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Assassiné !

Chapitre 6

Divers
Sophie et Julien sortent de l’eau. Elle lui tend une serviette. Ils n’osent se regarder et s’essuient en silence. — Dis, commence le garçon… Excuse-moi… Je… Je sais pas ce qui m’a pris… — Tu regrettes ? — Oh non ! C’était… Euh… C’était formidable ! — Aussi bien qu’avec Guillaume ? — Euh… Tu crois pas qu’il va nous en vouloir ? — Pourquoi ? C’est bien lui qui l’a voulu… Je t’assure, insiste-t-elle devant l’étonnement de Julien. Si ! Réfléchis… Ce n’est pas toi qui t’es précipité sur moi dans la piscine n’est-ce pas ? — Oh non ! — Ni moi ! Alors ? Crois-tu qu’il nous aurait collés l’un à l’autre s’il n’avait pas voulu notre rapprochement ? Tiens ! Ils ne sont plus dans la piscine et je les vois parfaitement. Je me rends compte que je peux évoluer dans l’air, je ne suis plus prisonnier de la flotte… Je m’élance vers la cime d’un arbre, un lien élastique invisible me ramène brutalement dans l’eau ! Je n’ai pas encore le droit de trop m’éloigner. Est-ce un présage de ma prochaine libération ? J’aurais donc accompli une partie de ma tâche, une partie seulement puisque je suis toujours prisonnier. Qu’est-ce qui m’a valu ce régime de semi-liberté ? Le rapprochement de Sophie et Julien ou la découverte des amours hétérosexuels par celui-ci ? Ou les deux ? Pour l’instant mon ancien amant cherche ses affaires. — Attends pour enfiler ton slip. Il est trempé, tu vas attraper la crève, lui conseille Sophie qui s’allonge sur sa serviette, magnifique dans sa nudité. — Mais tes parents… — Ils ont l’habitude de se baigner à poil, ta tenue ne les choquera pas... Allez ! Viens t’allonger ici, le temps que ton caleçon sèche. Il obéit et s’étend à plat ventre. — Tu sais… C’est la première fois… Avec une fille… — T’as pas répondu tout à l’heure, c’était mieux qu’avec Guillaume ? — Euh… Différent… Je ne sais pas ce que je préfère, avoue-t-il. — Au moins tu es franc avec moi… T’en fais pas, je t’en veux pas. — Tu sais, je suis heureux que ce soit avec toi… Ça m’a touché de faire comme Guillaume. — Hé ! Ne crois pas que parce que nous avons baisé je suis amoureuse de toi comme je l’étais de lui. — Non, c’était notre manière de lui dire adieu. Et d’après ce que tu m’as dit, il semble que cela lui a fait plaisir. Euh… Est-ce que ça m’a fait plaisir de voir mes deux amants s’envoyer en l’air ensemble ? Oui… Oui, même si pour eux cela ne débouche sur rien. — Alors ?… Amis ? propose Julien. — Amis ! déclare Sophie en se retournant elle aussi sur le ventre… Dis, poursuit-elle après une minute de silence, tu as connu d’autres garçons ?
— Avant Guillaume oui, mais pas après. — Et lui ? T’étais le seul ? — Je pense, en tout cas j’étais le premier… Oui, il ne se trompe pas, dans ma courte vie je n’ai eu que deux amants, Julien et Sophie. Un bruit de conversation nous dérange. Sophie retient Julien qui veut se rhabiller. — Laisse, c’est mon frère, il ne dira rien. Maxime, accompagné de Josiane, Brigitte et Cyril, s’avance sur la terrasse. — Eh ben ! Vous avez pas mis longtemps à faire connaissance ! s’exclame-t-il. T’aurais viré ta cuti Julien ? — On a évoqué la mémoire de Guillaume puis on a pris un bain, réplique sa sœur. Comme il n’avait pas de maillot je me suis déshabillée pour ne pas le gêner… Tu viens Julien ? J’ai envie de retourner à l’eau. — Tout de suite, s’empresse-t-il ravi de se dérober à la vue des importuns. — Pardonnez notre irruption, s’excuse Cyril en s’avançant sur le bord, nous sommes désolés de vous avoir surpris. — Ne soyez pas désolés et venez plutôt nous rejoindre. — Euh… J’ai pas de maillot. — Et alors ? intervient Maxime qui se déshabille en vitesse. — S’il te plait, demande sa sœur, peux-tu déplacer nos habits, je voudrais pas qu’ils se mouillent. — Tout de suite. Le jeune homme ramasse les vêtements et les pose sur une chaise longue à l’écart. — Eh ! Pas si loin ! — Faudrait savoir ce que tu veux. — Bon, ça va ; c’est bon comme ça. Cyril ôte ses habits qu’il entasse sur la chaise et court se réfugier dans l’eau. — Qu’attendez-vous pour nous rejoindre, lance Maxime aux deux filles qui hésitent encore. Après une brève consultation du regard Brigitte ôte sa robe, imitée par Josiane. Les six jeunes gens se lancent dans une course acharnée qui dégénère bientôt en bataille pour rire. La piscine retentit des cris et des glapissements poussés par les donzelles que les garçons n’hésitent plus à peloter. Elles le leur rendent bien d’ailleurs… Tiens ! Que fait la main de Maxime sur la pine de Julien ? Je croyais le garçon anti-homo. Est-ce le souvenir des caresses que je lui ai infligées qui le chatouille ? Peu à peu des couples se forment. Brigitte s’empresse auprès de Sophie. Cyril un peu désemparé par la défection de son amie en titre se retourne vers Josiane. La jeune fille avant de répondre à l’invitation muette regarde Maxime qui ne lui porte pas attention, tout occupé à discuter avec Julien. Deux femmes, deux hommes et un couple hétéro, il y en a pour tous les goûts ! Je me rapproche de mon ancien amant qui s’étonne de la sollicitude du frère de Sophie. — Je croyais que tu m’aimais pas. — Euh… Excuse-moi… Dis… Tu m’en veux pas ? — Non, on fait la paix si tu le désires. — Oui… Euh… Je voulais savoir… Euh… Ça fait mal la première fois ? Hé ben ça alors ! Dire que tout à l’heure il raillait mon amant, l’accusant de virer sa cuti ! C’est lui qui change de bord ! Julien ne s’y trompe pas. Il caresse le bas du dos, flatte les fesses qui ne se dérobent pas et termine en soulevant la verge encore souple. — Tu sais, il suffit de rester bien décontracté. A mon tour d’entrer en scène. Je les enveloppe de mes ondulations. — Oh ! C’est toi Bill ? murmure Maxime. — Qui veux-tu que ce soit d’autre ? réplique Julien en reprenant la queue et la masturbant avec douceur. La preuve qu’il nous approuve. Oui, j’approuve. Que Maxime qui se moquait de moi passe à la casserole m’emplit d’une intense satisfaction. Je joue avec ses testicules les faisant rouler comme dans une bouche. — Aah ! Je guide le doigt de Julien entre les fesses de son compagnon. — Oui Guillaume, oui, ne soit pas si pressé ! — Qu’est-ce qu’il veut que tu fasses ? s’inquiète Maxime. — Ça ! — Aaah ! Le garçon frémit quand le doigt pénètre sans difficulté dans le postérieur. — No… Non pas ici… Ils vont nous voir… — La surface miroitante nous dérobe à leurs regards… Et puis… Quelle importance… Julien introduit un autre doigt. Maxime gémit et s’appuie sur les carreaux du bord, offrant ses fesses. C’est bien parti pour ces deux là. Occupons-nous de Sophie que j’ai laissée tomber. Ah ! Elle n’a pas besoin de mon aide. Brigitte et elle, bouche à bouche, se caressent mutuellement. Cela ne m’étonne pas. Mon autre ‘moi’ l’avait découvert quand il a accompagné ma dulcinée… (J’allais dire « à mon corps défendant », mais cela est inexact puisque je n’ai plus de corps) en dehors de la piscine. Sophie est autant attirée par les filles que moi par les, non pas les, mais un garçon. Nous étions faits pour nous entendre… Le sort en a voulu autrement… Pour l’instant, les deux nageuses profitent également de la fragile protection du liquide pour inspecter du doigt le sexe opposé. Pour montrer mon assentiment, je les fais tourner sur elles-mêmes. — Merci Bill, merci, mais ça suffit ! — A qui tu parles ? demande sa compagne. — A personne, je réfléchissais tout haut… Embrasse-moi. Les deux filles reprennent les caresses un instant interrompues. J’ai compris, je ne m’immiscerai pas entre elles. Et notre couple d’hétéro ? Que devient-il ? Pour l’instant ils regardent appuyés contre le bord de la piscine. Cyril passe le bras sur les épaules de la fille. — On dirait que ton petit copain te laisse tomber, murmure-t-il. — Ta copine également. Julien se glisse dans le dos de Maxime. Le couple ne voit pas ce qui se passe sous la surface mais devine à l’expression béate du garçon qu’on ne lui fait pas mal. Moi seul assiste en direct à la caresse du gland sur la rosette, puis sur un ordre murmuré à son oreille, Maxime écarte les lobes fessiers. J’accompagne d’une pression la poussée de Julien. — M’est avis que ton copain se fait enculer, murmure Cyril, à la vue de la grimace arrachée par l’introduction. — Tu es jaloux ? — Oh non ! Je préfère de loin t’avoir toi entre les bras. Se rend-il compte qu’il avoue avoir eu des relations homosexuelles ? N’a-t-il pas peur de l’effaroucher ? Ah c’est vrai ! J’oubliais, elle a assisté à l’enculage par Pierre l’autre jour. Cela ne la perturbe pas et elle tend les lèvres. — Embrasse-moi. Les deux femmes n’ont cure de ce qui se passe autour d’elles. Sophie mène la danse. Elle a l’habitude, mon autre ‘moi’ m’a raconté comment elle s’était consolée dans les bras d’une blonde lors de son escapade. J’en avais été surpris sur le moment. Je ne la savais pas aussi experte en caresses féminines, il faut dire que nous n’avions pas eu le temps de bien nous connaître. Les trois couples se sont isolés, chacun dans un coin. Ils ne s’occupent plus de leurs voisins et s’enferment dans la bulle de leur jouissance réciproque. Je me contente sans les appuyer d’accompagner les vaguelettes provoquées par les étreintes…
Maxime succombe le premier et subit avec courage les coups de rein infligés par Julien pressé de décharger dans ce cul tout neuf. Josiane a tremblé deux fois avant que Cyril ne s’effondre. Pressentant la fin proche, la jeune fille se dégage. Elle astique la tige raide et n’arrête que lorsque des filaments blanchâtres se mélangent à l’eau. — Tu me pardonneras mais je suis pas sûre d’avoir pris ma pilule ce matin, s’excuse-t-elle. — J’aurai du enfiler une capote. — Garde-la pour la prochaine fois. Elle stoppe par un baiser l’exclamation du garçon qui veut la remercier. Les deux femmes terminent enfin. Sans s’occuper des autres participants, elles sortent de la piscine, s’essuient mutuellement avec des gestes tendres et s’allongent étroitement enlacées sur un matelas de plage. Julien empêche Maxime de les déranger. — Laisse-les, je t’en prie. — Mais… Mais c’est dégoûtant ce qu’elles font ! — Dis ! Tu crois pas que t’exagères ? Il l’entraîne à l’écart sur le deuxième matelas de plage où il l’oblige à s’étendre. Cyril et Josiane ne savent où se placer. Il n’y a ni serviette ni matelas disponibles. — Viens, dit-elle à son compagnon. Je sais où est la salle de bain. Nous nous y habillerons. — Rien que nous habiller ? — Grand fou ! Je me sens libre comme l’air. Mes épreuves sont-elles terminées ? Je n’ose y croire. Qu’ai-je fait depuis la rencontre entre Sophie et Julien ? Rien sinon faciliter le rapprochement entre Maxime et mon amant et celui de Sophie avec Brigitte. Mon rôle était-il de favoriser les couples homos ? Ah non ! Pas seulement. Cyril et Josiane se sont découverts un peu grâce à moi. Je m’amuse à voler dans les airs, faire frémir les feuilles du chêne voisin, secouer une branche pour embêter les oiseaux. Je me fais rabrouer par mes confrères fantômes : « Ça va, ça va ! On le saura que tu vas nous quitter. » - « Quand ? Vous en êtes sûr ? » - « C’est-y pas malheureux que le dernier arrivé parte le premier… Il n’y a plus de justice dans l’autre monde ! » Je n’ose réclamer de précision. Je fais confiance aux anciens…
Lorsque Cyril et Josiane viennent prendre congé, ils s’arrêtent stupéfaits sur le seuil du salon. Sophie et Brigitte d’un coté et Julien et Maxime de l’autre se caressent mutuellement en deux torrides 69, chacun suçant et léchant avec application le sexe qui lui fait face. — Euh… Je pense qu’ils veulent pas être dérangés, qu’est-ce que t’en dis ? — Je suis de ton avis, approuve Cyril. — Je rentre chez moi. Tu m’accompagnes ? — Avec plaisir, mais je dois passer à mon studio auparavant. — Pourquoi faire ? — Prendre une provision de préservatif ! — Espèce de… Un baiser clôt le reproche. Je les regarde s’éloigner main dans la main. Oui, c’était la dernière tâche à accomplir, réunir ces deux là. Tout à coup la prescience de leur avenir s’impose à moi. Ils formeront un couple heureux sans histoire, ils auront des enfants qui leur donneront toute satisfaction. Quant à Sophie et Julien, à part qu’ils vont constituer dans les jours, les semaines qui viennent, avec Maxime et Brigitte un quatuor où garçons et filles se mélangeront, leur destin reste flou. Peut-être, mais je n’en suis pas sûr, les parents, Pierre et Martine, se joindront à eux… A en juger par ce que j’ai vu l’autre jour, c’est probable… La piscine sera le théâtre de séances pas ordinaires mais je ne serai plus là pour y assister. Pour l’instant, sur leur matelas, les jeunes gens s’attachent à prodiguer du plaisir à leur partenaire. Sophie domine Brigitte la tête entre les cuisses écartées. Je frôle son cul d’une brise légère mais je reste persuadé qu’elle n’en a pas conscience. Je souris de voir Maxime sucer avec application la verge de Julien. Il s’y prend bien le bougre ! Aussi bien que moi… Comment va-t-il réagir lorsque le foutre jaillira ? C’est que pour lui c’est une première… Ce n’est plus mon problème, déjà je prends de la hauteur… Je dépasse la cime des arbres environnants… La piscine est une grosse tache rectangulaire bleue… Je ne distingue plus les couples toujours enlacés… Je suis emporté, plus rien n’existe… Pfftt !
Fin…
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