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Tu aimes le sexe?

Chapitre 1

Avec plusieurs hommes
Dakar au mois de novembre.
Chaque année je fuis. Je fuis l’automne, le froid, la pluie, Paris. Chaque année je retourne sur cette terre chaude et accueillante qui m’a vue grandir. Le pays de la Teranga comme on dit aux touristes.Je suis arrivée très tôt ce matin dans la moiteur de la nuit. Dés la sortie de l’avion la chaleur et les odeurs m’ont enveloppée tels des bras maternels. Instantanément je m’apaise, me détends.
Cette fois j’ai choisi un hôtel que je connais bien. Il trône au milieu de l’ancien quartier colonial, en bord de corniche. Il a l’avantage d’offrir d’un coté un panorama exceptionnel sur l’océan et de l’autre il surplombe l’effervescence du centre ville.
J’ai passé une bonne partie de la journée au lit. La lumière commence à baisser. Par la baie vitrée je vois le soleil initier sa descente comme irrésistiblement attiré par l’océan. J’ai envie d’aller nager un peu...Je me lève, enfile vite un bikini et noue un paréo sur ma poitrine. A cette heure-ci il fait moins chaud et la piscine est déserte en général.
Une fois en bas, je constate que je suis effectivement seule. Je vais pouvoir nager sans avoir à slalomer. D’un hochement de tête je salue l’employé qui s’occupe de la piscine. Il s’empresse de m’installer un matelas et m’apporte une serviette. Je glisse sous la surface. Sentir l’eau filer sur ma peau au grès de mes mouvements finit de me détendre complètement. J’enchaine les longueurs sans me presser. Comme dans mes souvenirs, des milans poussent leurs cris si reconnaissables loin au dessus de moi avant d’aller se poser au sommet du building.
Il fait pratiquement nuit lorsque je sorts de l’eau. Je remarque un serveur se dirigeant vers moi avec une flûte de champagne perdue au milieu de son plateau.
— "Bonsoir Madame, souhaitez vous rester ici ou je vous installe en terrasse ?"
Devant mon air interrogateur il prend les devants et ajoute :
— "De la part du Monsieur là bas".
Je tourne la tête pour accompagner son regard. Effectivement, il y a bien un "Monsieur" assis, seul, en terrasse du restaurant qui donne sur la piscine.  Je ne l’avais pas remarqué. Pantalon de ville foncé, chemise aux manches retroussées, chic mais décontracté, sûr de lui. Il a plutôt belle allure. Il est un peu loin mais son visage ne me semble pas familier. En conséquence, je refuse cette attention et congédie poliment le serveur. J’attrape la serviette et sèche tranquillement la multitude de gouttelettes qui scintillent sur ma peau, enlève calmement le haut de mon maillot qui me cisaille la nuque libérant ainsi mes seins et me drape dans mon paréo. Je relève les yeux et constate un peu déçue que le "Monsieur" a disparu. Je récupère ma clé sur le matelas, traverse le hall et monte dans l’ascenseur. Avant que les portes ne se referment, le "Monsieur" s’engouffre dans l’ascenseur avec une bouteille de champagne et deux flutes dans les mains. On se croirait dans une comédie romantique, c’est ridicule !

De plus près le "Monsieur" paraît à peine plus âgé que moi et beaucoup moins sûr de lui.
— "Je suis désolé, c’était grossier de ma part. Je ne savais pas comment vous aborder. Vous étiez si belle dans cette piscine."
Il a vraiment l’air désolé. Il accompagne ses paroles d’un petit sourire contrit. Il est assez irrésistible comme ça en fait…
— "Ne me laissez pas boire cette bouteille tout seul s’il vous plait." ajoute t il en baissant un peu les yeux. Il se rend alors compte que je suis seins nus sous le fin tissu de mon paréo. Mes tétons pointent. Il est troublé. Je ris intérieurement mais ne dis toujours rien.
— "Vous voulez peut être vous changer...je peux vous attendre en bas..." dit il posément.
— "Je suis bien comme ça et je n’ai aucune envie de redescendre. Buvons cette bouteille ensemble, je connais un endroit qui devrait vous plaire".
— "Ok... Je vous suis. Au fait je m’appelle Jeremy... on pourrait peut être se tutoyer..."
— "Moi c’est Charlotte, viens ! "
On sort de l’ascenseur. Tout au bout du couloir, il y a une porte qui donne sur des escaliers de secours. De là on a une vue imprenable sur l’océan et le soleil rouge qui finit de disparaitre derrière l’ile de Gorée. Le vent est encore chaud, mes cheveux mouillés gouttent entre mes omoplates jusqu’au bas de mes reins. Je suis tellement bien. On discute de tout un tas de choses en sirotant le champagne frais. Il se révèle de très bonne compagnie. Il fait nuit noire quand son téléphone sonne. Un copain et collègue avec qui il est venu pour le colloque sur le franc cfa le cherche. Ils devaient diner ensemble.— "Jeremy, dis lui de nous rejoindre si tu veux, je me change et on va manger un mezze en ville si ça vous dit".Le copain nous rejoint. En ouvrant la porte, une applique s’allume automatiquement au dessus de nous. Malgré l’éblouissement dû à cette nouvelle source lumineuse, je constate que c’est un très bel homme. Et visiblement il le sait ! Il a la petite trentaine comme Jeremy. Le regard coquin.
— "Tu t’es bien planqué !" dit-il à Jeremy en arrivant.
Il se tourne vers moi, s’immobilise et me détaille en un quart de seconde. En changeant de ton et sans me quitter du regard, il demande à Jeremy.
— " Tu ne nous présentes pas ? "
— " Si si bien sûr Charlotte Nicolas, Nicolas Charlotte." Répond Jérémy très naturellement.
Malgré la semi pénombre, son regard sur mes seins est sans équivoque. Il s’approche pour me faire la bise et en profite pour s’attarder prés de mon oreille puis me murmure simplement :
— "Tu aimes le sexe ?"
C’est on ne peut plus direct et bizarrement ça ne me déplaît pas. Je ne cille pas.Il fait un pas en arrière. Je les observe tous les deux. Et sans vraiment réfléchir, en guise de réponse, j’embrasse Nicolas. Il me rend immédiatement mon baiser. Fougueusement. Une main dans mes cheveux, l’autre sur mes fesses. Sa langue cherche la mienne et lui intime son rythme.Puis Jeremy m’attire doucement à lui par le poignet et m’embrasse aussi. Un baiser beaucoup plus voluptueux, très doux. Je suis encore dans les bras de Jeremy quand Nicolas vient m’enlacer par derrière. Il me relève les cheveux, dépose des petits baisers le long de ma nuque en remontant le long de ma colonne. De nouveau il s’approche de mon oreille dont il mordille le lobe et chuchote :
— "Tu l’as déjà fait à trois ?"
Je fais non de la tête.
— "Laisse-toi aller..." souffle Jeremy.
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