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Aux yeux de tous

Chapitre 2

Voyeur / Exhibition
C’est une rame de nuit d’hiver et elle est presque vide. En semaine, à l’exception de quelques fêtards invétérés, il n’y a que quelques passagers épuisés qui prennent encore le métro à cette heure. Lucille a soigneusement choisi son wagon avant de monter. Il n’y a que deux passagers, une femme et un homme. Il dort, le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, bras croisés, appuyés contre la vitre. Elle a le visage fatigué de celle qui a passé une journée abrutissante et pianote sans le voir sur son téléphone. Lucille les ignore et va s’asseoir au fond du wagon. Le bruit de ses bottes claque sur le sol sans attirer l’attention. Elle a toujours aimé ce bruit sec qui résonne dans les couloirs et fait parfois tourner les regards.
La sonnerie des portes est brève, le conducteur probablement aussi fatigué que ses passagers n’a pas le temps d’attendre les retardataires et le train souffle, ronfle, s’ébranle. Le wagon est aussi froid que la station, et Lucille frissonne. C’est un hiver glacial, et si elle a passé un gros pull épais, elle ne porte qu’une jupe sur ses jambes. Et elle l’a déjà bien trop remontée. Son portable vibre de nouveau et elle hésite un instant avant de tapoter le message. Il est limpide. Sec. Elle n’a pas besoin de le relire.
Touche-toi.

Elle relève la tête. L’homme dort toujours. La femme rêvasse, sans l’avoir même remarquée. Elle a pourtant les jambes en plein dans l’allée centrale, la peau nue frissonne déjà. Elle déglutit. Elle sait qu’elle est déjà trempée. Ses doigts remontent le long de sa cuisse, et elle s’interrompt à chaque instant pour observer les passagers indifférents. Le siège à sa droite la cache, et elle s’enhardit. Elle meurt d’envie de jouer, ce soir. Bien sûr, elle n’a aucun sous-vêtement. Elle effleure son intimité du bout des doigts. Depuis quelque temps, elle aussi a un vernis écarlate, carnassier, qui l’émoustille à chaque fois qu’elle observe ses doigts. Mais elle se coupe soigneusement les ongles. Parce qu’elle veut pouvoir se toucher quand bon lui semble, enfoncer ses doigts entre ses cuisses ruisselantes brutalement si l’envie lui prend, s’amuser comme bon lui semble, en profitant d’un coin de rue désert, d’un couloir sombre. D’un métro.
Elle se caresse patiemment, presque innocemment, jouant avec ses propres nerfs.
Le freinage de la rame manque de la surprendre et les lumières de la station suivante la surprennent. Elle rabat sa jupe, mais la rame a déjà parcouru la moitié du quai. Il est presque désert, à cette heure, mais elle a vu les silhouettes, quelques regards fatigués qui fixaient l’intérieur du wagon par habitude, repérant les places où ils allaient s’effondrer. Qu’ont-ils vu ? Lucille s’empourpre. Elle a la main brûlante, et trempée, et l’entrejambe bien pire encore. Elle retient son souffle. Le train s’immobilise dans un crissement déchirant de frein trop fatigué et souffle comme une baleine échouée. Il n’y a personne pour ouvrir les portes de son wagon et elle fixe la station, la lumière jaune fatiguée, en sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine.
— Pitié... Repars... marmonne-t-elle entre ses dents serrées. Elle croise et décroise les jambes pour patienter, ne parvient qu’à se frustrer davantage.— Pitié... Démarre...

Un bruit la fait sursauter, mais c’est son téléphone qui la surprend de nouveau. De nouveau, quelques mots, impératifs.
Écarte les jambes.

Peut-être qu’un instant auparavant, elle aurait hésité. Peut-être que si elle ne s’était pas déjà caressée, elle aurait abandonné. Mais elle brûle. Elle se consume. Elle veut être vue, désirée. Alors elle remonte sa jupe sur ses hanches et écarte les cuisses. Aux yeux de tous. Aux yeux de celle qui remonte le quai, et a un hoquet de surprise en plongeant les yeux à l’intérieur. Lucille lui sourit, mais la femme s’est déjà empourprée et a fait demi-tour. La sonnerie du métro coupe court au suspense. Lucille plonge ses doigts entre ses cuisses et le soupir de la rame qui s’ébranle se confond avec le gémissement qui s’échappe de ses lèvres avant qu’elle ne plante ses dents dedans pour se contenir. Ses doigts découvrent un puits en fusion, un volcan ruisselant qui l’aspire goulûment. Elle frémit. Il vibre.
Elle en veut davantage. À la station suivante, elle ne s’arrête pas. Elle se masturbe le cœur battant, fixant la porte, presque envieuse de la voir s’ouvrir, de lui révéler un inconnu. Elle n’a plus aucune envie de se cacher, elle veut qu’on la voit. Qu’on la désire. Qu’on la jalouse. Ses pensées se font fugaces, primitives, elle s’oublie. Sa main libre s’égare, frotte son sein, son cou, saisit sa gorge, mais elle en veut davantage et elle vient rejoindre sa jumelle entre ses jambes, agace son con qui semble sur le point d’exploser. Il lui faut toute la volonté du monde pour s’emparer de son téléphone qui vibre de nouveau, parce qu’elle ne veut plus s’arrêter, elle ne veut pas laisser la moindre chance au plaisir de refluer, il lui faut s’y reprendre à trois fois pour lire l’unique mot qu’elle a reçu.
Debout.

Comme subjuguée, elle se redresse. L’homme dort toujours. La femme, elle, la voit. Elle n’a plus rien à cacher. Ses lèvres semblent dévorer sa main et elle se doigte comme une furie, la bouche entrouverte parce qu’elle suffoque, trempée de sueur, incapable de s’arrêter. La passagère est écarlate et elle sent ses propres joues rougir, mais il est trop tard pour songer aux conséquences, trop tard pour avoir encore une once de pudeur ou de retenue. Jambes écartées, cramponnée à la barre d’un siège qu’elle sent glisser sous ses doigts poisseux, comme possédée, Lucille jouit en quelques secondes et elle manque de s’écrouler en sentant la vague surpuissante de l’orgasme lui couper les jambes. Elle se rassoit de justesse sur son siège, une main toujours entre les cuisses, les yeux mi-clos. Une goutte de sueur salée lui brûle la langue quand elle se lèche les lèvres. Elle a soif. Elle n’est pas rassasiée. Déjà, ses doigts frémissent.
Elle rouvre les yeux pour regarder sa spectatrice au fond des pupilles en se caressant doucement. Qu’elle la contemple.
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