière, car c’est grâce à elle que j’ai fait tout ça ; je voudrais la remercier, lui faire un truc qui lui montre à quel point elle compte pour moi, comme une amie.
— Tu sais quoi ? Le sexe n’est pas un cadeau qu’on donne quand on n’a rien d’autre. Au lieu de la remercier tout en une fois, tu peux aussi la remercier sur le long terme. Sois là pour elle, restez amies, aide-là autant que tu le peux, présente-lui des hommes et des femmes pour qu’elle s’amuse encore plus...
Les joues de Clotilde rougirent délicatement. Elles restèrent à se regarder pendant quelques secondes, et les mains de Clotilde descendirent lascivement sur sa poitrine, s’ouvrant pleinement sur l’arrondi de ses seins. Jeanne gloussa, et ses mains se posèrent sur les bords de son haut aux couleurs claires. Dans un geste précis, elle le fit remonter vers le visage de Clotilde et l’entraîna du bout de ses bras. Le contact de ses mains fraîches sur sa propre poitrine rejeta son souffle contre le fond de son dos, accompagné d’un lourd sourire béat. Coucher avec une femme, c’était vraiment autre chose...
Les mains fusionnèrent sur son ventre et, d’une poussée à peine soutenue, étala Clotilde sur le canapé. Les jambes de la jeune femme se retrouvèrent d’elles-mêmes sur le canapé, comme Jeanne s’étalait entre elles pour se blottir dans son cou dans un baiser silencieux qui remonta la rampe jusqu’au défilé pâle qu’elle entoura de ses mains pour passer tour à tour de l’un à l’autre de ses sommets. Clotilde, calée contre le bord du canapé, ferma ses yeux comme à contrecœur, ne voulant pas louper un instant de ce qu’elle vivait dans les bras de Jeanne. La langue patinait autour de ses mamelons, ferma tandis que ses mains s’envolaient pour se perdre dans sa crinière foncée. Une image se posa dans sa tête pendant un instant versatile, lui procurant un frisson et poussant un nom silencieux au bord des lèvres.
Judith...
Ses yeux se rouvrirent en catastrophe, et se plaquèrent vers sa partenaire toujours aussi dévouée ; Clotilde sentit son souffle régresser au même rythme qu’une culpabilité sourde l’envahissait, figeant son regard. Après quelques minutes, les yeux de Jeanne se redressèrent dans un sourire léger. Elle tendit l’une de ses mains vers la tête de Clotilde pour qu’elle se détende, mais celle-ci l’attrapa doucement, pour y déposer ses lèvres, et entraîna son visage, et par là même son corps, contre le sien...
Clotilde jeta dans le baiser toute son angoisse d’avoir été percée à jour, fondant toute sa chaleur pour dissiper cette pensée pour laquelle elle s’en voulait tant. Le bras autour de Jeanne, la jeune femme l’emmena contre le dossier du canapé et sa main traversa son ventre pour plonger sur la fermeture éclair du pantalon qui lui offrît une voie royale vers la chaleur éperdue de son sexe. Un doigt, puis un autre en parcoururent les abords dans les rythmes changeants d’une danse rituelle. Passant et repassant lentement, Clotilde sentit plus les soupirs de Jeanne plus qu’elle ne les entendît, et cueillît son premier cri alors qu’un doigt effleurait puis s’immergeait en elle. Ils s’enchaînèrent au même rythme que la vitesse, comme Clotilde amplifiait la cadence au fur et à mesure qu’elle sentait le plaisir couler sur ses doigts.
Les cris devinrent des mots dans la bouche de Jeanne qui vacillait, tremblait dans les bras de Clotilde et s’enroulait autour d’elle, l’encourageant à continuer autant que possible. Un deuxième doigt vint la récompenser dans les battements de son cœur, et sa partenaire prit encore plus d’élan.Un cri prolongé souleva Jeanne contre son amante, bouche en avant. Celle-ci la lui rendit et se laissa emmener avec elle contre les coussins du canapé. Elle remonta ses doigts en traçant une voie humide et prit le visage de la jeune femme pour le plaquer contre elle.
— Tu apprends vite, ma jolie, dit Jeanne dans l’ivresse de son envolée.— Quand on aime ce qu’on fait, c’est plutôt facile, dit Clotilde en prenant sa tête pour la blottir contre son épaule.
Les mains de Jeanne se fondirent dans ses cheveux et un fin murmure résonna contre l’oreille de Clotilde. Les deux femmes restèrent un long moment sans rien se dire, se berçant mutuellement par le remous de leur respiration. Clotilde regarda les yeux dans le velux la transhumance d’un groupe de nuages aux reflets gris dans le ciel bleu en se concentrant sur le cœur de Jeanne contre son ventre. Celle-ci semblait autant prendre plaisir aux caresses qu’à l’abandon qui les suivait, et Clotilde aimait regarder la courbe de son dos jusqu’à la chute de ses reins et ses fesses émergentes. Elle aimait prendre son temps, et, sans en avoir vraiment discuté, elle comprenait que Jeanne cherchait la même chose chez ses partenaires, sans pour autant la trouver partout. Ça permettait notamment de prendre toute la mesure de ce qui s’annonçait quand l’autre s’étirait doucement.
Clotilde passa ses mains dans les cheveux de Jeanne comme celle-ci la rejoignait sur le bord du canapé. Le battement sourd d’un téléphone contre la table basse interrompit le jeu de leur langue. Entre l’exaspération et un sourire spontané, Clotilde saisit le sien à la recherche du message importun.
— C’est elle... Elle me demande si je peux venir tout à l’heure.— C’est vrai ? dit Jeanne dans un rayon de soleil avant de lui prendre le portable des mains ; fais voir ! Ho, rouquine, avec un joli sourire...
Clotilde tendit mollement les bras pour tenter de le récupérer, mais un rire aussi léger que nerveux lui prit toutes ses forces.
«... Et je parie que le vert lui va bien et qu’elle met des ailes de fée pour Halloween.
— C’est tellement ça !— Allez, fais un sourire, ça va lui faire tout drôle.
Clotilde esquissa un vague refus rapidement noyé, comme Jeanne tendait le bras au-dessus d’elles. Le message partit dans les secondes d’après et Jeanne renvoya le téléphone sur la table pour embrasser sa partenaire.
— Qu’elle vienne ou non, tu vas m’enlever cette jupe...
Ses mains décochèrent les boutons dans un sans faute que peu auraient pu égaler, firent glisser tout ce qu’elle trouva sur son chemin pour descendre sa tête au-dessus de l’abdomen. Les côtes se soulevèrent furtivement au premier contact, puis gagnèrent de l’altitude à mesure qu’elle descendait vers l’oasis noir qui brillait entre les cuisses.
En de rapides passages, la pointe de la langue sauta du bord charnu vers la source, glissant délicatement à la surface pour atteindre la tige affleurant fièrement dans la lagune.
Chaque caresse retentit pour Clotilde en une vague égalant les battements de son cœur. Sa propre bouche battait à la fois trop vite et trop lentement pour sa propre respiration, comme le rire la prenait de vitesse. Elle se mordit doucement la lèvre inférieure avant de lancer un long et fin cri vers le velux.
La langue continua sa danse autour du bouton de rose, accélérant insensiblement dans les cris de Clotilde, dont les jambes tremblaient dans le prolongement de son bassin, mais sans pouvoir bouger entre les mains d’une impassible Jeanne. Les lèvres repartirent sur les bords de son sexe avant que sa langue ne le traverse, toujours plus profondément. Une partie d’elle-même resta entrouverte, ne voulant rien manquer de cette ronde fluide et silencieuse qui la saisissait graduellement. L’agitation du téléphone fut aussi lointaine que le vol d’un oiseau, et si éphémère qu’elle s’effaça aussitôt. Les yeux de Jeanne ne s’y arrêtèrent pas plus longtemps, et elle se replongea dans le jeu de ses lèvres comme Clotilde opinait lentement sur la droite, ses yeux se fermant tout à fait comme ses mains tentaient de se raccrocher quelque part, sans plus en avoir la force.
Il n’y eut pas de cri, juste des murmures s’élevant en un halètement qui replongea au-dessus d’elles. Jeanne se redressa en essuyant sa bouche d’un revers de la main et déposa un rapide baiser sur la joue d’une Clotilde au sourire épuisé.
— Voyons la réponse de Judith, dit Jeanne en passant son bras au-dessus de son amante et en récitant tranquillement le message. « C’est la fameuse Jeanne ! Elle est tellement jolie ! je suis tellement contente pour toi ! Je voulais te parler des vêtements que je mettrai pour mon prochain rendez-vous, mais si tu veux, on peut se voir demain plutôt. » Tu lui réponds quoi ?
Clotilde mime des bribes de mots qui auraient pu passer pour tout et son contraire. Jeanne sourit, et caressa ses cheveux de jais en disant qu’elle pouvait prendre quelques minutes, puis reposa le téléphone. Les bras passés autour de ses épaules, elle s’endormit dans les soupirs de Clotilde qui s’évanouissaient à peine envolés...
— Une heure et demie !
Clotilde se sentit heurter le tapis sous la table basse, quand bien même elle n’avait pas bougé du canapé.
« Jeanne, ça fait une heure et demie qu’on dort !
Ses yeux s’ouvrirent laborieusement.
— On a bien dormi, au moins, faudra que tu me dises où tu as trouvé ton canapé... dit-elle en se redressant pour s’asseoir à côté d’elle.— Je l’ai récupéré après un déménagement, dit sa partenaire en prenant son téléphone. Je ne dors pas autant après le sexe d’habitude.
Elle lut le message de Judith alors que Jeanne se repeignait d’un revers de la main.
— Tu ne lui as pas répondu avant de dormir ?— Non, je ne voyais pas quoi lui dire, dit Jeanne dans un sourire. Et puis, elle ne doit pas s’inquiéter ; on lui a envoyé une photo, pas la peine de lui faire un dessin !
Clotilde esquissa un sourire.
— Demain, c’est pas le meilleur moment, je vais plutôt passer tout à l’heure. Tu viens avec moi ?— Je ne pourrais pas, j’ai autre chose de prévu. Je vais bientôt y aller, d’ailleurs.
Clotilde reposa son téléphone et embrassa Jeanne, avant de se lever pour l’emmener dans la salle de bain...
Une quinzaine de minutes plus tard, les deux jeunes femmes se rhabillèrent, et leurs lèvres se rejoignirent sur le pas de la porte, des mots susurrés dans un dernier sourire.
Clotilde avaient une tête remplie à ras bord de mots pour Jeanne, mais aucun ne sonnait juste dans ce moment, elle aurait juste eu l’impression de parler pour ne rien dire, elle se contenta, une fois la porte fermée, passant sa langue sur ses lèvres, de dire une nouvelle fois :— L’amour avec une femme, c’est vraiment autre chose...
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