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Ariana et Max, une vie

Chapitre 1

Divers
17 octobre 2013.
Oppressée, Ariana sonne à la porte du pavillon de Maxime et sautille sur place d’impatience. Moins d’une minute après, sa maman vient lui ouvrir. Les larmes lui montent aux yeux quand elle reconnaît la jeune fille, mais elle ne l’invite pas à entrer, pas ce jour-là ; pour la première fois depuis... toujours. Ariana ne proteste même pas tant sa gorge est nouée, elle baisse la tête pour dissimuler les larmes qui emplissent ses yeux d’émeraude et part à grandes enjambées nerveuses.
LA VIE.Maxime n’a même pas trois mois de plus qu’elle et ils ont fréquenté les même jardins publics. Puis la même crèche. Puis la même maternelle... Le tout dans la bonne ville de Sèvres, aux portes de Paris. Ils ont passé le bac ensemble, le bac S obtenu avec mention très bien pour chacun.
En fait, ils n’ont été vraiment amis qu’après l’entrée au collège du SIS, un peu avant leurs onze ans. Ils étaient arrivés dans cet établissement d’élite en perdant de vue tous leurs copains qui allaient dans un collège « normal », ce qui les a rapprochés. Deux élèves studieux et plus intelligents que la moyenne, une petite blonde volcanique aux yeux verts qui lui mangent le visage et un beau garçon aux traits avenants, calme et pondéré.
Quand se sont-ils aimés ? A quel moment la camaraderie, l’amitié, sont-elles devenues de l’amour ? Est-ce si important ?
Ils étaient heureux d’être ensemble, à discuter de Brecht, Spinoza, Lamartine ou Prévert. De Conan Doyle, Asimov, Scott Fitzgerald ou Marc Lévy. De Mozart, les Doors, Count Basie ou Shakira.
Ils faisaient du judo et se dépouillaient en combats sans merci, et parfois la petite blonde arrivait même à bousculer son copain d’un ippon sans bavure. S’ensuivaient un salut courtois dans le dojo, mais surtout des rigolades et rodomontades sans fin sur le trajet retour vers leurs domiciles respectifs.
Les deux adolescents se cherchaient de plus en plus, mais il fallut attendre leurs quinze ans pour que Max ose enfin embrasser Ariana qui n’attendait que ça. Sur le trajet retour du dojo, il s’arrêta près d’un abribus et l’attira contre lui. A l’issue d’un baiser maladroit qui les laissa tous deux essoufflés et le cœur exalté, Ariana, le visage envahi d’une délicieuse rougeur, serra les poignets de Max en souriant avec un brin d’ironie.
— Eh bien ça alors ! Je me demandais si tu attendais que nous ayons nos cartes Vermeil pour m’embrasser !— Idiote ; je n’osais pas. Tu es ma meilleure amie, et je ne voulais surtout pas gâcher ce bonheur. J’avais trop peur de tout détruire.— Tu ne comprends rien à rien, mon pauvre Max ; ça fait des années que je me morfondais, que je souhaitais que tu m’embrasses.— Des années ? Moi aussi, ça fait des années que j’en ai envie, que je sais que je t’aime. Mais ce n’était pas une raison pour te sauter dessus !— Tu as dit quoi, là ?— Heu... Te sauter dessus ? Ecoute, c’est une expression.— Non, avant ! Tu as dit...— Que je t’aime... Oui, je l’ai dit, et je le pense.

Elle sauta à son cou pour l’embrasser à nouveau. Ce deuxième baiser dura plusieurs minutes et les laissa bouleversés, comme peuvent l’être deux ados qui découvrent les premiers émois.
— Eh bien, sache, Maxime Deschamps, que moi, Ariana Padovani, saine de corps et d’esprit, je t’aime. Voilà, c’est dit. Bon, c’est pas tout, faut aller bosser. Le devoir de math ne se fera pas tout seul.
Ils sont repartis main dans la main, balançant leurs bras comme des gamins qu’ils étaient encore. Ils ont attendu plus de deux ans pour faire l’amour. Ils n’étaient pas pressés, ils avaient la vie devant eux.
Un samedi après-midi triste et pluvieux du mois d’août, Ariana est venue rejoindre Max chez lui, et tout de suite après l’avoir embrassé, lui a tendu deux préservatifs.
— J’ai parlé à maman aujourd’hui ; elle n’est pas ravie ravie, mais elle t’adore et elle sait que nous le ferons avec ou sans accord. Alors... Elle a toujours été pragmatique.— Tu sais, mes parents t’adorent aussi ; et je crois que d’être tous les deux enfant unique fait qu’ils ont plus peur pour nous que s’ils avaient douze gamins.— Tu n’as pas lu « Le choix de Sophie », toi ! L’amour ne se divise pas, il se multiplie seulement.— Mais si, je l’ai lu ! Mais tu vois ce que je veux dire.— Non, Maxou. Et maman m’a dit au contraire qu’elle était ravie d’accueillir dans la famille le fils qu’elle n’a pu avoir.— Ouais... Putain, elle est géniale, ta mère !— C’est vrai, mais tes parents aussi, tu sais... Bon, allez ! Dans ta chambre ! On a quelque chose à faire tous les deux, et j’ai un peu peur. Alors...— Alors oui, j’ai la trouille aussi. On s’est juré de ne jamais se mentir, et je suis terrorisé... Et malgré tout j’ai envie de toi à en crever !
Ils sont montés et Max a verrouillé la porte de sa chambre derrière eux. Là, elle a ondulé vers lui comme un félin, le couvant de ses yeux fiévreux qui lançaient des éclairs. Il a ri, mais son rire s’est enroué dans sa gorge quand elle a enlevé son sweat bleu Heartbreak Hotel. Elle n’avait pas mis de soutien-gorge et ses petites aréoles roses étaient dardées au sommet de seins pointus défiant la pesanteur.
— Oups ! Ari, tu es si belle… Je ne sais pas ce que tu me trouves, mais tu es la plus belle femme du monde.— Tu as raison, je ne sais pas ce que je te trouve. Tu es moche, con, gros et sale. Je dois être aveugle, et sourde, et atteinte d’anosmie aussi.— Ari ! D’accord, tu te fous de moi ! Tu mériterais une fessée.— Si c’est toi qui l’administres, c’est d’accord, gros pou !— Tu fantasmes sur la fessée ? — Je fantasme sur tout ce que tu me feras, sur tout ce que nous ferons. Je ne connais rien à rien, mais je veux tout essayer avec toi.
En parlant elle déboutonnait la chemise à carreaux de Max et passait les mains sur ses pectoraux, lui arrachant un gémissement de plaisir. Torses nus, ils s’embrassèrent avec tendresse, pour la première fois les petits seins gonflés de désir de l’adolescente s’écrasèrent contre la poitrine nue du garçon. Puis, assis sur le lit et échangeant des regards complices, ils se déchaussèrent pour enlever ensuite leurs jeans. Toujours les yeux dans les yeux ils firent glisser leur dernier et fragile rempart. Les yeux d’Ariana s’agrandirent en voyant la virilité dressée de son ami.
— Dis donc, c’est vachement gros, ce truc.— Just call me Rocco. Y a pas que toi qui aies une queue de cheval…
Ils ont fait l’amour et Ariana a offert sa virginité à Max ; ce fut décevant car il a joui trop vite et elle a eu mal. Ils n’ont recommencé que la semaine suivante, pas découragés car ils savaient bien qu’étant inexpérimentés tous deux, il leur faudrait un peu de temps. Le temps, ils l’avaient, découvrant avec émerveillement souvent, perplexité parfois les multiples facettes de l’union charnelle.
Leur amour avait éclaté au grand jour un peu avant le bac, mais ils attendirent celui-ci pour officialiser leur union en annonçant à leurs parents qu’ils se marieraient… un jour. Ils avaient à peine dix-sept ans, donc soixante bonnes années d’amour et de partage se déroulaient devant eux comme un tapis rouge de bonheur sans nuage.
Mais c’est aussi à ce moment qu’à l’occasion d’une prise de sang, des anomalies sont apparues chez Maxime. L’inquiétude des deux ados se mua en angoisse quand une leucémie fut découverte. Dès lors, les traitements s’enchaînèrent, Maxime s’affaiblissant et se repliant sur lui-même.
18 octobre 2013.Comme la veille, Ariana revient à la porte du pavillon de Maxime et sonne, et à nouveau sa maman lui ouvre, les yeux humides. Elle regarde cette pauvre gamine dont les yeux verts lancent des éclairs et secoue la tête négativement, le cœur chaviré.
— Non, Ari. Il ne veut plus te voir, je suis désolée.— Madame, c’est dommage, parce que moi je veux le voir. Je sais ce qu’il ressent, cet idiot, et je sais qu’il a changé, que la chimio le casse et qu’il souffre. Moi aussi.
Elle retire le bonnet rasta qui couvre son crâne et la maman de Maxime pousse un cri d’effroi en plaçant sa main sur ses lèvres : Ariana n’a plus un cheveu, son crâne est lisse, brillant et pâle. Comme celui de Maxime.
— Alors, vous lui dites que soit il accepte de me voir, soit je…— Arrête, idiote. Magnifique, sublime idiote. Maman, laisse-la entrer.— Et toi, tu es un idiot complet, Maxime Deschamps. Mais je t’aime, même si tu l’as oublié.— Non, je n’ai pas oublié. Je n’ai rien oublié.
La maman s’éclipse discrètement en essuyant ses larmes et la jeune fille se jette dans les bras de son amant. Il a maigri et est très pâle, ses yeux bruns brillent trop, mais il la serre dans ses bras avec fougue.
— Tu crois que je vais vivre dans mon coin pendant que tu meurs dans le tien ?— Je le croyais. Mais tu le sais, je suis un peu limité intellectuellement.— Il te reste combien ? De jours à vivre, pas de neurones, ça t’en as jamais eu beaucoup.— Pas lourd. Je vais commencer à souffrir, passer sous morphine d’ici quelques jours. Ça va trop vite à cet âge.— Oui, tu as toujours été pressé, toi. Sauf pour m’embrasser. Là, putain, le boulet…— J’avais peur de te perdre. Bon, on dirait que c’est ce qui va se passer, en fin de compte, non ?— Oh non, Max. Nous ne nous perdrons jamais. Tout le temps que je vivrai, tu seras dans mon cœur, dans mon ventre, partout.— Je sais que tu ne m’oublieras pas. Tu as une mémoire d’éléphant.— Et toi, tu en as la trompe, c’est déjà pas mal.— Et en plus je sais m’en servir ; enfin je savais.— Même avec un Q.I. à deux chiffres, tu y arriverais…— Tu te rends compte que j’ai râlé quand tu m’as battu au test de Q.I. pour deux points ? J’en suis toujours vert.— Et ouais, niqué le gros lard, par une blonde maigrichonne en plus. 168 contre 166, j’ai cru que tu allais m’étrangler.— Arrête, on avait quinze ans et je t’aimais comme un fou !— Bon, je te fais une Magritte dans ta chambre ? J’ai envie.— Je ne pourrai même pas te tenir par la couette… Tu es conne d’avoir fait ça. Mais je suis content que tu sois là.— J’espère bien, j’ai pleuré comme une madeleine en sortant du salon de coiffure, ils n’ont pas voulu me faire payer.— Tu vas me promettre de laisser repousser ; quand quelqu’un te caressera les cheveux, tu penseras à moi.— Tu sais, je suis sûre que dans tout ce que je ferai, tu seras là. — Et… ça ne sera pas trop lourd à porter, mon souvenir ?— Tu parles ! Avec toutes les conneries qu’on a faites ensemble, toutes les joies, tous les plaisirs, tous les orgasmes qu’on a connus, tu seras au chaud bien profond en moi.— Dis-donc, en parlant de profond, tu as dit Magritte ; tu me montres si tu n’as pas perdu la main… Enfin, la main… Je me comprends.— Moi aussi, je te comprends. Une bonne pipe pour commencer, ça plaira à monsieur ?
LA MORT.Maxime est décédé début novembre, un peu aidé par un médecin compatissant ; Ariana a pleuré, beaucoup, dans les bras de ses beaux-parents présomptifs. Mais la vie est ainsi faite, et elle a promis à Maxime de continuer le chemin.
LA VIE, deuxième partie.Elle va finir ses études d’ingénieur aéronautique, comme ils en avaient rêvé tous les deux. Elle va faire de la plongée avec les requins, descendre le grand Canyon du Colorado en rafting, sauter en parachute, visiter la Nouvelle-Zélande, la Cité Interdite de Beijing, marcher sous les cerisiers en fleur devant le mont Fuji, se marier et avoir des enfants. Et elle va aimer et rire pour deux.
Le premier garçon s’appellera Maxime.
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