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Atterrissage caliente à Fuerteventura

Chapitre 2

Le monde est petit

Hétéro
Avais-je rêvé ou réellement vécu ce qu’il s’était passé cet après-midi-là ? Je me promis d’en toucher un mot à notre organisatrice d’escale de la compagnie pour qu’elle me retienne dorénavant toujours une chambre dans cet hôtel quand je reviendrai sur Fuerteventura.
Ma montre accusait 20 heures. Nu comme Adam (qui est aussi le prénom fictif que je me suis choisi pour ma narration), je repassai sous la douche en attrapant au passage dans le salon un drap de bain que Victoria avait laissé sur la table basse.
La porte-fenêtre donnant sur la terrasse était ouverte. À côté se trouvait une autre terrasse appartenant au bungalow voisin dont la porte-fenêtre était également grande ouverte. Il fallait que je fasse attention de ne pas me balader à poil dans le salon : cela risquait d’être gênant pour mon voisin ou voisine, sait-on jamais !
Je laissais couler l’eau sur mon corps, évacuant toute trace de cette partie de jambes en l’air. Décidément, j’avais choisi la profession idéale pour faire décoller les belles femmes pour le septième ciel !
Je me séchai soigneusement, m’aspergeai d’un spray déodorant, d’une touche de « Terre d’Hermès » sur le cou et passai dans ma chambre pour choisir un vêtement dans l’une de mes petites valises. Je m’aperçus que j’avais oublié de prendre une chemise de rechange ; il était rare qu’il m’arrive d’oublier un vêtement : je commençais à me faire vieux…
La chemise de mon uniforme était propre. Je n’avais pas le choix ; il fallait que je fasse une exception pour ce soir. Je déboutonnai les pattes d’épaules pour enlever les fourreaux de mon grade. J’ôtai également mes ailes au-dessus de la poche gauche de poitrine, laissant seulement le velcro blanc qui, lui, était cousu. « Et puis merde ! S’il y a quelqu’un qui n’est pas content, qu’il aille… m’acheter une chemise. Point barre. » me dis-je.
Je venais de fermer la porte du bungalow derrière moi et arrivais à hauteur du bungalow voisin, celui dont la terrasse donnait en vis-à-vis sur la mienne. Une ravissante femme en sortait ; un mètre soixante-quinze environ, la quarantaine, cheveux bruns avec des mèches plus claires, qu’elle portait en une coiffure mi-longue encadrant son visage ovale de déesse grecque aux lèvres peintes en rouge cerise glossy. « Encore une ! Décidément… » Elle portait un chemisier – ou plutôt devrais-je dire une chemise blanche de style militaire avec pattes d’épaule et poches pectorales, dont les trois premiers boutons étaient ouverts – qui emprisonnait des seins qui ne demandaient qu’à être libérés pour sortir de leur carcan de tissu comme deux diables de leur boîte. Elle était sublime dans sa jupe d’uniforme gris souris qui la moulait comme un fourreau d’épée.
À ma vue, elle se fendit d’un sourire à faire fondre tout l’Arctique d’un seul coup, occasionnant ainsi une fin du monde anticipée. Elle me salua dans la langue de Shakespeare en me gratifiant d’un :
Good evening, Sir.Hello ! Good evening, Madam. Don’t tell me that you too are flirting with the clouds, seen your dress... (Ne me dites pas que vous aussi vous flirtez avec les nuages, vu votre tenue...)— Comme le vôtre, si je ne m’abuse. Je vous ai aperçu de ma fenêtre tout à l’heure lorsque vous êtes arrivé, me répondit-elle en me tendant sa main pour un handshake. Je suis Eva (nom réel pour le besoin de l’histoire), d’Air Méditerranée. En effet, je suis en escale pour vingt-quatre heures.— Enchanté, Eva. Moi, c’est Adam, de la Europa Wing, en escale également jusqu’à demain soir.— Non… vous êtes sérieux ? Adam est véritablement votre prénom ? Alors nous allons recréer le monde, et en plus nous sommes à la même enseigne ! Vous êtes Français, à votre accent.— Vous êtres très perspicace ; mais oui, Adam est mon prénom véritable et je suis Français, lui répondis-je avec un peu de moquerie dans la voix.— Alors nous sommes Gaulois tous les deux, mon cher collègue : je suis Française, Bretonne de Concarneau pour tout vous dire. Et vous, vous êtes d’où ?— Du Massif Central, de Saint-Étienne.— Et vous volez sur…
— Boeing 737-400, en charter.— Et d’après ce que j’ai pu voir sur vos épaulettes, vous êtes le pacha à bord…— Pour vous servir, Eva. Et vous ?— Je vole en tant que copilote sur un Airbus A-319. Tout le crew est logé ici. Nous sommes arrivés hier et repartons avec le plein de pax demain matin à onze heures pour LFRS (nom de l’aéroport de Nantes en code aéronautique).— Et moi demain soir à 19 heures pour Hambourg. Mon équipage est logé au Castillo Beach ; ici, l’hôtel est plein.
Nous marchions côte à côte sur la passerelle. Ses talons hauts sonnaient à chaque pas sur le carrelage de faïence. Je l’observais du coin de l’œil.
Eva était un véritable canon qui devait avoir des reculs de toute beauté lorsqu’on la mettait en position de tir. Je remarquai qu’elle aussi, de temps en temps, laissait glisser son regard de mon côté. Arrivés au bout de la passerelle, on s’arrêta. J’allais lui poser une question mais elle commença à me parler en même temps :
— Excusez-moi ; désolée, me dit-elle. Vous alliez me dire quelque chose ?— Oui, en effet. On travaille tous les deux dans la même branche ; alors, si vous êtes d’accord, au diable le vouvoiement. On se tutoie ?— Excellent ! Très bonne idée, Adam. Tu avais des projets, là dans l’immédiat ? Tu n’as sans doute pas encore dîné.— Je n’avais pas tellement faim. J’avais pensé aller prendre un verre au Pueblo…— Excellente idée ! Moi non plus je n’ai pas encore faim. Tu connais le coin ?— Un peu, pour y être venu en ET (escales techniques) quelques fois. Tu m’accompagnes ?— Volontiers : ça me changera un peu des touristes en manque qui me déshabillent du regard.— C’est qu’ils ont bon goût ! répondis-je, flatteur.— Merci. Toi non plus tu n’es pas mal dans ton genre… Je t’ai aperçu tout à l’heure par la fenêtre quand tu es venu prendre ton drap de bain dans le salon.— Et comme ça, Madame fait la voyeuse ? Ce n’est pas bien, ça ! Vous allez vous faire gronder, Madame… dis-je en la menaçant de l’index. On ne regarde pas un monsieur qui se promène chez lui tout nu !— Il fallait fermer ta fenêtre. J’essaierai de me faire pardonner à l’occasion.
Nous venions de sortir de l’hôtel et nous retrouvions sur l’avenue. Plus bas, à 500 mètres environ, commençait le véritable centre touristique avec ses boutiques, ses échoppes, restaurants et bodegas. Nous marchions sur le trottoir. D’un seul coup, Eva fit un faux-pas et se tordit une cheville. Par chance, à part une petite douleur due à l’élongation, elle n’eut aucune séquelle et put continuer à marcher.
— Tu permets que je te prenne le bras ?— Tout le plaisir sera pour moi ! lui rétorquai-je.— Merci… et aussi ça m’évitera les quolibets des vendeurs sénégalais. On dirait qu’ils se sont tous donné rendez-vous ici, et… ils vendent tous la même chose.— Je connais. Dans tout l’archipel c’est pareil, et les boutiques sont tenues par des Indiens et des Chinois.
Il faisait une chaleur torride, même à cette heure tardive. Nous déambulions bras dessus bras dessous dans une véritable casbah. Les vendeurs n’hésitaient pas à sortir de leurs échoppes pour attraper la cliente par la main afin de l’attirer à l’intérieur où ils dépensaient toutes sortes d’artifices et d’arguments pour ne pas la laisser ressortir sans qu’elle eût acheté quelque fanfreluche. Eva n’échappa pas à la règle : elle fut attirée dans une boutique par une jeune femme de type scandinave. Pendant ce temps-là je faisais du lèche-vitrines où l’on proposait des bracelets-montres signées Breitling pour la bagatelle de 15 000 €, et des Rolex à des prix faramineux !
Je sentis une main légère se poser sur mon épaule. Je me retournai et aperçus Erwin, mon copilote, en compagnie de deux de nos hôtesses qui, en minijupes, arboraient leurs jambes interminables. Agnès, la jeune stagiaire, faisait partie du groupe. Ses seins – qu’elle avait assez conséquents – paraissaient vouloir sortir de son profond décolleté.
— Alors, Commandant, on vient s’encanailler dans le souk canario ? s’enquit Ingrid, une « vieille » hôtesse de bord (elle avait 36 ans et était l’une des plus anciennes) qui vivait en couple avec un autre pilote de la compagnie. Elle se vantait de ne pas vouloir voler avec son compagnon afin de ne pas mélanger sa vie privée avec sa vie professionnelle ; programme voilé, ou invitation codée ? Elle était grande, blonde, avec des formes qui aiguisaient les sens de tout homme normalement constitué.— Tiens, le monde est petit ! m’exclamai-je en allemand. Vous venez aussi respirer l’air de la casbah de Caleta ?— On vient surtout se changer les idées, me répondit Erwin. Notre hôtel n’est pas ce qu’il y a de mieux : petit restaurant avec un bar, et même pas de piscine. Et vous, Commandant, vous êtes bien logé ?— Impeccablement ! Je vous le recommande. Je compte en toucher deux mots à la responsable de la logistique à notre retour afin que la prochaine fois on soit tous logés ensemble au Barcelo Castillo Beach.
Sur ces entrefaites, Eva nous avait rejoints. Elle avait échangé sa chemise de pilote pour un chemisier de couleur crème sans manches, presque transparent, au décolleté très profond. Elle avait des seins sublimes et ne portait pas de soutien-gorge. Ses tétons pointaient derrière le tissu, sans doute excités et durcis par le frottement sur le voile acrylique.
Je fis les présentations. Eva ne parlait pas l’allemand. Étant donné que tout le monde parlait le français, on décida d’adopter cette langue pour nos conversations.
— En fait, vous faites quoi ce soir ? demanda Agnès.— On pensait aller manger quelque chose car nous n’avons pas encore dîné, répondis-je.— En fait, c’est dommage que nous ayons déjà mangé car on vous aurait bien accompagnés ; n’est-ce pas, Ingrid ? répondit Agnès.— Ce n’est que partie remise… répondit Ingrid. Je ne vais pas trop m’attarder : j’ai des heures de sommeil en retard à récupérer, et demain il faut tout préparer pour le retour.— Dans ce cas, on va vous laisser, dit Erwin. Bonne soirée, et à demain.
On se serra la main et chacun partit dans une direction différente.
Eva portait son sac de la boutique en bandoulière sur l’épaule gauche. Son bras droit était passé sous le mien. Elle me donnait l’impression de se rapprocher de plus en plus, ou alors je devais me bercer d’illusions. Les frôlements de sa cuisse contre la mienne n’étaient que des idées que je me faisais ? Enfin, la soirée était loin d’être terminée…
Au bout d’une demi-heure on arriva dans une ruelle ombragée par des palmiers aux branchages immenses. Là aussi, les restaurants de toutes nationalités se suivaient, se faisant concurrence l’un l’autre. Certains avaient engagé un violoniste ou un guitariste mexicain né à La Gomera pour « faire la romantica » aux touristes en couple ou aux femmes seules.
On passa devant une bodega majorera typique et traditionnelle de l’île la plus septentrionale de l’archipel des Canaries. À l’intérieur il paraissait faire frais. Une musique canarienne jouée et chantée par deux guitaristes et un timplero (joueur de timple, sorte de ukulélé à quatre cordes de nylon, instrument très répandu dans les sept îles formant l’archipel) en costume folklorique régional attira notre curiosité. Une dizaine de tables meublaient l’intérieur. Au fond trônait un bar en stuc de plâtre derrière lequel s’ouvraient les portes de saloon de la cuisine. Une estrade sur laquelle étaient posés une batterie, un clavier synthétiseur et des micros sur perches indiquaient qu’à un moment donné de la musique d’ambiance égaierait la soirée. Une minuscule piste de danse était même prévue pour servir d’alibi aux couples qui désiraient s’échauffer avant de passer aux « plats de résistance ».On s’arrêta… ou plutôt ce fut Eva qui marqua un temps d’arrêt.
— Ça te dit ? me demanda-t-elle.— Pourquoi pas ! répondis-je en l’entraînant à l’intérieur.
Une serveuse, la tête coiffée d’un petit canotier fièrement juché sur le haut de son crâne, vint à notre rencontre. Elle nous conduisit au fond de la salle voûtée comme une grotte, dans un renfoncement un peu à l’abri des regards. Sur la table, une bougie allumée sur une bouteille habillée de la cire fondue qu’avaient laissée une multitude de chandelles avant celle-ci diffusait sa lumière blafarde et dansante. On prit place l’un en face de l’autre, ce qui me donna l’occasion de bien regarder et admirer cette beauté qui me tenait compagnie. Eva avait placé ses deux coudes sur la table, les deux mains jointes supportant son menton. Elle me fixait de son regard scrutateur.
— Il y a quelque chose ? lui demandai-je.— Non, pourquoi ?— Rien. Je voyais que tu me fixais, alors j’ai pensé qu’il y avait un défaut, une saleté sur mon nez.— Rien de tel ; tout est parfait. D’ailleurs, toi non plus tu ne te prives pas de me regarder…— Rectificatif, ma chère : de t’admirer, car tu es une très belle femme, et…— Toi aussi tu n’es pas mal. Est-ce qu’il y a une madame quelque part sur cette Terre qui attend ton retour ?— Non, personne. Je suis divorcé et libre comme l’air. Et toi ?— Je suis divorcée. Et même si j’étais mariée…— Si tu étais mariée ? La suite, s’il vous plaît !— Rien. Tout simplement, mariée ou pas, j’ai toujours fait ce dont j’ai envie. Je suis une femme qui sait ce qu’elle veut et qui le fait sans s’encombrer de préjugés. Satisfait ?— Sans aucun doute.
Si cela ne s’apparentait pas à un message, alors je ne comprenais pas le français !
La serveuse revint avec les cartes. On commanda tous deux un cocktail à base de jus de fruit et de gin en guise d’apéritif, en attendant les choses plus sérieuses. Un trio vint rejoindre ses instruments, deux hommes et une femme. Ils ne devaient pas totaliser 70 ans à eux trois. Ils étaient bons et jouaient de la musique d’ambiance sud-américaine qui invitait à la danse… Il faisait frais dans cette grotte. On s’y croyait vraiment. Nous avions commandé des moules farcies pour Eva et des sépias farcis à la plancha pour moi, tout ça arrosé d’une malvoisie dorée de l’île voisine, Lanzarote.
À peine nos assiettes vides que l’on nous apportait nos deux viejas (des « vieilles », poissons-perroquets à la chair excellente qui pullulent le long de côtes) accompagnées de papas arrugadas (pommes de terre cuites en robe des champs dans de l’eau de mer), le tout arrosé de mojo verde (sauce épicée de couleur verte, spécialité de l’archipel).
Nous venions tout juste de terminer notre excellent poisson que le trio musical commença une chanson nostalgique, un slow langoureux qui me rappelle tant de choses… Je demandai à Eva si elle voulait danser. Elle se contenta de sourire et se leva de table. À peine arrivés sur la piste où se serraient déjà trois couples, ma partenaire passa ses bras autour de mon cou et colla sa poitrine contre mon torse. Vu la surface de la piste, on ne pouvait pas danser ; mais… le voulait-on ? Nos corps enlacés, sa joue contre la mienne, nous bougions sur place au rythme de la musique.
Solamente una vez… ame en la vida… (Seulement une fois… j’ai aimé dans ma vie… Seulement une fois, et jamais plus… une fois et pas plus… Une fois et pas plus, l’espérance a éclairé le chemin de ma solitude.)
Le corps d’Eva se fondait avec le mien. À travers ma chemise de tergal blanc, je sentais les seins de ma partenaire s’écraser sur ma poitrine alors que ses lèvres touchaient mon oreille. Elle sentait bon. Elle était souple comme une liane. Son ventre se collait au mien, et par les mouvements de la danse il n’en fallut pas plus pour me procurer une érection quelque peu gênante et prématurée. Elle ne pouvait pas ne pas sentir ma verge dure contre son ventre, même à travers nos vêtements respectifs. Esquissant un pas de danse, elle passa une jambe entre les miennes et me chuchota dans l’oreille avant d’y déposer un baiser furtif comme une aile de papillon :
— Eh ben, dis donc… Tu me parais être en forme, on dirait !— Tu croyais que j’étais en bois ?
Elle dégagea sa tête et vint coller sa bouche à la mienne pour un baiser. Ses lèvres étaient délicieuses. Si elle n’avait pas pris les devants, c’est moi qui allais l’embrasser. Sa langue s’était introduite dans ma bouche, d’abord rien que la pointe venant saluer ma langue, puis paraissant prendre de l’assurance à ma réaction, elle s’enroula autour de la mienne en une douce et agréable sarabande. Je sentis sa main s’immiscer entre nos ventres et se poser sur mon membre. Elle lui procura quelques caresses au travers du pantalon puis l’abandonna en me disant d’une voix langoureuse :
— Wouhaou… Tu crois que tu vas pouvoir attendre jusqu’à ce que l’on arrive chez nous ?— Ça dépend uniquement de toi, ma belle.— J’ai une idée… me dit-elle en reculant un peu sa tête pour me regarder dans les yeux.— Dis-moi…— Et si on allait se baigner ? La mer est calme, l’eau est chaude, la nuit est noire…— Tu crois que c’est une bonne idée ? Je n’ai pas de maillot de bain sur moi.— Moi non plus.— On n’a pas de draps de bain… pour s’essuyer (je n’allais quand même pas dire « pour s’allonger »).— Les boutiques sont ouvertes jusqu’à deux heures du matin ; je vais en acheter un chez le Chinois.
On regagna notre table, mon bras passé autour de sa taille. Elle aussi avait passé son bras autour de ma ceinture et se serrait contre moi. J’apprécie énormément ce genre de femme qui se comporte comme une adulte, qui ne joue pas la comédie, qui ne minaude pas avec des « Tu sais, on ne se connaît pas encore bien… » ou « Que vas-tu penser de moi ? Il n’y a que quelques heures que l’on se connaît. » etc. etc. Elle savait ce qu’elle voulait ; moi aussi, d’ailleurs. Sans grandes phrases, d’un simple regard nous fûmes d’accord pour prendre le chemin d’une soirée pleine de sexe et de tendresse entre deux adultes consentants quelque peu pressés par les réactions physiques et physiologiques de leur corps et de leurs sens en ébullition.
Je réglai l’addition au moyen de ma carte. La caissière me tendit le ticket accompagné d’une rose rouge, une baccara que je m’empressai d’offrir à Eva qui était en retrait derrière moi. Elle me remercia d’un baiser sur la bouche.
— Merci, mon cœur…
Dehors, un souffle chaud nous arriva au visage. En fin de compte, Eva avait eu une excellente idée de vouloir aller nous baigner à cette heure de la nuit. Il n’était pas loin de minuit. En face, une échoppe africaine occupait la moitié du passage. Un grand Noir en boubou coiffé du bonnet de la Casamance s’avança vers nous. Sans lui laisser commencer son baratin, je lui lançai en wolof, langue que tous les Sénégalais comprennent :
Dedet… Djeredioff.— Hiiiiii… Tu parles wolof, toi ! me répondit-il en français.
Je ne lui répondis pas. Eva me tenait par la taille. Le Sénégalais grommela dans sa barbe un « Niapsandai ! Toubab bi… », une douce parole remplie de rage contre ce Blanc. Il s’empressa d’aller rejoindre d’autres vendeurs, ayant vu que je m’étais arrêté et que je regardais dans sa direction.
— Qu’est ce qu’il se passe, Adam ?— Rien ! Ce courageux n’a pas apprécié que je lui dise « non » et « merci » dans sa langue.— Ils sont lourds, de plus en plus pesants. Et encore, tu es un homme ; mais imagine quand c’est une femme seule qui passe : ils lui sautent littéralement dessus et ne la laissent pas partir tant qu’ils n’auront pas vendu leurs sempiternels gazelle ou éléphant made in Taïwan.
Sur notre gauche, un bazar – un chino, comme disent les autochtones – brillait de ses mille feux. Là aussi on trouvait de tout : maquillage, souvenirs, pots de peinture, quincaillerie, appareils photo, bien entendu made in China, et aussi des textiles, dont des draps de bain.
— Deux minutes, chéri, je reviens.
Eva m’avait lâché le bras et s’était volatilisée dans la caverne d’Ali Baba. Cinq minutes plus tard elle était de retour avec un gros boudin de tissu éponge sous le bras. Nous continuâmes sur le chemin pavé longeant le littoral. On laissa le port de plaisance sur notre droite pour arriver derrière un hôtel, sur une côte jonchée de rochers.
— C’est là-dedans que tu veux aller ? m’inquiétai-je.— Suis-moi. En bas il y a une petite crique en forme de plage, et à cette heure on sera tranquilles.
Eva marchait devant moi, suivant un petit sentier qui serpentait entre les roches volcaniques (Fuerteventura est une île volcanique parsemée de volcans éteints depuis des millions d’années). Nous arrivâmes dans une anse tranquille en arc-de-cercle de 50 mètres de long engoncée entre deux avancées rocheuses qui se terminaient dans la mer. Une plage sympa et bien planquée. Je me gardai bien de lui demander comment cela se faisait-il qu’elle connût cet endroit si discret.
Eva se mit à genoux et déroula son gros boudin. Deux draps de bain apparurent, qu’elle étendit sur le sable. Elle se releva, s’approcha de moi et noua ses bras derrière ma nuque pour me gratifier d’un baiser à faire bander un eunuque ; et comme je n’en suis pas un, alors je ne vous décris pas ma réaction ! Eva n’eut pas besoin de commentaire, sentant contre son ventre la « banane » croître. J’avais passé mes mains sous son chemiser dans son dos et je la caressais lentement et sensuellement, alternant la pulpe de mes doigts et l’arête de mes ongles. Je la sentais frissonner. Elle leva les bras en l’air, et sans nous donner le temps ni la patience de défaire les boutons, je fis glisser le fin vêtement de voile par-dessus sa tête.
En guise d’éclairage nous n’avions qu’un croissant de lune, parfois tamisé par un nuage passant par là. Des myriades d’étoiles étaient les témoins de notre tendresse. J’apercevais dans la pénombre de la nuit le corps parfait de ma compagne. Elle portait, hauts sur la poitrine, deux seins en forme de poire. Les mamelons semblaient vouloir sortir des globes. Quant aux tétons, je me faisais fort de les faire ressortir et durcir.
Je m’approchai et saisis un sein dans ma main. Il était chaud et doux comme de la soie, pas dur, mais suffisamment ferme pour tenir droit sans l’aide d’un soutien-gorge quelconque. J’approchai ma bouche et me saisis de son aréole que je me mis à caresser de la pointe de ma langue. Eva me tenait la tête des deux mains et me regardait faire sans bouger. Sous ma langue je sentis le téton prendre vie, se réveiller. Je le pris entre mes dents et commençai à le mordiller délicatement.
— Hum… j’adore ce que tu me fais ! dit-elle en me lâchant la tête.
Ses mains étaient à hauteur de ma taille et s’escrimaient pour défaire ma ceinture ; rapidement mon pantalon tomba sur mes chevilles. D’un doigt de chaque main passé sous l’élastique de mon boxer, elle le descendit, libérant ma verge en érection qui sortit comme un diable de sa boîte pour se mettre à la perpendiculaire de mon abdomen. Eva la prit dans l’une de ses mains et alla cueillir de la pointe de sa langue une perle qui brillait à l’orifice du méat.
— Hum, quel beau sucre d’orge que tu as là ! Toi au moins, tu as été gâté par les dieux.
Elle ne put pas en dire plus : je venais de poser mes mains sur ses cheveux qu’elle avait repoussés sur sa nuque. Ses lèvres emprisonnèrent mon gland. Sa langue me massait le dessous, là où se trouve le point le plus sensible chez beaucoup d’hommes. S’habituant à sa grosseur, elle commença à me sucer comme si elle voulait extraire quelque élixir de ce membre qu’elle emprisonnait de ses lèvres. C’était le paradis ! Elle plaça son autre main sous mes testicules et commença à les malaxer délicatement. J’aimais ça… Eva approcha sa tête et prit un tiers de mon sexe dans sa bouche, puis entreprit un délicieux va-et-vient entre ses lèvres. Chaque fois que mon sexe allait sortir de sa bouche, elle en caressait le gland avec sa langue. Ma compagne, accroupie sur ses talons, s’adonnait avec application à cette fellation qu’elle prodiguait comme une experte. Il y avait longtemps que je n’avais pas bénéficié d’un pareil traitement ! Je sentais que je n’allais pas pouvoir me retenir longtemps ; sous mes bourses, une sensation agréable commençait à monter.
— Arrête, Eva, sinon tu vas tout prendre dans la bouche ; je ne peux pas te promettre de me retenir.— Tu as raison, répondit-elle en sortant ma verge de sa bouche. On verra ça plus tard. Tu viens, on va à l’eau ? Ça va nous calmer.
Elle se releva, me tourna le dos.
— Tu veux descendre la fermeture de ma jupe, s’il te plaît ?— Avec grand plaisir, Madame !
Je m’exécutai en descendant cette fermeture à glissière. La jupe tomba à ses chevilles, sur le sable. La ficelle d’un string disparaissait dans la raie de ses fesses.
— Je peux ? demandai-je.— Non seulement tu peux, mais tu dois ! me répondit-elle d’une voie veloutée.
Je passai deux doigts de part et d’autre du sous-vêtement et le descendis sur ses genoux. Afin de me faciliter la tâche, elle écarta un peu les cuisses et releva une jambe pour se débarrasser de cet ustensile devenu inutile, tout en me montrant son abricot brillant d’humidité : la fellation qu’elle m’avait prodiguée l’avait aussi passablement excitée.
Elle réunit nos vêtements pour les laisser choir sur les draps de bain, puis elle me prit par la main pour m’entraîner dans l’eau. La mer était d’huile. Seule une légère écume coiffait les vaguelettes venant mourir sur la plage. J’étais en pamoison devant la beauté du corps de cette femme qui marchait à mes côtés, cette femme qui venait de me prendre dans sa bouche avec tant de délicatesse et de sensualité. Une quadra parfaite de toute beauté aux hanches en forme d’amphore grecque. Un fessier sublime tout en muscles, sans une once de graisse ou de cellulite, avec des jambes longues qui auraient certainement fait trembler d’envie Hollywood. Je ne parlerai pas de ses seins qui appelaient à la dégustation… Elle avait le pubis glabre, totalement épilé ; on aurait dit la foufounette d’une petite fille. Même pas un ticket de métro de poils pubiens sur le mont de Vénus : tout était nu !
Nous avancions tendrement enlacés. L’eau montait au fur et à mesure, à chaque pas. Elle nous arrivait déjà au niveau de la taille. On se sentait légers. J’avais passé mon bras sur son épaule. Elle m’avait saisi une main pour la poser sur son sein droit. Je caressais cette poire avec son téton tendu vers les étoiles, un fruit qui certainement devait être protégé par un soutien-gorge de taille 95C. Je sentais sous mes caresses l’aréole se hérisser de petits points granulés et le bout prendre une consistance appelant à être mordillé.
Je me tournai face à Eva et lui tendis ma bouche entrouverte. Nos lèvres se réunirent et nos langues se trouvèrent pour se caresser sensuellement. Mon sexe reprenait vie ; la main de ma compagne s’en saisit délicatement et, se haussant un peu sur la pointe des pieds, elle le plaça entre ses cuisses, juste à l’entrée de sa vulve. Sa poitrine s’écrasait sur la mienne. Ma main qui lui caressait le dos alla se poser sur ses fesses en un effleurement doux et torride à la fois. Mes doigts suivirent la raie de ses fesses, et lorsque mon index toucha son anus, je le sentis se contracter. Je n’insistai pas mais continuai mon exploration jusqu’à arriver aux grandes lèvres toutes poisseuses. Mon index se fraya un passage dans ce domaine glissant et brûlant. Eva poussait son ventre plat contre le mien comme si elle voulait me pénétrer. Ma verge était à son érection maximale, désirant s’introduire dans ce joli minou qui, a priori, ne demandait que ça.
Nos lèvres étaient toujours soudées dans ce long baiser. On se goûtait, on se savourait, on buvait à la fontaine de notre sensualité. Elle laissa remonter ses jambes portées par la mer pour encercler mes hanches. Je sentis son sexe buter contre ma verge. Elle me tenait par le cou avec ses deux mains m’encerclant la nuque. Devant moi, j’avais l’objet de mes désirs : ces seins aux bouts agressifs. J’en pris un dans ma bouche. Il avait un goût salé. Il était dur et me donnait envie de le mordre à pleines dents. Ma compagne se laissa aller sur le dos. Je passai une main sous ses fesses et l’autre sous ses épaules. Je la soutenais ainsi en flottaison pendant que je me régalais de ses seins qu’elle m’offrait ainsi, comme sur un plateau royal.
J’aperçus sur ma droite à une dizaine mètres la pointe du rocher qui se noyait dans la mer. Il y avait une sorte de promontoire en forme de table qui émergeait à peine de l’eau. Je poussai Eva comme un radeau dans la direction de ce rocher qui allait m’être d’une grande aide dans ce que je m’apprêtais à faire. Comprenant mes intentions, elle se redressa et fit la planche en tenant ma taille emprisonnée entre ses longues et belles jambes, son pubis contre ma verge toujours en érection à la perpendiculaire de mon abdomen. Je n’ai jamais eu de chance au jeu, mais je ne risquais pas de gagner quoi que ce fût puisque je n’avais jamais joué de toute ma vie ; mais là, il me semblait que j’avais dégotté le gros lot, un sublime lot, beau, appétissant, à consommer jusqu’à plus faim.
Nous étions arrivés ; je l’aidai à se hisser sur ce petit promontoire. Ses jambes pendaient dans l’eau et son pubis était à hauteur de ma bouche. En haut, à la jointure, le clitoris pointait sa tête arrogante. Il était congestionné, tout rouge, et ressemblait à une petite framboise ne demandant qu’à être sucée, mordillée et taquinée. J’approchai ma tête de ce fruit de roi. Eva remonta ses jambes, passa ses mains sous la jointure de ses genoux et les fit remonter sur sa poitrine, découvrant ainsi toute son anatomie intime. Dessous, juste sous les grandes lèvres, j’aperçus une petite rosace toute plissée, la même qui s’était contractée lorsque je l’avais effleurée de mon doigt auparavant.
De mes pouces de part et d’autre, j’écartai les grandes lèvres. Les petites lèvres apparurent, tels deux pétales de rose mouillés par la rosée du matin. J’approchai mes lèvres pour y déposer un baiser. Une odeur enivrante et chaude monta à mes narines ; une odeur de fruits de mer, de moule fraîche que l’on vient d’ouvrir. Je compris la métaphore souvent employée pour nommer le sexe de la femme : une moule… Non seulement ça y ressemble, mais ça en a l’odeur enivrante. Tout était mouillé, trempé, dégoulinant. Je léchai ce liquide épais et cristallin, épais comme une gelée, chaud et légèrement salé. Était-ce le goût de la femme pleine d’envies ? Était-ce le goût de la mer qui l’avait baignée ? Je n’en savais rien, mais cela me plaisait.
Eva était allongée sur le dos à même le rocher. Elle écarta les jambes à l’équerre afin de me laisser le passage et la pleine vue sur son sexe suintant d’envie et de bonheur. Derrière les petites lèvres qui s’étaient écartées, l’entrée du vagin envoyait une invitation pour être visité. Un ruisseau de cyprine s’en échappait en une petite rigole qui ne demandait qu’à être asséchée par une langue gourmande comme la mienne.
J’y allai. Introduisant ma langue dardée en pointe, je pénétrai mon amante afin de la déguster.
C’était chaud, c’était visqueux, c’était bon. Son bien-être déversait sa liqueur d’amour à flots. J’en avais plein les lèvres, plein le nez. Je sortis de sa grotte pour aller saluer son gardien. À peine l’effleurai-je de mes lèvres qu’Eva poussa un léger cri. Ses mains vinrent m’emprisonner la nuque pour me plaquer le visage sur son sexe. J’avais le nez contre sa vulve. Je tenais enfin son clitoris entre mes lèvres. Je le caressai de la pointe de ma langue que je faisais aller de droite à gauche et de gauche à droite. Le bassin de ma compagne se mouvait de plus en plus ; je sentais son ventre se contracter, comme mu par des spasmes. La pression de ses mains sur ma nuque était de plus en plus forte. Ses cuisses vinrent accentuer cette pression.
Mes mains avaient abandonné l’entrée du sexe de ma compagne et j’avais pénétré de mon index son vagin lubrifié à souhait. Un autre doigt vint le rejoindre. Je les recourbai afin d’exciter son point G en lui massant la partie supérieure de sa grotte d’amour, animant mes doigts d’un mouvement de va-et-vient comme s’ils étaient mon pénis. Ses soupirs devinrent de plus en plus rapides…
— Oui !... Oui ! Continue. J’adore ! N’arrête pas…
Je continuais mes caresses intimes tout en léchant son clitoris de toutes les manières. D’un seul coup je la sentis se raidir. Mon visage fut inondé par un liquide chaud pendant qu’elle poussait un cri rauque ressemblant à celui d’une bête qui rend l’âme. Je continuai, la laissant savourer son orgasme. Combien cela dura ? Je ne saurais le dire. J’étais tellement à l’étroit que je commençais à manquer d’air. Elle se calma. Sa respiration devint moins rapide. Je me dégageai.
Un liquide blanchâtre comme de l’opaline recouvrait le sexe que je venais de quitter ; mes doigts en étaient imbibés. Quel goût cela avait-il ? Je portai mon index à ma bouche : ce n’était pas désagréable. C’était légèrement salé et avait toujours ce léger goût de fruits de mer, d’iode, que j’adorais.
— Viens, prends moi ! me supplia-t-elle. Je n’en peux plus  !— Tu veux venir sur moi ? lui demandai-je.— Non, je veux te sentir... Je veux que ce sois toi qui me prennes. Je veux sentir ton corps sur le mien.
Je me positionnai debout face à ma compagne, entre ses cuisses toujours remontées sur sa poitrine. Mon pénis était à la bonne hauteur. Eva avait avancé son bassin un peu en dehors du promontoire, positionnant ainsi sa vulve au niveau de ma verge qui avait repris toute sa vigueur. J’approchai mon gland de l’entrée, et d’un mouvement du bassin Eva vint au devant de moi, se pénétrant elle-même avec mon sexe érigé comme une épée. C’était chaud, accueillant et bon. Je poussai un peu pour la pénétrer encore plus.
— Attends, chéri... Laisse ma foufounette s’habituer à ton sexe. Tu es monté assez fort, tu sais, et je n’ai pas l’habitude...
En effet, le vagin de ma partenaire m’enserrait comme un gant. On aurait dit qu’il avait été taillé sur mesure pour moi, pour enserrer ma verge qui sentait ce vagin l’habiller comme une gaine. Laissant passer un instant, je me retirai un peu.
— Non ! Ne t’en vas pas ! J’aime ton sexe comme il me remplit. Vas-y, continue doucement jusqu’au fond... Mon Dieu, comme je me sens bien ! Je sens ta bite me remplir. Elle est dure, chaude…
Je poussai délicatement jusqu’à sentir au fond quelque chose contre laquelle butait mon gland. Mon pubis était tout contre ses grandes lèvres. Contractant un peu mon périnée, je sentis mon sexe se raidir encore plus dans ce vagin qui mouillait de plus en plus. Je glissais à présent plus aisément en lui. Eva avait les yeux grands ouverts, les pupilles dilatées comme deux soucoupes.
J’avais enfoncé ma verge tout au fond de son vagin. Elle avait relevé son bassin et encerclé ma taille de ses jambes. Nos lèvres s’unirent dans un torride baiser par lequel nous échangeâmes, j’en eus l’impression, des litres de salive. Eva commençait à onduler du bassin sous moi. Je continuais mes lents mouvements de navette en avant jusqu’à buter contre cette chose que je soupçonnais être le col de son utérus, puis je reculais en prenant bien soin de ne pas laisser sortir mon gland de son gant si chaud et visqueux. Je sentais mon sexe devenir de plus en plus dur et sensible. Eva aussi, car elle accélérait son mouvement...
— Continue ! Surtout ne t’arrête pas ! Vas-y, mon chéri, viens bien au fond de moi. Je te sens… J’aime ta queue qui me remplit… Je vais venir…— Alors viens, trésor ; je crois que je vais venir avec toi…— Oui ! Fais-nous décoller, mon Commandant à moi !
J’accélérai mes mouvements de va-et-vient avec le plus d’ampleur possible. Mon pubis frappait avec force l’abricot de ma partenaire qui se préparait à décoller pour le septième ciel, jusqu’au moment où je sentis cette vague me submerger, monter le long de mon entrejambe sous mon périnée, sous mes bourses, en même temps que les bras de ma compagne m’enserraient très fort contre elle, comme si elle cherchait à se fondre en moi.
— Ouiiiii !... Moi aussi je viens ! Donne-moi tout, mon amour ; vas-y, donne-moi toute ta force... Ouiiiii ! Mon Dieu, comme je t’aime, toi…
Pour la deuxième fois en l’espace de quatre heures je déversais en longs jets – enfin, c’est ce que je ressentais – ma semence dans une femme qui, trois heures plus tôt, n’était que ma voisine, une parfaite inconnue.
D’un seul coup elle se décontracta totalement. Ses mains lâchèrent ses jambes qui tombèrent brutalement le long de mes hanches. Son visage était d’une pâleur alarmante. Effrayé, je sortis de son ventre car sa réaction n’était pas normale. Elle avait les yeux totalement révulsés. C’est là que je me rendis compte qu’elle avait perdu connaissance. Je lui tapotai les joues en l’appelant par son prénom. Au bout de quelques secondes elle ouvrit les yeux et essaya de se redresser. Je l’aidai à glisser dans l’eau
— Qu’est ce qu’il t’arrive ? lui demandai-je en la serrant tendrement contre ma poitrine.— Quand je t’ai senti venir en moi, j’ai entendu des cloches sonner à la volée, puis le voile noir, et je ne me souviens plus de rien.— Ça t’arrive souvent, cette réaction ?— C’est la première fois.— Eh bien, ma belle, je ne savais pas que cela pouvait exister, un orgasme pareil !— Parce que tu es unique. Tu ne m’as pas envoyée au septième ciel, mais directement dans la galaxie, avec ta fusée !
Elle se retourna pour plaquer son dos à ma poitrine, ses fesses contre mon pubis. J’emprisonnai de mes mains ses seins qui n’avaient pas besoin de silicone pour tenir en place, comme deux fruits du paradis ne demandant rien d’autre que d’être consommés sur place. De lui-même, mon pénis était allé se loger entre les deux lobes, juste dans la raie. Il perdait de sa consistance. Il demandait grâce. On décida d’un commun accord de rentrer à l’hôtel. J’en profitai pour piquer une tête et regagner la plage en nageant entre deux eaux. Eva me suivait. Elle nageait comme une naïade. C’était une femme qui savait entretenir son corps, sans doute par des séances régulières de fitness.
Nous regagnâmes nos draps de bain ; je pris le mien pour éponger soigneusement dans tous ses recoins Eva qui venait de sortir de l’eau. Après s’être séché les cheveux elle vint m’éponger le dos, les fesses, puis me retournant elle s’attaqua à mon torse glabre et vint plaquer ses lèvres sur les miennes dans un baiser fusionnel et tendre. Sa main arriva vers mon pénis, qu’elle sécha soigneusement en terminant par un baiser profond sur le gland.
— Hum... C’est salé ! On prendra une douche à notre retour chez nous.— On va chez moi ou chez toi ? lui demandai-je.— C’est pareil : que ce soit chez toi ou chez moi, l’objectif est le même : je n’ai pas envie de dormir seule ce soir.— Moi non plus. Rassure-toi, chérie, je compte bien utiliser au mieux le temps qu’il nous reste à être ensemble.
Le chemin fut long. Sortis de la zone portuaire et des plages, on héla un taxi en maraude qui nous laissa en moins de deux à la porte de la réception. Nous arrivions vers nos bungalows. Eva sortit sa carte magnétique de son sac et me dit :
— Je vais prendre ma trousse de toilette et je te rejoins par la terrasse au cas où des membres de mon crew seraient insomniaques ; je ne tiens pas à les mêler à ma vie privée. À tout de suite, mon cœur !
Je rentrai chez moi et me déshabillai dans le salon sans allumer la lumière. En face, je vis Eva ouvrir en grand la porte-fenêtre de sa terrasse. Nu comme un bébé qui vient de naître, je passai dans la salle de bain, laissant la porte ouverte. J’entendis Eva m’appeler ; elle était entrée après avoir enjambé le petit muret de 90 centimètres qui séparait nos deux terrasses.
— Je suis dans la salle de bain, chérie.— J’arrive tout de suite, mon cœur. Le temps de me déshabiller et je viens te frotter le dos.— Et tout le reste, si le cœur t’en dit.— C’est bien mon intention, t’inquiète…
La douche était de plain pied, sans aucune séparation ni protection. Elle permettait à deux, voire trois personnes d’y prendre place sans se sentir à l’étroit. Eva arriva toute nue avec un petit sourire coquin sur les lèvres. Elle posa ses ustensiles de toilette sur le tabouret métallique et se planta devant moi.
— Qui c’est qui ouvre le bal : toi, ou moi ?— Commence. Avec moi, ce sera vite fait ; et pendant que tu te laveras les cheveux, je te laverai le reste.— Alors assieds-toi sur le tabouret. Je vais te faire un shampoing car tu dois avoir la tête pleine de sable et de sel.
J’obtempérai en m’asseyant les jambes grandes ouvertes sur le siège de métal. Eva avait saisi le pommeau de douche et me rinçait la tête. Elle me mit du shampoing et commença à me masser le cuir chevelu d’un mouvement circulaire, insistant sur les tempes et la nuque. Puis, considérant sans doute que le massage avait assez duré, elle se saisit de la lavette en nylon et me frotta le dos puis les fesses, en passant son doigt sur mon anus…
— Tu aimes, ou tu ne préfères pas ? me demanda-t-elle.— Oui, j’aime quand c’est toi qui le fais. C’est la première fois que l’on me caresse là, à cet endroit. — Lève-toi et regarde-moi.
Elle me savonna le cou puis le torse. Elle n’utilisait plus de la lavette, mais ses mains. Arrivée à la hauteur de ma poitrine, elle prit mes tétons entre deux doigts et se mit à les rouler. Elle me regardait dans les yeux. Je voyais son regard noir me fixer avec un air malicieux. Elle continua son massage au gel douche jusqu’à arriver à mon pubis, que je rasais régulièrement pour des raisons d’hygiène. Mon pénis avait retrouvé toute sa superbe et dardait sa longueur en direction de cette fée des sens.
— Tu es juif, Adam ?— Non, Eva, je ne suis pas juif mais chrétien. Tu me demandes cela à cause de ma verge circoncise ?— Oui. Tu as eu un phimosis ? Moi, je suis juive mais non pratiquante. Ça te pose un problème ?— Absolument pas : tu es la première juive avec laquelle je couche, et je n’avais rien remarqué…— J’adore ton humour !
Elle savonnait mon pénis ainsi que mes bourses, insistant de ses doigts autour du sillon qui sépare le gland du corps de l’organe. C’était agréable ; ma verge semblait apprécier car elle était prise de spasmes, donnant des à-coups comme si elle voulait sauter en l’air.
Je ne restais pas sans rien faire ; je caressais ses seins tout mouillés. Ma main glissait entre les deux poires et mes doigts taquinaient les tétons. Eva s’accroupit devant moi et s’inséra entre mes jambes que je tenais grandes ouvertes. Elle plaça mon sexe entre ses deux lobes, l’emprisonna en les serrant l’un contre l’autre de ses deux mains et commença à bouger de haut en bas. Mon gland apparaissait entre ses seins chaque fois qu’elle se baissait. Jamais encore dans ma vie d’homme je n’avais bénéficié d’une cravate de notaire de cette qualité. Bon Dieu, que c’était agréable !
— Arrête, chérie… Gardes-en pour plus tard, car vu la façon dont c’est parti, je crois que l’on n’est pas encore endormis.— Et pourtant il va falloir que je dorme : je bosse, moi. En plus, tu as vu l’heure ? Deux heures du matin ! Et moi, à 11 heures, il faut que je sois à bord pour superviser.
Elle se releva, se savonna rapidement la chatte et je la rinçai abondamment. On se sécha mutuellement puis on passa dans la chambre à coucher que j’éclairai seulement avec la liseuse de mon côté. On défit le couvre-lit et on s’étendit. Eva vint se blottir entre mes bras, la tête sur ma poitrine et une cuisse par-dessus la mienne. Je sentais la chaleur de son sexe. Je voulus la retourner pour l’embrasser. Elle refusa.
— Tu me laisses faire : à présent c’est moi le commandant, chéri.
Elle se dégagea de mon étreinte et me grimpa dessus comme une cavalière enfourche son cheval. Elle s’allongea sur moi, m’offrant ses lèvres, sa bouche. Nos langues jouaient ensemble. Mon sexe était au niveau de ses fesses. Puis elle abandonna ma bouche pour me déposer des baisers dans le cou, sur la poitrine, sur les tétons. Pour la première fois de ma vie je ressentis des frissons sur tout le corps. Sa bouche continuait à descendre ; elle était maintenant sous mon nombril. Sa main passa sous mes fesses et me caressa sous les testicules. Parfois elle effleurait mon anus, me faisant tressaillir comme si j’avais reçu une légère décharge électrique.
À présent, elle était au niveau de mon sexe. Sa langue en léchait le gland, essayant avec sa pointe de pénétrer l’orifice du méat. Elle prit le gland dans sa bouche et fit entrer ma verge aux trois-quarts. Elle me suçait avec application en insistant de sa langue sur les terminaisons nerveuses sous le gland. Mon érection était totale ; je ne pouvais pas être plus dur, long et gros. Eva abandonna sa friandise, se redressa et, se soulevant légèrement sur un genou, de sa main présenta ma verge à l’entrée de son vagin. Rapidement elle pesa et se pénétra à fond.
Elle montait jusqu’à avoisiner la sortie de mon sexe, puis elle se laissait retomber de tout son poids, enfonçant ma verge au plus profond d’elle-même. Elle fermait les yeux, cambrait son torse en arrière en se tenant des deux mains sur mes genoux. Je sentais que mon gland ne pouvait pas aller plus profondément. Il glissait dans son fourreau de miel baigné de cyprine. Eva montait et descendait.
Sa respiration se fit plus saccadée et rapide ; je lui vins en aide en lui imprimant le rythme de mes deux mains de part et d’autre de sa taille. Sentant qu’elle n’allait pas tarder à venir, je plaçai ma main droite retournée paume en l’air entre son sexe et mon pubis, trouvant rapidement le clitoris que je massai et excitai pendant qu’elle me faisait l’amour. Elle poussa un cri et s’affala sur ma poitrine en me baisant la bouche. Je pris le relais ; du bassin, je la pénétrai aussi profondément que je pus et continuai à lui faire l’amour. Elle poussa un râle et cria :
— Ouiiii… Fais-moi jouir, mon homme ! Continue… ça y est, je décolle ! Viens avec moi ! On part ensemble… Ouiiiii !... Ouiiiii ! Viens, vide-toi, mon amour ! Défonce-moi, prends ton pied toi aussi !
Je n’avais pas attendu son ordre pour jouir et me déverser en elle, longuement à ce qui me parut, en longs jets intenses et copieux.
Quelques minutes plus tard elle avait repris ses sens et s’était calmée ; moi aussi. Nous étions repus. Il nous fallait du sommeil récupérateur. Eva s’allongea sur le côté, la tête sur ma poitrine et un bras entourant ma taille, avec toujours une de ses cuisses sur les miennes. Je sentais ma semence abandonner le vagin de ma compagne et couler sur ma jambe. Pas de problème : ce soir, je ne me lèverais plus ; je prendrais ma douche demain matin. J’étais HS, crevé, kaput ! On s’endormit ainsi tous les deux comme deux amoureux transis dans les bras l’un de l’autre, crevés mais heureux et rassasiés. Je dormis d’un sommeil profond et sans rêves.
Ce fut la lumière du jour qui m’éveilla. Vu son intensité, la matinée devait être bien avancée ; il était 10 heures 30. D’un seul coup je me souvins : Eva, l’hôtel… Sa place à mon côté gauche était vide. Sur l’oreiller, une feuille de papier de format A4 pliée en deux. Je la pris et lus ces lignes tracées à l’encre bleue, d’une écriture soignée et penchée :
Mon chéri,
Tu dormais si bien ce matin que je n’ai pas osé te réveiller car toi aussi cet après-midi, tu vas reprendre ton travail. Tu as plus de responsabilités que moi. J’aurais tant aimé être ton second pilote… mais la vie en a décidé autrement.
Il faut que tu saches que, de toute ma vie, il n’y a eu aucun homme qui m’ait donné le bonheur et le sentiment de me sentir femme comme toi tu l’as fait. Ton respect, ta prévenance, ta douceur et ta sensualité… Je suis persuadée que peu de femmes ont connu ce bonheur, sauf celles qui ont partagé ta couche avant moi.
Je suis obligée de partir mais je souhaiterais que ce ne soit qu’un au-revoir, et non pas un adieu. Tu trouveras à la suite mon numéro de téléphone privé à Concarneau et mon adresse mail. Si tu le désires autant que moi, aussitôt que tu auras pris contact avec moi je te ferai parvenir mon programme de vol pour tout le mois avec les horaires, départs et destinations. Peut être qu’Éros et Vénus se mettront d’accord pour faire en sorte que nous puissions arriver en même temps, à la même date et au même endroit pour un repos bien mérité… Bien entendu, ce n’est pas une obligation : c’est à toi de voir.
Appelle-moi ce soir aussitôt que tu seras arrivé à Hambourg.Dans cette attente impatiente, je t’embrasse, mon chéri, tendrement, partout sur ton corps.
Ton Eva qui attend impatiemment le jour où elle pourra se blottir à nouveau dans tes bras.


* * *


Si vous avez aimé ce chapitre, le suivant, intitulé Retrouvailles torrides sous les volcans, sera bientôt à votre disposition.
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