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Balbutiements

Chapitre 1

La caverne d'Ali Baba

Erotique
« Ici... Vide maison »
La pancarte en bordure de la départementale attire mon attention. Je ralentis et au rond-point suivant, je reviens sur mes pas. La maison a l’air d’une vieille ferme remise au goût du jour. J’adore chiner et c’est une bonne occasion. Apparemment il n’y a pas grand monde dans cet endroit. Et puis, je ne sais pas de quand date cet écriteau. Ce n’est pas grave. Je verrai bien ! À peine ai-je quitté l’habitacle de mon véhicule qu’un chien arrive en jappant. Je me méfie toujours des cabots et celui-là est d’une taille imposante.
Aux premiers aboiements du toutou, je vois une tête émergée d’une fenêtre de l’étage. Le garçon a l’air très jeune et il me fait un signe de la main qui semble vouloir dire « j’arrive ». De toute façon les crocs du braillard poilu qui me fait face ne m’engagent pas vraiment à aller plus loin. Je respire un peu mieux lorsque la voix forte du type retentit.
— Pypper, viens ici !
Je comprends que le cabot s’appelle donc Pypper ! Et le bougre est obéissant. Il recule vers son maître, sans pour autant me lâcher du regard. On ne sait jamais, si d’aventure je devenais dangereuse.
— Vous cherchez quelque chose, Madame ?— À vrai dire, j’ai vu votre pancarte sur le bord de la route et...— Il n’y a plus grand-chose à vendre... enfin vous pouvez toujours jeter un coup d’œil, ça n’engage à rien.— Oui bien sûr.— Je rentre mon chien et je suis à vous... il n’aime pas trop les étrangers.
Je vois le gaillard qui s’éloigne vers une sorte de remise et dès que le clebs est entré, il referme la porte de celle-ci. Je suis donc désormais en sécurité. Le garçon s’approche de nouveau. Il est moins jeune qu’il n’y paraît. Je lui donne entre vingt-cinq et trente piges.
— Vous cherchez quelque chose en particulier ?— Non ! Je suis décoratrice d’intérieur et j’aime bien parfois dégoter des babioles pour mes clientes.— Je vois, mais comme je vous l’ai dit, les plus beaux meubles, les plus belles pièces sont parties. C’est la maison de ma mère et... nous voulons la vendre. Alors... pour la vider de son contenu, nous avons pensé que ce serait une bonne idée. Mais bon... les gens veulent tout pour rien de nos jours.— Ah ! Je peux... visiter ?— Oui ! Je vous en prie. Venez, c’est par là.
Je suis le jeune type. Nous commençons par la cuisine. Rien d’intéressant dans ce qui subsiste dans cette pièce. Puis la salle à manger... plutôt vide également. Il en va de même pour les chambres et le salon que nous passons en revue. À l’étage, je remarque un lit et une armoire en très mauvais état. C’est sans doute ce qui fait que ces meubles sont toujours présents. Je vais pour redescendre et une vieille porte me fait face.

— Par-là, c’est le grenier. Il ne reste que des vieilleries que ma mère tenait de ma grand-mère et dont elle n’a jamais voulu se défaire.— Je peux voir ?— Si vous voulez, mais c’est le bazar. Personne n’y a remis les pieds depuis... au moins deux ans.
Il a un drôle de sourire en me disant cela. Il cherche sur son trousseau une clé ouvrant le battant de bois. Et enfin en grinçant la cloison mobile tourne sur ses gonds. C’est vrai que les toiles d’araignée ne manquent pas sur ce grenier. Nous avançons précautionneusement sur un plancher qui n’inspire guère confiance. Des journaux entassés un peu partout, une poussière et au fond du local sous le toit, une bâche couvre un objet. Je soulève un coin de ce chiffon poussiéreux. Une sorte de secrétaire assez haut, avec des tiroirs partout est camouflé là.
Ma main passe sur la pellicule de vieille poussote, et sous mes doigts, le bois verni apparaît. Le jeune homme m’a vu faire ce geste.
— Attendez ! Je vais passer un coup de torchon dessus. Ça nous vient de grand-mère et ça n’avait qu’une valeur sentimentale pour maman, vous savez...— Ça m’a l’air en bon état.— Oh pour cela, mamie en avait toujours pris soin... elle y rangeait toutes sortes de paperasseries. Il ne serait pas étonnant que les tiroirs en contiennent encore. C’est vendu avec...
Il a lancé cela comme une plaisanterie ! À l’aide d’un linge, il nettoie grossièrement le meuble. Le secrétaire m’a tapé dans l’œil dès que j’ai levé le voile sale qui le recouvrait. Alors... je pose la question qui s’impose.
— Vous le faites à combien ?— Combien vous m’en donnez... et puis l’autre ne vous intéresse pas ?— L’autre ? Vous avez un deuxième secrétaire ?— Non... mais un vieux piano... mamie jouait sur celui-là... il est tout au fond...
Je reste pantoise ! Un piano ?
— Ce n’est pas possible ! Un piano... vous le vendez aussi ?— Ben... c’est ça ou il va finir à la déchèterie...— Il est dans quel état ?— Tout fonctionne, sauf que personne ne sait s’en servir... il est comme le secrétaire quoi !— Quoi ? Comment ça comme le...— Plein de poussière. Il a besoin d’un bon coup de nettoyage. Vous aimez ce genre d’instrument ? Vous savez en jouer ?— Oui... je... je peux le voir ?
Le gars me regarde bizarrement. Si son instrument est en forme, il va sûrement me demander le prix fort... Je le suis dans une autre partie de l’endroit sous les tuiles. Et il est là, avec quelques couvertures qui le camouflent. Bon, il est sale, mais... s’il fonctionne... j’ouvre le clavier... et ô miracle ! Les notes une à une s’égrènent. Il a seulement besoin d’un bon facteur pour l’accorder, mais l’air que je tapote ressemble bien à de la musique. Le gars roule des yeux ronds.
— Merde alors ! Vous savez pour de bon ? Et ce vieux clou fait encore de belles notes... pas toutes justes non ?— Oui ! Il a besoin d’une bonne cure de rajeunissement et d’être accordé. Votre prix pour les deux... meubles ?— Écoutez... vous m’en débarrassez le plus vite possible, ils sont à vous pour rien. Vous m’inviterez à un de vos futurs concerts...
Je n’en crois pas mes oreilles. Il rit de sa bonne blague... Pour un peu je lui sauterais au cou, je l’embrasserais et il me sourit.
— Parce que j’imagine bien que dans votre « torpédo », ces machins ne vont pas rentrer. Et moi cette baraque me sort par les trous de nez. Plus vite elle est vide et mieux c’est. Tout ce qui se trouve dans cette bicoque retarde d’autant sa vente. Je suis content si ça vous convient...— Je peux téléphoner à mon mari ?— Votre... oui, oui ! Bien sûr !
Je m’écarte un peu du jeune gars et j’appelle chez moi, en priant le ciel pour que Michel soit disponible et qu’il me réponde. Et à la seconde sonnerie, il décroche.
— Ah Claude ! Mais tu ne devrais pas déjà être à la maison ? Où es-tu ?— Écoute Michel, je visite une maison !— La nôtre ne te suffit donc plus ? Tu veux divorcer ?— Mais non idiot, je veux dire que je suis à un « vide maison » et le monsieur me propose un secrétaire et un piano... mais il faut le débarrasser rapidement de ces deux meubles...— Un piano et un secrétaire... mais il faut un camion et vingt bras pour porter ce genre de trucs...— C’est un peu pour cela que je te téléphone ! On pourrait trouver rapidement de la main-d’œuvre et un moyen de transport... pour récupérer ces deux merveilles ?— Bon ! Je vois ça et te rappelle dans cinq-dix minutes... J’ai déjà la sensation que notre compte en banque va souffrir, je me trompe ?— Mais tu deviendrais pingre sur tes vieux jours ? Allez, fais vite ! J’attends la réponse avec le monsieur.
Le calme est revenu et je suis de nouveau avec le vendeur. Il me scrute avec insistance.
— Mon mari voit avec des amis pour le transfert de mes acquisitions de votre maison à la nôtre... il va me rappeler dans quelques instants. Ça ne vous dérange pas trop de patienter quelques minutes ?— Pas le moins du monde... dites, votre mari, qu’est-ce qu’il fait comme boulot ?— Avocat !— Alors... vous prenez le lot ? Je vous les donne si vous les embarquez le plus rapidement possible. Ça m’évitera de les emmener moi-même ou de les faire mettre à la décharge. Je devrais sûrement encore payer pour les faire embarquer... alors s’ils peuvent faire votre bonheur. Mais redescendons, la poussière, je m’en fiche. Par contre je suis arachnophobe.— Elles doivent être nombreuses dans cet endroit... je ne peux pas dire que je les apprécie plus que cela non plus !
Nous sommes revenus dans ce qui reste une cuisine. Les meubles muraux y sont toujours. Nous entendons des aboiements insistants.
— Ah, Pypper s’énerve. Il n’a pas trop l’habitude de rester enfermé. Mais j’ai senti que vous aviez peur de lui, alors...— Oh ! Je suppose que puisque vous êtes là, il ne me sautera pas dessus. Libérez donc votre malheureux fauve.— C’est vrai ? D’accord, je vais lui ouvrir la porte et je vous offre un truc à boire ?— ... !
Il ne m’a pas laissé le temps de répondre. Il est déjà en train de traverser la cour pour se rendre à la remise toute proche. Il revient alors que le cabot fait le tour de ma voiture en la reniflant de partout.
— Vous voulez quoi ?— Pardon ?— Oui, vous auriez envie de boire quoi ? Un apéro, une boisson chaude ? J’ai du thé, du café et quelques bouteilles... whisky, vodka et même un petit blanc frais...— Si vous me donnez le choix... j’opterais pour un peu de blanc... c’est quel genre de vin ?— Un Pinot... d’Alsace. Ça vous convient ?— C’est juste parfait.— Alors, trinquons au débarras de ce foutoir... c’était la maison de mes parents. Je ne l’ai jamais vraiment aimé... je ne suis pas attaché aux vieilles pierres.— Dommage, parce que cette ferme a du caractère. Des murs solides, une toiture en bon état d’après ce que j’ai pu en juger.— Trop de mauvais souvenirs ! Ce serait trop long à raconter. Plus vite elle sera partie et mieux ce sera pour moi.— ... !
Nous trinquons et il est perdu dans ses pensées. Comme une impression qu’au fond de ses yeux une petite larme vient de naitre. Il tourne la tête, par pudeur sans doute. Je fais celle qui n’a rien remarqué, pas besoin de le mettre mal à l’aise. Dans mon sac mon téléphone portable se met à pleurer lui aussi...
— Ah ! Sans doute mon mari qui me rappelle. Je vous prie de bien vouloir m’excuser.— Oh ! Ne vous inquiétez pas... — Allo Michel ! Oui...— ...— L’adresse ? Attends, je demande au Monsieur... Mon mari me demande l’adresse de votre maison...— C’est le trente-six, rue du moulin... du reste ça s’appelle la ferme du moulin !
Je donne le renseignement à Michel et il me dit que des déménageurs pourraient passer dès demain dans la matinée... la chance d’avoir des relations quoi !
— Monsieur... demain dans la matinée, ce serait possible qu’un petit camion de déménagement passe prendre les deux meubles ?— Oui ! Oui bien sûr... mais il faudra des bras solides... il fait son poids l’animal de piano...— Ils seront quatre me dit Michel... mon mari.— Oh ! Ces hommes-là savent porter de lourdes charges, pour moi c’est nickel demain matin.
Je transmets l’information à Michel et je l’assure que je vais rentrer rapidement. Le jeune garçon ne me quitte pas des yeux pendant que j’échange avec mon mari. Je sens qu’il me découvre. Pour lui, je ne suis qu’une étrangère qui s’est arrêtée, intéressée par les babioles qui se trouvent dans cette maison. Mais ses regards viennent de changer. Sans doute découvre-t-il que je suis une femme. Il faut dire aussi que je suis vêtue d’une jupe, par très longue, d’un chemisier qui a gardé de la poussière familiale et que mes hauts talons s’apparentent plus à des échasses qu’à des escarpins !
Nos verres sont vides. Je ne vais pas m’éterniser plus longuement chez ce jeune homme qui doit attendre mon départ pour quitter les lieux lui aussi sans doute.
— Bien Monsieur... je vais donc vous laisser... reste encore à parler argent. Combien voulez-vous pour ce que je désire !— Je vous l’ai dit... rien ! Faites simplement revivre la musique sur cet instrument... Moi je vous assure que ça me débarrasse et surtout me retire un poids. Ils iraient de toute façon à la décharge et je devrais payer pour ça... alors... autant qu’ils fassent une heureuse.— Je ne sais pas trop quoi dire... merci, mille fois merci.— Vous savez... je crois que votre mari... Michel a bien de la chance !— De la chance ?— De vous avoir rencontré. Oui... j’en suis certain !
Les mots sont tombés, simples et tristes à la fois. Une sorte de regret qui coule de la bouche de ce garçon. Il a un sourire forcé, un voile de tristesse qui transpire de ses grands quinquets bleus. Et le murmure que je perçois...
— Vous êtes si belle !— ... !
Je lui serre la main, et le salue...
— Au revoir Monsieur.— Pas Monsieur... c’est Dimitri. Mon prénom... Dimitri ! Vous viendrez demain avec le camion ?— Peut-être ! Je ne sais pas...— Ça me ferait tellement plaisir. Enfin, dire que je rencontre une fée et qu’elle a déjà un homme dans sa vie...
Cette fois, c’est moi qui reste perplexe en sortant dans la cour. Le fauve qui y traîne est très vite près de moi. Mais son attitude n’est plus du tout menaçante et il vient me flairer sous les yeux de son maître qui m’a suivi.
— Calme Pypper, calme !
Puis de nouveau avec un filet de voix...
— Vous voyez, il vous aime déjà... lui aussi !— Au revoir Dimitri. À demain peut-être alors ?— Je l’espère ! Au revoir... Claude c’est bien cela ?— Oui...
— oooOOooo —

Je quitte la ferme du moulin ! Michel à la maison doit se demander ce que je fais. Enfin, depuis plus de vingt ans que nous sommes ensemble, il me connaît mieux que quiconque. Il sait que je suis capable de craquer pour n’importe quel meuble en bois massif. Alors un piano... j’en ai rêvé toute ma vie. Et là, c’est le ciel qui vient de m’envoyer un signe. Par contre je dois dire que les paroles et l’attitude du jeune type m’ont remué. Je ne comprends pas pourquoi, mais l’émotion m’a gagné et je crois que je suis partie rapidement pour ne pas que l’homme s’en aperçoive.
C’est drôle, c’est un peu la même chose que lors de ma première rencontre avec Michel... un coup de foudre, qui avec mon mari, perdure encore aujourd’hui. Et la route me rapproche de « chez nous ». Notre nid est ainsi nommé depuis que nous l’avons bâti au bord de ce lac qui nous enchante toujours autant. La queue de ce dernier et déjà en vue depuis les lacets de la départementale qui descend vers la ville. J’aperçois déjà les toits rouges et pointus des quartiers en périphérie du centre-ville. Je respire mieux. Ici c’est chez moi, c’est ma vie qui coule là, sous mes yeux !
Michel a tout préparé. Le repas que j’ai confectionné d’avance et presque chaud, la table dressée. Il m’attend et le bisou que nous échangeons à mon arrivée et peut-être un peu plus appuyé qu’à l’ordinaire ? Une idée où il s’est inquiété. Personne ne vit avec quelqu’un pendant aussi longtemps sans déceler chez son partenaire les petits changements qui s’opèrent au moindre tracas. Cependant, il sait ne rien montrer. Et ses bras se referment sur mon buste.
— Alors mon ange, tu as donc fait des affaires ? Demain tu vas être riche d’un piano... ton rêve !— Oui ! Mon cœur s’est mis à battre dès que j’ai soulevé la bâche qui le recouvrait... et lorsque mes doigts ont tapoté les touches...— Je vois dans tes beaux yeux des tas de notes qui y papillonnent déjà.— Oh ! Pour écouter, il te faudra encore un peu de patience. Qu’il arrive à bon port en un seul morceau et puis... que je trouve un facteur pour l’accorder.— Tu sais où trouver ce genre de personne ? Ça ne doit pas être très courant à trouver. Sinon... de combien nous as-tu ruinés cette fois ?— Contrairement à ce que tu crois... pas un sou. Le jeune homme qui est propriétaire de ce qui était autrefois une ferme me les a donnés... oui, il y a aussi un secrétaire qui, remis à neuf devrait... faire le bonheur d’une petite dame que je connais.— Je vois, mais pourquoi ne pas demander d’argent ?— Je n’en sais rien ! Il est pressé que cette maison se vende et apparemment si je n’étais pas intéressée, le tout serait parti pour le rebut.— Donc, tu me fais comprendre que tu vas ramener des ordures à la maison !— ... ?
Il se met à rire devant ma mine déconfite. Il me tient toujours par la taille et son visage se rapproche du mien.
— Je te taquine voyons ! Tu m’as manqué, tu le sais ? J’ai envie de... tu vois ?
Nos lèvres se réunissent avec avidité et c’est un baiser bien différent de ces becs que nous échangeons à chaque fois que nous nous retrouvons. Celui auquel nos bouches se livrent est d’une infinie tendresse et il fait grimper ma température de quelques degrés ! Ses mains toujours nouées sur mes reins, Michel me presse plus fort contre lui et je sens que c’est la grande forme chez lui également.
— Notre dîner, Michel ?— Quoi notre dîner ? Attends...
Il a simplement tendu la main vers le bouton de la gazinière. Le feu déjà au ralenti s’éteint immédiatement sous la poêle.
— Plus de souci mon amour. Nous pouvons déguster notre hors-d’œuvre en paix ?— ... sale type va ! Toujours prêt pour ce genre de petite fantaisie.— Dis-moi que tu n’es pas toi aussi contente que je m’occupe de toi...— T’occuper, tu en as de bonnes toi... Je vois ce que Monsieur désire... c’est seulement pour oublier ton stress et te rassurer, non ?— Chut... je crois que le mieux, c’est encore de le faire sans en parler...
Et pour le faire, nous le faisons. Ça débute par un tas de caresses indescriptibles, puis des mains qui se faufilent partout sur tout ce que mon corps de femme peut avoir d’aspérités, de pleins et de déliés. Les contours leur sont connus, reconnus, ciblés, encerclés parfois et les soupirs qui emplissent notre demeure sont autant de moments forts qui nous poussent toujours plus avant dans le renouveau d’un acte si simplement apprécié. De mon côté, je m’accroche également à un éperon délicatement chaud. Je soupèse, tâte, câline et pour finir nous nous unissons à même la table du dîner dont nous venons de repousser les assiettes vides.
La douche à deux précède une dinette plaisante. Les sens apaisés offrent une plénitude et un flegme hors du commun. Michel reste un amant d’exception... enfin pour celle que je suis. Et j’espère que personne d’autre n’est à même de faire des comparaisons. Après ce repas, une soirée plutôt zen devant un bon film, nous amène à un second round moins fougueux, mais tout aussi passionné. La position allongée sur notre grande couche facilite le jeu des câlins en tout genre. Et depuis le temps, lui comme moi excellons dans la pratique de ces mignardises conjugales, chacun sait où toucher pour que les râles envahissent la chambre.
La nuit porte conseil dit-on ! La nôtre ne nous a amené qu’un repos appréciable. Mon réveil se fait grâce aux rayons d’un soleil déjà haut dans le ciel. Le bleu n’est pas que sur la ligne des crêtes de ces montagnes vosgiennes qui nous entourent. Un samedi pas tout à fait comme les autres. Et remonte du plus profond de mon esprit ce vieux piano... pour un peu, je danserais nue sur le parquet. Mais je passe une nuisette, pas forcément pour me couvrir, mais plus pour ne pas donner encore des idées à Michel qui lui aussi sort des brumes nocturnes. Et dans sa tête je suppose qu’il pense comme moi, à ces arrivées qui me font plaisir.
Du reste sa question lors du petit-déjeuner vient renforcer cette idée.
— Tu ne m’as pas dit ce que c’était comme piano...— Oh ! Un piano à queue... un Yamaha...— C’est volumineux ce truc... où allons-nous pouvoir loger ça ?— Mais dans cette fameuse salle de jeux prévue pour ces enfants que nous n’aurons jamais...— Dans la bibliothèque ? Eh ben... heureusement que les déménageurs seront quatre... ça sera suffisant ?— Ils ont l’habitude de transporter des choses lourdes et ils sont équipés...— Souhaitons-le parce que... une fois en place... il ne va plus beaucoup bouger...— Oui ! Mais je vais préparer l’endroit... dès que j’aurais fini de boire mon café.— Tu n’accompagnes pas le camion ?— Peut-être que tu devrais y aller toi ! Si d’aventure ils avaient besoin de bras costauds supplémentaires.— Tu as raison... bon et bien... je file chez « Groisy ». Ils attendent que nous passions chez eux.— Prends mon portable, j’ai rentré l’adresse de la ferme du moulin... il te suffira de suivre les indications...— D’accord.
Michel m’embrasse sur le bout du nez et il part. J’aime cet homme avec qui je vis depuis si longtemps. Un amour dans tous les sens du terme. Il me fait un signe de la main avant de franchir le portail qui donne sur la route du col. Et c’est parti pour une journée riche en événements... Le manque de bruit me surprend, bien que j’y sois habituée. Mais ce matin est si particulier. Il me traîne encore quelques douleurs dans le bas du dos, ce qui n’est pas anormal après les deux séances de rodéo de la veille.
— oooOOooo —

À suivre...
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