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L'âge de jouir

Chapitre 11

Une absence et une rencontre

Lesbienne
Musique suggérée pour la lecture : NINA-We are the wild onesAccoudée au comptoir, Judith fixait distraitement un lampadaire à l’autre bout de la salle, percevant ses formes et ses ornements, et même sa couleur, sous les tons chargés par la lumière, entre les formes mouvantes des invités passant et repassant, avant d’en chercher un autre, pour revenir à son verre.
Elle lui donna encore quelques minutes pour arriver.Venue avec elle, Simon n’avait pas mis longtemps avant de trouver une jolie blonde un peu ronde aux cheveux foncés avec qui il échangea des regards plus que soutenus. Comprenant que son cousin n’était sans doute pas encore arrivé, Judith l’avait autorisé à la rejoindre. Tant pis pour l’effet de surprise. Après tout, elle pourrait très bien le mener à dire ce qu’il avait sur le cœur, le pousser sur la bonne voie ne serait pas trop difficile, surtout dans l’atmosphère de la soirée.
La fête ressortait en effet de beaucoup de soirées qu’elle avait connues. La grande salle de cet appartement du centre-ville laissait assez de place aux gens pour aller et de venir, avec une vue sur les immeubles tout autour, où se reflétaient les ultimes lueurs du soleil. Les canapés, posés à égale distance les uns des autres, baignaient dans les nappes de lumières rouges à oranges, et la musique, quoi que lointaine, laissait entendre des sonorités digitales, synthétiques, qui auraient dépareillé dans une soirée classique, mais qui, par une composition savante et calme misant sur l’ambiance, s’accordait bien avec le ton général. Peu importe qu’il se montre ou pas, en l’introduisant dans cette réception privée, son cousin ne lui avait pas volé sa soirée, et qui sait, qui va à la chasse perd sa place.
C’est ce que Judith se dit en voyant la main de Simon s’allonger sur la cuisse de la jolie blonde. Il est vraiment doué, se dit-elle en souriant. Son regard se balada ensuite sur les autres invités qui semblaient passer, repasser, puis sortir, pour laisser de nouveau arriver. Comme dans une boîte, en bien mieux, ce qui n’était pas pour la déranger. Plusieurs blagues récurrentes revenaient dans son groupe d’amis sur les boîtes de la ville, arguant qu’on découvrait le GHB au Number One et les MST à La Séquelle. Rabat-joie peut-être, mais il faut bien l’être quelque part, se dit-elle en posant son attention sur un beau brun qui discutait sur un canapé près de la fenêtre.
Le cheveu dense, la barbe coupée au raz dans un costume détendu, qui laissait une touche de sérieux, il répondait aux uns et aux autres dans une mine posée, mais alerte, leurs yeux semblant se croiser à plusieurs reprises, sans qu’elle ne discerne quelque chose. Du moins pas encore, se dit-elle en cherchant une place près du canapé pour attendre son heure.
Quand une silhouette sortit du fond plein de couleurs fortes et sombres. Sans qu’elle y prête attention au début, Judith se tourna au dernier moment, le regard presque inexpressif, sortie de ses pensées comme dans un décalage, et ramenée à l’instant.
La soirée n’imposait pas de code vestimentaire rigoureux, mais pour le coup, sa nouvelle voisine sortait clairement du rang. Plus petite d’une tête, les cheveux d’un noir qui lui fit comprendre qu’elle non plus n’avait pas besoin de teinture, elle semblait pâle, mais surtout par contraste avec sa jolie robe noire floquée de discrets symboles ésotériques. Sa poitrine s’y moulait particulièrement bien, et les escarpins ajoutaient une nuance dans son style, laissant Judith y apprécier une certaine personnalité.
— Jolie robe, dit Typhaine à peine assise, lui prenant des lèvres les premiers mots qu’elle pouvait lui dire.— Merci, joli pentagramme, fit Judith, fière de pouvoir répondre sur le coup tout en trouvant une bonne raison d’observer ses jolis seins.— Merci, fit l’inconnue en le saisissant du bout de sa chaîne, c’est un porte-bonheur. Tu es invitée ou invitée d’invité ?— Quelle importance ?— Dans les soirées de Gaëlle, ça aide à se faire une idée.
Cette phrase lui donna un second regard sur la salle ; les gens passant et repassant, plus réactifs que d’habitude aux avances des uns et des autres, les lumières plus filtrées qu’à la normale (trouver un troisième argument ?)...
— C’est une soirée libertine ? dit-elle d’un ton trop penaud.
— Pas totalement, mais un peu quand même, fit la jeune femme dans des mots conciliants, avant de prendre un ton curieux, mais tu ne le savais pas ?— Le garçon qui m’en a parlé a évité ce détail.— C’est un sacré manque de goût, ça. On sait tous pourquoi on est là ; si c’est pas ton truc, bonjour le malaise.— C’est pas que c’est pas mon truc, c’est qu’on me l’a pas, fit Judith en prenant son verre. En même temps, il voulait coucher avec moi, donc c’est raccord.— Bonjour la classe, même si c’est vrai que c’est raccord, dit Typhaine en faisant de même, avant de reprendre une fois la gorge vide. Il est parti téléphoner ?— Non, je ne l’ai pas vu depuis que je suis arrivée.— Attends, là, je ne comprends pas ; il t’a invité, mais il n’est pas venu ? — Il n’est peut-être pas encore arrivé. C’est pas le genre ponctuel, mais comme le monde a l’air de tourner un peu autour de lui, dans sa tête, c’est logique.
Typhaine la regarda en plissant les yeux.
— Et comment s’appelle ce génie ?— Laurent.
Judith vit les yeux de la jeune gothique s’arrondir. Elle posa son verre sur le comptoir, geste qui devait dénoter une certaine importance, puis dit, dans des mots choisis et patients :
— Un grand brun beau parleur, toujours bien habillé ?— Plus ou moins beau parleur, dit Judith en se retenant d’ajouter qu’il était moins sûr de lui quand il tentait de séduire sa cousine, mais oui, c’est bien lui ; tu le connais ?
Le sourire de la petite gothique s’étrécit dans une moue satisfaite.
— Ho oui, je connais ses mains, sa bouche, ses muscles, je les ai tous rencontrés dans sa douche à l’italienne l’autre jour...
Les yeux de Judith s’étrécirent à son tour. Laurent avait de la suite dans les idées, et ce n’était pas pour lui déplaire. De plus, elle commença à comprendre ce qui l’avait séduit chez cette fille.
— Dis-moi...— Typhaine, dit-elle en la regardant dans un sourire résolu.—... Typhaine, que c’était bien, la lança-t-elle.— Bien, ce serait pas assez, dit la petite gothique dont le sourire sembla flotter un instant, j’ai adoré être avec lui. Je ne sais pas pourquoi il n’est pas là, mais j’espère que tu vas le recroiser un de ces jours...— Judith, dit-elle en lui rendant son sourire.—... Judith. En attendant, je dois te dire que je partage certains goûts avec lui, et que je comprends ce qui lui a plu chez toi.
Elle termina sa phrase en portant son verre jusqu’au sien, puis, de l’autre main, caressa le flanc de son visage, au travers de quelques boucles. La fraîcheur de la paume fit sourire la jeune rousse.
— Moi de même, et je pense que je ne vais plus l’attendre (la subtile lueur dans les yeux de Typhaine fut communicative). Je vois un canapé libre là-bas, tu m’accompagnes ?
En quelques pas, suivies par des regards des plus intéressés, les deux femmes gagnèrent un canapé proche de la fenêtre. Alors qu’elles posaient leurs verres sur la table basse toute proche, elles entrèrent dans un jeu de regards, chacune ne quittant plus l’autre, oubliant peu à peu les yeux tout autour, et la musique qui se fondait dans l’air plus qu’elle ne se dissipait dans les mots.
— Laurent a un faible pour les sorcières, on dirait ? Fît Judith après un long moment qui aurait pu ne durer qu’un instant.
Typhaine eut un rire.
— Il aime prendre des risques ; après tout, je pourrais très bien le changer en familier...— C’est vrai qu’après ce soir, ça pourrait lui pendre au nez, mais je ne voudrais pas m’exposer à la loi du retour pour un homme.
Le regard de Typhaine se piqua d’une curiosité égale à la lueur qui l’avait traversé tout à l’heure.
— Tu connais la loi du retour ?— Tu sais, à force d’entendre les rumeurs sur moi, j’ai commencé à être un peu curieuse et j’ai appris les bases.— J’adore les femmes curieuses qui sortent de leur zone de confort...
Elles discutèrent un long moment, les mots passant comme les mains où les sourires, par rapport aux amis, aux spiritualités, aux expériences, et avec le temps, les yeux qui les suivirent se firent de plus en plus rares, recouverts par la fatigue ou portés au loin par d’autres silhouettes. Quand il n’y eût plus guère de monde dans la salle, quand les lumières de la ville dessinèrent des formes contre les murs, les bouches des deux femmes se retrouvèrent, goûtant chacune à l’autre comme à un verre qu’elles se partageraient. Les lèvres de Typhaine avaient le goût de la bière, et Judith prit plaisir à s’y abandonner, caressant ses joues et les flancs de ses seins comme la petite gothique se posait sur ses épaules. Une pensée soudaine coupa quelque peu son laisser-aller et rouvrit ses yeux.
— Attends, dit-elle soudain dans un élan fragile, je ne suis pas sûre...
Typhaine s’arrêta sans comprendre.
—... Je ne suis pas sûre d’être bien pour toi ; j’ai peur de juste me servir de toi...
Typhaine lui rendit un sourire aussi léger que désarmant, avant de saisir des mèches de ses cheveux
— Tu ne serais pas la première à le faire, dit-elle d’une voix posée et consciente, ça arrive, mais rien que le fait que tu te poses la question et que tu en parles prouve que tu es quand même meilleure que la plupart des autres qui se sont vraiment servis de moi. Et puis, si tu as juste peur, ça ne veut pas dire que tu vas le faire. Ça risque d’arriver, tout comme je risque de me tromper dans ma nouvelle recette de granité ou que je risque de me tromper de rue en allant à la fac le premier jour. Je peux encaisser que quelqu’un me fasse mal, mais d’une, je ne me laisserais pas faire en regardant, et de deux, je ne le laisserais pas recommencer. Alors, si tu risques de me faire mal, soit, prends le risque, mais là, tu es surtout en train de me faire beaucoup de biens.
Judith prit un instant pour comprendre ce qu’avait dit Typhaine, qui affichait à présent un sourire malicieux, presque provocateur, alors qu’elle baissait les épaules de sa robe pour dévoiler la courbe haute de ses seins. Elle saisit une main et la posa sur la pente, descendant subtilement vers l’aréole, comme le haut de la robe s’affaissait toujours. Judith sentit un frisson bien agréable lui parcourir l’échine, et les traces de culpabilité s’effacer dans un souffle. D’un geste, Judith lança sa bouche sur le mamelon ressortant à peine, l’entourant d’un baiser sonore. Elle le toucha du bout de sa langue et remonta en une vive course vers le cou puis la bouche de Typhaine.
Cette nouvelle rencontre les allongea sur le canapé, où leur baiser s’étendit encore et encore. Judith baissa la robe de la jeune sorcière jusqu’à son ventre que sa main parcourut délicatement. Relevant légèrement la tête, Judith posa ses yeux sur ceux de Typhaine, sans dire un mot, se redressa et défit un à un les boutons de son chemisier ; celui-ci tomba peu avant son soutien-gorge et elle revint vers les yeux illuminés de son amante. Ses mains fraîches traversèrent le dos de la belle rousse vers sa jupe. Passant outre, elle caressa ses cuisses dans un rythme langoureux, les explorant de part et d’autre avant de s’aventurer vers le cœur de ses jambes.
Les lèvres de Judith décollèrent quand elle sentit les doigts fins et frais de Typhaine ; ses lèvres se rapprochèrent de ses dents comme ils louvoyaient aux abords de son sanctuaire ; ils passèrent d’un côté à un autre, courant ou s’attardant ou volant juste au-dessus de l’orée, et Judith fut parcourue d’un délicieux remous comme les lèvres de Typhaine l’appelaient à nouveau.
Les lèvres de la jolie rousse s’intensifièrent au fur et à mesure que les doigts de son amante, jouant avec ses nerfs, dansaient autour de son temple sans jamais s’y immerger. Elle étouffa bientôt un cri, comme ils s’y lançaient enfin. Dans des gestes agiles et un élan délié, ils passèrent, passèrent, et repassèrent à nouveau, et la chaleur qui se propageait dans son bas-ventre s’étendit vers ses cuisses, coulant peu à peu sur les doigts de Typhaine dans un infime claquement humide. Son sourire se dilatant à cet écho, celle-ci alla en gonflant le rythme. Ses yeux fermés, Judith ne pouvait qu’en sentir le stupre et la soif, tandis que la chaleur, l’envie et l’ivresse se rencontrèrent graduellement dans son être. Un son plaintif enfla dans le baiser qu’elle offrit à la petite gothique, ce qui accentua la danse au fond de son être.
L’autre main de Typhaine se posa sur sa tête, se figeant presque au-dessus de son oreille, près des racines de ses cheveux, dans une pose qui figea également ses lèvres dans une posture haute, cherchant celles de l’autre, comme dans un élan désespéré de vie...
Judith s’y projeta dans l’impulsion des envies et des sensations fusant dans son corps, sans se rendre compte qu’elle s’y perdait de plus en plus.
Ses cris se fragmentèrent, comme pris dans la brise nocturne, sa bouche se détacha malgré elle alors que la main trempée de Typhaine patinait dans une chaleur fluide. Le sourire grand ouvert, Judith exhala un hurlement filé, allant croissant, alors que la nuée chaude battait bientôt de ses jambes au sommet de sa colonne vertébrale. Typhaine l’emmena sur le côté du canapé et reprit la bouche de Judith, ne ralentissant nullement la course de ses doigts. Le hurlement se donna des ailes, passant au-delà du baiser pour gagner sur le souffle et s’étendre au reste de la salle, pour finalement se poser au creux de son sourire après un long moment...
Les seins blancs se soulevèrent dans un réflexe proche de la noyade ; Typhaine plongea son nez entre eux pour les embrasser, comme ses doigts sortaient lentement d’entre ses cuisses, laissant une trace humide comme ils remontaient vers son ventre. Le sourire aussi large que repu, Judith laissa son regard errer sur le corps de Typhaine. À les suivre, celle-ci fit glisser sa robe le long de ses jambes. Voir la fente luisante aux abords noirs lança un rire qui passa outre sa fatigue. Son amante se pressa contre elle et se cala contre son épaule en embrassant son cou et son menton. La bouche la rejoint ensuite et elles restèrent l’une contre l’autre, tandis que les derniers invités suivaient la scène en silence depuis l’autre bout de la pièce.
Elles échangèrent des rires dans le creux de la nuit, restant enlacées l’une à l’autre, et après un long sommeil, peu avant l’aube, les deux amantes se rhabillèrent. Avant qu’elles ne sortent, Gaëlle, belle brune aux cheveux châtains recoiffés à la hâte autour de lunettes ovales sur des yeux sombres au-dessus d’une robe grise un peu froissée, les arrêta d’un geste depuis un couloir.
— Si juste deux personnes se trouvent pendant une de mes soirées, je suis fière de moi, dit-elle d’une voix rallongée par la fatigue. Votre spectacle m’a fait chaud au cœur, merci beaucoup.— C’est un peu grâce à toi si on s’est trouvées, dit Typhaine en croisant le sourire de Judith.— En parlant de ça, dit-elle, où est Laurent ?— Laurent ? — Un beau brun beau parleur...— Pas le magnifique, mais presque, fit Typhaine.
Judith eut un regard coi.
— Il t’a dragué comme ça ?— Pas vraiment, disons qu’il jouait sur ce qu’il avait.— J’ai eu un message hier. Il m’a sorti une excuse un peu étrange, comme quoi la fille qu’il voulait amener avait eu un problème avec un gars qui traînait autour de chez lui.— Euh... Fit Judith sur un ton naïf, quand je suis sortie de chez moi, j’ai croisé personne, c’était même plutôt calme pour une soirée d’été.— Il devait venir avec toi ? Je me disais que c’était compliqué comme excuse. À mon avis, il y avait quelqu’un qu’il ne voulait pas croiser. Une autre femme (son regard loucha sur Typhaine) ou alors son copain. — Non, continua la rousse sur le même ton, Laurent qui a plusieurs conquêtes dans le dos de sa propre cousine, je ne le crois pas.
Typhaine eut des yeux ronds pendant un long instant.
— Il s’embête pas, à ce que je vois, dit-elle ; les trois quarts des filles lui envoient leur verre à la face et il s’attaque à l’Everest par la face nord ?— Et il aurait tort de se compliquer la vie, dit Gaëlle dans un regard lubrique. En tout cas, il a loupé quelque chose, et il ne risque pas de débarquer maintenant. Si vous le voyez, saluez-le de ma part.
Les deux femmes acquiescèrent et quittèrent l’appartement.Judith offrit son visage à la briser encore fraîche. Alors qu’elles descendaient la rue, Typhaine lui demanda :
— Tu as toujours peur de te servir de moi ?— Je prends le risque.
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