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L'avocat et le maquereau

Chapitre 1

Divers
Avis à la population : il s’agit ici d’une sorte d’espèce de genre de suite de la splendide et merveilleuse histoire qu’est « l’avocat et les braconniers ». Plébiscitée par une myriade (voire plus) de lecteurs enthousiastes, cette histoire – traduite en 38 langues dont le swahili - m’a ouvert quasiment les portes de l’Académie Française (au prochain décès) et du Panthéon (à mon propre décès).

Quand Maître E Tallon ouvre la porte de son bureau, il entend une voix claironner dans le bureau de Jennifer, sa gironde secrétaire (qui d’ailleurs est née à Bordeaux) :
— O tempora, o mores! Senatus haec intellegit. Consul videt; hic tamen vivit. Vivit? immo vero etiam in senatum venit, fit publici consilii particeps, notat et designat oculis ad caedem unum quemque nostrum. Nos autem fortes viri satisfacere rei publicae videmur, si istius furorem ac tela vitemus. Ad mortem te, Catilina, duci iussu consulis iam pridem oportebat, in te conferri pestem, quam tu in nos [omnes iam diu] machinaris.
L’avocat reconnaît le puissant organe (vocal, je vous rassure) de Nicolas, le jeune Noir qu’il a sorti des geôles ivoiriennes. Celui-ci, maître-assistant en histoire ancienne à la Sorbonne, semble passer beaucoup de temps avec Jennifer depuis qu’il a rompu d’avec la gente Cunégonde de la Tour Fondue.
L’homme de loi s’introduit prestement dans le secrétariat et assiste à un édifiant spectacle : Nicolas, assis dans le fauteuil de Jennifer, les mains croisées sur la nuque et les yeux perdus dans le blanc crémeux du plafond, déclame en latin alors que la jeune secrétaire est agenouillée entre ses jambes, les mouvements de sa blonde chevelure ne laissant guère de doute sur son activité. D’ailleurs elle a fini et se relève prestement en lissant sa courte jupe et en léchant ses lèvres purpurines d’un bout de langue rose pour n’en point perdre une goutte.
— Ce sera mon repas de midi, explique la blonde. J’ai décidé de me mettre au régime.— Ah, cher Maître, lance Nicolas qui rajuste sans façon son pantalon. Je proposais à la douce Jennifer le deuxième mouvement des Catilinaires de Cicéron alors qu’elle me faisait apprécier ses somptueux talents linguaux.— Bonjour vous deux. Jennifer, j’ai un dossier urgent à traiter, un proxénète qui a engrossé une prostituée, laquelle l’a balancé aux Mœurs. Je flaire le gros poisson. Dodo la Garbure, il s’appelle.— Je pense que c’est un plat lyonnais, hasarde la blonde.— Que non, ma belle, corrige Nicolas, la garbure est un vieux bateau qui remontait la Garonne et le Lot !— Nico, tu es trop fort, s’énamoure la secrétaire en tortillant du croupion qu’elle a dodu (comme son père).
L’avocat secoue la tête et file en lançant :
— Départ dans une demi-heure, direction le Carlton de Lille !
Plus tard, l’avocat flanqué de ses deux acolytes rencontre Dodo qui les conduit dans sa gargote préférée, un restaurant Portugais. Ils s’assoient et commandent.
— Je prends la morue, éructe Dodo.
— Ah non ! Vous n’allez pas recommencer ! le tance Maître Tallon. — Vous croyez ? Pourtant elle est dessalée et bien sautée, entourée de lardons…— Des lardons ? s’alarme l’avocat. Mais combien en a-t-elle ? Sont-ils tous de vous ?
Avant que Dodo puisse s’expliquer, Jennifer s’écrie, avec candeur :
— Je m’enverrais bien un maquereau, moi ! C’est bon pour le régime, je crois ; mais je n’en vois pas.— Je peux t’aider, j’en connais un très bien, personnellement, propose Dodo à l’ingénue.— Vous feriez ça, monsieur Dodo ? gazouille la gazelle en battant des cils. J’adore le maquereau, mais il doit être assez gros, un petit peu gras…— Je pense que tu seras satisfaite, dans ce cas.— Et c’est plein d’omégas 3, en plus !— Ma jolie, je vois que tu es une gourmande ! En plus, tu vas avoir surtout droit à une bonne dose de protéines, avec moi !
Mais l’avocat réoriente habilement la conversation sur son dossier.
— Ainsi donc, vous auriez engrossé une dame…— Une dame, une dame ! Comme vous y allez, eh ! Une pute, oui.— C’est une Française ? intervient Nicolas.— Pas vraiment, explique Dodo. J’importe beaucoup de main-d’œuvre prolétarienne. Des putes, des putes, oui, mais de Tanzanie !— Et elle est enceinte de vous ?— Ce n’est pas possible, je portais mon préservatif préféré ! se défend Dodo. Un préservatif tricoté par ma maman, c’est vous dire, en pure laine vierge !— Mais ce n’est pas étanche, ça ! s’exclame l’avocat.— Vous croyez ? doute Dodo. À ma décharge…— Surtout pas de décharge, malheureux ! Vous en avez assez fait ! Alors, cette femme, elle est enceinte de combien ?— Comment ça, de combien ? Mais d’un seul : de moi, enfin !— Non, je veux dire, c’est arrivé quand ?— Je la prenais sur le capot d’Astre (ma Jaguar verte), et j’ai lâché la purée.— Oh ! De la purée, chic, s’extasie Jennifer.— Jenny, la coupe Nicolas, tu es belle comme une aquarelle de Keiko Tanabe, sexy comme une bimbo de Tex Avery, mais alors ! conne comme un gratin de chou-fleur trop salé et trop cuit !
Jenny affiche une moue boudeuse et plonge dans la carte des desserts, alors que l’avocat revient à son affaire.
— Alors, comment s’appelle la personne que vous avez mise enceinte ?— Jessica. Jess de Bruges. C’est le nom d’artiste que je lui ai trouvé. Pas mal, non ?— De fait, vous l’avez fourrée, et c’est vous qui êtes chocolat.— Je suis victime de la technologie, c’est tout ! Si les préservatifs « made in France » sont détrônés par les capotes en caoutchouc chinois…— En tout cas, la susnommée Jess vous a dénoncé à la maréchaussée. Et vous voilà suspect. Je ne vous cache pas que les charges sont lourdes, il faudra un miracle pour échapper à la prison.— La prison ! Je suis un honnête maquereau, moi ! Je paie mes impôts, enfin presque tous, je verse des pots de vin aux hommes politiques qui sont censés me protéger…— Je vois que vous êtes non-imposable, objecte l’avocat, suspicieux.— Certes, mais je perçois le RSA, et des allocations familiales pour mes nombreux enfants. Que de bouches à nourrir ! Je porte ma croix, cher Maître.— En parlant de « cher », voici ma facture pour une avance.
Dodo parcourt la facture d’un œil méfiant puis son visage s’éclaire.
— Cinq mille Euros ! C’est ce que gagne Jess en deux nuits. À ce propos, acceptez-vous le paiement en nature ? Je peux vous faire un forfait pour trois nuits à ce prix, parce que c’est vous…— Non merci.— Pff… Le juge d’instruction m’a répondu pareil quand je lui ai proposé Jess pour la semaine…— Vous n’avez pas fait ça, quand même !— Il a refusé, alors que je la lui laissais pour une semaine entière. Si les juges ont une morale, maintenant…— Comment voulez-vous que je le convainque de votre innocence si vous lui proposez une, une… Je ne peux vous défendre, décidément.— Mais… Si je lui disais que c’était pour rire, que mes filles sont de simples collaboratrices qui ne rechignent pas à mettre la main à la pâte… Enfin, la main, vous voyez ce que je veux dire ! ricane-t-il.
Secouant la tête, l’avocat se lève et fait signe à ses deux acolytes de le suivre. Jennifer abandonne son maquereau avec dépit (un dépit de poisson, en quelque sorte) et suit le mouvement, alors que Nicolas lance, un brin dogmatique :
— Nemo auditur propriam turpitudinem allegans !
Jenny applaudit en trépignant, battant des cils, croyant que son petit ami salue Dodo en ch’ti. Puis elle se tourne vers son patron et se lance dans l’humour :
— Patron, cette histoire de maquereau finit en eau de poisson... En queue de boudin... Enfin, quoi ! J’avais trouvé un truc drôle, bredouille-t-elle, dépitée.— Ma chère, rétorque l’avocat, encore eût-il fallu que je le susse !— Ben, d’habitude, c’est moi qui suce, proteste-t-elle, vexée que l’on empiète sur ses plates-bandes.
Là-dessus, quittant le maquereau, ils entrent dans un bar. Le patron, un auvergnat avec la raie au milieu, leur dit « Chalut ! ».
Moi aussi.
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