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Aux yeux de tous

Chapitre 1

Voyeur / Exhibition
Le métro est surchauffé. Il fait incroyablement chaud dans les rues et plus encore dans le wagon, où les passagers sont pressés les uns contre les autres. L’air sent la sueur, et les glapissements des passagers qui se marchent dessus à chaque embardée ne font qu’accentuer l’atmosphère étouffante. C’est le milieu de l’après-midi, mais divers incidents ont rempli la rame à craquer. En d’autres circonstances, Lucille se serait félicitée d’avoir passé sa robe d’été. Le tissu est léger et respirant, et elle se sent presque à l’aise en dépit de la chaleur. Malheureusement pour elle, il y a les regards. Ceux qui l’observent, parce qu’ils dévorent sa silhouette moulée par les plis parfaits. Celles qui la jalousent, et elle lit dans ces yeux-là toute leur haine quand ils passent sur sa poitrine, détaillent sa taille de guêpe, découvrent ses jambes.
Lucille est petite et ne l’a jamais assumé, alors elle porte ses hautes sandales qui lui font gagner quelques centimètres, et la font onduler à chaque pas.
A cet instant précis, elle regrette de s’être sentie autant à l’aise devant son miroir, ce matin, et chaque œillade manque de la faire rougir jusqu’aux oreilles. La plupart ne la remarquent pas, parce qu’elle n’est qu’une jolie anonyme de plus dans une foule d’anonymes, mais ceux qui s’attardent sur elle lui font baisser les yeux. Un nouveau cahot envoie les gens les uns sur les autres, juste avant l’entrée en station, et elle se fait toute petite quand les insultes fusent. Il y a une grande brune, qui repousse un petit chauve, juste devant elle.
— Dégage ta main de mon cul !
L’autre ne se démonte pas.
— Salope !

Lucille est assise à quelques centimètres de la femme debout, et elle ne peut s’empêcher de voir qu’elle a effectivement des fesses sublimes. Elle est fuselée dans un jean taille haute si serré qu’il souligne chaque centimètre de son anatomie, de ses fesses pleines et de ses jambes indécentes. Puis le bruit sonore d’une gifle interrompt ses rêveries et elle relève la tête juste à temps pour voir le petit chauve pousser les passagers pour sortir de la rame qui sonne son départ, la joue noircie par la baffe manucurée que lui a administrée la grande brune. Elle a des doigts fins lestés de bagues et de longs ongles écarlates, remarque Lucille. Elle adore ces ongles, presque des griffes, au vernis immaculé qui luit sous la lueur crue des lampes. L’autre est sexy, indécemment sexy, sûre d’elle-même et elle se tient là, au milieu des passagers ébahis, une main sur les hanches, et cela la rend encore plus splendide.
Lucille croise un autre regard, celui d’un homme assis à quelques mètres d’elle. Il a les yeux sombres et fatigués. Sur son épaule, et elle manque de s’étouffer en le remarquant, une image obscène la saisit. C’est une femme ligotée, bâillonnée, aux yeux bandés, à quatre pattes devant un étalon au corps parfait qui la prend sans égard. La sueur qui ruisselle sur les cuisses de la femme, le filet de salive qui s’échappe du bâillon rendent l’image indécemment réaliste. Lucille aussi ruisselle de sueur.
La rame infernale s’est engagée dans un nouveau tunnel qui semble dépourvu d’air et elle détache le tissu trempé qui lui colle à la cuisse, décroise les jambes et les recroise. Le bref appel d’air suffit à la soulager un instant puis la moiteur étouffante revient et elle se gratte discrètement la jambe. Le trajet est encore long, et elle tente de s’installer confortablement. La robe est si ajustée qu’elle n’a pas mis de culotte aujourd’hui et une goutte de sueur plus vicieuse que les autres coule doucement, avec un angle que le destin seul parvient à trouver.
Un millimètre plus à droite, ou plus à gauche, et elle ne l’aurait même pas remarquée. Pile à cet endroit-là, en revanche, elle sent l’infime caresse trempée, comme un coup de langue fugace qui la fait frissonner. Elle est parfaitement épilée et son entrejambe est une fournaise délicate. Elle décroise les jambes à nouveau et les recroise, et c’est bien pire. Ou bien mieux. Ce n’est pas de la sueur, cette fois, qui la fait frissonner. Lucille sent le plaisir monter, et elle sait que ce n’est pas qu’une sensation physique. Il y a aussi cette émotion subtile, honteuse, qu’elle éprouve à se savoir exposée en public. Elle n’ose pas assumer ce qu’elle ressent, lorsqu’on la regarde, mais elle ne peut résister à la puissance du plaisir qui remonte le long de sa colonne, tandis qu’elle sent son intimité trempée, ruisselante la brûler de plus en plus à chaque instant, comme si une étincelle imperceptible l’avait subitement embrasée.
Elle se mord discrètement les lèvres, inspire profondément une goulée d’air incandescent. Lutter est inutile, ou plutôt bien pire que tout. Lucille recroise les jambes.
Les yeux sublimes de la grande brune la transpercent jusqu’au fond de son âme. La femme l’a vue, et ses lèvres aussi rouge sang sont étirées dans un fin sourire qui la met à nu. Elle a parfaitement compris ce qui se passait, et Lucille étouffe un gémissement en posant les mains à plat sur ses cuisses, affectant de lisser le tissu de sa robe qui colle à sa peau. La beauté sublime se délecte de la voir aussi mal à l’aise, aussi exposée, et mime un baiser. Lucille étouffe, elle aspire une goulée d’air supplémentaire pour essayer de respirer, mais il est trop tard. La jouissance bout entre ses cuisses, sans qu’elle ait à se toucher, sans qu’elle n’ose remuer la jambe, et les yeux de la brune ne font qu’accentuer la fureur du brasier incontrôlé. Elle se sent désirable et désirée, incroyablement sensuelle dans une situation qui n’a rien d’érotique. C’est horrible. C’est parfait. Elle ne sait plus très bien et les pensées qui l’assaillent ne font rien pour arranger la chose.
Elle plonge ses yeux dans ceux de la passagère qui ne perd pas une miette du spectacle, et imagine ses doigts, crispés sur la barre du métro, s’insinuer sous sa robe si légère, trop légère. Lucille veut jouir, désormais. Aux yeux de tous.
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