Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 55 J'aime
  • 1 Commentaire

L’amnésique (adoucit les mœurs)

Chapitre 4

Erotique
Elle s’énerve. Pourtant, en tant qu’infirmière psychiatrique, elle devrait savoir que la mémoire des amnésiques ne se débloque pas plus en claquant des doigts qu’avec un digicode ou un pied-de-biche.
— Putain ! Je viens de baiser avec un type qui n’est même pas foutu de me reconnaître ! Tu t’appelles Lesage, bordel ! Et arrête de te foutre de ma gueule !
Soudain, tout s’éclaire... Lesage, le nom qui figurait sur le second dossier posé sur le bureau du commissaire lors de notre deuxième entrevue. Et puis, je connais cette voix : c’est celle de... celle de... Comme pour mieux m’en convaincre, j’attrape les cheveux de Jessica, et la perruque me reste dans les mains. Malgré les lentilles de couleur, le doute n’est plus permis : l’infirmière n’en est en réalité pas une, puisqu’il s’agit de Mathilde, l’adjointe de ce fameux commissaire Montrant.Cette fois, c’est moi qui explose.
— C’est Mongland qui t’a envoyé là pour m’espionner ? Et t’en es à coucher avec les suspects pour lui faire plaisir ? Casse-toi d’ici, espèce de salope !— Ah oui ? Je voudrais bien voir ça !
Ce que miss Pétasse oublie, c’est que, contrairement à notre première entrevue, je ne la joue plus profil bas et que, surtout, j’ai les mains libres. La gifle que je lui balance en pleine tronche la projette sur le lino où elle glisse plusieurs mètres sur le cul. Je n’ai pas pour habitude de cogner les femmes, mais le coup est parti tout seul.
Je m’attends à ce qu’une alarme retentisse et à voir débouler des flics ou des infirmiers, mais rien ne se produit. Par contre, pour Mathilde, la fête est finie, et je la vois disparaître au fond du couloir.
— Et n’oublie pas de dire à Mongland que je l’emmerde !
Toute la nuit, je me suis attendu à voir débouler dans ma piaule une armée de types armés de camisoles de force et de tranquillisants, mais il n’en a rien été. Je n’ai même pas droit à un entretien avec un psy ou je ne sais quoi... C’est bien simple : tout se passe comme si Jessica/Mathilde était tombée dans une faille temporelle et qu’elle n’avait jamais existé. Pourtant, on n’arrivera pas à me faire croire qu’une inspectrice puisse se faire passer pour une infirmière dans un établissement spécialisé sans quelques complicités en haut lieu... C’est un asile de fous, ici, pas un asile de cons !
Mais ce n’est pas pour autant que Montrant m’a laissé tomber, et je l’apprends de la manière la plus inattendue qui soit : le midi, pendant le repas, la télé fonctionne. Certes, il s’agit d’un vieux clou tellement hors d’âge que l’on s’attend à y voir apparaître le général De Gaulle aux informations ; certes, l’écran est protégé par un grillage qui donne toujours l’impression de voir le monde derrière une cage à serins, mais il n’en demeure pas moins que c’est ma trombine qui vient d’être dévoilée. Naturellement, on a droit à un chapitre sur ma disparition, même si je remarque qu’à aucun moment, il n’est question de mes exploits fliquesques ; mais bien entendu, toute personne ayant des renseignements concernant mon identité est appelée à composer un numéro de téléphone qui s’affiche en bas de l’écran.
Peu importe, puisqu’un avocat s’occupe désormais de mon cas. Il m’a assuré que seule l’usurpation d’identité pouvait être retenue contre moi, mais que j’avais des circonstances atténuantes, que la vidéo prouverait que j’ai quasiment agi en état de légitime défense quand j’ai boxé le flicard, et que je serai dehors dans peu de temps. Espérons que tout cela soit vrai.
Tout comme dans le vocabulaire courant, un policier est un flic ou un condé, un avocat est parfois appelé un bavard. Il est sans doute inutile d’expliquer pourquoi... Mais il y a une autre appellation qui est parfois utilisée : celle de menteur. Et il n’est nul besoin, là encore, de s’en demander la raison ! J’en ai une parfaite illustration puisque, huit jours plus tard, je me balade toujours en pyjama bleu délavé au milieu d’une belle brochette de maboules.Quant aux deux psychiatres censés revenir me voir, inutile de préciser que telle sœur Anne, je n’ai rien vu venir. J’en suis tout doucement à évaluer précisément le nombre de cuillères en plastique, il me faudrait subtiliser pour pouvoir creuser un tunnel entre ma chambre et le mur d’enceinte lorsque je suis appelé au parloir. Encore un coup de Montrant ?Si c’est le cas, il doit bien se douter que ça va chier des bulles carrées...

— Claude ? Claude, tu me reconnais ? C’est moi, Marie-Charlotte, ton épouse !
La dame qui se présente à moi a dû être, par le passé, absolument ravissante. Même si à vue de nez, elle doit avoir dépassé la quarantaine, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit encore d’une très jolie femme. Rousse, les cheveux bouclés et les yeux azur, le maquillage soigné, elle porte ce qui ressemble furieusement à une robe de créateur et son manteau m’a tout l’air d’être un authentique vison. De plus, il se dégage d’elle cette aura indéfinissable qui n’appartient qu’à ceux à qui la vie a réussi, ce qui n’empêche toutefois pas son visage de refléter l’inquiétude.
— Voyons, Claude ! Vous ne me reconnaissez pas ?— Eh non, je ne vous reconnais pas, Madame, et croyez bien que j’en suis désolé. — Je vous l’avais bien dit, Madame Dubreuil, intervient le toubib. Il nous semblait hautement improbable que cet homme puisse être votre mari.
Improbable ou pas, elle continue de m’inspecter sous toutes les coutures.
— Tournez-vous, s’il vous plaît.
Je m’exécute. Après tout, cela ne mange pas de pain.
— Pourtant, plus je l’observe, plus je suis certaine que c’est lui...— Voyons, Madame ! Cela fait dix ans que vous ne l’avez pas vu et il n’a aucun souvenir !— C’est un peu le principe des amnésiques, non ?
Elle vient d’utiliser un ton cassant qui ne supporte aucune réplique. Encore une fois, je ne sais qui est cette jolie rousse, mais elle en impose.
— Écoutez Docteur, cette discussion a assez duré. Cet homme est Claude Dubreuil, mon époux. Je suis formelle.
Même si je m’efforce de ne piper mot, il n’en demeure pas moins que je suis quelque peu sur le cul.
— Il peut être dangereux, vous savez...— C’est cela ! Vous mentionnez sans doute cette « agression » qui a fait le tour de tous les réseaux sociaux ? Indiscutablement, avec de telles forces de police, nous sommes en sécurité...— Et pan, dans les dents...
Il est temps pour moi de briser le silence.
— Veuillez m’excuser, Docteur, mais j’aimerais m’entretenir avec cette dame quelques instants, seul à seul. Est-ce possible ?— Bien évidemment...
En un instant, l’assistance disparaît ; une volée de moineaux. Je reste seule avec la dame. Tout en lui montrant discrètement les caméras de surveillance, je lui glisse à l’oreille :
— Je vous préviens que si c’est encore un coup pourri de Montrant, je ne suis pas d’humeur.
Elle sourit, bien qu’elle soit visiblement étonnée.
— Montrant ? Encore lui ? Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas d’embrouille, vous êtes mon mari. Mais nous en reparlerons plus tard.
Le contraste entre le ton qu’elle vient d’utiliser – ainsi que son vocabulaire – et celui qui était le sien il y a quelques instants plus tôt est saisissant.
— Partez avec moi, s’il vous plaît. Après tout, s’il y a erreur sur la personne, vous pourrez toujours revenir ici, si vous vous y sentez tellement bien...— Euh, non merci, Madame.
J’irais même jusqu’à dire que j’en ai soupé, de ces barjots... Seulement, depuis l’épisode de la fausse Jessica, je suis sur mes gardes et je n’ai pas envie de tomber dans un autre piège de cet empaffé de Montrant. D’un autre côté, je ne vois absolument pas au nom de quoi je pourrais refuser de suivre cette dame, surtout qu’elle m’offre la possibilité de me sortir de ce trou à rats sur un plateau d’argent.
— C’est bon, vous pouvez leur demander de s’occuper des formalités. Je pars avec vous.
Un simple signe de sa main, et voilà le toubib et toute son escouade qui rappliquent. Encore une fois, je ne sais pas qui est cette Marie-Charlotte, mais elle n’est probablement pas n’importe qui.
— Et en ce qui concerne son inculpation ? Qu’il soit votre époux ou nom, il reste toujours accusé de voie de fait sur agent de la force publique.— Je sais. J’en parlerai à Maître Grassiet, mon avocat. Lui seul conviendra des suites à donner à ces accusations. Et d’autre part, je me porte garant pour lui.— Pardon ?— Vous m’avez parfaitement comprise. Au revoir, Messieurs...
Diffuse en direct !
Regarder son live