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Alice,

Chapitre 2

Lesbienne
Alice regagna sa chambre d’étudiante d’un pas léger et insouciant. Les questions étaient toujours présentes, mais se faisaient moins pressante. Elle y avait réfléchie sur le trajet et avait compris que les réponses ne viendraient pas d’elles-mêmes, que quelqu’un les lui fournirait. L’auteur des texto pensait-elle. Elle monta les escaliers quatre à quatre et non sans appréhension abaissa la poignée de sa porte, tombant devant sa colocataire. Si Alice était blonde comme les blés, elle était brune comme l’ébène. Mais c’était là la seule différence physique existante en vérité. Caroline Lewis s’approcha de son amie et lui demanda ce qu’elle avait fait de beau cette après-midi. Alice Lutwig lui parla du sms et de la photo jointe. Jonathan, son petit copain, la trompait avec Mélissa, son amie d’enfance. Caroline la prit dans ses bras pour la réconforter, mais Alice la repoussa gentiment lui faisant comprendre qu’elle allait parfaitement bien.
Caroline et elle avaient aménagées deux semaines auparavant. Elles s’étaient rencontrées en terminale au cours de l’année, et étaient devenu de proches amies. Charles, le père d’Alice, avait autorisé sa fille à la colocation devant les nombreux avantages qui en découlaient.
Le soir était tombé et les deux amies discutaient désormais autour d’un bon chocolat chaud. Caroline voulait savoir ce qu’elle allait faire. Alice lui répondit que la vengeance lui paraissait être une bonne idée, mais elle voulait d’abord connaître toute l’histoire entre Mélissa et Jonathan. Et savoir où frapper pour que ça fasse le plus mal. Caroline conseilla à son amie de parler à Mélissa sans lui laisser savoir qu’elle était au courant, pour lui tirer les vers du nez. Alice s’y résolue et toutes deux allèrent se coucher. Sitôt les yeux clos, Alice se retrouva dans le monde Merveilleux –mais non pas moins étrange et parfois effrayant- où elle avait atterrie plus tôt dans la journée.
Elle plissa les yeux pour éviter les lueurs rougeâtres dans le ciel, mais remarqua que quelque chose dans le lieu qui avait changé. Cette fois-ci Alice ne se laissa pas surprendre, et marcha directement droit devant elle : elle connaissait l’endroit. Elle retrouva rapidement l’arbre au pied duquel elle s’était laissé aller avec la créature, mais ne trouva nul traces d’elle. Elle tenta de l’appeler mais la bête ne se montra point.
« -Tiens la revoilà, Lièvre. N’est-ce pas curieux ? »
« -Absolument si, Chapelier, c’est tout à fait étonnant. Comment a-t-elle fait pour revenir ? La porte ne s’est pas ouverte pourtant. »
« -Qu’importe au fond ! Elle est là, et c’est tout ce qui compte. Nous allons pouvoir la confronter à d’autres choses maintenant. Pourquoi pas une énigme ? »
« -J’avais plutôt en tête un combat mon ami. Une énigme n’est pas suffisamment frapieux pour le messie. Et surtout, elle n’est pas la seule visiteuse cette fois-ci. Pourquoi ne pas tester l’autre ? »
« -D’accord, mais seulement si c’est un combat déloyal, répondit le Chapelier d’un ton enjoué. »
Alice continuait son chemin. Cette lande désolée avait définitivement quelque chose de différent par rapport à la première visite. Alice leva les yeux au ciel, et constata qu’il n’y avait plus de rapace. Pour autant le soleil rouge sang ne brûlait pas les yeux de la jeune femme. Elle marchait devant elle, les yeux s’égarant vers l’horizon. Un bruit de pas se fit entendre derrière elle, en canon avec ses propres pas. Alice sourit sans s’arrêter, puis tourna la tête en arrière pour saluer son compagnon de voyage, mais fut surprise de tomber sur une tout autre personne.
Une carte. Voilà ce qui suivait Alice. Une carte avec une tête et une lance, semblable à celles qui jonchaient la lande lors de sa première visite. Cette carte avançait d’un pas soutenu, à une cadence militaire, comme s’il paradait. Alice ne résista pas longtemps, et demanda à la carte où elle se rendait.
« -Au Tournois Royal naturellement, répondit la Carte. Et vous-même ? »
« -Oh je ne sais pas vraiment. Où mes pas me guident. »

« -Si je peux vous donner un conseil, c’est une très mauvaise destination. Un collègue y est déjà allé et n’en est jamais revenu. Pourquoi ne pas me tenir compagnie ? Marcher avec quelqu’un vers une destination connue vaut mieux que marcher seule vers un endroit dont on ne connaît rien. »
Alice ne sut pas réellement s’il s’agissait d’un conseil ou d’un ordre. La Carte avait une voix autoritaire, qui ne semblait souffrir d’aucune réponse. D’un autre côté, il n’avait pas tort, se dit Alice. Elle ralentit le pas pour le laisser passer devant, et s’amusa à le suivre en marchant au pas, les sourcils froncés. Au bout de cinq minutes Alice demanda si elle pouvait siffloter, pour ajouter de la couleur au voyage. La Carte n’y trouva aucune objection et Alice siffla donc Mickey Mouse Club March. La Carte aima beaucoup cette mélodie et siffla avec Alice jusqu’à ce qu’ils arrivent devant une grande forêt. Un sentier tortueux y passait et la Carte montra la direction du bout du doigt à Alice. La jeune femme se mit au garde-à-vous et suivit son compagnon de voyage.
Les deux compères sortirent sans encombre de la forêt et se retrouvèrent devant un immense château, bardé de cœur, de rouge, et de crâne. Un frisson parcouru le corps d’Alice, qui suivit la Carte avec une légère appréhension. La Carte se rendait vers une file de Carte, qui attendait pour pouvoir rentrer en service pour Sa Majesté. L’homme qui s’occupait de l’admission des Cartes remarqua Alice quand elle arriva à son niveau. Il ne lui demanda rien, mais lui dit qu’elle ferait une excellente recrue. La jeune femme tenta d’expliquer qu’elle n’était pas intéressée, mais la foule de Carte derrière elle la poussa à avancer. Les yeux grands ouverts, Alice se retrouva enrôlée parmi l’Armée de Sa Majesté en un rien de temps, et une épée lui fut donnée.
Une trompette sonna brièvement, et une grande femme d’une grande beauté surgit d’un rideau rouge. Elle salua l’assemblée de Carte, qui scandait un amour véritable pour cette femme, puis se dirigea vers ses troupes. Les Cartes sautaient sur place, criant des « hourra ! », des « hip, hip ! » ou encore des « vive la reine ! Vive la reine de cœur ! ». Alice tenta de retrouver la Carte avec qui elle était venu, mais elle s’était fondu dans la masse, et Alice ne put la retrouver (ce qui, avec du recul était amusant, car elle était en réalité juste à sa droite). La jeune femme n’avait aucun échappatoire visible, et résolut donc à s’en faire un elle-même. Alice leva son épée et se fraya un chemin à travers les Cartes derrières elle. La foule remarqua vite son comportement suspect et forma alors un mur impénétrable, avant de l’encercler, ou plutôt de l’encarrer. Alice était bloquée, prise au piège entre ces Cartes menaçantes, sans pouvoir rien y changer quand un bruit de pas sourd se fit entendre dans son dos.
La Reine de Cœur écarta délicatement les Cartes devant elle pour rejoindre la petite turbulente. Elle s’avança d’un pas léger et leste, avant de poser un regard plein de compassion et de tendresse sur l’effrontée. Elle posa amicalement une main sur l’épaule frêle d’Alice, avant de lui demander ce qu’il venait de se passer.
« -Votre Majesté, commença Alice, il s’agit d’une méprise. Voyez-vous je marchais au-delà de la forêt quand une Carte m’a rejointe. A son conseil je l’ai suivie et en me retrouvant ici on m’a envoyé là, avec ces autres Cartes. Ni plus ni moins qu’une méprise. »
« -Vous dites que vous n’êtes pas une Carte jeune fille ? »
« -Absolument Majesté. »
« -Pourtant vous êtes ici, avec MON armée, dans la cours de MON château. Vous devez forcément en être une. Car le cas contraire cela voudrez dire que vous êtes une menteuse, ou une espionne. En êtes-vous une ? »
« -Je ne suis ni l’une ni l’autre votre Majesté ! »
Mais la Reine de Cœur n’écoutait déjà plus. Les trompettes venaient de souffler à nouveau leurs musiques célébratrices. Elle se tournait désormais vers le rideau, d’où émergea un homme aux longs cheveux noirs de jais et à la grande beauté. Il jeta un coup d’œil amusé à Alice, puis s’approcha de la Reine, à qui il fit un baisemain. Il souffla un mot à l’oreille de la tête couronnée, qui sourit immédiatement, et acquiesça avec entrain.
« -Ma chérie, voyons relève-toi, j’ai une très bonne nouvelle pour toi, commença la Reine. Au lieu de te faire couper la tête, comme à mon habitude, je te donne une chance de t’en sortir. Tu vas participer aux Jeux ! »
La Reine claqua dans ses mains avant qu’Alice n’ai pu dire quoi que ce soit. Déjà des nuées de Cartes l’entrainaient vers le Château, dont la cour intérieure avait été transformée en un véritable Colisée. Une foule s’entassait dans les tribunes et jetait compliment sur compliment au Champion de la Reine. Alice eut le temps de voir la nuée de cadavre à ses pieds. Elle déglutit avec difficulté tandis que ses geôliers l’emmenaient encore plus loin, dans les sous-sols, pour la préparer.
Le temps semblait passer étrangement pour la jeune Alice. Il n’y avait pas dix minutes elle était encore en train de se préparer pour monter sur l’arène, combattre le Champion de la Reine. Maintenant elle gisait sur le sol, et elle voyait clairement son bras droit à deux bons mètres du reste de son corps. Curieusement elle ne ressentait aucune douleur. Elle ne s’en plaignait pas vraiment, au contraire même, mais elle trouvait tout de même ça étrange. Son adversaire n’avait eu aucune pitié. Alice tenta de se relever, mais tituba. La foule demandait maintenant au Champion d’achever son adversaire. La jeune femme entendait les propos mais ne voulait pas y croire.
« -Hey, c’est bon tu as gagné, okay ? Pas la peine de me… Oh merde ! »
Alice esquiva de justesse un coup fatal, et roula jusqu’à son bras coupé pour récupérer son épée. Malheureusement pour elle, sa main droite était fermement serrée sur la crosse. Alice attrapa son poignet et moulina directement, son bras tranché ballottant dans tous les sens. Le surréalisme du combat n’échappa pas à la foule, qui rigolait aux éclats devant la situation, et l’entêtement de la jeune fille.
« Abandonne », criaient certains, « reconnait que tu as perdue » scandaient d’autres. Mais Alice refusait de se laisser mourir. Elle ignorait ce qui lui arriverait si elle laissait cela se produire. Le Champion s’avança alors, l’épée baissée, et empoigna Alice au coup. Champion la souleva comme un fétu de paille, et la jeta plus loin. Alice toussait et crachait par terre, quand Champion vint se coller au-dessus d’elle. Son adversaire s’assit sur elle, ses jambes de part et d’autre de la taille d’Alice, puis se pencha. Alice, étonnée, le laissa faire et vit ses yeux à travers le casque.
« -Caroline ? »
« -Bonjour Alice, répondit Champion en clignant de l’œil. »
Les mains gantées de Champion/Caroline s’emparèrent alors soudain de la poitrine d’Alice, qu’elle malaxa tendrement devant les yeux de la foule, qui continuait de rigoler de la situation. Alice retira le casque de Caroline de sa main gauche, et Caroline approcha son visage pour embrasser Alice.
« -Qu’est ce qui se passe ?, demanda Alice »
« -J’en sais rien moi. C’est ton rêve, à toi de tirer les leçons que tu y apprends. Je ne fais que reproduire ce que ton subconscient désire. Je ne savais pas que tu fantasmais sur moi. Quand je pense qu’on dort dans la même chambre ! Tu fouilles mon linge sale aussi ? »
Alice colla ses lèvres sur celles de son amie pour la faire taire. Sa main valide commença à chercher comment défaire cette armure, mais Caroline s’en chargea pour elle. Alice pensa alors à changer de position, et Caroline attrapa Alice pour la mettre assise au-dessus d’elle. Ainsi c’est donc vrai, se dit Alice. En une pensée son bras droit était revenu à sa place légitime, et l’armure de Caroline avait complètement disparu, tandis qu’un lit se levait du sol, sous les yeux ébahis de la foule qui continuait de regarder avec un intérêt grandissant.
Caroline passait ses lèvres sur la poitrine d’Alice avec une avidité incroyable. Les yeux fermés Alice imaginait la suite, qui prenait forme au moment même. Caroline caressait l’anus de la jolie blonde d’une main, pendant que son tibia venait frotter les lèvres mouillée d’en bas, dans une synchronisation parfaite. Elle se laissait aller au plaisir, tout comme elle l’avait fait avec le Bandersnatch, et elle aimait ça. Cependant cette fois, Alice ne voulait pas rester inactive : elle avait apprivoisée, accepté la part animal en elle, autant l’utiliser maintenant pour gagner le « duel » contre Caroline !
Son amie se retrouva projetée en arrière par une force invisible, et des cordes fines mais solides se levèrent de sous le lit pour venir attacher ses poignets et chevilles. Caroline ne paressait pas surprise. Alice s’avança à quatre pattes au-dessus de son amie, et enfonça sans vergogne trois doigts dans le sexe humide qu’elle s’était offert. Alice remua les doigts enfoncés pour caresser les parois trempées de Caroline, qui commençait déjà à gémir sous cette caresse interne. Elle tenta de se relever, de se débattre, mais Alice la plaqua au lit d’un pied, entamant un soixante-neuf dans l’action. Alice s’assit directement sur le visage de sa victime qui ne pouvait plus respirer que par la bouche et dont chaque respiration, chaude et humide, venait titiller le pubis.
Les brises humaines sur son sexe le faisaient dégouliner un peu plus à chaque fois et Caroline, malgré elle, se régalait de cette cyprine. Alice se pencha un avant pour sucer le clitoris gonflé, ses mains passées sous les cuisses de Caroline venant désormais caresser la zone entre le sexe et l’anus. Ses doigts glissaient de droite à gauche, venaient effleurer les orifices qui semblaient piailler pour qu’on s’occupe d’eux, mais ne s’en approchaient jamais plus. Alice voulait jouer avec Caroline avant de l’achever. Elle se sentait féline pour ainsi dire, et elle adorait ça.
D’une pensée, le derrière de Caroline fut à porter de langue d’Alice, qui lui écarta les fesses avant de lui lécher l’anus. Caroline souffla de surprise : jamais –dans l’imaginaire d’Alice- on ne lui avait fait ce traitement. La nouvelle sensation la rendait folle. La langue d’Alice rentrait désormais lentement dans la petite rondelle de la jeune femme, qui avait du mal à contenir son plaisir. Alice regarda Caroline dans les yeux, sa langue tournoyant dans son derrière, et d’une seule pensée la fit jouir. L’anus de Caroline se contracta autour de sa langue et trouvant que la sensation était agréable, Alice la fit jouir encore, encore et encore. Regarder son amie prendre son pied successivement faisait monter la température de la jeune blonde, qui d’une main partie réconforter son propre sexe. Deux doigts s’insinuèrent dans sa chatte trempée, et glissèrent de haut en bas frénétiquement, au rythme des mouvements de sa langue. Alice continua son manège jusqu’à sentir sa propre jouissance venir : elle se releva alors, et vint frotter ses lèvres pubiennes contre celle de Caroline, dans une danse endiablée. Alice poussa un long râle de plaisir quand elle vint enfin, forçant son amie à venir avec elle par sa pensée toute puissante, avant de s’étaler à ses côtés sans la relâcher de ses liens (et de sa position) invisible.
Une clameur venait d’en bas. Les Cartes essayaient de grimper au sommet du lit sur ordre de la Reine. Alice les balaya d’une pensée, et se retourna pour rejoindre Caroline, mais une sensation désagréable se fit sentir à son ventre. Elle baissa les yeux et vit une lame d’épée plantée profondément dans sa chaire et l’épée était dans les mains de Caroline. Alice s’effondra en face d’elle et tenta de demander pourquoi, mais elle n’arrivait plus à parler. Un liquide chaud remplissait peu à peu ses poumons, sa respiration devenait plus difficile à chaque seconde.
« -Cette leçon-là, Alice, c’est moi qui te la donne, lui dit alors Caroline. Tu ne pourras jamais tout contrôler, même quand tu penseras que c’est le cas. Certaines fois tu devras perdre, tu dois t’y résoudre. Quand la défaite te semblera évidente, quand aucune option n’est possible, la plus sage décision reste de s’avouer vaincu. Souviens-t-en. »
Alice se releva en sursaut dans son lit. Elle plaqua une main contre son ventre, sa respiration difficile, mais constata qu’elle n’avait rien. La jeune fille se leva au beau milieu de la nuit et se rendit dans la salle de bain. Elle regarda son reflet : elle avait une mine affreuse. Elle souleva son haut pour regarder son ventre à la lumière, il n’y avait pas la moindre trace de coupure. La seule chose humide chez elle, restait son sexe. Elle n’en revenait pas encore, et ses yeux se perdirent dans la pièce, avant de se poser sur la corbeille à linge.
« -Fouiller son linge sale, répéta Alice en levant les yeux au plafond. Dans tes rêves oui, finit-elle en plaisantant. »
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