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Amazonie

Chapitre 6

Pirates des caraïbes !

Divers
La navigation de la baie de Portobelo à Carthagène se passa sans encombre et nous ne croisâmes aucun vaisseau susceptible de nous attaquer. Le galion à bord duquel j’avais embarqué, la Santa Monica, était armé de 12 demi-couleuvrines, 4 à bâbord et 4 à tribord, deux à la proue sur l’avant et et la poupe sur l’arrière. L’équipage comptait trente hommes, il y avait quatre autres passagers, trois commerçants et un fonctionnaire du roi, ce qui nous laissait beaucoup de place à bord. Privilège d’être l’unique femme à bord, j’avais doit à une cabine où j’étais seule.L’escale à Carthagène fut de courte durée, il s’agissait essentiellement de compléter le ravitaillement en vue des trois semaines de mer qui s’annonçaient pour rejoindre l’Espagne, sachant que nous ferions toutefois une autre escale à Porto Rico à cette même fin. Outre les vivres le ravitaillement comprenait aussi des munitions. Le commandant était inquiet, la capitainerie du port l’avait prévenu d’une forte activité pirate sur le secteur que nous devions traverser. Il réunit tout l’équipage ainsi que les passagers avant que nous repartîmes. Il expliqua avoir fait charger de nombreuses munitions ainsi qu’un complément de sabres, de dagues, de pistolets et de mousquets. Il demanda aux passagers hommes s’il avaient l’expérience du combat. Les commerçants répondirent par la négative mais le fonctionnaire, qui s’appelait Pedro Del Gado, déclara avoir fait plusieurs années dans l’armée et savoir manier sabre, pistolet et mousquet. Les commerçants étant volontaires pour contribuer à la défense du navire, le commandant demanda au fonctionnaire s’il pouvait les éduquer au moins au tir au mousquet.
Pendant que le bosco distribuait des pistolets à chaque membre d’équipage, je pris le commandant à part et lui dit :
— Commandant, je sais aussi me battre.— Vous, Ma sœur ? Une femme, une religieuse ?— Vous ne connaissez rien de ma vie ni de mon passé. Regardez ceci !
Et je soulevai la manche gauche de ma robe, dévoilant mon avant-bras avec la dague sanglée dans une gaine. Je poursuivis :
— J’en ai d’autres ailleurs.
Le commandant était très étonné. Je repris :
— Je sais manier le sabre et la dague, je n’ai par contre jamais utilisé d’armes à feu. Vous ‘avez pas d’arc ?— Non, rien que des armes à feu pour ce qui est des armes à distance. Vous pourrez suivre l’entraînement de Pedro Del Gado ?— Bien sûr, oui et je peux aussi entraîner nos commerçants au corps à corps. Par contre, si nous devons combattre, il me faudra des vêtements plus adaptés que ma robe de bénédictine. Pouvez-vous me faire passer une tenue de marin ?— Tout cela est très inhabituel pour moi, envisager de voir une femme combattre à nos côtés. Mais vu les circonstances j’accepte volontiers votre offre. Je vais parler à l’équipage.
Le bosco venait de terminer d’armer les matelots. Le commandant s’adressa alors à eux.
— Messieurs, aussi curieux que cela puisse paraître, Sœur Jéromine ici présente se trouve avoir une expérience de combattante aux armes blanches. Je l’autorise dès maintenant à revêtir une tenue de matelot et à suivre l’entraînement au tir. Elle formera également ceux qui en ont besoin à l’escrime et au corps à corps. Bosco, vous fournirez, tenue, armes et munitions à Sœur Jéromine.
Un murmure parcourut l’équipage alors le commandant venait de faire cette annonce. Je fus dès lors l’objet de regards étranges de la part de tous ces hommes.
Avec ce récit, j’allai de surprise en surprise !Rentrée dans ma cabine, le bosco m’apporta bientôt tenue et armes. Une fois qu’il fut reparti, je quittai ma robe pour enfiler le pantalon de marin et le maillot rayé qui constituait le haut de l’uniforme. Je choisis de mettre mes dagues de cuisses sur le pantalon et mis aussi mes dagues de bras. Je plaçai deux pistolets dans le ceinturon de marin. Avec mes cheveux tenus en arrière par une queue de cheval, je crois que j’avais l’air d’une fière guerrière. Je sortis de ma cabine pour rejoindre le pont. Nous étions en train d’appareiller. Le commandant me félicita pour mon apparence et me dit que si ma fougue guerrière était du même tonneau, les pirates n’avaient qu’à bien se tenir. Je ris de bon cœur. dès que nous fûmes au large nous commençâmes l’entrainement au tir. J’expliquai à Del Gado que j’étais experte au tir à l’arc. Du coup l’apprentissage pour moi fut facile, se limitant quasiment au maniement des armes et à leur rechargement, la visée pour atteindre le but que nous remorquions pour tirer dessus ne posant aucun problème.
Après une matinée d’entraînement au tir, je proposai de consacrer l’après-midi à l’entraînement au maniement des armes blanches.
Le groupe que je devais entraîner était composé des trois commerçants, de Del Gado qui avait besoin de se remettre à niveau et de quelques marins novices qui n’étaient pas de service. Je leur appris les bases du maniement des armes blanches, comment les tenir, les positions de garde, comment parer les coups, anticiper les réactions de l’adversaire et puis pour la partie offensive où frapper avec le minimum d’énergie pour le maximum de dégâts, avec blessures mortelles à la clef. Selon ce qui allait se passer dans les heures et les jours qui venaient, nous ferions d’autres entraînements. Le lendemain matin, au vu des compétences que j’avais montrée, le bosco me proposa d’être initiée au maniement des pièces d’artillerie, ce que je fis pour mon plus grand plaisir.Vers midi, la vigie signala la présence de deux voiles à l’horizon, venant visiblement vers nous. Ces bâtiments plus légers que notre galion était très bien armés et surtout plus rapides que nous. Nous n’étions pas encore à portée de longue vue pour pouvoir identifier leurs pavillons, mais il y avait fort à parier qu’il s’agissait de pirates ou de corsaires. Au fil des heures, ils se rapprochaient inexorablement. Le commandant estima qu’ils seraient sur nous un peu avant la tombée de la nuit. Un combat entre chien et loup, voila qui ne faciliterait pas la tâche.Avant d’être à portée de tir de nos demi-couleuvrines, les deux navires pirates (nous les avions maintenant identifiés comme tel, avec leurs pavillons noirs) se séparèrent pour chercher à nous flanquer par bâbord et tribord. Impossible de les atteindre tant qu’eux-mêmes ne puisse nous tirer dessus. Les échanges de tirs de canons commencèrent donc de manière simultanée par bâbord et tribord. Impossible non plus de manœuvrer pour les éviter, ils étaient plus mobiles que nous. Nos canons tiraient à la meilleure cadence qu’ils pouvaient. Rapidement, nos adversaires et nous subirent des dommages dont certains assez problématiques. Nous perdîmes rapidement un mat et notre coque avait pris des boulets et présentait des trous jusqu’ici heureusement au dessus de la ligne de flottaison. Par chance, nos boulets réussirent à créer une voie d’eau dans le navire sur tribord et il prit bientôt l’eau par le côté, se coucha puis sombra. Cinq hommes parmi nos artilleurs étaient morts ou blessé, je vins en renfort pour opérer les canons.
Malgré nos tirs, le dernier pirate se rapprochait encore. Sa mature était certes endommagée mais il restait manœuvrant grâce à des rames qui lui permettait de se rapprocher. L’abordage était inévitable et imminent. Une fois le bateau coulé, les artilleurs de tribord utilisaient maintenant leurs mousquets pour tuer les pirates nageant vers nous. Je quittai le service des pièces d’artillerie pour préparer l’équipage à résister à l’abordage. Nous passâmes en tir de mousquets alors que le navire ennemi approchait. Les boulets continuaient à fuser des deux côtés. Le feu venait de se déclarer sur le pirate mais cela ne semblait pas les inquiéter ni les ralentir. Nous n’étions plus que vingt à combattre, dont les artilleurs. Les pirates prêts à nous aborder avaient un effectif similaires. Nous perdîmes un deuxième mat. Nos voiles étaient en lambeaux.Bientôt les grappins des pirates s’accrochèrent sur ce qui restait de notre bastingage et nos navires furent bord à bord. Nous entendîmes un « À l’abordage » en français. C’était donc des français ou du moins leur capitaine l’était certainement. D’un tir de pistolet, je tuai le premier qui posa pied sur notre pont, mon second tir avec le deuxième pistolet rata malheureusement sa cible. Je passai donc en mode sabre et dague. Je réussis à en mettre hors d’état de nuire, un puis deux, puis trois. Je pus sauver le commandant qui était en mauvaise posture en embrochant un pirate par derrière. J’étais en mode furie quand le combat s’arrêta, il n’y avait plus que trois pirates en vie qui finirent par se rendre, je vis en quel état j’étais, couverte de sang et légèrement blessée avec quelques estafilades. Nous n’étions plus que douze, dont cinq blessés graves. Il fallut vite se débarrasser du navire pirate dont le feu risquait de se répandre sur notre navire. je tranchais les cordes des grappins et les hommes encore valides m’aidèrent à l’éloigner avec des gaffes et des piques.
Nous triâmes les morts. La priorité était de soigner les blessés. Le commandant, le bosco et Del Gado n’étaient que légèrement blessés, d’autres étaient dans des états plus graves qui nécessitaient le travail d’un chirurgien. Nous n’en avions pas. Nous étions normalement à mi-chemin de notre voyage mais avec deux mats en moins et des voiles déchirées, rejoindre Porto-Rico serait difficile. Je pris en charge les blessés et sécurisait leurs plaies du mieux que je pus. J’avais un bon stock de plantes cicatrisantes que se révéla très juste, pour la désinfection nous avions quantité de rhum à bord. Je dus faire aussi de la couture pour réparer certaines plaies. Del Gado et le bosco conduisirent les trois pirates survivants aux fers dans la cale profonde. Deux matelots mirent une chaloupe à la mer pour aller inspecter la coque. Si nous flottions toujours, certains trous étaient proches de la ligne de flottaison et nous risquions d’embarquer de l’eau si la mer forcissait, ou que nous ayons trop d’allure ce qui était compromis vu l’état de nos gréements.
Les trois commerçants étaient morts, le reste étaient des membres de l’équipage. Nous procédâmes à une mise à la mer de corps et seul personnel religieux à bord, je dis une bénédiction pour leur salut avant qu’ils ne soient immergés.
La nuit était tombée. Nous prîmes notre repas en commun. Le bosco proposa un plan d’urgence : colmatage des brèches les plus problématiques avec des planches et du goudron, pour la mature il fallait trouver un mouillage pour réparer. On pourrait tenter de recoudre certaines voiles pour les mats qui restaient. Et tant que nous n’aurions pas suffisamment de voiles, il fallait tirer le navire avec des filins depuis les chaloupes, en ramant. Nous étions cependant dans le bon sens des alizés et le vent pousserait notre coque dans le bon sens. Merveilleuse traversée ! Selon le commandant, nous mettrions sept jours à atteindre Porto Rico, si toutefois nous ne subissions pas une nouvelle attaque de pirates. Le rhum fut le bienvenu ce soir-là. Nous restâmes à l’ancre dérivante pour la nuit et je participai à un quart de surveillance entre minuit et trois heures du matin pour guetter toute menace. La nuit était noire, ce qui ne facilitait pas la veille mais nous rendait assurément moins détectables.
J’allai voir les blessés graves le lendemain. Le rhum et les plantes avaient limité les infections, ils n’étaient plus en danger a priori. Les réparations de la coque avançaient, le bosco pensait que le navire serait sécurisé dans la soirée pour sa flottaison. Je passai l’après-midi à ramer. J’avais gardé mes vêtements de la veille, tachés de sang, poisseux, taille et déchirés. À mon retour à bord après avoir ramé, le bosco me donna une nouvelle tenue propre et en bon état. Je me lavai aussi dans ma cabine. Nous mangeâmes de nouveau tous ensemble le soir venu. Peu de temps après, j’étais accoudée au bastingage en train d’observer les étoiles quand le commandant vint à côté de moi.
— Sœur Jéromine ?— Oui, commandant.— Merci, merci pour tout. Je crois que sans vous nous n’aurions pas eu le dessus. Je ne sais combien vous en avez éliminé à vous seule pendant l’abordage mais vous avez surpassé de loin tous les hommes, sans parler de vos performances au mousquet et votre aide pour l’artillerie. Et maintenant vous êtes obligée de ramer, vous une femme et qui plus est une nonne.
Je ne sus que répondre. Le commandant continua :
— Si nous arrivons à Porto-Rico, je pense qu’il vaudrait mieux pour vous prendre un autre navire pour l’Espagne. Les réparations de la Santa Monica seront trop longues avant qu’elle ne puisse reprendre la mer, surtout pour la traversée de l’océan atlantique.— Vous avez surement raison.— Vous êtes un personnage étrange, Ma Sœur. Qui s’attendrait à voir une nonne aussi farouche combattante.— …— Non, ne dites rien. Je sais que les Amériques changent les gens, parfois en mal, parfois en bien. Je crois que Dieu est avec vous. Je parlerai de vous à l’amirauté, en leur disant quelle héroïne vous fûtes.— Merci, mais mon objectif est de rallier mon couvent à Saragosse où je dois seconder la mère supérieure.— C’est tout à votre honneur.— Bonne nuit, commandant.— Bonne nuit, Ma Sœur.
Le lendemain fut occupé à soigner les blessés, recoudre les voiles et ramer. Ce fut le cas le jour suivant aussi. Le quatrième jour nous aperçûmes une voile à l’horizon. En attendant de pouvoir l’identifier nous étions très inquiets car nous n’avions aucune chance si c’était un pirate. Le ciel était avec nous, c’était un galion battant pavillon espagnol. Nous hissâmes un pavillon de détresse et fîmes de signaux avec un miroir. Nous le vîmes changer de cap pour venir vers nous. Il mit trois heures à nous rejoindre. Je décidai de reprendre mes habits religieux avant leur arrivée. Je ne savais pas cependant ce qui paraissait le plus naturel compte tenu de l’état de notre navire. Le galion était le San Luca. Il mit une chaloupe à la mer à notre approche, après toutefois que les deux commandants aient échangé quelques mots au porte-voix. Le commandant du San Luca devait s’assurer que nous étions bien espagnols et non des pirates ayant pris possession du bâtiment.Une fois à bord, notre commandant raconta ce qui s’était passé, et sans être trop insistant dit que j’avais pris une part prépondérante aux opérations. Vu la personnalité du commandant du San Luca, noble, imbu de lui-même et certainement misogyne, il ne fallait pas trop en dire. Les deux commandants se connaissaient. Le San Luca nous prit en remorque et nous mîmes un jour et demi à rallier Porto-Rico. Avant de quitter le bord, je voulus rendre au commandant mes vêtements de marin, le sabre et les pistolets. Il refusa et insista pour que je les garde.
— Le monde est cruel, Sœur Jéromine, surtout pour les femmes. Vous êtes faite pour survivre. Gardez-le tout en souvenir et qui sait vous en aurez peut-être besoin un jour.— Merci commandant, je ne vous oublierai jamais.— Moi non plus, Sœur Jéromine, moi non plus.
Mélanie me fit la réflexion que si un tel personnage n’était jamais apparu dans l’histoire c’est peut-être parce qu’elle était une femme. Je convins que son hypothèse était plausible.
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