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Amazonie

Chapitre 1

Le manuscrit de Frère Jérôme

Erotique
Je m’appelle Alexandre, Alex pour les intimes et les collègues. Je suis historien et archéologue, enseignant-chercheur dans une université parisienne. Ma thématique de recherche est l’Amérique Latine et plus particulièrement les débuts de la colonisation de ce continent par les espagnols et les portugais. Étant hispanisant et latiniste, je suis à même de traiter pour mes recherches des documents anciens écrits dans ces langues. J’ai déjà faits quelques séjours au Pérou, en Équateur, en Colombie, dans la partie amazonienne du Brésil au Chili, le plus souvent en collaboration avec les universités de ces pays. Cela dit, ces déplacements, même quand ils incluent des expéditions sur le terrain n’ont vraiment rien à voir avec ce qu’on voir au cinéma ou lire dans les romans d’aventure : nous sommes bien loin d’Indiana Jones ou d’À la poursuite du diamant vert !Je fus dernièrement contacté par une entreprise en charge de la transformation d’une ancienne caserne revendue par l’Armée. Au cours de leurs travaux, les ouvriers avaient trouvé des documents anciens apparemment rédigés en latin et en espagnol. Ma première chance était que les pièces semblaient en assez bon état et n’avaient été trop altérés par les ouvriers lors de leur découverte. Je pus donc facilement commencer mon travail de chercheur. Il s’agissait visiblement de documents espagnols, datant pour les plus anciens du début de la deuxième moitié du XVIe siècle, et s’étalant jusqu’au début du XIXe siècle : potentiellement un trésor pour l’historien que j’étais. J’avertis mon équipe de recherche et la direction du laboratoire de la découverte qui venait de m’être confiée. Cela souleva bien sûr un grand enthousiasme de la plupart des chercheurs. On m’affecta pour m’aider dans mes travaux une jeune maître de conférence qui venait d’être recrutée après son retour de post-doc. Mélanie avait passé deux ans à l’université de Quito en Équateur après sa thèse et avait réussi à obtenir un poste de maître de conférence. C’était une jeune femme mince et élégante au cheveux noirs et au teint clair qui n’avait certainement pas dû avoir de problème à se fondre dans le décors en Amérique Latine, tant elle pouvait passer pour une espagnole. J’avais plusieurs fois essayé de la draguer, mais elle m’avait fait comprendre que je n’avais aucune chance avec des réparties du genre :
— Même pas en rêve !
Ou encore :
— Tu n’es pas mon type.
Et pire :
— Tu es trop macho !
Moi, Macho ? Sans doute, le fait d’être un homme de trente-six ans, blanc et éduqué me mettait-il dans une situation d’être incapable de me juger de manière impartiale ? Mais tout de même ! J’étais assurément pour elle un représentant du patriarcat masculin dominant. Cela dit nos rapports étaient cordiaux mais exclusivement professionnels. Je n’avais aucune idée de sa vie privée.Notre premier travail fut de trier ces pièces pour mieux comprendre d’où elles venaient. Ce fut chose assez facile car un certain nombre de documents en espagnol, les plus récents, étaient des correspondances commerciales d’un monastère, ou plutôt d’un couvent, que je localisai proche de Saragosse. Beaucoup de ces papiers étaient signés de la mère supérieure du couvent. Il s’agissait de moniales, bénédictines en l’occurence. L’analyse conjointe de la fin de période des documents et des unités militaires qui s’étaient succédées dans la caserne me fit émettre l’hypothèse que ces documents avaient été ramenés par la Grande Armée lors de la guerre d’Espagne, à l’époque de Napoléon Ier. Quant à savoir pourquoi ces documents avaient été volés et ce qui avait pu se passer dans ce couvent, ce n’était pas dans mes priorités.Au fil des semaines, après avoir contacté des collègues espagnols en vue de monter un partenariat de recherche et de se faire financer par l’Europe le cas échéant, je commençai à m’intéresser aux documents en latin. L’un d’eux attira particulièrement mon attention : il était daté de 1590 et le rédacteur se présentait dans le préambule comme étant un moine dominicain revenant d’un long séjour en Amérique du Sud. C’était inespéré pour moi, étant exactement au cœur de ma recherche !Je me jetais à corps perdu dans la lecture de ce document, dont voici le début, traduit du latin :Au début de ce récit, je suis connu sous le nom de Frère Jérôme de Valence, je suis moine dominicain et prêtre. J’ai rejoint le nouveau monde fin 1540, affecté en la nouvelle ville de Quito où Gonzalo Pizarro* venait d’être nommé gouverneur. Peu de temps après mon arrivée, ce dernier reçut de son frère Francisco, plus haut gradé que lui dans l’organisation des conquistadores, l’ordre de partir en expédition pour découvrir de la cannelle. Bien que n’appréciant pas Pizarro, qu’on ne pouvait pas qualifier de bon chrétien vu sa cruauté envers les populations indigènes, j’acceptai l’injonction de ma hiérarchie religieuse de me joindre à cette quête pour seconder le Père Gaspar de Carvajal, pour limiter la casse et prendre soin des âmes qui en auraient sûrement besoin.
Nous étions un peu plus de deux cent espagnols, encadrant quelques quatre mille indigènes à devoir partir. Je me liai vite d’amitié avec le sous-commandant Francisco de Orellana, qui avait lui de vraies valeurs chrétiennes bien qu’étant lui aussi militaire. En janvier 1541, il fut question avant le départ de l’expédition de trouver plus d’hommes espagnols et des chevaux, je lui proposai de l’accompagner à Guayaquil qu’il connaissait bien. Nous revînmes début mars avec vingt-trois hommes supplémentaires et des chevaux, mais Pizarro était déjà parti depuis un mois. Nous nous mîmes en route, et étant plus véloces que Pizarro et ses troupes, nous finîmes par le rattraper dans la vallée de Zumaco.La marche à travers les Andes se révéla de jour en jour plus difficiles. Après avoir suivi les fleuves Coca et Napo, nous commençâmes rapidement à manquer de provisions. J’eus hélas beaucoup de bénédictions à donner tant nous perdîmes de nos compagnons : début 1542, si nous avions perdu un tiers des espagnols, les trois quarts des indigènes avaient péri, le commandement de Pizarro y étant pour l’essentiel, avec des scènes horribles et indignes du comportement d’êtres humains et que je préfère ne pas détailler, même si ma conscience est très lourde. Dieu me pardonne de ne pas avoir réussi à empêcher ces crimes abominables.En février, Francisco proposa à Pizarro de nous séparer. Son idée était de naviguer vers le sud du fleuve Napo pour chercher de la nourriture après avoir construit un bateau. Pour ma part, compte tenu des aventures qui me sont arrivées, je ne revins à Quito que bien plus tard, en 1546. Pizarro, lui, était rapidement rentré dans sa ville, son expédition étant un bel échec.Avec seulement cinquante sept espagnols nous poursuivîmes notre exploration et finîmes par arriver sur un très grand fleuve. Le 24 juin 1542, nous fûmes attaqués par des indigènes aux cheveux longs, des femmes guerrières qui évoquaient inévitablement pour nous les amazones de l’antiquité contées par Homère dans l’Iliade. Je fus alors gravement blessé par une flèche reçue en pleine poitrine et m’évanouissait rapidement dès le début du combat. Quelle ne fut pas ma surprise de me réveiller quelques jours plus tard, très faible mais apparemment soigné et au milieu de ces femmes guerrières. Je ne sus que plus tard que mes compagnons avaient dû se replier sous la violence des combattantes sans pouvoir me récupérer.
Jusqu’ici, nous n’avions pas appris grand-chose de plus que ce que Gaspar de Carvajal avait lui-même écrit sur cette expédition de Francisco de Orellana, si ce n’est la capture de l’auteur de ce texte, personnage dont le chroniqueur ne parle curieusement pas. Le fait est que, selon Gaspar de Carvajal, le fleuve fut nommé Amazone suite à cette attaque. Francisco de Orellana poursuivit ensuite son périple et arriva en août 1542 à l’embouchure de l’Amazone sur l’île de Marajό puis à Nueva Cadiz de Cubagua le mois suivant. Il avait parcouru près de cinq mille kilomètres.
Je repris ma traduction :J’étais certes prisonnier de ces femmes, mais apparemment libre de mes mouvements au sein de leur village. Je pus bientôt commencer à me lever et à marcher et compris que j’étais le seul espagnol présent au village, et aussi le seul homme tout court d’ailleurs. Les femmes s’occupaient bien de moi, me nourrissant et me soignant avec des plantes qui me firent cicatriser bien plus rapidement que ne l’aurait fait la médecine espagnole. Je cherchai à établir une communication avec elles essayant tout d’abord divers dialectes indigènes dont j’avais quelques rudiments. Aucun ne sembla adapté et ce fut donc mot par mot, puis phrase par phrase, que j’arrivai à établir une correspondance entre nos langues. Au bout de deux semaines laborieuses, nous pouvions commencer à parler de choses simples et communes.J’appris dans les temps qui suivirent beaucoup de choses de leur vie et de leurs coutumes. Elles avaient choisi de vivre entre femmes et leurs relations avec les hommes étaient encadrées par des règles très précises. Pour que leur tribu prospère, il leur fallait bien sûr avoir des enfants. Comme elles étaient craintes et respectées des autres tribus traditionnelles avoisinantes, elles autorisaient deux fois l’an les visites de jeunes hommes de ces dernières et les femmes souhaitant enfanter copulaient alors avec ceux-ci pendant trois jours. Quand les femmes accouchaient, les enfants grandissaient dans la tribu et les mâles devaient choisir avant la puberté s’ils restaient ou partaient dans les tribus mixtes avoisinantes. De même, à leur majorité, à quinze ans, tous les enfants ayant continué à grandir dans la tribu décidaient s’ils restaient ou non chez les amazones. Je ne comprenais pas à ce stade comment des garçons pouvaient rester parmi elles, n’en ayant vu aucun jusqu’ici. Je ne posai cependant pas la question à ce stade mais leur demandai pourquoi j’étais ici avec elles.
Elles m’expliquèrent qu’elles n’avaient jamais vu d’homme blanc jusqu’ici et que malgré la bataille gagnée contre mes congénères, elles étaient intriguées de la nature potentiellement divine de mon espèce. Quand elles m’avaient vu blessé et inconscient, abandonné par mes camarades, elles avaient décidé de me ramener avec elles.Nous parlâmes aussi de leurs croyances. Pour elles, il y avait simplement la nature représentée par la déesse de la forêt et par le dieu du vent et du soleil et de la pluie. En tant que femmes, elles vénéraient surtout la déesse. Étant seul parmi elles, je fus très prudent en leur présentant la Sainte Trinité. Je n’avais pas les moyens ni l’envie de les convertir, comme nous le faisions trop souvent et par la force. Je n’aimais pas la force. Elles m’interrogèrent sur les liens entre la nature et la Trinité, ce à quoi je leur répondis que Dieu le Père était à l’origine de toute création. Je ne sais si cette réponse les satisfit. Je passai sous silence bien des aspects de ma vie de religieux et bien m’en prit car au bout de deux mois, elles m’informèrent que les jours de copulation arrivaient et qu’elles souhaitaient que j’y participe pour féconder certaines d’entre elles. J’eus l’intuition que je ne devais pas refuser si je voulais continuer à mener une existence agréable dans cette communauté.
Le seul problème était que je n’avais jamais copulé de mon existence, étant entré jeune adolescent au monastère. Je n’étais pas non plus de ces religieux paillards qui n’ont aucune vergogne à avoir des rapports avec des femmes ou même avec des hommes. Je me dis que la nature ferait bien les choses et que j’y arriverais sans doute. Le fait que les dominicains n’ait qu’un seul vœu, celui d’obéissance, facilitait sans doute la chose là ou d’autres ordres auraient eu plus de problèmes dans ces circonstances si particulières.
Je montrai ma traduction à Mélanie qui, après l’avoir parcourue, s’écria :
— Waow, cela prend une tournure érotique !— Il semble, en effet, répondis-je.— Tu crois que ces amazones avaient aussi des rapports lesbiens ?— Euh, je ne sais pas... Pour l’instant ce n’est pas évoqué et je ne sais pas si cela le sera... (Mais pourquoi me posait-elle cette question ?) Nous verrons avec la suite, il reste encore beaucoup de pages à traduire, je n’en suis qu’au début.— Et notre moine sera-t-il à la hauteur, selon toi ?— L’épisode suivant nous le dira !
(à suivre)* Les sources historiques liées à Gonzalo Pizarro, Francisco de Orellana et Gaspar de Carvajal et leurs expéditions sont tirées de Wikipédia.
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