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L'amour et les ruines

Chapitre 3

Erotique
L’amour et les ruines
Chapitre 3

Le chemin, tout bordé de thym, de fenouil et de plantain sauvages qui menait à notre domaine, était entretenu par le cantonnier du village. C’était un homme d’un âge avancé, aimable et avenant, qui trouvait toujours un mot sincère et agréable à lancer sur mon passage. C’était pour moi chaque fois un réel plaisir que de le rencontrer.
Un jour qu’il travaillait non loin de notre maison qui avait pris déjà une fière allure, à mes yeux tout du moins, il fut surpris par un violent orage et, confus, me demanda l’hospitalité et se réfugia chez moi. Je l’y accueillis avec joie. La journée étant bien avancée, je décidai de m’accorder à moi aussi un moment de repos bien mérité.
Je sortis de ma besace une bouteille de vin de Provence, ce vin doux et parfumé, deux gobelets et posai le tout sur la table en bois d’olivier qui trônait déjà au centre de la pièce. Cordialement, je l’invitai à trinquai avec moi, assis sur une pierre proche de la fenêtre. Ce qu’il ne refusa pas.
Au dehors, l’obscurité avait très nettement remplacé la clarté de cette fin de matinée et la pluie persistait, se faisant plus rageuse. Au troisième verre, le cantonnier commença à me conter l’histoire de l’un de ses prédécesseurs. L’une de ces histoires qui se transmettent de génération en génération et que, les uns et les autres, n’hésitent pas à embellir, enjoliver ou transformer en fonction des circonstances.
Je l’écoutai, silencieux, sans l’interrompre et son accent chantant me comblait d’un profond sentiment de bien-être. Il me berçait tandis que l’orage roulait au dehors, ce dont je me moquai. "Il passait au pays pour un doux rêveur, ressassant sans cesse la même rengaine dès que l’absinthe rougissait son front et couvrait de sueur son visage rougeaud que le grand air avait buriné depuis fort longtemps".
"L’âge, plus que le labeur, avait courbé son échine et il paraissait se plier chaque jour un peu plus sous le poids de son invisible fardeau, tandis que ses yeux bleus, reflétaient une profonde tristesse".
"Il était étranger au pays, comprenez pas là qu’il n’était pas de Provence, non. Il était venu d’une lointaine contrée du Nord de la France, je crois du côté de Lille, et il s’était installé peu après la guerre de soixante-dix. Comment, personne ne saurait le dire, mais il s’était fait embaucher comme cantonnier. Ainsi, durant près de quarante ans, il avait refait sans relâche sous les cieux provençaux, les chemins au bord desquels il cassait, et ce n’est pas une légende, des tas de cailloux".
"Depuis des années, le sourire avait résolument quitté les lèvres du vieil homme, et, à vrai dire, personne ne l’avait jamais vu sourire, et un éternel pli barrait son front dégarni"."Auguste, car c’était là son prénom, avait, dans sa jeunesse, tiré le mauvais numéro. Celui-ci l’avait mené à Paris où il avait fait partie de la garnison chargée de défendre Paris contre l’envahisseur prussien. Oh, il n’y était pas trop malheureux au début. Les filles de joie se faisaient un plaisir de soulager ses petites tensions bien normales pour un jeune homme et il n’y voyait rien de mal".
"C’est donc là que, durant trois mois, enfin, il connut le grand amour sous les traits de Margot. Margot était une jeune fille blonde à la poitrine débordante de son corsage, mais jamais elle ne jouait de ses charmes. Blonde, les yeux bleus comme Auguste, dès qu’elle avait était en âge de le faire, elle s’était dévouée à sa patrie. Elle jouait avec bravoure, et surtout quelques connaissances dans ce domaine, le rôle d’infirmière... plus tard, celui d’amante".
"Un jour, sérieusement blessé à l’épaule par une balle ennemie, Auguste était tombé entre les mains de la jolie demoiselle, mais aussi sous son charme. Incapable dans l’immédiat, mais surtout peu désireux de reprendre le combat, Auguste avait fini par s’installer chez la jeune fille dans un piteux appartement d’une ruelle parisienne peu fréquentée. Tandis que Margot occupait ses fonctions à l’hôpital, Auguste préparait les civets de rats... Et oui mon brave... durant cette période Paris n’avait plus rien à se mettre sous la dent. Rats, chats, parfois même les chevaux, étaient la seule viande que les parisiens pouvaient cuisiner. Je ne peux que vous conseiller de lire les ouvrages sur cette triste époque. Certes on n’en parle plus guère de nos jours, mais c’était une période terrible, tant pour les combattants que pour les civils".
"Malgré la faim, le froid et la guerre, les jeunes gens vivaient le grand amour, un amour absolu et sans limite. Je vous passerais bien certains détails, mais cependant, l’histoire raconte que la Margot n’était pas une frileuse... si vous me suivez... elle avait une certaine connaissance ou une connaissance certaine des hommes et Auguste savourait les instants de plaisir qu’elle lui offrait sans retenue aucune. Enfin... c’est l’histoire qui le dit hein, je n’étais pas là pour y assister".
Le cantonnier éclata de rire à cette allusion avant de poursuivre :"Bref, ils vivaient tous deux bel et bien le grand amour mais comme dans toute chose, cette union devait avoir une fin, vous allez voir comme c’est tragique mais bon... vu le temps dehors, ne précipitons pas les choses. C’est donc à regret qu’Auguste regagna sa garnison une fois totalement guéri, laissant Margot à ses missions et à son chagrin, ne la rencontrant qu’au hasard de quelques heures de repos, mais l’aimant toujours avec ce même feu dévorant".
"Lorsque la défaite fut consommée, les hauts personnages du pays signèrent la paix. Le gouvernement s’installa à Versailles tandis qu’un vent de révolte secouait Paris... Tiens, un peu comme ce vent qui fait plier les arbres aujourd’hui. Personne n’avait pris conscience de ce qui allait se passer".
"C’était en mars 1871, le milieu ouvrier venait de se dresser contre la République. Il allait subir de violentes représailles dans le feu et le sang"."Hélas pour les amoureux, ils n’étaient pas dans le même camp. Avec rage, fougue et passion, Margot servit la Commune et les Communards. Avec la même discipline et la même obéissance, Auguste servit l’armée".
"Une fin d’après-midi d’avril, alors que le soleil brûlait de ses dernier feux, Auguste et les gars de sa compagnie du génie, prirent d’assaut une barricade qui jusque là avait été vaillamment défendue, chacun étant animé d’un courage exemplaire. Cependant, malgré leurs motivations et leur détermination, les révolutionnaires durent se replier devant l’assaut de l’armée, nettement supérieure en nombre et en armement. C’est ce jour là, à quelques pas des fuyards, qu’Auguste, sur ordre, mit un genou à terre, épaula et tira sur le groupe de communards en déroute. Il avait atteint sa cible et une forme désarticulée s’écroula sur le sol, saisie dans sa course éperdue par le projectile aveugle et meurtrier".
"Les troupes avancèrent, démolirent les barricades et prirent position et la maintinrent. Auguste se dirigea lui vers le corps qu’il avait vu s’effondrer. Il le retourna et découvrit le visage baigné de larmes de Margot. Une plaie béante au cou laissait échapper un flot de sang incessant".
"Avant de refermer définitivement les yeux, et après avoir reconnu son amoureux, Margot eut le temps de murmurer dans un ultime soupir : Je t’aime" !Mon cantonnier cessa de parler et mesura l’air amusé l’effet que son histoire avait eu sur moi.J’avoue encore aujourd’hui qu’elle m’avait ému au plus haut point, sans doute parce que le cantonnier savait parfaitement la raconter. Je ne m’étais même pas aperçu qu’au dehors, l’orage était allé plus loin déverser sa colère.
Le soleil était revenu et les cigales entonnaient à nouveau leur doux chant tandis que les gouttes d’eau scintillaient sur les amandiers en fleurs.Mon hôte repris en se levant :"Vous savez, Auguste prenait plaisir à venir ici même ! Il y avait rencontré sur la fin de sa vie la jeune fille du propriétaire et... l’on dit au pays qu’elle ressemblait trait pour trait à Margot. Bien sûr, personne ne connaissait Margot mais vous connaissez les gens, il faut toujours qu’ils en rajoutent un peu. On dit aussi qu’elle portait en permanence un foulard autour de son cou pour dissimuler une vilaine cicatrice, mais, là encore, ce ne sont que pures suppositions, vous l’aurez compris" !
Après m’avoir remercié très chaleureusement, le cantonnier quitta la pièce où nous nous trouvions, certain du trouble qu’il m’avait occasionné et, après un geste amical, reprit son chemin me laissant seul avec ces ombres maintenant familières.
Je n’eut pas, ce jour là, le cœur à poursuivre mes travaux. Il me fallait au plus vite retrouver Élise, il me fallait au plus vite lui faire l’amour pour chasser l’image de cette Margot et de son amant. J’étais conscient que tout ceci n’était qu’une histoire colporter au fil du temps, mais je ne parvenais pas à m’enlever de la tête que, quelque part, il y avait du vrai. Je savais qu’avec sa douceur et son savoir faire, Élise parviendrait à me faire passer à autre chose.
Je ne m’étais pas trompé. Dès mon retour, je racontai à ma chère et tendre la matinée que je venais de passer. Assis dans le fauteuil, elle debout derrière moi, elle passa sa main sur mon torse commençant à jouer avec ma toison.
"Faut penser à prendre une douche mon chéri, tu as plein de poussière dans les poils... et ça te détendrait" !"Attends, je dois te raconter l’histoire que le "vieux" ma conter" !A mon tour et en tentant d’être le plus précis possible et sans rien changer, je me mis à lui conter cette belle et triste histoire. Au fur et à mesure, je sentais les mains de ma compagne me caresser le torse, descendre plus bas, sa tête collée contre la mienne.
Durant un instant, j’eus la conviction qu’il ne fallait pas raconter la fin... cela aurait risquer de briser la tendresse de l’instant. Mais ne pas la raconter c’était déjà pour moi une façon de détourner le sens de ce récit. Je poursuivis donc jusqu’au bout.
A son tour, Élise fut troublée par cette fin tragique. Elle recula d’un pas cessant ses caresses... puis au bout de quelques secondes me dit :"Chéri... gardons surtout l’image des deux amants. Ils se sont aimés comme je suis certaine que nous nous aimons, c’est à dire follement... Viens, quitte tes vieilleries et on va faire l’amour sous la douche... tu aimes ça, moi aussi et ça chassera la tristesse qui risque de nous envahir".
Je ne me fis pas prier, quelques minutes plus tard nous étions tous les deux nus sous la douche. "Fais moi l’amour, fais le moi comme il a dû le lui faire à elle" !Je ne reconnus pas la voix de ma compagne, elle était haut perché, tremblante, presque suppliante. Sans plus attendre, je la retournai et lui tenant les seins à deux mains, je la pénétrai avec une fougue et une envie qui dépassait une nouvelle fois tout ce que j’avais connu. Elle hurla de plaisir à chacun de mes coups de reins, elle aimait parfois cette forme de brutalité qu’elle savait bien réclamer elle aussi quand elle en avait envie.
J’explosai en elle rapidement, je me sentis mieux, soulagé, et surtout... vivant.Après nous être copieusement embrassés, savonnés, aimés à nouveau, elle m’entraîna vers le lit. Nous n’étions même pas complètement séchés mais cela importait peu.Sur les draps vite inondés, nous nous sommes lovés l’un contre l’autre. Elle continua à jouer avec mon sexe tandis que je caressais sa poitrine."Tu crois que nous finirons comme eux" ?Sa question me surprit ... Un sourire parvint enfin à s’accrocher à mon visage."Non mon cœur. Non ! Ces temps là sont révolus et nous, nous avons d’autres projets. Nous voulons nous marier, voir nos enfants s’ébattre autour de la maison... Non nous ne finirons pas comme eux, nous avons la vie devant nous".
Rassurée sans doute, gourmande aussi, elle prit mon sexe en bouche et commença une très longue fellation. "Tu n’es pas obligée" !Elle s’arrêta un instant :"Non, mais j’en ai envie... je veux être comme elle, prête à tout pour l’amour de ma vie. Laisse toi faire, je m’occupe de tout".Et elle s’occupa tellement bien de tout, que quelques instants plus tard, je jouissais une nouvelle fois dans sa bouche.
...A suivre.
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