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Alice - White queen of Africa - Le tabou

Chapitre 5

Erotique
Après les jours dédiés à fêter la venue de la nouvelle reine, la vie reprenait son cours dans le petit village baoulé. Très vite, Alice voulut être très proche de ses sujets. Elle était reine, certes, mais même si N’Guatta souhaitait qu’elle se contente de régner, elle tenait à partager au plus près la manière de vivre des femmes africaines. Rapidement, sa servante dut lui confectionner des pagnes dans les coupons de tissus multicolores qu’elles avaient rapportés de Bouaké.
Elle voulait apprendre la cuisine traditionnelle ; très vite, elle comprit comment préparer non seulement le foutou, mais aussi le kedjenou et l’attiéké. Ses journées étaient bien remplies, accompagnant jusqu’aux berges du lac les femmes qui allaient puiser de l’eau ; les voir porter des cuvettes d’eau sans en assurer l’équilibre avec leurs mains restait pour elle un grand mystère. Pourtant, en secret, elle s’entraînait dans sa case, voulant à tout prix y parvenir. Ce fut un apprentissage difficile ; mais à force de persévérance, elle commença ainsi à pouvoir faire quelques pas, et petit à petit à augmenter la distance.
Un jour elle se sentit capable d’effectuer le trajet entre le lac et le village ; alors elle se rendit jusqu’au lac avec sa cuvette sous le bras, ne disant rien au petit groupe qui allait chercher l’eau. Arrivée sur place, elle remplit sa cuvette et, à la surprise générale, la posa sur sa tête et se mit en marche pour retourner au village. Beaucoup, la voyant avancer de la sorte, étaient sidérés de voir leur reine se comporter de plus en plus en Africaine, elle qui mettait également un point d’honneur à apprendre le wolof.
Pour la ribambelle d’enfants qui couraient entre les cases, elle institua assez vite une sorte d’école en plein-air où, pendant à peu près deux heures chaque jour, la reine apprenait le français à ces petits Baoulés, mais ne les ennuyait pas trop avec les conjugaisons et les tournures de phrases trop compliquées. Les enfants adoraient ces cours donnés sous la fraîcheur des frondaisons, parfois troublés par le passage de quelques chimpanzés, où elle leur racontait de belles histoires.
Depuis son départ de Paris, elle avait fini par perdre toute notion du temps qui passe, ne sachant pas si c’était la grande saison des petites pluies ou la petite saison des grandes pluies. Elle n’avait pas de téléphone ni de télévision ; mais cela ne la gênait pas. D’ailleurs, il n’y avait pas d’électricité.
Sa vie était désormais ici. Sans doute avait-elle, quelque part dans son corps, des chromosomes africains ; elle ne cherchait rien d’autre que d’être en harmonie avec ce peuple. Elle avait remarqué que, dans le village, plusieurs jeunes se situant dans sa tranche d’âge étaient fortement métissés. Leur origine laissait planer un doute, mais jamais elle n’osa se renseigner sur leur naissance, pensant que certainement parmi eux elle avait des demi-frères, des demi-sœurs. Les soirées se passaient généralement autour d’un grand feu à écouter de longues histoires ou des légendes racontées par des conteurs, ce qui lui permit d’en savoir davantage sur la vie de ce peuple baoulé.
Elle avait aussi de longues discussions avec le Conseil des Anciens, qui parfois avaient besoin d’un avis ou d’une solution sur un problème spécifique.
Les conflits entre villageois étaient plutôt rares, mais il arrivait parfois qu’il fallait régler certains petits litiges. Cette justice, il lui appartenait de la rendre en plein-air sous l’arbre à palabres, en costume de reine, parée de ses bijoux en portant un masque d’ébène. Lorsqu’elle rendait sa décision après avoir écouté les plaignants, sa voix déformée par le masque avait cet accent grave, solennel, comme s’il s’agissait d’une autre personne qui s’exprimait.
Avec ses multiples activités, Alice avait totalement oublié Mélissa et Jonathan, ainsi que l’idée de se venger. Par contre, le marabout se souvenait bien de la trahison de ces deux félons envers sa reine ; et fréquemment, seul dans la forêt équatoriale, il multipliait les incantations aux esprits.
Jonathan vit ainsi son sexe rétrécir peu à peu, courant de médecins en spécialistes qui ne trouvaient aucune explication logique à ce phénomène. Ce sexe dont il était si fier jadis était devenu si petit qu’en pleine érection, il atteignait la « respectable » taille d’une phalange de l’auriculaire d’un enfant, ce qui lui valut mille moqueries. Ne pouvant plus avoir de relations sexuelles, il ne parvenait pas non plus à se masturber, ses doigts étant trop gros pour son sexe. Parfois il obtenait un fugace plaisir en l’enfonçant dans un dé à coudre. Ne sachant pas qu’il avait été marabouté, il vivait en reclus, frustré, aigri.

Nul ne sut comment Mélissa échoua un jour à Grand Couronne, dans ce petit bar à hôtesses portant le joli nom de « TABOU ». Elle fut très rapidement embauchée par la mère maquerelle qui lui fit assez vite comprendre que consommer avec les marins c’était bien, mais que coucher avec eux c’était mieux et que cela rapportait beaucoup plus. Il ne fallut pas la forcer car elle était de plus en plus avide de sexe et ne pouvait guère rester plus d’une heure sans que l’un de ses orifices ne soit rempli, ce qui en faisait une bonne gagneuse.
Le résultat du maraboutage effectué par Kouakou depuis sa forêt était tout simplement remarquable. Paradoxalement, chaque pénétration – même si elle lui était nécessaire pour l’apaiser – était une véritable torture pour elle. Si elle prenait un sexe dans sa bouche, elle avait l’impression que c’était un énorme clou qui s’enfonçait dans sa gorge. Les très nombreuses pénétrations anales et vaginales qu’elle subissait quotidiennement, et dont elle ne pouvait pas se passer, lui arrachaient de véritables hurlements ; il fallut même insonoriser la pièce où elle officiait afin d’éviter les troubles de voisinage. À chaque pénétration, elle avait toujours la sensation d’être déchirée, au plus profond de ses entrailles, par d’énormes et solides clous !!!
Loin des affres des amants, Alice, reine blanche des Baoulés, menait une vie calme et simple dans son village où deux Anciens, sous l’arbre à palabres, se tordaient de rire en se racontant, en wolof, les dernières histoires des clous Schlomo...
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