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Arnaud

Chapitre 3

Gay
3- EvolutionL’automne s’était installé. Le froid rendait les footings plus difficiles, mais cela ne décourageait pas pour autant Thierry. Ce n’est que presque deux mois plus tard qu’Arnaud accepta l’invitation de Thierry à venir courir chez lui. Il avait gelé fort ce matin là et le tour de douze kilomètres qui était prévu fut raccourci. Ils retrouvèrent avec plaisir la chaleur de l’appartement de Thierry. Après la douche, il accompagna Arnaud à sa voiture. Comme la première fois, Thierry se pencha comme pour faire la bise à Arnaud. Rien de délibéré ni prémédité, juste un réflexe. — oups désolé, c’était un réflexe. — mais avoue que tu en a quand même envie. — oui c’est vrai.
Arnaud réfléchit un moment, souffla et sortit de son imposant 4X4 allemand.— je sens que je fais une énorme connerie, dit-il, mais est-ce que ça te dirait que je reste cet après-midi avec toi ? Le regard de Thierry s’illumina. — bien sûr que ça me dirait, mais tu n’es pas obligé. Si tu des choses prévues, vas-y. — je vais me décommander. — oh merci mon chéri dit Thierry en prenant l’athlète dans ses bras. — euh, pas en public s’il te plait, dit Arnaud doucement. — oh pardon.
Thierry prépara un apéritif. Il constata qu’Arnaud avait une sacré descente et la bouteille de single malt se vida plus vite qu’il ne l’aurait cru. Puis il fit réchauffer un plat surgelé. — qu’est-ce que tu veux faire, demanda Thierry pendant qu’ils buvaient le café. — rien de spécial, mais je n’ai pas envie de sortir. Il fait trop froid pour ça. — on regarde un film alors ? — si tu veux …Ils parcoururent l’étagère où s’alignaient les DVD Blu-ray. Thierry proposa « Avatar » arguant qu’il n’avait pas encore eu le temps de le regarder. Ce n’était pas vrai, mais le film durant plus de trois heures, c’était autant de temps qu’il passerait avec Arnaud.
Thierry mit la galette dans le lecteur, brancha le home-cinéma et s’installa dans le clic-clac à coté d’Arnaud mais sans le toucher. Il était heureux.
Le film se déroulait. Les effets sonores emplissaient la pièce. Petit à petit, Thierry glissait vers Arnaud et sans rien dire finit par poser sa tête sur son épaule. Arnaud ne bougea pas, acceptant ainsi le contact de son amoureux. Après la tête sur son épaule, Thierry posa son bras sur le ventre musclé, puis, distraitement, caressa ses pectoraux. — passe ta main sous le sweat, dit Arnaud. Thierry se dégagea aussitôt, croyant qu’il avait été trop loin dans la familiarité. — non reste, et caresse moi directement sous le sweat. Et pour le convaincre, il releva lui-même le vêtement. Thierry posa sa main sur les abdos. Le contact l’électrisa. La peau imberbe était douce, soyeuse. Le film n’était plus qu’un brouhaha. Thierry savourait ce moment. Peu probable qu’il y en ait un autre. Il respirait l’odeur d’Arnaud, caressait chaque centimètre carré de son torse. Son sexe était tendu et avait du mal à trouver sa place dans le boxer. Thierry releva la tête et posa un bisou sur la joue. Arnaud se contenta de sourire, amusé par les minauderies de son amoureux.Au fur et à mesure que le film avançait, Thierry s’enhardissait. Il avait embrassé la joue à plusieurs reprise, en avait fait autant sur le ventre et le torse. Maintenant, il était allongé sur le dos, la tête sur ses cuisses et regardait Arnaud.
Le film se termina enfin. A la plus grande satisfaction d’Arnaud qui se garda bien de l’avouer. Par contre, Thierry regretta que la magie s’arrête. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin. — merci pour ce moment, dit Thierry. — mais de rien. Arnaud regarda Thierry dans les yeux, brillant de plaisir. — bon, je vais faire une deuxième connerie, dit doucement Arnaud. Il prit le visage du jeune homme dans ses mains, se pencha et posa ses lèvres sur les siennes. Puis se recula.Thierry le regarda, passa sa langue sur les lèvres, puis dans un état second, il passa ses bras autour d’Arnaud et l’embrassa à nouveau. Il ouvrit la bouche, les langues se mélangèrent. Le baiser s’éternisa. Lorsqu’ils se séparèrent, Thierry pleurait de joie et de bonheur. Son premier baiser, un baiser d’une valeur inestimable car c’était l’homme qu’il aimait qui le lui avait donné, un homme qui n’éprouvait aucun sentiment amoureux à son égard mais qui avait passé outre ses convictions, juste pour lui faire plaisir. — merci Arnaud, merci beaucoup. — pas de quoi. C’est la première fois que j’embrasse un homme. C’est ni mieux ni pire que d’embrasser une femme. Sauf la barbe en plus. Ça fait drôle. — promis, la prochaine fois, je me raserais de près.Puis après un bref silence : — s’il y a une prochaine fois. Merci encore.
Arnaud enfila son lourd manteau. — je peux abuser une dernière fois ? demanda Thierry doucement— tu veux un autre baiser ?— oui, dit-il penaud. Arnaud éclata de rire devant la mine de Thierry. — un dernier alors. Thierry se jeta à nouveau à son cou, lança sa langue dans la bouche d’Arnaud et resta collé le plus longtemps possible.
Thierry raccompagna Arnaud. Il avait passé une après-midi merveilleuse en profitant du corps de son homme, savourant ses baisers. Mais il était triste aussi. Cette après-midi serait unique. Malgré tout, il passa sa soirée à se rappeler tout ces moments, pour ne jamais les oublier. Les caresses sur son sexe dur l’amenèrent à la jouissance. Le sperme souilla son boxer. S’il avait apprécié le contact avec Arnaud, il n’envisageait pas de relation sexuelle avec lui. Pour le moment.
Thierry arriva au bureau joyeux comme jamais. Arnaud craignit qu’il ne lui saute au cou pour l’embrasser, mais il n’en fit rien. Excepté cette joie inhabituelle, rien n’avait changé dans les habitudes de Thierry. Au retour de la pause déjeuné, Arnaud trouva un paquet cadeau sur son bureau. — c’est quoi ? demanda-t-il à Thierry— c’est pour te remercier de l’après-midi d’hier — bah, il fallait pas. — bien sur que si. Tu m’as fait un cadeau inestimable. C’est juste un modeste retour des choses.Il déballa le cadeau et découvrit une montre suisse très haut de gamme. — c’est une folie. Tu n’aurais pas du. — elle te plait ?— beaucoup, mais ça vaut une fortune. — aucune importance. Grace à toi, j’ai passé un moment de pur bonheur. Arnaud ferma la porte et s’approcha de Thierry. Et l’embrassa. — pas en public, lui rappela-t-il gentiment. — c’est toi qui décide quand et où, confirma Thierry.
Les journées passèrent. Ils fréquentaient toujours aussi régulièrement la salle de sport, se voyaient de temps en temps le dimanche pour courir ensemble. Mais pas de caresses ni de baisers. Thierry ne s’en offusquait pas, même s’il espérait intérieurement qu’Arnaud répète l’après-midi de ce fameux dimanche.
Depuis quelques temps, Thierry avait entreprit une épilation définitive de sa barbe. Peut-être qu’avec un visage lisse, Arnaud accepterait à nouveau de l’embrasser. Les séances furent longues, nombreuses, douloureuses et onéreuses, mais après plusieurs semaines de ce traitement, Thierry avait fini par avoir la peau du visage aussi douce que celle d’un bébé mais surtout n’avait plus la corvée matinale du rasage. Ce qui faisait dix minutes de plus à dormir et les frais de lames et de mousse en moins.
La relation avec Arnaud prit un nouveau tournant quelques mois plus tard. L’hiver touchait à sa fin et Arnaud était venu courir avec Thierry. Comme à chaque fois, Arnaud partit sitôt la douche prise, au grand désespoir de Thierry, même s’il ne le montrait pas. Sauf qu’au moment de partir, la voiture avait décidé de ne pas bouger. Il avait beau tourner la clé de contact, impossible de démarrer.— putain c’est bien la peine de payer soixante-mille euros une bagnole pour tomber en rade à même pas un an. Bon, on est dimanche, je crois que ça va attendre demain, ça me coûtera moins cher. Je peux dormir chez toi ? Thierry n’en croyais pas ses oreilles. Il secoua la tête pour effacer cette idée. — oui si tu veux, si ça t’ennuie pas de dormir dans un clic-clac. — parfait.
L’après-midi se passa normalement, à discuter de tout et de rien. Pas de caresses, pas de baiser, pas d’allusion à l’amour que lui portait ThierryArnaud l’invita à la pizzeria du coin puis rentrèrent pour se coucher. Thierry déplia la clic-clac et entreprit de faire le lit pour son chef. — tu ne veux pas qu’on dorme ensemble ? demanda Arnaud. Tu ne vas pas sortir des draps propres pour une nuit. Thierry se mit à bégayer. Il n’avait pas envisagé une telle option. — euh, oui … non … je veux bien sur mais … — mais quoi ?— ben tu sais que je suis amoureux de toi et dormir avec toi … — on s’est déjà embrassé, alors je peux bien passer une nuit avec toi. — bon d’accord. Thierry changea les draps de son lit. Ils se brossèrent les dents. Juste vêtus de leur caleçon, Arnaud s’allongea et Thierry le rejoignit tremblant de la tête au pied.
— en principe je ne ronfle pas, dit Thierry. Mais bon, il n’y a jamais eu personne pour me le dire. — moi, je ronfle, dit-il en rigolant. — bonne nuit Arnaud— bonne nuit Thierry— je n’ai pas droit à un bisou ? demanda Arnaud quelques instants plus tard.— j’ose pas. — allez, embrasse-moi, idiot. Thierry ne se le fit pas dire eux fois. Il se tourna sur le coté, se colla à Arnaud et posa ses lèvres sur les siennes. Encore une fois, Arnaud accepta l’interminable baiser.
— ça t’excite à ce que je sens. — désolé, dit Thierry. Mais que veux-tu, je t’aime. Et sentir ton corps contre le mien, ça me fait de l’effet. — je vois, je vois. — et toi, ça ne te fais rien ? A propos, je pique toujours autant ? — euh non, enfin, je ne sais pas. Je n’ai pas fait attention.Sans demander son aval, Thierry embrassa de nouveau Arnaud.— alors ? — non, ça ne pique pas. Quand est-ce que tu t’es rasé ? — je ne me rase plus, dit Thierry toujours collé à Arnaud— comment ça ? — j’ai fait une épilation laser. Je me suis dit que comme ça, quelque soit le moment où tu voudrais m’embrasser, tu n’aurais pas à subir ma barbe naissante. — charmante attention. Mais tu aurais pu continuer sur le reste du corps. — ben ça va attendre un peu, parce que ce n’est pas donné.— va dans un institut, c’est moins cher et ça fait le même effet. Bon d’accord, il faut y revenir régulièrement. Tu verras, les femmes adorent. — je m’en fous des femmes, c’est toi que j’aime, dit Thierry en se penchant pour l’embrasser encore une fois. — allez ça suffit maintenant. Bonne nuit. — bonne nuit. — Arnaud, je peux venir contre toi demanda Thierry doucement quelques minutes plus tard. L’intéressé sourit dans le noir. — mais oui, viens.
Telle une sangsue, il se colla contre lui de tout son long, sa tête posée sur l’épaule. Sa main se promenait sur les abdos et les pectoraux. Puis redescendit. Elle fit des petits cercles, joua avec les creux et bosses des abdos. Lentement, elle se rapprochait de l’élastique du caleçon. A tout moment, Thierry attendait de se faire rappeler à l’ordre pour être aller trop loin. Les doigts passèrent sous l’élastique. Pas d’avertissement. Ils rencontrèrent les premières boucles des poils pubiens. La main continua son exploration de ce territoire inconnu, interdit. Ils atteignirent la base du sexe couche dans le pli de la cuisse. Dans un état second, Thierry ordonna à sa main, à moins qu’elle ne fût dotée de sa propre intelligence, de remonter le long du membre flasque.
Thierry le prit dans sa main et commença à la masturber. Arnaud ne pouvait ne pas dormir et était conscient de ce qu’il se passait. Et visiblement, il appréciait. Petit à petit, le membre réagit aux caresses et prit du volume. Il était maintenant dressé, dur, à l’étroit. Thierry se défit se son caleçon et fit glisser celui d’Arnaud. Le sexe était libre, seulement gêné par la couette. Du pied, il l’envoya au fond du lit.
Dans la pénombre que l’éclairage urbain tentait de percer, Thierry voyait le membre de son ami. Un membre imposant, à coté duquel le sien était ridicule. Il continua de le masturber, tout en déposant mille petits baisers sur son corps. La bouche suivit le même chemin que la main quelques instants plus tôt. La bouche arriva au sommet avant la main. Mais cette dernière n’était pas jalouse. Comme pour le torse, elle couvrit de mille baisers ce membre majestueux. Puis revint au sommet. Elle s’ouvrit et avala le gland. Elle le suça comme on suce une glace, avec le même plaisir. Elle lécha la salive qui coulait le long de la hampe, revint au sommet, happa avidement le bout. Elle glissait le long du membre, du moins la partie la plus haute. Il était trop grand pour y entrer entier. Qu’à cela ne tienne, la main vint à son aide.
Arnaud ne disait rien, ne bougeait pas, laissant Thierry découvrir de nouveau plaisir et lui faire du bien. Car bien qu’ayant été sucé à de multiples repris, par des filles différentes, c’était bien la première fois que c’était aussi bon. Thierry continuait la fellation, se délectant de ce sexe. Arnaud commença à bouger, signe de son excitation. — oui c’est bon, ne t’arrête pas souffla-t-ilThierry ne l’avait pas entendu, tout à son plaisir buccal. — humm je vais jouir, dit tout aussi doucement ArnaudLa première contraction aurait du prévenir Thierry. Mais il n’écoutait plus rien, ni sa main, ni sa bouche, ni les réactions d’ArnaudLe premier jet de sperme jaillit dans sa bouche, suivit pas d’autres, puissants, généreux. Un premier hoquet de surprise, un deuxième d’étouffement, puis se dégagea du sexe cracheur. Il avait encore sa semence dans la bouche, le reste s’étala sur le ventre d’Arnaud. Ne respirant que par le nez, Thierry ne savait pas quoi faire. Finalement, il avala le sperme. Le gout le surprit, sans le dégoûter. Il se pencha et lécha le reste de la semence sur les abdos d’Arnaud. Puis il revint sur le sexe qu’il lécha et suça à nouveau, jusqu’à qu’il perde de sa vigueur. — tu as été homo ou une femme dans une autre vie, toi, dit Arnaud en s’appuyant sur les coudes. C’est la première fois qu’on me suce aussi bien. — c’est vra ?, ça t’a plu ?— oui beaucoup. D’habitude, il me faut plus de temps pour jouir. Et toi ça t’a plu ?— oui beaucoup aussi. C’était très agréable. Je vais me rincer la bouche et je reviens.
— ça va ? demanda Thierry à son retour. — oui très bien. — je peux t’embrasser ? — mais bien sur. Thierry reprit sa position à coté d’Arnaud et l’embrassa passionnément. Il glissa sur Arnaud et continua son baiser. Thierry ondula du bassin, frottant son sexe contre celui d’Arnaud dans une simulation de coït. — je t’aime Arnaud, lâchait Thierry entre deux baisers
Les frottements du sexe de Thierry redonnèrent une vigueur à celui d’Arnaud. Thierry changea de position et reprit le membre en bouche. Cette fois, il ressentit le signe avant-coureur de la jouissance et se prépara à recevoir la semence. Après la première éjaculation, les jets furent moins puissants et moins généreux, ce qui aida Thierry à tout avaler. Dans le feu de l’action, Thierry s’allongea à nouveau sur Arnaud et malgré le sperme qu’il venait d’avaler, il l’embrassa à pleine bouche. Son sexe toujours en érection reprit ses mouvements de coït et Thierry finit par se lâcher entre les deux corps collés par la sueur et maintenant le sperme. Après quelques baisers, il vint lécher sa propre semence sur les abdos d’Arnaud et fila à la salle de bains pour prendre une douche. Arnaud se remit de ses émotions. Cette étreinte avait remis en question ses idées quand aux relations entre hommes. S’il n’était pas prêt à se faire sodomiser, il devait reconnaître que se faire sucer par un mec n’était pas désagréable du tout. Pour ne pas dire très bon. Et puis il ne pouvait pas dire que Thierry n’était pas un bon amant. Il avait joui deux fois en moins d’une demi-heure. Un exploit !Après avoir prit une douche, il rejoignit Thierry dans le lit. Ils s’embrassèrent une dernière fois et s’endormirent, nus.
Le réveil les tira brutalement des bras de Morphée. Thierry était allongé sur le coté, Arnaud collé à lui dans son dos, son sexe dressé contre les fesses. — hum c’est bon articula Thierry en prenant le membre dans sa main. Il se retourna et commença à le sucer. — tu es comme ces animaux qui ont goûté au sang : tu ne peux plus t’en passer. Thierry le suça, passionnément, amoureusement. Et comme la veille il avala la semence. Il embrassa tout aussi passionnément, amoureusement Arnaud et se leva pour aller se doucher. Ils prirent leur petit déjeuner, s’embrassèrent avant de sortir et retournèrent à la voiture d’Arnaud qui ne voulut toujours pas démarrer. Thierry le laissa se débrouiller avec l’assistance tandis qu’il se rendait au bureau pour une réunion prévue à dix heures.
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