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L’amnésique (adoucit les mœurs)

Chapitre 1

Erotique
Quand on est en bagnole, qu’on a une voiture de police devant soi, un hélicoptère au-dessus et une ambulance derrière, que fait-on ? Eh bien, en général, le mieux à faire dans une telle situation est de descendre du manège...Mais en attendant, là où je suis et coincé comme je le suis, il s’agit plutôt d’un drôle de manège... Juste devant moi, une voiture de police est en travers de la route, gyrophare allumé et bloquée par une barrière donnant accès à ce qui m’a tout l’air d’être des garages privés. Derrière, et également à l’arrêt depuis quelques instants, une ambulance essaie de frayer un passage entre les voitures, toute sirène hurlante.
Ah, cela a l’air de se décoincer un peu ; j’en profite donc pour me resserrer sur la droite, vers la voiture de police, afin de faciliter le passage au véhicule de secours. Et là, soudain, tout va très vite : alors que je suis sur le point de repartir, la voiture de police en question se met à reculer brusquement, sans prévenir et surtout à une allure telle qu’il m’est impossible de l’éviter ou même de klaxonner. Et vlan, un pare-chocs, une calandre et une aile...
Pour moi, une charrette, c’est un tas de ferraille, point. Alors, c’est quasiment le sourire aux lèvres que je descends de ma chignole à la ligne désormais totalement inédite, à la rencontre de ces chers gardiens de la paix. Seulement, le zigoto à casquette ne l’entend pas de cette oreille ; et vas-y qu’il m’accuse de l’avoir percuté volontairement, qu’il était prioritaire, que je n’avais rien à faire là, et j’en passe...
Tas de ferraille ou pas, ce n’est pas pour autant que je vais laisser cet hurluberlu, tout casquetté qu’il est, défoncer ma charrette sans réagir. Du coup, d’un mot en vient un autre, puis encore un autre, jusqu’à ce que ceux d’entrave aux forces de l’ordre et outrage à agent soient prononcés. Là, je vois rouge et, pour la première fois depuis de longues années, je craque. Verdict : un bourre-pif, et un agent allongé pour le compte.Seulement, tout comme les couilles ou les témoins de Jéhovah, les flics, ça va toujours par deux...
C’est donc les menottes aux poignets que je me retrouve à la maison Royco. Le commissaire veut me voir personnellement, mais il est occupé, semble-t-il. Comment a-t-il pu être averti de mes exploits avant même mon arrivée ? Je l’ignore.En attendant, c’est en compagnie d’une bande de gugusses aux mines bien sympathiques que je me retrouve au placard. L’un d’eux, pas tout à fait gaulé comme une armoire à glace, mais me dépassant quand même d’une bonne tête, s’approche de moi, hilare. Je ne peux m’empêcher de serrer les fesses pendant que je le peux encore puisque quelque chose me dit qu’après m’avoir soigneusement ravagé la tronche, lui et ses copains ne manqueront pas de me réaléser le trou de balle façon porte des étoiles.
— Alors, comme ça, mon petit père, on tape sur la gueule des flics à Mongland ?
Il me faut une fraction de seconde pour capter que ce sobriquet sympathique désigne en réalité le commissaire Montrant.
— C’est pas bien, ça ; ça nous est réservé, ça...
Là-dessus, il me tend à serrer une main à peine plus petite qu’un porte-avion.
— T’inquiète, tu ne resteras pas longtemps ici. Les mecs comme toi, il suffit qu’ils s’excusent, et la plupart du temps on les relâche. Pour nous, par contre, ça va être plus compliqué...
De toute évidence et à ma grande surprise, ce type qui ferait passer Terminator pour un enfant de chœur m’a plutôt à la bonne. Je risque :
— Et, euh... Je peux vous demander comment vous avez su ce qui m’a amené là ?
Il éclate d’un rire qui en fissure le plafond de la cellule.
— Comment on a su ? Parce que les filles, là-bas, avant de se faire elles-mêmes embarquer, elles t’ont vu monter dans le panier à salade !
De fait, et même si je ne l’avais pas remarqué, il y a une autre cellule en face de celle où je suis, apparemment plutôt réservée aux arpenteuses de trottoir. Quoiqu’en fait d’arpenteuses, je ne serais pas plus surpris que cela si, en leur mettant la main au panier, l’on trouve deux grelots à quelques-unes d’entre elles... Mais cela ne les empêche pas de se marrer. Soudainement, j’ai l’impression qu’il n’est nul besoin d’être blonde et de déblatérer des conneries dans un téléphone pour accéder à la célébrité.
— Faut pas croire, tout se sait, ici !
Deux heures. Deux heures à profiter l’incomparable moelleux d’un banc de bois, et enfin Son Altesse Sérénissime Mongland consent à me recevoir. Inutile de dire que, toute fierté honteusement bue, je suis prêt à lui proférer mes plus plates excuses pourvu que je puisse me barrer de ce trou à rats. Ce n’est pas qu’ils me soient antipathiques, mes lascars, mais leurs plaisanteries graveleuses commencent à me courir sur le haricot. De plus, il y a un bon moment que je ne tire plus gloriole de passer une nuit au poste, si tant est que cela ait été le cas un jour.
— Bonjour. Je suis le commissaire Montrant, et vous êtes ici pour voies de fait sur des représentants de la force publique.
Ce disant, il compulse distraitement un dossier à mon nom et dans lequel je reconnais une photocopie de mes papiers d’identité ainsi que la carte grise de ma voiture.
— C’est-à-dire que, euh... ce sont vos subordonnés qui ont percuté mon véhicule. Cela dit, en effet, ma réaction a été impardonnable et je vous prie, Monsieur, de bien vouloir accepter mes excuses, pour vous et vos agents.
Oui, je sais, le James Bond de la déculottade, l’Indiana Jones du baissage de froc. Mais quelquefois, il vaut mieux fermer sa gueule et passer pour un con plutôt que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet... Il a un sourire mauvais.
— Ce n’est pas tout à fait aussi simple que cela, Monsieur... Monsieur comment, déjà ?— Mes papiers sont dans la poche gauche de mon blouson, dis-je tout en lui montrant les menottes qui enserrent toujours mes poignets.
Il farfouille dans ma poche avant d’en extraire mon larfeuille.
— Très bien ; vous vous nommez donc Michel Slotinsky ?
Il y a deux heures encore, je lui aurais simplement claqué qu’il fallait apprendre à lire s’il avait des doutes.
— C’est ce qui est marqué, il me semble...— Très bien. Nous allons jeter un œil à votre pedigree et, en fonction de cela, nous aviserons. En attendant, vous restez avec nous.
Je manque de m’en étrangler.
— Mais enfin ! Il y avait des caméras de surveillance là où nous étions : elles ont forcément tout filmé ! Regardez donc les enregistrements et vous verrez que je dis la vérité !— C’est cela, oui... Mathilde, débarrassez-moi de cet individu. Je l’ai assez vu.
La dénommée Mathilde est à la fois un flic en civil et une grande brune aux cheveux courts. Elle serait sans doute plutôt mignonne si, tandis qu’elle me ramène au chtard, elle ne me fixait pas avec un rictus digne d’un doberman. D’ailleurs, il ne doit lui manquer que la parole puisqu’elle ne parle pas, elle grogne.— T’en fais pas ; tu vas voir, le room-service est au top. Ce n’est pas pour rien qu’on est dans un hôtel de police...
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