— … Et ce matin, y a Charlotte qui est entrée nous réveiller et qui a pété un câble en nous voyant dans le même lit !— Mais attends, ils sont ensemble ?— Bah je suppose, c’est peut-être pour ça qu’il a rien fait après tout !! Et elles se remettent toutes à se foutre de moi. Toutes, sauf Charlotte qui est pas là et n’a donc rien entendu. Y compris Maman, Solène, Samira… Toutes. Sauf Ju... J’ai envie de m’enfuir, de disparaitre sous terre… — Max, j’ai l’impression que j’ai vraiment raté quelque chose dans ton éducation ! Mais au moins, on a bien ri, c’est déjà ça ! — Ouais, là frangin, tu as fait fort !— Eh oh, c’est bon là, lâchez-le merde !— Oh c’est bon, on a le droit de rigoler non, c’est pas méchant…
C’est comme au lycée, je revis tout… et je connais la suite. Je viens d’être désigné souffre-douleur du groupe, comme au lycée… Plus jamais ça. JAMAIS !!!!! Je pars sans me retourner et en claquant la porte. — Max, reviens ! Rien à foutre !!! Ils peuvent très bien se foutre de ma gueule sans moi, au moins je ne les dérangerais pas, et surtout ils ne me feront pas chier ! Sauf que ma mêre ne l’entends pas de cette oreille ! — Max, partir comme ça peut être dangereux, alors tu arrêtes de faire ton gamin et tu reviens, ou tu vas le regretter ! ET TU REPONDS QUAND JE TE PARLE ! J’en ai marre de tout. Et en particulier d’être mignon, gentil, et d’obéir tout le temps ; Ju a raison, il est temps que ça change. Parce que vu ce à quoi être un mac bien m’a servi cette nuit… Vaut mieux que je devienne un connard. J’entends un bruit de course derrière moi, je m’en fous. Ma mère se plante devant moi, elle est hors d’elle. Ça tombe bien : on est deux !!! — MAX ! C’est bon, on a compris, on est passé à autre chose, alors tu arrêtes de faire le gamin, on a besoin de toi pour organiser le programme de la journée ! — Pas besoin de moi. Je me casse !!!
— Tu reviens un point c’est tout, ou je t’en colle une ! J’en ai ras le cul de vos conneries, à toi comme aux autres gamins !!
Sauf que mon avis, c’est que c’est MOI qui des raisons d’avoir plein le cul : quasiment pas un merci et aucune vraie reconnaissance après avoir sauvé quelqu’un, et en plus on me traite comme un chien le lendemain. Elle me bloque le passage ? Tant pis, je force le passage. Elle ne s’attendait pas à cette réaction, et manque de tomber. Mais trois secondes plus tard, je suis au sol, plié en deux… Bah oui, me mère a pas été militaire pour rien ! Visiblement hors d’elle, elle me porte comme un sac avant de me balancer par terre. Elle peut souvent être dure, mais ça avait jamais été à ce point… Et cette fois, personne ne se fout de moi, il règne un silence de mort. Et ma mère parle d’un ton calme, menaçant… — Alors maintenant vous allez tous m’écouter : j’en ai ras le cul de vos conneries !! Là, juste à cause d’une colère de gamin, il allait partir sans armes, ni provisions ni communications, bouder on ne sait où, alors qu’une catastrophe inconnue a anéanti presque toute la civilisation, et qu’on n’a aucune idée de ce qui se trouve à 1 kilomètre, ou même de ce qui aurait pu se glisser ici pendant la nuit !! Alors je ne le dirais qu’une fois : si un refus d’obéissance vous met en danger, je n’hésiterais pas à employer la force pour vous arrêter. — OK, message reçu, mais maintenant moi aussi j’ai un truc à te dire : tu vas arrêter de décider toute seule de tout dans ton coin, parce que tu enchaine les conneries !!— JU TU FERMES TA GUEULE, OU JE T’EN COLLE UNE !!!— Je croyais que tu nous avais demandé ce qu’on avait à dire sur le fonctionnement du groupe ? C’est ce que je faisais.— MAIS…— MAIS VU QUE TU VEUX RIEN ENTENDRE DE CE QU’ON A DIRE TU VAS ENCORE LE FAIRE TOUTE SEULE TON "CONSEIL" DE MES DEUX !!!— Désolée, mais… Venez. On retourne à la salle de réunion. Le temps de se calmer…— Max n’a pas pu manger maman… Et je vais l’aider, pas besoin de le transporter comme un sac…
Le temps qu’elle me repose, et que tout le monde s’installe, j’ai à peu près réussi à retrouver ma respiration. Et Ju attaque bille en tête. — La première grosse connerie que tu as faite, c’est que tu as même pas laissé à Marion et Inès la possibilité de s’expliquer !!! Inès a enchainé les attaques de panique, et si on leur avait pas amené de la bouffe hier on n’en aurait rien su. Alors, désolé, mais maintenant, les décisions, et surtout tes punitions à la noix, tu les décides après notre accord à tous. Sérieux, tu avais pas besoin de tabasser Max comme ça, il fallait juste le laisser se calmer !!— Max allait se mettre en danger en se comportant comme un gamin comme ça !— Il s’est pas comporté comme un gam…— SI, ET C’EST PAS TOI QUI PEUX T’EN RENDRE COMPTE !! Mme Lebouk rentre dans le débat — Euh, excusez-moi Harmonie…— QUOI ????— Vous nous faites peur, c’est pour ça que personne n’ose rien dire… On a peur de vos réactions, et vous coupez systématiquement la parole… Mais si vous me permettez de donner mon avis ?— Allez-y !!!— Max a peut-être mal réagi mais honnêtement, il a des excuses… Et Ju n’a pas été respectueuse, mais elle a soulevé plusieurs points importants, et tapé où ça faisait mal… C’est pas une réaction de gamine. Et de votre cotre coté, vous avez complètement perdu votre calme, alors que c’est ce que vous leur reprochez…— D’accord Max et Ju, excuse-moi, je suis super stressée…— Et c’est juste pour ça que tu as tabassé Max : tu avais besoin de te défouler !— Merde, je… tu as peut-être raison… Max, tu me pardonnes ?— NON. Ju a pas fini alors tu fermes ta gueule et tu parleras quand ce sera ton tour. Et si tu passes tes nerfs sur nous à la moindre occasion, je suis pas sûr du tout que tu feras un bon chef !— Tu es en train de juste te venger de… Charlotte, qui est arrivé pendant la discussion, intervient — Bon, écoutez tous : je propose que Mme Lebouk dirige le débat, parce que sinon on n’arrivera à rien. Et la famille, vous allez laver votre linge sale ailleurs !!! Une fois isolés, Ju poursuit sur sa lancée : — Maman, tu peux plus continuer à traiter Max comme ça en le rabaissant en permanence.— Mais je le rabaisse pas en permanence…— Maman… Imagine hier si une autre personne du groupe avait sauvé quelqu’un, dans les mêmes conditions… Tu aurais fait quoi ?— Et bien je l’aurais remercié chaleureusement, et j’aurais demandé à tous de le féliciter, mais…— Mais pour Max tu lui as juste fait des reproches ! C’est ce que j’appelle le rabaisser.— Je… C’est vrai, mais c’est pour son bien, c’est mon fils, je le connais bien, et il est pas adulte… Vous avez bien vu comment il a réagi ce matin…— Comme un homme qui se fait humilier en public et traiter comme un gamin sans raison !!! Solène tente de calmer le jeu : — Ecoutez on va pas régler ça aujourd’hui, mais là ça pose des problèmes à tout le monde : on a toutes été choquées quand vous vous êtes battus… Et je pense pas que tu aurais agi comme ça avec quelqu’un d’autre.— Ah oui et tu voulais que je fasse comment ?— Me traiter comme tu traiterais tous les autres dans la même situation, au moins quand c’est en tant que chef du groupe, ça serait trop te demander ? Par exemple : tout le monde se moque d’un membre du groupe, il le supporte pas. Tu refuses qu’il s’éloigne, il n’obéit pas, et tu lui casses la gueule pour soulager tes nerfs et affirmer ton autorité. Tu en penserais quoi si c’était pas moi ?— Euh, je sais pas…— Eh bah alors on te laisse y réfléchir. Si tu sais pas comment faire, imagine que ça soit arrivé avec tous les membres du groupe, un par un. On te laisse y réfléchir et nous, on y va… Je n’ai pas suivi la discussion après. J’étais trop en colère… En colère contre tout le monde, et moi avant tout : c’est vraiment pas le moment de réagir comme ça… Parce que ma mère a raison : tout ça ce sont des réactions de gamin, de bout en bout… Je finis par m’excuser, et sortir de la pièce, je n’ai vraiment pas la tête à réfléchir…Maman vient me retrouver — Désolé d’avoir réagi comme ça… C’était nul.— C’est moi le débile, de bout en bout…— Non, juste la nuit dernière... Pourquoi tu l’as pas baisé? Elle te plait pas?— Si, mais je... me sentais pas prêt.— Ah... Je vois. En sinon, j’ai trouvé pourquoi j’ai réagi comme ça avec toi.— Ah, super. Pourquoi ?— Parce que je compte beaucoup plus sur toi que sur les autres du groupe !— Même Charlotte ?— Oui. J’ai des doutes sur les capacités de Charlotte à faire face à une situation de danger, même si elle sait très bien nous organiser, mieux que moi. Mais toi, ça me rassure vraiment que tu sois là, alors si tu te mets à partir en vrille, je suis toute seule...— Vraiment ? Ses compliments me font plaisir, c’est tellement rare… — Evidemment ! Garde le pour toi pour le moment, mais je suis la seule qui n’a pas perdu la mémoire… Je savais que vous étiez à la maison, et je pensais que vous y resteriez. Je voulais juste vérifier qu’il n’y avait pas de danger, et je suis tombé sur les traces du tigre. C’est là que j’ai découvert que non seulement tu avais su faire preuve d’initiative, mais qu’en plus tu t’étais débrouillé comme un chef !— Alors pourquoi tu as réagi comme ça ?— Je suis ta mère, j’ai eu super peur pour toi… Hier ça allait, je contrôlais la situation, mais ce matin j’ai cru que tu allais partir faire je sais pas quoi, et que tu risquais de mourir… C’est pour ça que je t’ai frappé comme ça : pour te protéger. Les autres… Ne sont pas encore assez capable d’initiative pour faire ce genre de conneries, il faut plutôt les pousser. Pas toi, et je suis fière de toi comme tu n’imagines pas…— Pourquoi tu me dis ça que maintenant ?— Parce que je viens seulement de m’en rendre compte… Tu n’es plus un gamin Max. Mais… Je peux te tenir dans mes bras ? Elle n’a pas attendu que je dise oui, et… Bon sang ce que ça fait du bien… — Tu es vraiment comme ton père, je suis fière de toi…— Tu as dit que tu as raté une partie de mon éducation, avec les filles…— Ecoute Max : tu es pas le genre de beau parleur qui séduit les filles, mais tu es le genre de mecs grâce à qui elles ont une chance de survivre. Et elles le savent.— Oui, mais je suis petit, timide, grassouillet… Elles vont survivre grâce à moi, mais est-ce qu’elles voudront de moi si elles ont le choix ? Elle me lâche et me regarde dans les yeux. — Ecoute Max. Là je te parle comme une femme, pas comme ta mère… Tu as tout ce qu’il faut pour les séduire. Tu es musclé, tu as une belle gueule, mais surtout… On sent toutes que tu peux nous protéger, et c’est ça qu’on veut. C’est pour ça qu’Inès s’est jetée dans tes bras, et elle t’en veut de pas avoir voulu d’elle, histoire que tu reviennes la supplier. Mais si tu l’ignores, d’ici deux à trois semaines, elle se battra avec les autres pour être dans ton lit.— J’arrive juste pas à te croire…— Je sais ! Mais crois-moi ça va pas empêcher les choses de se passer comme ça !— Et puis c’est toi qui nous protèges, moi je te protège pas…— C’est normal qu’une mère protège ses enfants et qu’un soldat protège les civils, mais qui a tué le tigre ?- Maman… J’aurais une question, mais ça me gêne de te demander…— Je t’écoute…— Tu as dit que tu avais raté une partie de mon éducation, alors… J’aurais du faire quoi cette nuit ?— La baiser comme elle te le demandait bien sûr !!! Je comprends pas pourquoi tu l’as pas fait… Tu es en couple avec une autre fille ?— Non, pas vraiment mais… Je l’ai jamais fait, alors j’ai eu peur de pas assurer…— QUOI ???? Mais ? Je pensais que tu avais déjà eu plusieurs petites copines à l’université, mais que tu restais juste discret là-dessus…— Non, aucune… Je leur plaisais pas, et j’osais pas…— Eh bah elles étaient sacrément connes… Parce que si tu tiens de ton père, tu vas être timide et maladroit au début, mais la fille qui aura la patience de t’apprendre ne va pas le regretter, crois-moi !!!!— Papa, il était comme moi ?— Oui !! J’avais sacrément le feu au cul dans ma jeunesse, pire que Ju... Au début, il était super maladroit, mais après quelques semaines il était devenu tellement bon au lit que j’ai plus jamais eu l’idée d’aller voir ailleurs !— Maman… J’ai pas forcément envie de connaitre les détails !— Ca me fait du bien de me souvenir de ça, le sexe c’est parmi mes meilleurs souvenirs avec lui… Tu sais pourquoi il était si bon ? Il faisait attention à moi, acceptait les remarques sans se vexer, cherchait à s’améliorer, et en plus c’était un élève très doué ! Merde !!! Je t’ai excité ??? Je m’en étais pas vraiment rendu compte… — Pas étonnant après la nuit que tu as eue… Tu devrais aller aux toilettes pour… relâcher la tension, tu as l’air d’en avoir besoin ! Ca a été très rapide : j’ai juste eu à me souvenir d’Inès et de m’imaginer en train de la baiser. Heureusement, maman a fait comme s’il ne s’était après : c’était plus que gênant comme ça !!!! — Max, j’ai un truc à te demander, et un conseil à te donner : n’essaie pas de séduire les filles pour le moment. Déjà parce que c’est quand tu donnes l’impression de pas t’intéresser à elles qu’elles s’intéressent le plus à toi, et ensuite parce que la priorité, c’est de s’assurer de survivre. Je peux compter sur toi ?— Oui, promis.— Après, ça veut pas dire de pas les baiser si elles viennent d’elles même dans ton lit hein ! Tu es un jeune homme, c’est normal, mais… Que ça ne te distrait pas, ok ?— OK… Mais tu sais c’est pas prêt d’arriver, j’ai trop peur qu’elles se moquent de moi.— Eh bah ça non plus je veux pas que ça te distraie, ok ? Et aussi, ne dit pas que j’ai pas perdu la mémoire, j’ai mes raisons de pas le dire maintenant, OK ?— OK, je vais faire de mon mieux. Quand on est retourné voir les autres, ils n’avaient pas beaucoup avancé, et ont fini par avouer qu’ils ne savaient pas trop quoi faire… Maman a repris les choses en main.